Interventions sur "brexit"

19 interventions trouvées.

Photo de Alain CadecAlain Cadec, rapporteur :

Je suis très heureux de vous présenter les principales orientations du rapport que vous avez bien voulu me confier sur les pêcheurs français face au Brexit. Nous avons dû agir dans un temps limité, avec la difficulté d'un sujet « chaud », d'une actualité en mouvement. Dans ce rapport, je traite bien sûr de la question des licences de pêche non octroyées par les Britanniques, je reviens sur ses causes et en analyse les conséquences. À ce sujet, le message politique que je voudrais faire passer est très clair et très simple : il ne faut pas laisser ...

Photo de Didier MarieDidier Marie :

...rapidement. J'en viens à mes interrogations. Est-ce que l'UE anticipe la négociation sur les quotas - et quels sont les rapports de force internes à l'Union européenne sur le sujet ? Ensuite, les Britanniques n'accepteraient-ils pas, à l'avenir, le renouvellement des bateaux, alors que les pêcheurs sont obligés d'investir : quelle est donc la continuité de nos droits de pêche ? Enfin, est-ce le Brexit qui explique l'augmentation actuelle du prix du poisson ?

Photo de Alain CadecAlain Cadec, rapporteur :

Sur cette dernière question : oui, je crois que c'est bien la crise post-Brexit qui a provoqué l'augmentation des prix à laquelle nous assistons. Les navires de remplacement sont souvent ceux de jeunes pêcheurs : ce sont donc les jeunes qui vont se trouver sur le carreau, alors que notre ministre parle d'en former davantage, c'est tout à fait contradictoire... L'Accord conclu le 24 décembre 2020 ne définit pas précisément la notion de navire de remplacement : il aurait peut...

Photo de Alain CadecAlain Cadec, rapporteur :

En matière de licences de pêche, notre pays est le plus touché par le Brexit, à hauteur de 70 %, même s'il n'est pas le seul. Pour les autres pays, l'impact porte davantage sur de grands navires. Nous sommes les seuls à être aussi affectés pour de petits bâtiments.

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon :

...e l'UE. Nous reprochons aux Anglais de nous fermer leurs zones de pêche, mais s'ils venaient pêcher chez nous, quelles seraient nos réactions ? Sur l'éolien en mer, ensuite, les Anglais parviennent à atteindre une capacité de 20 gigawatts, sans dommage pour le poisson puisque nous demandons de continuer à accéder à leurs eaux. Enfin, la prudence ne dictait-elle pas, étant donné les difficultés du Brexit, de reporter le renouvellement des navires de pêche ?

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

...ie groenlandaise, mais également norvégienne, dans les eaux du Svalbard. Avec le réchauffement climatique, nous constatons que les poissons les plus valorisés comme le cabillaud et le flétan remontent dans l'Atlantique nord-est, alimentant ainsi une partie de la reprise économique de l'Islande qui s'est retrouvée bénéficiaire, par là même, d'une « pêche miraculeuse ». Quand on observe l'impact du Brexit, le poids de la Norvège dans le secteur, celui de l'Islande qui négocie actuellement activement avec les Britanniques, notamment sur la question de la pêche, et les velléités d'indépendance du Groenland, qui désire profiter de la manne halieutique en revendant ses droits et ses quotas puisqu'elle l'exploite elle-même très peu, il y a de quoi s'inquiéter. Il se dessine dans l'Atlantique nord-est u...

Photo de Jean-François RapinJean-François Rapin :

...e des fileyeurs, mais la polémique actuelle crée des problèmes au niveau européen et une forme de fragilité à l'égard de ce qui n'est pas européen. Nos armements pourraient-ils intéresser des acteurs d'États tiers, par exemple les Russes ? L'exigence européenne sur les délais étant forte, nous avons été poussés à aller très vite alors qu'il aurait fallu attendre d'avoir plus de visibilité sur le Brexit pour définir une vraie stratégie de planification de nos espaces maritimes. À l'avenir, il faudra peut-être modifier les zones de pêche et les quotas.

Photo de Anne-Catherine LoisierAnne-Catherine Loisier :

Il est heureux, mes chers collègues, que le Prix de l'Arc de Triomphe se tienne dimanche, juste avant le possible Brexit. Nos collègues du Parlement britannique nous ont alertés sur la caducité prochaine de l'accord tripartite liant notre pays au Royaume Uni et à l'Irlande et facilitant la circulation des chevaux de haut statut sanitaire. Cette remise en cause s'est faite à l'initiative de la précédente Commission européenne au moyen du règlement relatif à la santé animale et la sortie probable du Royaume-Uni n'a f...

Photo de Michel RaisonMichel Raison :

Que de conséquences malheureuses au Brexit ! En Normandie, les élevages de chevaux risquent de souffrir. Qu'en sera-t-il pour les centres de recherche vétérinaire qui proposent des soins très spécifiques aux chevaux de selle ?

