Interventions sur "soldat"

18 interventions trouvées.

Photo de Joseph KerguerisJoseph Kergueris :

...ris au sommet de Bucarest, en avril dernier. Les puissances internationales se sont engagées à s’appuyer mutuellement pour le partage du fardeau, à mettre des moyens adéquats à la disposition des commandants militaires, à permettre une souplesse d’utilisation maximale de nos forces et à éviter les victimes civiles. Aujourd’hui, en application de cet engagement, nous comptons en Afghanistan 2 550 soldats, 450 aviateurs et 300 marins. Il n’est pas inutile de rappeler ces éléments, tant ils pèsent sur notre réflexion et conditionnent notre décision. Il me paraît en outre indispensable de souligner que l’Afghanistan n’a jamais cessé d’être l’objet d’une rivalité entre Orient et Occident, Russie et Grande-Bretagne, Union soviétique et États-Unis. L’histoire de ce pays a de tous temps été faite de c...

Photo de Philippe AdnotPhilippe Adnot :

...arguments soulevés par notre collègue Aymeri de Montesquiou, et j’avais ensuite fait part de certaines de mes préoccupations et interrogations. Comment choisissons-nous nos sujets d’indignation ? Comment déterminons-nous nos théâtres d’intervention, entre l’Irak, la Tchétchénie, le Darfour ou d’autres lieux encore ? Comment apprécions-nous l’efficacité de nos interventions ? Envoyer davantage de soldats, est-ce plus efficace qu’augmenter les moyens économiques ? La guerre est-elle susceptible d’être gagnée ? Nous savons tous, monsieur le Premier ministre, qu’il ne sera pas possible de vaincre par les armes sur le terrain et qu’un tel engagement, certes solidaire, est sans issue. Seule une action politique conduite auprès du Pakistan et des pays périphériques peut amener une certaine stabilité....

Photo de Jean Louis MassonJean Louis Masson :

Aujourd'hui, la situation est la même en Afghanistan. On veut nous faire croire que les ennemis sont les talibans, des gens qui viennent d’ailleurs, mais peut-on croire un seul instant que quelques centaines de talibans pourraient résister à des dizaines de milliers de soldats bien équipés sans être soutenus par la population afghane ? Pour ma part, je suis persuadé que les dix soldats tués au mois d’août dernier étaient pistés depuis le départ de leur base. À chaque mètre de leur progression, ils étaient épiés par des Afghans – je dis bien des Afghans, et non des talibans – pour le compte de la résistance. On parle de « terroristes », mais c’est ainsi que le gouver...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, je voudrais en préambule rendre hommage à la mémoire des vingt-quatre soldats français morts en Afghanistan depuis le mois d’octobre 2001, ainsi qu’à celle des autres victimes de ce conflit, quelle que soit leur nationalité. En demandant la vérité sur les causes de leur sacrifice ultime et en faisant en sorte que la nation soit correctement informée des risques et des périls de la mission assignée par l’autorité politique à nos soldats, nous leur rendons hommage et nous ...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

...ntion des forces armées en Afghanistan. Nous sommes aussi conscients que quiconque de l’impossibilité de quitter l’Afghanistan dans la précipitation, en laissant derrière nous la guerre et le chaos. Mais nous sommes opposés à une prolongation de l’intervention qui ne serait pas accompagnée d’un changement de stratégie. Ceci est au cœur de notre position : parce que nous soutenons l’action de nos soldats, encadrée par un mandat de l’ONU, parce que nous sommes soucieux de leur sécurité et des conditions d’exercice de leurs missions, bref parce que nous sommes responsables, nous disons « non » à la politique du Président Sarkozy en Afghanistan. Nous avons refusé l’escalade dès le mois d’avril 2008, quand il s’est agi d’accroître la présence française en Afghanistan en s’alignant sur les exigences...

