Interventions sur "afghanistan"

27 interventions trouvées.

Photo de Joseph KerguerisJoseph Kergueris :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, étant donné l’urgence de la situation, je me félicite que le Sénat accueille cet après-midi, dans le cadre d’une session extraordinaire, ce débat sur l’engagement de nos forces armées en Afghanistan et qu’il le conclue par un vote. Cela illustre et justifie, s’il en était besoin, la révision de la Constitution à laquelle notre assemblée et notre groupe ont pris une large part. Mes chers collègues, nous devons nous prononcer ce soir sur le maintien de nos forces armées en Afghanistan : c’est là un acte grave, une décision qui va nous engager ; c’est une responsabilité majeure de nos vies de ...

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, le 1er avril 2008, la situation en Afghanistan avait déjà fait l’objet d’un débat sans vote dans cet hémicycle. À cette occasion, j’avais souligné combien je partageais nombre des arguments soulevés par notre collègue Aymeri de Montesquiou, et j’avais ensuite fait part de certaines de mes préoccupations et interrogations. Comment choisissons-nous nos sujets d’indignation ? Comment déterminons-nous nos théâtres d’intervention, entre l’Irak, ...

Photo de Jean Louis MassonJean Louis Masson :

Aujourd'hui, la situation est la même en Afghanistan. On veut nous faire croire que les ennemis sont les talibans, des gens qui viennent d’ailleurs, mais peut-on croire un seul instant que quelques centaines de talibans pourraient résister à des dizaines de milliers de soldats bien équipés sans être soutenus par la population afghane ? Pour ma part, je suis persuadé que les dix soldats tués au mois d’août dernier étaient pistés depuis le départ de...

Photo de Jean Louis MassonJean Louis Masson :

Ce qui est certain, c’est que la population est aujourd'hui en train de se dresser contre les troupes d’invasion et que la coalition internationale connaîtra le même sort que les Russes hier : nous serons obligés de quitter l’Afghanistan, après avoir laissé des centaines ou des milliers de morts sur le terrain. Pour ma part, je ne serai pas complice de bombardements aveugles de villages qui rappellent la Seconde Guerre mondiale. Quand un taliban se réfugie dans un village, les Américains rasent ce village : les Allemands ont procédé exactement de la même manière à Oradour-sur-Glane !

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, je voudrais en préambule rendre hommage à la mémoire des vingt-quatre soldats français morts en Afghanistan depuis le mois d’octobre 2001, ainsi qu’à celle des autres victimes de ce conflit, quelle que soit leur nationalité. En demandant la vérité sur les causes de leur sacrifice ultime et en faisant en sorte que la nation soit correctement informée des risques et des périls de la mission assignée par l’autorité politique à nos soldats, nous leur rendons hommage et nous nous inclinons devant leur mémo...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Nous sommes pour un véritable changement de stratégie. Dans un souci de clarté, et afin d’éviter qu’elle ne soit caricaturée et détournée, je veux ici résumer notre position. Le Parlement se prononce aujourd'hui sur la prolongation de l’intervention des forces armées en Afghanistan. Nous sommes aussi conscients que quiconque de l’impossibilité de quitter l’Afghanistan dans la précipitation, en laissant derrière nous la guerre et le chaos. Mais nous sommes opposés à une prolongation de l’intervention qui ne serait pas accompagnée d’un changement de stratégie. Ceci est au cœur de notre position : parce que nous soutenons l’action de nos soldats, encadrée par un mandat de l’O...

