Interventions sur "scolaire"

22 interventions trouvées.

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Un large consensus existe sur la nécessité d'une réforme des rythmes scolaires : pour une nouvelle répartition du temps d'enseignement, sur le bienfait d'augmenter le nombre de matinées de cours (les enfants y étant plus réceptifs) et enfin, sur l'ouverture des activités périscolaires au plus grand nombre. Les nombreuses personnalités rencontrées au cours de nos travaux nous ont donné une vision diversifiée de la mise en oeuvre de cette réforme ambitieuse. Que celle-ci s...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

en réformant l'École supérieure de l'Éducation nationale (ESEN). Des difficultés logistiques sont apparues dans certaines grandes villes mais aussi dans des communes rurales isolées. Le décret du 7 mai 2014 et sa circulaire d'application ouvrent de nouvelles marges de manoeuvre : la possibilité de regrouper toutes les activités périscolaires sur un après-midi allègera la contrainte pesant sur les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) dispersés. Il favorisera une certaine mutualisation et un meilleur cadre de travail pour les intervenants. Il serait également souhaitable de reprendre les discussions avec les conseils généraux afin de ne pas contraindre trop fortement les PEDT et de ne pas alourdir les charges des communes...

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly :

Je me félicite de cette mission commune d'information, tant la réforme des rythmes scolaires pose des problèmes, notamment aux maires nouvellement élus. Les propositions du rapport sont pertinentes. En 2011, j'ai beaucoup réfléchi à cette problématique avec deux autres collègues au sein de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, créée à l'initiative de Luc Chatel, et qui s'est réunie chaque semaine pour auditionner tous les professionnels. Je n'en regrette que plus les cond...

Photo de Dominique GillotDominique Gillot :

...ut changer, ne trouve pas d'appui : parents d'élèves, enseignants pour 70 % d'entre eux, ATSEM veulent continuer. J'attends donc avec impatience le 6 juin, date où il doit préciser ce qu'il fera. Des réponses ont été apportées ; les assouplissements prévus par le nouveau ministre résoudront les cas les plus compliqués. Un point mériterait cependant une explication : le regroupement du temps périscolaire le vendredi après-midi est à proscrire totalement. Il est de la responsabilité de l'éducation nationale de ne pas valider des projets d'organisation déséquilibrés. N'exagérons pas les erreurs de méthode, comme le fait Catherine Morin-Desailly, sinon, nous n'avancerions jamais. Cette réforme est un des chantiers à entreprendre pour remettre l'intérêt supérieur de l'enfant au coeur du projet. Ent...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

...rfois difficile d'avoir raison trop tôt. La concertation lancée par Luc Chatel, arrivée après vingt ans de constat partagé, avait buté sur les modalités de mise en place. Vincent Peillon a initié une opération difficile, mais avec foi. Vous le savez, ces questions ne relèvent pas du domaine législatif - la réforme de Xavier Darcos n'était d'ailleurs pas passée par la loi. Néanmoins, les rythmes scolaires ont été évoqués lors des débats parlementaires sur la refondation de l'école de la République.

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Le deuxième décret d'application, s'il vous a beaucoup déçue, a satisfait les acteurs de terrain en prenant en compte certaines spécificités, notamment géographiques. Le regroupement du temps périscolaire autour d'un après-midi par semaine se justifie pour recruter des intervenants de qualité dans les cas de mutualisation en zone rurale, ou dans une grande ville, avec un roulement de manière que seule une école sur quatre aura ses activités le vendredi après-midi. Ce décret ne dénaturera pas la réforme, puisque le recteur, donc l'État, devra donner son accord pour mettre en place des regroupements...

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Nous en sommes tous d'accord, une réforme des rythmes scolaires s'impose. La France a le plus petit nombre de jours de travail scolaire et le plus grand nombre d'heures hebdomadaires. Pourquoi arrive-t-on à cette situation confuse ? Le ministre a certes fait preuve de précipitation ; mais il a surtout voulu associer à cette réforme la mise en place d'activités périscolaires. Je comprends pourquoi : il ne pouvait pas laisser les enfants dans la rue à trois ...

