Interventions sur "méditerranée"

17 interventions trouvées.

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari, auteur de la question :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, cette question sur l’avenir de l’Union pour la Méditerranée, l’UPM, s’inscrit dans un contexte international inattendu. En décembre dernier, les chancelleries se demandaient s’il serait possible de réunir le sommet de l’UPM en avril prochain. Aujourd’hui, cette question est caduque, et nous devons tirer parti de ce vide institutionnel pour réfléchir aux principes qui pourraient nous permettre de refonder un véritable projet global méditerranéen. Il s’ag...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari, auteur de la question :

... une structure paritaire, mais au sein de laquelle on ne parvient pas à savoir qui décide de quoi. Je souhaite donc, madame la ministre, vous poser une première question : qu’allez-vous proposer pour remédier à ces faiblesses institutionnelles ? Pourtant, les projets de l’UPM, projets qui préexistaient à sa création, sont toujours d’une actualité brûlante, qu’il s’agisse de la dépollution de la Méditerranée, du plan de production d’énergie solaire, de la prévention des catastrophes naturelles, de la création des autoroutes de la mer ou de la mise en place d’une université méditerranéenne sur la rive sud. Ma deuxième question sera la suivante : ces projets vont-ils survivre à l’UPM ? Dans le contexte actuel, de quels financements disposeront-ils ? L’UPM souffre donc d’un vice de conception, mais au...

Photo de Robert HueRobert Hue :

...hasser du pouvoir un dirigeant honni. Même si personne ne peut aujourd’hui prédire l’issue de cette insurrection, cet évènement nous concerne et doit nous amener à réfléchir sur le rôle de notre politique étrangère dans cette région. Les révoltes sociales, les luttes pour la démocratie engagées ces dernières semaines en Tunisie et en Égypte ont nettement mis en lumière l’échec des ambitions euro-méditerranéennes du Président de la République. Ce qui devait être l’un des grands chantiers diplomatiques du quinquennat est devenu vide de sens. Cet échec révèle également les faiblesses de notre politique étrangère depuis plusieurs années et la dégradation de l’image de la France dans les pays du Maghreb et du Machrek, mais également au Proche-Orient. Ironie ou vengeance de l’histoire, lors de la créatio...

Photo de Jacques BlancJacques Blanc :

Ma chère collègue, vous avez évoqué la longue histoire des relations euro-méditerranéennes. Je me bornerai, pour ma part, à rappeler que le processus de Barcelone est né après les accords d’Oslo de 1993, qui avaient fait espérer une paix au Proche-Orient. C’est dans ce contexte que le processus de Barcelone avait été lancé, la France et l’Espagne jouant un rôle majeur. En tant que président du Comité des régions de l’Union européenne, j’ai eu le privilège d’assister à la naissance...

Photo de Jacques BlancJacques Blanc :

Cette démarche n’a pas été facile à mener, car les autres pays européens étaient quelque peu réticents, craignant que la nouvelle organisation, à l’instar de l’Assemblée des Parlements de la Méditerranée, ne concerne que les États méditerranéens : ils ont donc tenu à ce que l’Union européenne y participe. Le Président de la République a pris en compte cette volonté politique, l’Union méditerranéenne étant devenue l’UPM après accord avec Mme Merkel. Cela était d’autant plus important que le volet bilatéral de la politique euro-méditerranéenne doit être complété par une dimension régionale. Le prés...

Photo de Jacques BlancJacques Blanc :

Les récents événements d’Égypte et de Tunisie rendent-ils caduque l’Union pour la Méditerranée ? Bien au contraire : le renforcement de la politique euro-méditerranéenne est plus que jamais d’actualité !

Photo de Jacques BlancJacques Blanc :

Ceux, jeunes ou moins jeunes, qui ont manifesté leur espérance d’une liberté nouvelle, ont peut-être été confortés dans leur démarche par le message que véhicule l’Union pour la Méditerranée. Aujourd’hui, devant cette aspiration des peuples à la liberté et au respect des droits de l’homme, mais aussi au développement économique, il nous incombe d’affirmer plus que jamais l’exigence de renforcer la politique euro-méditerranéenne, je dirais même de mettre en place un véritable plan Marshall pour la Méditerranée, afin de répondre à leurs attentes. Les rapports entre États sont toujour...

Photo de Denis BadréDenis Badré :

...e avoir disparu des écrans, alors même qu’on devrait pouvoir attendre beaucoup d’elle. Elle n’a pas été créée pour traiter seulement de problèmes mineurs, sinon à quoi bon avoir soulevé des montagnes ! J’avais compris qu’elle avait été lancée pour amplifier et donner sa pleine portée politique au processus de Barcelone. Elle a clairement été conçue en vue de progresser, sur toutes les rives de la Méditerranée, sur des sujets de fond tels qu’un développement économique social et culturel durable, la promotion de la démocratie ou la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Nous devons donc chercher à réunir les conditions qui lui permettront de répondre aux immenses attentes qu’elle a révélées ou suscitées et qui s’expriment chaque jour avec plus de force. Même si, à beaucoup d’égar...