Photo de Dominique VoynetDominique Voynet :

... des Nations unies de travailler : mandat clair, étendu en 2003 à l’ensemble du pays. Nous avions raison de vouloir empêcher de nuire les auteurs des attentats terroristes du 11 septembre. Ces attaques, chacun l’a compris, concernaient non pas seulement les États-Unis mais l’ensemble des sociétés démocratiques. Comme bien d’autres, notre pays a décidé de participer à ces opérations militaires en Afghanistan, parce qu’il n’était pas question de se résoudre à cette vieille division du travail, pour reprendre une formule de Joschka Fischer, selon laquelle « les Américains combattent et les Européens reconstruisent ». Nous ne pouvions être les passagers clandestins d’une action internationale qui nous concernait. Cette décision d’alors, nous l’assumons. Aujourd’hui encore, nous pensons que ce n’est pa...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

... les passagers, alertés par leurs téléphones mobiles, maîtrisèrent les terroristes et, dans la bagarre qui s’ensuivit, l’avion explosa au sol en Pennsylvanie. Grâce au courage d’une poignée de passagers, la Maison Blanche fut épargnée et le président des États-Unis sauvé. L’attaque, d’une audace inouïe, avait été ourdie, préparée et financée par Ben Laden et l’état-major d’Al-Qaïda, installés en Afghanistan, sous la protection des talibans.

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

...ement niée par l’organisation elle-même. Sans doute y aura-t-il des enseignements à tirer du déroulement de l’embuscade. Cela n’aurait rien d’étonnant. Le commandement des forces françaises s’en est d’ailleurs immédiatement chargé. Nous lui faisons, en ce qui nous concerne, une totale confiance. J’en viens, mes chers collègues, à l’enjeu que constitue pour la France et ses alliés le destin de l’Afghanistan, ainsi qu’à la stratégie qui préside à l’engagement de nos forces et à l’objectif qui leur est assigné. L’enjeu en Afghanistan est triple : il concerne la sécurité de notre pays face au terrorisme, la stabilité de l’Asie méridionale et centrale et, enfin, l’avenir de la démocratie afghane. Pouvons-nous laisser l’Afghanistan redevenir le sanctuaire principal du jihad international ? Telle est la...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

À quoi bon traquer les jihadistes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord ou en Europe s’ils disposent, en Afghanistan, d’une base arrière d’où ils peuvent, en toute impunité, se préparer à nous frapper ? C’est l’intérêt national qui est en cause. L’opinion publique a du mal à le comprendre. Il est de notre responsabilité de l’éclairer. Pouvons-nous laisser l’Afghanistan mettre en péril la stabilité du Pakistan et des républiques d’Asie centrale ? Les islamistes ont, depuis longtemps, essaimé en dehors des zones...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

...e faudrait-il ne pas la caricaturer, dans le seul but de la critiquer ou d’affirmer, contre toute évidence, qu’elle n’existe pas. Si la situation s’est dégradée, c’est, en premier lieu, ne l’oublions pas, parce que, après avoir chassé, en quelques semaines, les talibans du pouvoir, les États-Unis ont transféré en Irak l’essentiel de leurs moyens militaires et financiers, laissant plus ou moins l’Afghanistan à son sort. La stratégie mise en œuvre, après ce demi-abandon, n’a jamais été celle du « tout-militaire ». Contrairement à ce que certains déclarent, elle a toujours comporté plusieurs volets : un volet militaire, bien évidemment, mais aussi un important volet économique, ainsi qu’un volet politique, qui reste, il est vrai, à développer. J’aborderai, tout d’abord, le volet militaire. Les 50 00...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

… un pays grand comme la France, dont le relief est l’un des plus tourmentés du monde ? Le secrétaire général de l’OTAN ne le pense pas ; le président des États-Unis non plus, qui s’est déclaré prêt à envoyer en Afghanistan 3 700 soldats en 2008…

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

… et trois brigades supplémentaires, soit 10 000 hommes, l’année prochaine. Comme vous le savez, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine sont sur la même ligne et annoncent qu’ils demanderont aux Européens de s’associer à l’effort américain. C’est dans ce contexte que le Président de la République a décidé l’envoi en Afghanistan d’un renfort de 700 soldats, ce qui porte à près de 3 000 hommes l’effectif de nos forces et témoigne concrètement de notre solidarité avec nos alliés européens et américains. Certes, l’efficacité militaire dépend non pas seulement de l’importance numérique des forces engagées et de leur armement, mais aussi, bien entendu, des conditions de leur engagement. À cet égard, monsieur le Premier minis...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

