18 interventions trouvées.
... et notre cavalier du régiment de marche du Tchad sont morts en Afghanistan dans un conflit dont l’objet ne se limite pas, il faut que chacun le sache, aux seules frontières de ce pays et qui peut à tout moment atteindre les nôtres. Souvenons-nous de leur sacrifice dans cet esprit. Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, le Gouvernement mène un combat courageux et juste contre les talibans et pour la liberté. C’est en gardant à la mémoire la phrase de Thomas d’Aquin selon laquelle « sont dignes de louanges ceux qui ont délivré le peuple d’un pouvoir tyrannique » que je vous indique que le groupe de l’Union centriste autorisera le maintien de nos forces armées en Afghanistan.
Aujourd'hui, la situation est la même en Afghanistan. On veut nous faire croire que les ennemis sont les talibans, des gens qui viennent d’ailleurs, mais peut-on croire un seul instant que quelques centaines de talibans pourraient résister à des dizaines de milliers de soldats bien équipés sans être soutenus par la population afghane ? Pour ma part, je suis persuadé que les dix soldats tués au mois d’août dernier étaient pistés depuis le départ de leur base. À chaque mètre de leur progression, ils étaient ...
... est aujourd'hui en train de se dresser contre les troupes d’invasion et que la coalition internationale connaîtra le même sort que les Russes hier : nous serons obligés de quitter l’Afghanistan, après avoir laissé des centaines ou des milliers de morts sur le terrain. Pour ma part, je ne serai pas complice de bombardements aveugles de villages qui rappellent la Seconde Guerre mondiale. Quand un taliban se réfugie dans un village, les Américains rasent ce village : les Allemands ont procédé exactement de la même manière à Oradour-sur-Glane !
...ous n’avons pas changé ! En revanche, mes chers collègues, je vous invite à bien écouter ce qui va suivre, car vous pourrez constater que les nouveaux convertis sont toujours les plus obstinés. Interrogé entre les deux tours de l’élection présidentielle par Mme Arlette Chabot, qui lui demandait s’il préconisait un retrait de nos troupes d’Afghanistan ou leur maintien sur place pour empêcher les talibans de revenir au pouvoir, le candidat Nicolas Sarkozy avait répondu ceci : « Il était certainement utile qu’on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme. Mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. […] Il y a eu à un moment donné, pour aider le gouvernement de monsieur Hamid Karzaï, où il fallait faire un certai...
...miné la crédibilité de la force internationale et qu’il est concrètement impossible aux populations afghanes de distinguer l’action de la FIAS de celle de l’opération « Liberté immuable », sous commandement américain ? Si justes et louables qu’aient été les intentions initiales, il est temps de l’admettre : les résultats sont loin, très loin d’être à la hauteur des objectifs affichés. Le régime taliban est tombé, certes. Mais, depuis, l’Afghanistan est-il plus stable, plus sûr ? Non ! Est-il débarrassé de la violence, de la corruption, de la drogue ? Non plus ! Les populations civiles approuvent-elles le maintien des forces armées ? Pas davantage ! Les forces de la coalition sont toujours plus nombreuses, passant en sept ans de 20 000 à plus de 70 000 soldats, sans que l’on puisse comprendre o...
...léphones mobiles, maîtrisèrent les terroristes et, dans la bagarre qui s’ensuivit, l’avion explosa au sol en Pennsylvanie. Grâce au courage d’une poignée de passagers, la Maison Blanche fut épargnée et le président des États-Unis sauvé. L’attaque, d’une audace inouïe, avait été ourdie, préparée et financée par Ben Laden et l’état-major d’Al-Qaïda, installés en Afghanistan, sous la protection des talibans.
Les talibans s’étaient rendu maîtres du pays à l’issue d’une sanglante guerre civile. Ces événements sont dans toutes les mémoires. Si je les ai rappelés, c’est pour situer l’embuscade dont dix soldats français ont été les victimes héroïques, le 18 août dernier, dans son véritable contexte : celui du combat de l’Occident et de ses alliés contre le terrorisme international, qui n’a pas cessé, depuis septembr...