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

La loi de refondation de l'école comprenait deux volets majeurs : les rythmes scolaires et l'école numérique. Certes, le retour des cinq matinées de travail scolaire a de l'intérêt, mais le potentiel d'enrichissement des méthodes éducatives que représente le numérique est plus important que celui des activités périscolaires. Leur qualité variable est un facteur d'inégalité sociale et territoriale : dans les Yvelines, les enfants de tel village doté d'un club hippique pourront faire...

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre :

J'ai mal vécu les critiques de Mme Gillot pour qui les opposants à cette réforme se désintéresseraient des enfants. Nous voulons tous que nos enfants réussissent ; les comparaisons internationales montrent que ce n'est pas toujours le cas. La diminution de trois heures du temps scolaire y a sans doute contribué. J'y étais défavorable ; c'était une erreur et nous militons tous pour le retour des quatre jours et demi. L'argent public est rare ; entre l'arrivée du périscolaire et plus de temps scolaire, que fallait-il choisir ? Lorsque le ministre laisse deviner que les activités périscolaires pourraient être concentrées le vendredi après-midi, cela devient inquiétant. Une petite...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Les activités périscolaires ne s'imposent pas à tout le monde ; le niveau le plus élevé d'activités périscolaires n'est pas exigé d'emblée ; la proposition 2 préconise ainsi de concevoir la réforme sur le moyen terme pour que les communes puissent monter en puissance progressivement. Mais il fallait commencer en 2014. Madame Primas, proposez-vous du numérique en lieu et place des activités périscolaires ?

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Nous ne partons pas d'un monde pur et parfait dans lequel la réforme introduirait des inégalités. Celles-ci sont liées aux régions : les enfants de Megève ont la chance de faire du ski, pas ceux d'Aubervilliers. D'autres actions comme la désectorisation ont certainement davantage accru les inégalités ! L'école privée n'est pas concernée automatiquement, car la loi Debré dispose que le temps scolaire relève du caractère propre de l'enseignement libre. Si vous voulez remettre en cause la loi Debré... Sur le samedi matin, monsieur Legendre, la volonté conjuguée du maire, du DASEN, des parents d'élèves a cédé devant l'opposition des enseignants. Néanmoins, dans le décret de Benoît Hamon, le mercredi et le samedi sont à égalité. Notre proposition 5 affirme que le samedi devra s'imposer lorsque ...

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Saluons le travail considérable de la MCI, sous l'impulsion de notre rapporteure. Il y a deux ans, j'avais exprimé notre crainte que cette réforme génère du flou, et surtout qu'elle nous éloigne de l'objectif principal : redonner du temps scolaire aux enseignants pour lutter contre l'échec scolaire, qui n'est pas une fatalité. C'est pourquoi je m'étais battue pour que l'expression « tous capables » figure dans la loi. Mes craintes subsistent et le nouveau décret m'inquiète, car il autorise une trop grande diversité de situations, qui peuvent générer encore plus d'inégalités. Sur le fond, il est nécessaire de revenir sur le retrait par Xavi...

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

...ités sans moyens pérennes. Le deuxième décret ajoute à la confusion, même s'il peut arranger des maires voulant mutualiser les activités : où s'arrêtera la diversité dans l'organisation ? Les propositions de la rapporteure ne me posent pas de problème, sauf une : l'abaissement du taux d'encadrement m'inquiète, même si votre exemple du professeur de musique est parlant. Le glissement d'activités scolaires dans le périscolaire est aussi préoccupant. Certaines activités devraient rester du ressort de l'Éducation nationale ; le théâtre peut ainsi servir à apprendre le français. La question n'est pas de savoir si tout le monde pourra faire du ski, mais d'avoir accès à un patrimoine culturel minimal. Notre groupe ne prendra pas part au vote.