...d’abord sécuriser. Il reste à aborder le volet politique de notre stratégie. Les talibans ne constituent pas un bloc homogène. Il y a des extrémistes, endoctrinés au Pakistan. Il y a des éléments étrangers – arabes, ouzbeks, européens –, encadrés par Al-Qaïda : nombre d’entre eux ont été formés en Irak, d’où ils refluent. Toutefois, parmi les membres des tribus pachtounes du sud et de l’est de l’Afghanistan, nombreux sont ceux qui combattent les troupes étrangères par simple nationalisme. C’est avec eux qu’un dialogue peut et doit être noué. Ce dialogue, l’Occident doit l’encourager, mais c’est au président Karzaï, pachtoun lui-même, qu’il incombe de persuader ces éléments que l’intérêt du pays est de se débarrasser d’Al-Qaïda et de ses alliés, dont les objectifs n’ont rien à voir avec l’indépendanc...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, le 18 août dernier, avec la mort de dix de nos soldats tombés dans une embuscade en Afghanistan, l’opinion publique découvrait brutalement que la France était en guerre. Je voudrais, tout d’abord, rendre hommage à ces soldats et sous-officiers qui, au nom de notre pays, exercent une mission souvent difficile et parfois périlleuse. Je voudrais également, au nom de mon groupe, m’associer à la douleur de leurs familles. Mais au-delà de l’émotion, je veux aussi dire que nos concitoyens ne co...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...étruire le sanctuaire d’Al-Qaïda, renverser le régime des talibans et établir un État de droit. En France, c’est sur ces bases qu’a été prise la décision, que nous avons approuvée, d’intervenir aux côtés des États-Unis. Par la suite, les conditions comme les raisons de l’intervention ont beaucoup évolué : les talibans ayant été chassés du pouvoir, il s’agissait de sécuriser et de reconstruire l’Afghanistan grâce à l’aide militaire, civile et financière de la communauté internationale. En 2003, la Force internationale d’assistance à la sécurité, FIAS, est alors passée en catimini sous le commandement de l’OTAN, sans aucune consultation parlementaire sur les objectifs de la mission conférée à nos forces armées. Sous cette nouvelle bannière, elles avaient, semble-t-il, un rôle de maintien de la sécu...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Alors qu’il s’agissait au début de permettre l’installation d’institutions menant vers une forme d’État démocratique, les autorités afghanes viennent d’adopter une Constitution qui définit l’Afghanistan comme un État islamique fondé sur des lois coraniques niant les droits de l’homme.

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Non seulement l’aide internationale à la reconstruction et au développement est insuffisante, mais elle est aussi inefficace et mal utilisée. En mars dernier, un rapport de l’Agence de coordination de l’aide à l’Afghanistan avait révélé que, sur les 25 milliards de dollars que la communauté internationale s’était engagée à verser depuis 2001, seuls 15 milliards avaient bel et bien été débloqués. Et encore, sur cette somme, près de 40 % sont revenus aux pays donateurs sous forme de contrats et de rétribution de consultants divers. Tout cela est encore aggravé par la disparition sur place d’une grande partie de cette...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...avoir convaincus que vous avez réellement la volonté d’intervenir auprès de nos partenaires de l’OTAN afin de pouvoir changer de stratégie et donner vraiment la priorité à la reconstruction et au développement de ce pays. Il est grand temps d’organiser une sortie de crise. C’est la raison pour laquelle nous sommes opposés à l’autorisation de prolongation de l’intervention de nos forces armées en Afghanistan. Nous considérons qu’il faut, sans plus tarder, penser et organiser le retrait des troupes françaises. Dans ces conditions, nous voterons contre la prolongation de notre intervention militaire en Afghanistan.

Photo de Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, à quelques jours de l’ouverture de la session ordinaire, le troisième alinéa du nouvel article 35 de la Constitution nous invite, pour la première fois, à autoriser, ou non, la prolongation de l’engagement de nos forces armées, en l’occurrence en Afghanistan. Je me réjouis de cette nouvelle prérogative parlementaire née de la réforme adoptée le 21 juillet dernier à Versailles.