Interventions sur "militaire"

15 interventions trouvées.

Photo de Joseph KerguerisJoseph Kergueris :

...s est posée, rappeler les buts visés par la coalition internationale en Afghanistan, le rôle joué par la France au sein de celle-ci et, modestement, afin d’orienter notre réflexion future, tirer quelques leçons du passé. C’est dans le plein respect du droit international que la résolution 1386, en date du 20 décembre 2001, a créé la Force internationale d’assistance à la sécurité, qui intervient militairement sur le fondement d’un mandat d’un an, périodiquement renouvelé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce mandat comporte quatre missions, que je voudrais maintenant rappeler : aider le gouvernement afghan à étendre son autorité à l’ensemble du pays ; mener des actions destinées à assurer stabilité et sécurité dans le pays, en coordination avec les forces nationales afghanes ; encadrer...

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

...alition sont de plus en plus perçues comme une armée d’occupation. Tout comme je l’avais fait au mois d’avril dernier, je vais, à l’instar de quatre de mes collègues sénateurs non inscrits, réaffirmer ma solidarité et ma confiance. Toutefois, sur ce sujet, à défaut de l’annonce d’un calendrier de retrait et d’un engagement sur l’évolution des missions, qui ne doivent plus consister en opérations militaires, mais relever du soutien, de l’appui, de la formation et du renseignement, ce sera la dernière fois. Nos soldats ont malheureusement payé le prix de cette présence. Notre devoir, à leur égard, n’est pas de critiquer après coup ceux qui sont sur le terrain ; il est de savoir prendre à temps les décisions qui nous permettraient de sortir d’un tel processus avec le sentiment d’être utiles à la pai...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

...res victimes de ce conflit, quelle que soit leur nationalité. En demandant la vérité sur les causes de leur sacrifice ultime et en faisant en sorte que la nation soit correctement informée des risques et des périls de la mission assignée par l’autorité politique à nos soldats, nous leur rendons hommage et nous nous inclinons devant leur mémoire. La stratégie suivie et la nature des missions des militaires français devraient être au cœur de notre débat : nos compatriotes doivent savoir pourquoi ils paient le prix du sang dans cette guerre ! Dans une lettre envoyée au Président de la République, les présidents des groupes parlementaires socialistes de l’Assemblée nationale et du Sénat ont énoncé sans ambiguïté les changements que nous souhaitons. La réponse du Président de la République conditionn...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

...ues mois, quelques années tout au plus, au même et piteux résultat, à savoir laisser le champ libre aux talibans ! Les Canadiens ont annoncé leur départ au plus tard en 2011. Les Britanniques voudraient bien trouver auprès de nous, monsieur le Premier ministre, la force et le soutien nécessaires pour infléchir la politique des États-Unis et établir un échéancier selon des objectifs politiques et militaires révisés. Que leur a-t-on répondu ? Quant à nous, parlementaires, nous devrions voter l’enlisement les yeux fermés ? Ce conflit a connu trois périodes. La première période, couvrant la cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, fait suite aux attentats du 11 septembre et s’inscrit dans un cadre précis, celui de la « légitime défense » reconnue aux États-Unis par les Nations unies. La F...

Photo de Dominique VoynetDominique Voynet :

... que ses conseillers pressaient de déclarer la guerre s’y refusait. Il préférait être jugé comme un homme trop prudent que comme un aventurier. Nous savons désormais que les présidents se moquent parfois d’être considérés comme des aventuriers. Si nous débattons aujourd’hui d’une situation afghane qui tourne au bourbier, nous le devons en grande partie à la longue liste des erreurs stratégiques, militaires et diplomatiques de l’administration américaine. Bien sûr, l’intervention autorisée le 20 décembre 2001 était légitime. Les forces engagées, et parmi elles les forces françaises, agissaient sous mandat de l’ONU. Il s’agissait, après la chute d’un régime obscurantiste et criminel, complice revendiqué des terroristes d’Al-Qaïda, de maintenir la sécurité à Kaboul, pour permettre aux autorités afgh...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

... s’interroger sur la stratégie mise en œuvre. Encore faudrait-il ne pas la caricaturer, dans le seul but de la critiquer ou d’affirmer, contre toute évidence, qu’elle n’existe pas. Si la situation s’est dégradée, c’est, en premier lieu, ne l’oublions pas, parce que, après avoir chassé, en quelques semaines, les talibans du pouvoir, les États-Unis ont transféré en Irak l’essentiel de leurs moyens militaires et financiers, laissant plus ou moins l’Afghanistan à son sort. La stratégie mise en œuvre, après ce demi-abandon, n’a jamais été celle du « tout-militaire ». Contrairement à ce que certains déclarent, elle a toujours comporté plusieurs volets : un volet militaire, bien évidemment, mais aussi un important volet économique, ainsi qu’un volet politique, qui reste, il est vrai, à développer. J’ab...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

...icaine sont sur la même ligne et annoncent qu’ils demanderont aux Européens de s’associer à l’effort américain. C’est dans ce contexte que le Président de la République a décidé l’envoi en Afghanistan d’un renfort de 700 soldats, ce qui porte à près de 3 000 hommes l’effectif de nos forces et témoigne concrètement de notre solidarité avec nos alliés européens et américains. Certes, l’efficacité militaire dépend non pas seulement de l’importance numérique des forces engagées et de leur armement, mais aussi, bien entendu, des conditions de leur engagement. À cet égard, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, je dois le dire, il n’est plus acceptable que certains pays imposent des restrictions, des caveat, au développement et au déploiement de leurs forces, …

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

... celles-ci soient engagées dans les zones dangereuses de l’est et du sud du pays. Il est essentiel que les forces de l’OTAN constituent un ensemble homogène, sous un même commandement et à la disposition de la coalition, et que la coordination entre elles et les forces spéciales américaines soit améliorée. Personne, pour autant, ne pense que les armes seules décideront de l’issue du conflit. Nos militaires sont les premiers à le dire.