Photo de Dominique VoynetDominique Voynet :

...des objectifs affichés. Le régime taliban est tombé, certes. Mais, depuis, l’Afghanistan est-il plus stable, plus sûr ? Non ! Est-il débarrassé de la violence, de la corruption, de la drogue ? Non plus ! Les populations civiles approuvent-elles le maintien des forces armées ? Pas davantage ! Les forces de la coalition sont toujours plus nombreuses, passant en sept ans de 20 000 à plus de 70 000 soldats, sans que l’on puisse comprendre où pourrait nous mener une nouvelle fuite en avant. Les talibans, hier rejetés par une écrasante majorité de la population, se sont, au cours de ces sept années, largement relevés de la débâcle. Ils étaient hier perçus comme des extrémistes incompétents ; ils pourraient demain être perçus comme des libérateurs. Faut-il prendre ce risque ? Je ne le crois pas. Fa...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

Les talibans s’étaient rendu maîtres du pays à l’issue d’une sanglante guerre civile. Ces événements sont dans toutes les mémoires. Si je les ai rappelés, c’est pour situer l’embuscade dont dix soldats français ont été les victimes héroïques, le 18 août dernier, dans son véritable contexte : celui du combat de l’Occident et de ses alliés contre le terrorisme international, qui n’a pas cessé, depuis septembre 2001, de s’étendre, en organisant des attentats meurtriers au Maroc, en Algérie, en Angleterre, en Espagne, ainsi qu’en Asie du sud-est. Je tiens à m’incliner, au nom de l’UMP, devant le ...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

.... Contrairement à ce que certains déclarent, elle a toujours comporté plusieurs volets : un volet militaire, bien évidemment, mais aussi un important volet économique, ainsi qu’un volet politique, qui reste, il est vrai, à développer. J’aborderai, tout d’abord, le volet militaire. Les 50 000 hommes de la Force internationale d’assistance à la sécurité, sous commandement de l’OTAN, et les 20 000 soldats des forces spéciales américaines suffiront-ils à pacifier l’Afghanistan, …

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

… un pays grand comme la France, dont le relief est l’un des plus tourmentés du monde ? Le secrétaire général de l’OTAN ne le pense pas ; le président des États-Unis non plus, qui s’est déclaré prêt à envoyer en Afghanistan 3 700 soldats en 2008…

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

… et trois brigades supplémentaires, soit 10 000 hommes, l’année prochaine. Comme vous le savez, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine sont sur la même ligne et annoncent qu’ils demanderont aux Européens de s’associer à l’effort américain. C’est dans ce contexte que le Président de la République a décidé l’envoi en Afghanistan d’un renfort de 700 soldats, ce qui porte à près de 3 000 hommes l’effectif de nos forces et témoigne concrètement de notre solidarité avec nos alliés européens et américains. Certes, l’efficacité militaire dépend non pas seulement de l’importance numérique des forces engagées et de leur armement, mais aussi, bien entendu, des conditions de leur engagement. À cet égard, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministre...

Photo de Jean François-PoncetJean François-Poncet :

...ence qu’eux de la lutte contre une insurrection, dont les attentats suicides et les explosifs dissimulés au bord des routes, sont les armes favorites. Ils ont réussi, ce qui n’avait rien d’évident, à détacher d’Al-Qaïda les tribus sunnites irakiennes. Certes, la partie est loin d’être gagnée en Irak, mais les résultats obtenus après, il est vrai, cinq années de sanglants combats et plus de 4 000 soldats tués sont significatifs. L’Amérique est un partenaire désormais aguerri. Pour autant, il est essentiel que l’Europe, en raison de l’importance de son effort militaire et financier, soit, dans tous les domaines, traitée en partenaire égal. Mes chers collègues, l’Afghanistan n’est pas le seul théâtre de lutte contre le terrorisme international. Mais il constitue, avec la création d’un État pales...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, le 18 août dernier, avec la mort de dix de nos soldats tombés dans une embuscade en Afghanistan, l’opinion publique découvrait brutalement que la France était en guerre. Je voudrais, tout d’abord, rendre hommage à ces soldats et sous-officiers qui, au nom de notre pays, exercent une mission souvent difficile et parfois périlleuse. Je voudrais également, au nom de mon groupe, m’associer à la douleur de leurs familles. Mais au-delà de l’émotion, je...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...rès de ses partenaires afin qu’ils acceptent d’élaborer une autre politique donnant un rôle central à l’Organisation des Nations unies. Notre présence ne devrait désormais se concevoir qu’intégrée dans une opération de l’ONU avec un mandat global donnant la priorité à l’aide d’urgence, à la reconstruction et aux droits du peuple afghan. Enfin, nous voudrions que le drame qu’a été la mort de nos soldats donne lieu à une réflexion approfondie sur le sens et les missions fixés à l’intervention de nos troupes à l’étranger. Pour notre part, nous considérons qu’elles n’ont de légitimité que lorsqu’il s’agit d’opérations de maintien de la paix sous mandat de l’ONU, comme au Liban, ou de l’Union européenne, comme celle de l’Eufor au Tchad et en Centrafrique.