...s peuvent, en toute impunité, se préparer à nous frapper ? C’est l’intérêt national qui est en cause. L’opinion publique a du mal à le comprendre. Il est de notre responsabilité de l’éclairer. Pouvons-nous laisser l’Afghanistan mettre en péril la stabilité du Pakistan et des républiques d’Asie centrale ? Les islamistes ont, depuis longtemps, essaimé en dehors des zones tribales du Pakistan. La « talibanisation » rampante de ce grand pays deviendrait irrésistible si les jihadistes pakistanais trouvaient, demain, en Afghanistan, la profondeur stratégique qui leur manque. Le Pakistan, ne l’oublions pas, possède un arsenal nucléaire. L’attentat suicide qui vient de détruire l’un des principaux hôtels d’Islamabad montre la terrifiante réalité de ce danger. Est-il, enfin, imaginable que nous livrions...
J’en viens à la stratégie à mettre en œuvre face à un tel enjeu. La montée en puissance des talibans est un fait. Les attentats qu’ils ont perpétrés ont augmenté de 30 % en un an et sont caractérisés par une audace croissante, comme en témoignent l’attentat en plein Kaboul visant le président Karzaï, l’attaque contre l’ambassade de l’Inde, également à Kaboul, ou celle contre la prison de Kandahar. Il est donc parfaitement légitime, devant l’aggravation de la situation, de s’interroger sur la s...
...n matière de justice, de police, et peut-être surtout, en matière de lutte contre la corruption, qui est endémique à tous les niveaux du pouvoir. Il est bien évident aussi que la reconstruction économique est difficile et probablement impossible dans les régions qui n’ont pas été pacifiées. Pour développer, il faut d’abord sécuriser. Il reste à aborder le volet politique de notre stratégie. Les talibans ne constituent pas un bloc homogène. Il y a des extrémistes, endoctrinés au Pakistan. Il y a des éléments étrangers – arabes, ouzbeks, européens –, encadrés par Al-Qaïda : nombre d’entre eux ont été formés en Irak, d’où ils refluent. Toutefois, parmi les membres des tribus pachtounes du sud et de l’est de l’Afghanistan, nombreux sont ceux qui combattent les troupes étrangères par simple national...
...urs fois de nature, sans d’ailleurs que le Parlement ait eu à en débattre. La seconde raison est que la stratégie qui la sous-tend a totalement échoué. Rappelons-nous qu’à la fin de l’année 2001 il s’agissait, sous couvert d’une opération du Conseil de sécurité de l’ONU, d’une intervention américaine en coalition, ayant trois objectifs : détruire le sanctuaire d’Al-Qaïda, renverser le régime des talibans et établir un État de droit. En France, c’est sur ces bases qu’a été prise la décision, que nous avons approuvée, d’intervenir aux côtés des États-Unis. Par la suite, les conditions comme les raisons de l’intervention ont beaucoup évolué : les talibans ayant été chassés du pouvoir, il s’agissait de sécuriser et de reconstruire l’Afghanistan grâce à l’aide militaire, civile et financière de la ...
Les femmes afghanes en seront particulièrement victimes, elles qui subissent déjà des pratiques moyenâgeuses. Loin de lutter efficacement contre le terrorisme, cette stratégie, notamment les bombardements sans discernement de villages dans lesquels se réfugient les talibans, les renforce un peu plus chaque jour en faisant basculer de leur côté la population afghane, lasse de compter ses morts. À titre d’exemple, 339 civils ont été tués au mois d’août dernier, un record mensuel en sept ans ! La réalité, c’est que la stratégie mise en œuvre par l’OTAN et les États-Unis conduit la communauté internationale à dépenser dix fois plus pour les actions militaires que pour...
...de reconstruction et de développement civil menées avec l’aide de la communauté internationale. La sortie de crise ne peut être de nature militaire. Le combat contre le terrorisme passe avant tout par un combat contre ce qui le nourrit : la misère des peuples et leur humiliation par des comportements dominateurs. Et que l’on ne vienne pas nous dire que ce serait laisser les Afghans aux mains des talibans et insurgés de toutes sortes ! Au contraire, poursuivre dans la même voie, c’est les jeter un peu plus dans leurs bras ! Notre pays devrait mettre à profit le poids que lui confère actuellement la présidence de l’Union européenne, mais aussi son rôle de membre permanent du Conseil de sécurité, pour faire prévaloir auprès des autres membres de l’OTAN une nouvelle stratégie s’appuyant sur la reco...