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

... ce qui n’avait rien d’évident, à détacher d’Al-Qaïda les tribus sunnites irakiennes. Certes, la partie est loin d’être gagnée en Irak, mais les résultats obtenus après, il est vrai, cinq années de sanglants combats et plus de 4 000 soldats tués sont significatifs. L’Amérique est un partenaire désormais aguerri. Pour autant, il est essentiel que l’Europe, en raison de l’importance de son effort militaire et financier, soit, dans tous les domaines, traitée en partenaire égal. Mes chers collègues, l’Afghanistan n’est pas le seul théâtre de lutte contre le terrorisme international. Mais il constitue, avec la création d’un État palestinien et l’arrêt du programme nucléaire iranien, un défi qu’il est fondamental de relever si nous voulons éviter que le choc des civilisations ne devienne un jour une r...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

C’est cet événement tragique du 18 août qui vous oblige aujourd’hui, messieurs les ministres, à justifier devant la représentation nationale la politique menée par le Président de la République dans ce pays lointain. Or, loin de tirer les enseignements de l’impasse dans laquelle conduit cette politique, vous nous demandez de donner notre accord à la prolongation de cette intervention militaire. Nous vous refuserons cet accord pour deux raisons principales. La première, c’est que cette intervention a changé plusieurs fois de nature, sans d’ailleurs que le Parlement ait eu à en débattre. La seconde raison est que la stratégie qui la sous-tend a totalement échoué. Rappelons-nous qu’à la fin de l’année 2001 il s’agissait, sous couvert d’une opération du Conseil de sécurité de l’ONU, d’un...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...fugient les talibans, les renforce un peu plus chaque jour en faisant basculer de leur côté la population afghane, lasse de compter ses morts. À titre d’exemple, 339 civils ont été tués au mois d’août dernier, un record mensuel en sept ans ! La réalité, c’est que la stratégie mise en œuvre par l’OTAN et les États-Unis conduit la communauté internationale à dépenser dix fois plus pour les actions militaires que pour la reconstruction et le développement du pays. Les chiffres en témoignent : les États-Unis dépensent 100 millions de dollars par jour pour la guerre quand le total de l’aide internationale à la reconstruction est, lui, estimé à 7 millions de dollars par jour.

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

... ministres, nous en dire plus sur la programmation de l’utilisation des 20 milliards de dollars réunis en juin lors de cette conférence ? C’est pour cet ensemble de raisons qu’aujourd’hui de nombreuses voix s’élèvent de tous bords pour dire que les choix stratégiques opérés pour l’Afghanistan ont échoué et qu’il faut en changer. Il faut donc absolument les redéfinir, car il n’y a pas de solution militaire possible aux problèmes posés en Afghanistan. La présence militaire ne saurait remplacer une politique économique, sociale, de développement et de démocratisation des institutions. Et l’on ne réglera pas les problèmes posés en intensifiant la guerre comme le souhaitent les États-Unis ! Pour nous sortir de ce bourbier, il faut d’abord proposer une perspective politique en relançant le dialogue en...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...développement de ce pays. Il est grand temps d’organiser une sortie de crise. C’est la raison pour laquelle nous sommes opposés à l’autorisation de prolongation de l’intervention de nos forces armées en Afghanistan. Nous considérons qu’il faut, sans plus tarder, penser et organiser le retrait des troupes françaises. Dans ces conditions, nous voterons contre la prolongation de notre intervention militaire en Afghanistan.

Photo de Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet :

...argement évoquée à cette tribune, pourrait nous amener à baisser les bras et à laisser un peu de temps au peuple afghan pour passer du Moyen Âge au xxie siècle. Nous pourrions aussi céder à la tentation de la démagogie. Nous avons eu à déplorer la mort de dix soldats français. Nous savons les réticences extrêmes de l’opinion publique au maintien et plus encore au renforcement de notre dispositif militaire en Afghanistan. Nous pourrions en somme donner aisément raison à ceux qui spéculent sur notre supériorité morale parce qu’ils savent que nous accordons à la vie humaine un prix qu’ils jugent sans rapport avec les préjugés de leur fanatisme.

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

...stanais et chinois, vraisemblablement universitaires, à qui j’avais demandé : « Pourquoi venez-vous dans ce pays brûler les villages, tuer les femmes et les enfants ? » Réponse, et tout est résumé dans cette phrase : « Parce que le mollah l’a demandé. » Alors, contre les talibans, je citerai Clemenceau : « Je fais la guerre, je fais la guerre, je fais la guerre. » Cependant, au-delà des actions militaires, il faut absolument tarir les ressources financières et les ressources en hommes des talibans. Avons-nous tout fait pour éradiquer les sources de financement des talibans ? La culture du pavot a-t-elle reculé depuis 2001 dans les zones qu’ils contrôlent ? Non.