Photo de Olivier HennoOlivier Henno :

Je remercie notre collègue pour l'excellence de sa communication. Le maintien de l'accord tripartite apparaît de bon sens. À défaut, l'organisation des courses risque d'en pâtir. Nous verrons progressivement émerger d'autres conséquences négatives du Brexit. La filière équine tire le signal d'alarme, mais, en cas de Brexit sans accord, d'autres suivront certainement.

Photo de Anne-Catherine LoisierAnne-Catherine Loisier :

Il représente effectivement une conséquence concrète et méconnue du Brexit.

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

Dans cette communication, je voudrais dresser un rapide bilan des entretiens que nous avons eus, le président Jean Bizet et moi-même, à Bruxelles, lors de notre déplacement du 28 avril dernier. Deux problématiques, très différentes, mais éminemment complémentaires dans la perspective du Brexit, ont été abordées : l'avenir de la politique commune de la pêche, d'une part, et de la politique de cohésion, d'autre part. Sur le premier point, nos entretiens faisaient suite à la réunion conjointe organisée avec la commission des affaires économiques au cours de laquelle les professionnels de la pêche nous avaient présenté leurs positions. Nous avions alors été surpris de découvrir l'ampleur ...

Photo de François MarcFrançois Marc :

...ne prendre que cet exemple, un reportage de trois minutes a été diffusé au cours d'un récent journal télévisé, dans lequel on a vu la candidate du Front national à l'élection présidentielle parler de pêche à bord d'un bateau au large de la Méditerranée. Or, pas un mot n'a été prononcé sur le problème numéro un que rencontrent les professionnels du secteur aujourd'hui, à savoir les conséquences du Brexit et les discussions actuelles sur le sujet. Il est inquiétant d'observer que personne, ni le journaliste ni le présentateur du journal de cette chaîne publique d'information, n'a posé cette question et n'a mis le doigt sur cet enjeu primordial. Aujourd'hui, on voit bien que ce que l'on privilégie, c'est ce qui « fait le buzz », et que l'objectivité fait parfois défaut. C'est pourquoi j'insiste sur...

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

...ais. Aujourd'hui, il semblerait que certaines marchandises pêchées par les marins français soient débarquées sur des bases situées en Écosse. Se poserait donc la question du sort de ces marchandises si l'Écosse quittait l'Union européenne. Évidemment, cette question ne se posera que dans un deuxième temps puisque, s'il devait y avoir un référendum en Écosse, il ne pourrait se dérouler qu'après le Brexit lui-même.

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

Mes chers collègues, je sais que vous êtes tous abonnés au journal « Le Marin ». Vous avez donc tous pu lire l'article intitulé « Brexit, le Sénat défend les pêcheurs français à Bruxelles » !

Photo de Martial BourquinMartial Bourquin :

Vos interventions nous ont permis d'appréhender l'enjeu particulier pour la France de la question de la pêche. Comme madame, j'ai l'impression que, faute d'une négociation globale, il sera impossible de s'y retrouver. Les industriels veulent impérativement un accord et craignent un Brexit dur. Il faut donc que la négociation sur la pêche se fasse avec l'industrie. Et là, le Royaume-Uni a tout intérêt à parvenir à un accord. Le danger, ce sont les négociations sectorielles et les négociations bilatérales. Ce qui pourrait arriver de pire, c'est un Brexit dur et un Royaume-Uni qui, s'estimant victime, se vengerait dans des secteurs comme la pêche. En cas d'échec de l'accord, ce sont...

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Martial Bourquin vient de rappeler une évidence : les négociations sur le Brexit ne peuvent pas être à géométrie variable ou se faire à la découpe. Le Royaume-Uni pêche à 80 % dans ses eaux, tandis que le reste de la flotte européenne dépend des eaux britanniques à hauteur de 33 % en volume et de 25,4 % en valeur. Les Britanniques ont donc tout intérêt à ce qu'il n'y ait pas d'accord global. C'est là le coeur des négociations. Même si celles-ci avancent dans le temps, il ser...

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

...oublier le Groenland. En tant que président du groupe d'amitié France-Europe du Nord, je connais bien ces gens, et ils ne sont pas très bien considérés par l'Union européenne. Nous, Français, devrions établir des relations bilatérales avec l'Islande, par exemple, qui vient de nommer l'un de ses plus brillants diplomates, Gunnar Snorri Gunnarsson, francophile, pour conduire les négociations sur le Brexit. Celui-ci s'inquiète de ses conséquences, sachant que le Royaume-Uni est le deuxième client de l'Islande - 12 % de ses exportations, essentiellement du poisson. Les Britanniques, puissance occupante durant la Seconde Guerre mondiale, après les Américains, considéraient ce pays comme leur « bac à poisson ». Les Islandais ont la chance de connaître une phase de plein développement économique. Les ...