Photo de Jean-Michel BayletJean-Michel Baylet :

...roits de l’homme à Kaboul ; ils ont seulement voulu extirper Ben Laden de son sanctuaire. Il est vrai que la situation actuelle du pays, largement évoquée à cette tribune, pourrait nous amener à baisser les bras et à laisser un peu de temps au peuple afghan pour passer du Moyen Âge au xxie siècle. Nous pourrions aussi céder à la tentation de la démagogie. Nous avons eu à déplorer la mort de dix soldats français. Nous savons les réticences extrêmes de l’opinion publique au maintien et plus encore au renforcement de notre dispositif militaire en Afghanistan. Nous pourrions en somme donner aisément raison à ceux qui spéculent sur notre supériorité morale parce qu’ils savent que nous accordons à la vie humaine un prix qu’ils jugent sans rapport avec les préjugés de leur fanatisme.

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous avons tous été consternés, meurtris par la mort de nos soldats tués dans la vallée d’Uzbin. Nos premières pensées vont à leurs familles et à leurs proches. L’armée et la nation ont payé un lourd tribut. L’émotion suscitée par ces dix morts provoque une interrogation : faut-il s’engager plus loin dans cette guerre ? Cette question se pose à chaque conflit. Lors des deux guerres mondiales, les Alliés devaient-ils venir se battre en France ? Les résistants à...

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

La France est engagée en Afghanistan auprès de nos alliés depuis 2002. Les soldats alliés furent alors accueillis en libérateurs. Sept ans plus tard, force est de constater que la situation s’est considérablement dégradée, malgré l’augmentation des effectifs. Pour redéfinir nos rapports avec la population, il me semble nécessaire de classer la mosaïque afghane en trois groupes pour lesquels nous devons mettre en œuvre des politiques distinctes. Ceux qui aspirent à un État pl...

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

...iles et agressifs. Les groupes ethniques parfois antagonistes se rassemblent toujours contre l’envahisseur, l’histoire en témoigne. Ce conflit doit être gagné en rupture avec ce qui s’est fait jusqu’alors. Rappelons-nous que, lors du conflit en Irlande du Nord dans les années soixante-dix, les Britanniques, qui connaissaient parfaitement le terrain, avaient déployé au plus fort de la crise vingt soldats pour 1 000 habitants. Si l’on appliquait le même ratio en Afghanistan, il faudrait 620 000 hommes, au lieu des 216 000 soldats actuellement engagés. Cette voie serait absurde. Auprès de ces nationalistes, la stratégie de la force pure est illusoire, contreproductive même dans cette guerre asymétrique. Il faut donc revoir notre stratégie pour optimiser le cadre de l’action des alliés : peace ...

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Quelles ont été les évolutions depuis lors ? Seule une compréhension profonde des mentalités afghanes par la France et ses alliés pourra vaincre l’extrémisme. Je souhaite, messieurs les ministres, que nous prenions en compte nos erreurs. Quoi qu’il en soit, s’il faut un effort de guerre, notre action de paix doit être beaucoup mieux organisée. Toutefois, en dépit de ces critiques, nos soldats ne peuvent avoir de doute quant au soutien du pays. Le jour où le Président de la République, président de l’Union européenne, parle devant les Nations unies, il ne peut être désavoué.