Photo de Jean-Étienne AntoinetteJean-Étienne Antoinette :

En Guyane, à la rentrée 2013, si seulement 5 communes sur 22 ont appliqué la réforme, elles représentent 60 % de la population scolaire. La réforme a rencontré la volonté du corps social de lutter contre un échec scolaire préoccupant - les résultats y sont inférieurs de dix points à la moyenne métropolitaine. Au rapport, que je voterai, j'ajouterais une proposition : donner aux recteurs d'outre-mer une certaine souplesse dans l'application des règles. Certaines communes ont voté son application, mais dans les faits en sont incapa...

Photo de Dominique de LeggeDominique de Legge :

...s : mobiliser, faciliter... ; cela constitue un catalogue de bonnes intentions décalées avec ce que nous avons entendu sur le terrain. Le Premier ministre et le ministre de l'Éducation nationale veulent assouplir la réforme ; je leur en sais gré. Ils commettent néanmoins une erreur d'appréciation lorsqu'ils parlent des 6 % des communes qui n'ont pas transmis leur nouvelle organisation des rythmes scolaires. La plupart l'ont fait, mais cela ne préjuge pas de l'absence de difficultés. Votre proposition 2, qui suggère une mise en oeuvre progressive de la réforme au niveau communal - appelons un chat un chat - reconnaît les difficultés, mais demande une application en 2014 ; il aurait été préférable de prévoir avec pragmatisme une mise en oeuvre en 2015. Comment ne pas être d'accord avec votre propo...

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

... Le décret Hamon, qui assouplit les conditions d'application, trouve sa limite avec les effectifs des DASEN. Beaucoup d'enseignants sont à temps partiel. Il faudrait ouvrir l'accès des professeurs des écoles aux heures supplémentaires-année (HSA), qui existent pour les enseignants du second degré, afin de répondre aux souhaits des collectivités territoriales. Il est bien de modifier les rythmes scolaires, mais n'oublions pas ce qui prime : les rythmes de la famille, qui ne respectent pas toujours ceux de l'enfant. Il faut rappeler aux parents leurs obligations : modifier trois quarts d'heures de temps scolaire est un peu léger lorsque des élèves sont absents régulièrement une demi-journée ou un jour par semaine. Enfin, la source de l'échec scolaire est à rechercher plus dans le déterminisme soci...

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle, rapporteur :

...sont souvent affectés aux postes les plus difficiles, notamment dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP), avec une formation insuffisante. L'école ne satisfait pas à l'exigence républicaine, qui est la réussite de tous les élèves. Aujourd'hui, un enfant d'ouvrier a 17 fois moins de chances d'intégrer une grande école qu'un enfant d'enseignant ou de cadre supérieur et la probabilité d'un échec scolaire est quatre fois supérieure. Le creusement des inégalités scolaires, un fait indéniable qui ressort des enquêtes PISA (Programme for International Student Assessment) de 2000 et 2009, est d'origine sociale. Contrairement à d'autres, la France n'a pas su tirer profit du choc salutaire de la première enquête de l'OCDE. Pourtant, dès 2000, la commission du débat national sur l'avenir de l'école prési...

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

La nouvelle architecture budgétaire proposée prévoit un programme consacré à la lutte contre les inégalités scolaires et, en son sein, une action E, baptisée « action sociale ». Je préférerai la nommer « action socio-médicale » car il ne faut pas oublier le rôle des médecins scolaires et des infirmières.

Photo de Yannick BodinYannick Bodin :

Un rapport de plus de 100 pages, quel travail formidable ! Merci à tous ceux qui ont concouru à son élaboration, quel que soit le contenu du document. Le terme de « réacteur scolaire » n'est pas bienvenu par les temps qui courent...

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

...lorions le peu de cas fait des chercheurs, nos critiques ne visent pas les auteurs du rapport. Celui-ci constate la multiplication de réformes tous azimuts, et correspondant à un projet de société, que je ne partage pas. Je rappelle leur effet déstabilisateur et leur généralisation hâtive, comme pour le programme Clair. Après avoir souligné à juste titre le fiasco de l'assouplissement de la carte scolaire, le rapport propose de revenir à son respect strict.