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi en préambule de remercier Bariza Khiari d’avoir pris l’initiative d’inscrire à notre ordre du jour réservé cette question orale portant sur l’avenir de l’Union pour la Méditerranée. Évoquer la Méditerranée, en particulier ses rives sud et est et leurs relations avec le continent européen, revêt un caractère particulier en cette période. D’un côté, nous ne pouvons que nous réjouir des mutations en cours en Tunisie et en Égypte, et qui interviendront certainement demain dans de nombreux autres pays, en espérant voir émerger de grandes démocraties. De l’autre, il faut bien l...

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

...nous avons besoin du Sud ! Eu égard à nos relations historiques, géographiques, culturelles, économiques et environnementales, l’exigence de construire davantage sur le long terme dans un monde multipolaire s’impose à nous. Limiter la coopération à la dépollution, à la création d’autoroutes de la mer, à l’élaboration d’un plan énergie solaire, comme a pu le faire jusqu’à présent l’Union pour la Méditerranée, dont le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a été l’initiateur en 2008, a été une mauvaise réponse au succès limité du processus de Barcelone tel qu’il avait été mis en place par Jacques Delors en 1995, au point que lorsque l’on compare ces deux démarches, on s’aperçoit que le processus de Barcelone, malgré ses imperfections, était un projet européen complet, fixant, contrairement à l’U...

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

...emagne. Enfin, un projet d’une telle envergure ne peut pas faire l’économie d’un volet politique et esquiver, comme l’a fait l’UPM, les questions de la promotion de la démocratie, des droits de l’homme ou de l’avenir d’Israël et de la Palestine. Aujourd’hui, l’heure est venue de dresser un bilan des expériences passées et de réaffirmer l’objectif historique du rapprochement des deux rives de la Méditerranée. Il n’y a pas d’autre voie que le renforcement des liens entre le nord et le sud de la Méditerranée si nous ne voulons pas devenir une région périphérique. En restant séparés, l’Union européenne et les pays du nord de l’Afrique et du Proche-Orient prendraient le risque d’être définitivement marginalisés dans le cadre de la mondialisation. Nos économies sont très complémentaires : ce qui manque a...

Photo de Yvon CollinYvon Collin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la récente démission du secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, qui s’inscrit certes dans le contexte particulier de la chute des dirigeants égyptien et tunisien, illustre les difficultés récurrentes d’une organisation née dans la douleur et se trouvant bien souvent au bord de l’enlisement. Aujourd’hui, on peut dire que la paralysie guette l’Union pour la Méditerranée. Grâce à l’initiative opportune de notre collègue Bariza Khiari, nous avons l’occasion de ...

Photo de Jean BizetJean Bizet :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le projet d’Union pour la Méditerranée, lancé trois ans avant que n’éclate ce « printemps des peuples arabes » dont on parle aujourd'hui, anticipait sur l’histoire. La Méditerranée se réveille, et ce projet en portait implicitement l’intuition. Nous ne pouvons reprocher au Président de la République de l’avoir pensé. Avouons-le, le schéma initial a dû rapidement être amendé. Il se présentait au départ comme celui d’une structure qui ...

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, mon intervention sera relativement brève, beaucoup de choses ayant déjà été dites par Bariza Khiari et Simon Sutour ou devant l’être par Jean-Pierre Sueur. Je bornerai donc mon propos à deux ou trois points bien précis. En préambule, qu’il me soit permis de souligner, pour m’en réjouir, que, sur la rive sud de la Méditerranée, « la liberté souffle en tempête » et que « la démocratie s’est changée en lame de fond », comme l’a écrit un éditorialiste de la presse nationale. Après la Tunisie et l’Égypte, l’effervescence gagne d’autres pays voisins. Les droits de l’homme progressent et se répandent de façon irrésistible. Les combattants de la liberté étaient, et sont encore, dans les rues, au nom des valeurs qui sont les n...

Photo de Jean-Pierre SueurJean-Pierre Sueur :

Au lendemain de la démission du secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, M. Ahmad Massa’deh, le porte-parole du Quai d’Orsay a fait la déclaration suivante : « Le porte-parole du ministre des affaires étrangères appelle tous les gouvernements et peuples de la Méditerranée à donner un nouvel élan afin que la Méditerranée cesse d’être un lieu de conflits, de violence et de tragédie et devienne un lieu de partage, de coopération, un espace de codéveloppement, de culture...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari, auteur de la question :

Je remercie mes collègues pour leurs interventions. La question de l’avenir de l’Union pour la Méditerranée prend une résonance particulière à la lumière du réveil des peuples du Sud. Les événements que nous connaissons viennent parachever, après quelques décennies, l’espoir soulevé par le mouvement nationaliste arabe, vecteur des luttes contre la colonisation, qui a échoué faute d’avoir satisfait les aspirations des peuples. J’espère, pour ma part, que le mouvement actuel sera le bon. Ces peuples ont...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari, auteur de la question :

Monsieur Jacques Blanc, on peut certes concevoir que la France ne saurait être tenue pour seule responsable de l’échec de l’Union pour la Méditerranée et que cet échec lui-même ne doit en rien condamner l’idée d’une politique méditerranéenne. Je me réjouis de vous entendre dire que l’Union pour la Méditerranée est désormais un processus irréversible. Nous devons remettre l’ouvrage sur le métier en tenant compte des avancées actuelles, en répondant avec franchise et courage aux défis auxquels nous sommes confrontés. Nous n’avons que trop longte...