Les amendements de Bariza Khiari pour ce dossier
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Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme vous le savez, la France a une très longue tradition d’accueil des étudiants étrangers. C’est pour elle une tradition ancienne, ce fut un pilier de sa diplomatie, c’est aujourd’hui un enjeu qui concerne aussi bien la francophonie, la vitalité universitaire que le développem...
Cette volonté de limiter l’immigration professionnelle doit-elle dès lors se lire comme une capitulation devant le racisme ? Le deuxième argument que vous invoquez est celui de la situation de l’emploi en France. Selon vous, la crise, le taux de chômage doivent nous inciter à réserver l’emploi aux Français et aux résidents réguliers.
Les étudiants concernés par la circulaire Guéant seraient donc une menace pour l’emploi. Là encore, cet argument ne résiste pas à l’examen des cas concernés. La France compte aujourd’hui 285 000 étudiants internationaux, ce qui correspond à un flux annuel de 60 000 nouveaux étudiants étrangers. Parmi eux, 35 000 sont des extracommunautaires. L...
Or ces étudiants ont été formés en France, et pour beaucoup – pas pour tous – tout ou partie de leurs études ont été financées par la collectivité nationale. Plutôt que de juger leur retour au pays natal au plus vite comme un impératif moral, il est de notre intérêt de considérer leur participation à notre dynamisme économique comme un juste re...
Dans le cas présent, ce n’est pas le pillage des cerveaux qu’il nous faut redouter, mais leur gaspillage. Pour démontrer la faiblesse de cet argument, je souhaite également souligner qu’il est à géométrie variable. De fait, la semaine prochaine, comme M. le président vient de nous le confirmer, nous allons examiner la situation des médecins ti...
Ceux-là n’ont pas obtenu leur diplôme en France, mais ils exercent dans nos hôpitaux. Parlera-t-on du pillage des cerveaux à cette occasion ? Ou bien admettra-t-on que ces médecins présentent un double intérêt : premièrement, qu’ils sont indispensables à notre système de santé, …
… et, deuxièmement, qu’en tant que variable d’ajustement du budget de nos hôpitaux ils nous sont très utiles, et qu’il est donc préférable de les garder tout en les maintenant malgré tout – et on ne peut que le regretter – dans une grande précarité administrative ? Dès lors, votre argument du pillage des cerveaux, destiné à nous faire taire, s...
Il fallait que les faits soient particulièrement accablants pour qu’une poignée d’étudiants, à l’aide des réseaux sociaux, parviennent à susciter une telle mobilisation : leur pétition a été signée par des milliers d’artistes, d’intellectuels, de scientifiques, d’universitaires qui sont choqués qu’on renvoie, et c’est leur expression, « des Mar...
Des années de progrès en matière d’attractivité ont été réduites à néant alors même que la France recule du troisième au quatrième rang concernant le nombre d’étudiants étrangers accueillis. Les trois premières places sont désormais occupées par des pays anglophones : cette dégradation est un coup dur porté à la francophonie.
De plus, pour les étudiants étrangers concernés, ces derniers mois furent un véritable cauchemar administratif. Certains ont été contraints à un retour anticipé et précipité dans leur État d’origine, certains ont choisi d’accepter des offres dans d’autres pays – nous sommes, en effet, dans un système concurrentiel – d’autres, enfin, ont malheur...
Il est anormal que les horaires d’ouverture et de fermeture de ces services puissent changer fréquemment, dans le seul but de perturber les démarches. Il est anormal que des décisions administratives auxquelles des vies sont suspendues soient aussi inconséquentes dans leurs motivations. Au sein des préfectures, le service des étrangers est un...
Monsieur le ministre, ce qui nous distingue, ce n’est pas le fait de savoir si on accueille ou non tout le monde : le parti socialiste n’a aucune peur à dire que la France ne peut être un pays d’immigration dérégulée. Non, ce qui nous sépare, c’est le traitement indigne des migrants. Il ne s’agit pas d’ouvrir grand les portes mais d’établir et...
Non, mes chers collègues, ce n’est pas l’avancée que nous attendions. La nouvelle circulaire a certes un mérite, je vous le concède, monsieur le ministre : celui de répondre, et encore provisoirement, à la situation des centaines d’étudiants diplômés faisant l’objet d’une « obligation de quitter le territoire ». Toutefois, ce texte ne permet pa...
Par ailleurs, l’intérêt premier de l’APS est d’accorder six mois de séjour aux jeunes diplômés pour leur permettre de trouver du travail. Or, jusqu’à présent, ces étudiants recevaient des offres d’emploi avant même d’avoir leur diplôme ! Enfin, à aucun moment la notion de « première expérience professionnelle » n’est définie. Le fait de change...
Notre politique migratoire doit prendre en compte le rayonnement international de la France, la vitalité de la recherche, l’attractivité de nos grandes écoles et de nos universités, la compétitivité de nos entreprises ainsi que la dignité de la personne humaine. À cet égard, les étudiants étrangers sont une richesse, et non un fardeau. En vot...