...tout simplement celle d’un pays en paix, acteur de son développement et maître de son destin. Hélas ! Aujourd’hui, en 2008, nous sommes loin de cet idéal. Que reste-t-il de la feuille de route confiée il y a sept ans par l’ONU à la coalition internationale ? Beaucoup de pages blanches ! L’Afghanistan n’est pas sécurisé : 8 000 personnes ont été tuées en 2007, dont 1 500 étaient des civils. Les talibans ont gagné du terrain et approchent de Kaboul. Les institutions ne sont pas stabilisées : l’État a du mal à s’imposer dans une société foncièrement tribale et féodale. Malgré les efforts, notamment français, pour la former, l’armée afghane reste faible et mal perçue par les autochtones. Quant à l’économie, comment se satisfaire d’un produit intérieur brut largement porté par l’opium et par les...
...le 13 septembre dernier au Président de la République, qui nous a d’ailleurs répondu d’une manière que je qualifierai, pour rester aimable, d’évasive. Tout d’abord, nous voulons un meilleur partage des responsabilités au sein de la coalition et une évaluation de l’impact de notre engagement en Afghanistan. Nous souhaitons la relance d’un dialogue politique entre Afghans, car nous savons que les talibans jouent de la division autour du président Karzaï. Nous jugeons urgent d’intégrer d’autres pays à la lutte antiterroriste en leur proposant d’entrer dans la coalition. Nous pensons aussi que le Pakistan doit être invité à clarifier sa position, car les attaques transfrontalières à l’est du pays se multiplient et contribuent dangereusement à l’extension du conflit. Nous voulons enfin un calendr...
La question et la réponse sont les mêmes aujourd’hui. Nous luttons contre un obscurantisme brutal au nom de la liberté et des droits de l’homme. Nous combattons les talibans pour qu’ils ne réitèrent pas leurs crimes contre le peuple afghan. Nous combattons pour empêcher les talibans d’atteindre leur objectif avoué de transformer les pays d’Asie centrale, zone éminemment stratégique, en émirats. Nous combattons pour éviter que le Moyen-Orient, taraudé par Al-Qaïda, ne bascule et que nous ne lui abandonnions 65 % des ressources mondiales de pétrole.
...i bénéficient de ces fonds internationaux sous-traitent à une entreprise qui sous-traite à son tour avec une main-d’œuvre extérieure. Les retombées pour la population sont donc très faibles. Inspirons-nous des Chinois : ils envoient dans les pays déshérités des cadres qui embauchent la main-d’œuvre locale et, ainsi, alimentent le tissu économique. J’en viens enfin à la troisième catégorie : les talibans, sur lesquels la raison n’a pas de prise, même sur les plus évolués d’entre eux. J’ai en mémoire les propos de talibans pakistanais et chinois, vraisemblablement universitaires, à qui j’avais demandé : « Pourquoi venez-vous dans ce pays brûler les villages, tuer les femmes et les enfants ? » Réponse, et tout est résumé dans cette phrase : « Parce que le mollah l’a demandé. » Alors, contre les ...
.... La seule province du Helmland, au sud, totalise plus de 100 000 hectares cultivés, contre moins de 30 000 en 2002 et 90 % de l’héroïne mondiale provient des champs de pavot afghans, lesquels, avec 7 700 de tonnes produites, alimentent 60 % du PIB du pays ! Sachant que le prix est de près de 90 dollars le kilogramme pour une production de 45 kilogrammes à l’hectare, on comprend aisément que les talibans n’aient guère besoin d’encourager les paysans à cultiver le pavot. La lutte contre ce fléau est tout simplement illusoire, si l’on ne prend pas en compte le fait que le blé rapporte deux fois moins. Pourquoi ne pas imaginer un dispositif de financement qui couvrirait le différentiel entre le revenu du blé, ou de toute autre culture, et celui du pavot sous forme d’une prime à l’hectare versée à ...