Interventions sur "mort"

39 interventions trouvées.

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

 « La guerre aura-t-elle enfin provoqué assez de souffrances ou de misère, assez tué d’hommes, pour qu’à leur tour les hommes aient l’intelligence et la volonté de tuer la guerre ? » Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, c’est cette interrogation que l’on peut lire, entre autres, sur le monument aux morts de la commune de Saint-Martin-d’Estréaux, située dans le département de la Loire. Il fait partie des quelques monuments aux morts dits « pacifistes », et l’on peut y voir, en face de chacun des noms de la longue liste des morts de la guerre de 1914-1918, une photo, manière de rendre un visage à ces morts. En effet, dès le lendemain de la Grande Guerre, des voix s’élevèrent pour dénoncer ce conf...

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

Mais avons-nous le droit de mettre au sein d’une même journée, pour ne pas dire dans le même sac, tous ces morts pour la France ? Bien sûr, et vous l’avez rappelé, monsieur le secrétaire d’État, tous les hommes méritent hommage. Bien sûr, il faut pouvoir honorer la mémoire des militaires qui meurent encore aujourd’hui dans les opérations extérieures, l’actualité nous l’a rappelé. Mais chaque conflit a ses spécificités, ses conséquences. Il ne peut pas et ne doit pas y avoir de Memorial Day à la fra...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

L’article 2 du présent projet de loi fait obligation à toutes les mairies de notre pays d’inscrire sur les monuments aux morts les noms de tous ceux qui ont combattu pour la Nation, quelle que soit la génération du feu dont ils sont issus – y compris donc depuis 1963 – et le théâtre d’opération sur lequel ils sont intervenus, lorsque la mention « Mort pour la France » a été portée sur leur acte de décès dans les conditions prévues à l’article L. 488 du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guer...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...e projet de loi et les amendements déposés garantissent, comme l’avait souligné en amont le Président de la République, que cette commémoration ne viendra pas se substituer aux autres. Son but est d’unir et de réunir sous l’égide d’une commémoration nationale, le 11 novembre, l’ensemble de la population, toutes générations, tant civiles que militaires, confondues, afin d’honorer la mémoire de ses morts au service de la Nation. Nous pouvons nous réjouir de cette initiative permettant, notamment, de souligner l’importance de la cohésion au sein de notre pays et de séparer la considération nationale du devoir de mémoire, en y incluant tous les combattants. Pour autant, il convient également de veiller à ce que la substitution ou plutôt l’accumulation du souvenir autour d’une même date ne finiss...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...on nationale, relayée dans chaque commune, comme l’est le 14 juillet. Ce sera une belle occasion d’organiser des conférences, des expositions publiques, des défilés et des rendez-vous pour le recueillement collectif. À ceux qui redoutent que ce D-Day du 11 novembre n’amalgame le sacrifice des soldats tombés en Afghanistan, sur la Marne ou à Verdun, je réponds que tous ces combattants sont morts pour la France. Ce 11 Novembre rend hommage à chacun d’entre eux, y compris à nos soldats d’aujourd'hui. C’est une grande affaire à ne pas passer sous silence. Non, le nouveau 11 Novembre n’endormira ni les consciences, ni les faits historiques, ni le souvenir : bien au contraire, il portera haut les valeurs patriotiques et le souvenir des combattants tombés pour la France.

Photo de Jean BoyerJean Boyer :

...Parmi d’autres présents dans cette assemblée, je suis de ceux qui ont très simplement répondu, sans hésitation ni murmure, à l’appel de la France. C’était normal : c’était ma génération. Depuis cinquante ans, la France vit en paix, malgré certaines interventions de son armée à l’étranger, qui font que le sang français marque encore le sol de territoires parfois lointains. En temps de guerre, la mort n’a pas de géographie : elle ne connaît pas de prévisions, elle n’a ni temps identique ni durée. En effet, comme nous le savons tous, mes chers collègues, l’homme ne maîtrise ni le berceau de sa naissance ni le lit de sa mort. Depuis un siècle, ceux qui ont porté les couleurs de la France là où elle avait décidé d’être présente connaissent le jour de leur incorporation, mais pas leur destinée au...

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

Toutes ces dates sont extrêmement importantes. Plus nous les célébrerons, plus nous garderons vivant le souvenir des patriotes qui se sont battus et sont morts pour la France !

Photo de Alain NériAlain Néri :

Le groupe socialiste votera ce texte, car le devoir de mémoire doit, selon nous, constituer une priorité dans l’éducation des futurs citoyens. C’est en associant les jeunes aux différentes manifestations commémoratives que nous conserverons les valeurs de la République. Dans chaque commune, le monument aux morts est un lieu de rassemblement et un symbole d’unité. Il vient rappeler que, quel que soit le conflit concerné, ceux qui se sont engagés ont répondu à l’appel de la Nation. La camaraderie, la fraternité, le respect de la douleur des uns et des autres : autant de signes d’unité que l’on retrouvait dans les tranchées de la Grande guerre comme dans les rangs de la Résistance. Si cette dernière a réu...

Photo de Marcel-Pierre CléachMarcel-Pierre Cléach, rapporteur :

...e Sénat. Il est le fruit d’une volonté d’écoute et de dialogue que j’ai très vite ressentie en rencontrant les différentes associations d’anciens combattants. Les unes et les autres ont su affirmer leurs sensibilités avec tact et modération, en préservant l’essentiel, qui constitue le fondement et le cœur de leur action et de leur dévouement et qui s’exprime si fortement devant nos monuments aux morts lorsque retentit le clairon et que leurs porte-drapeaux inclinent leurs étendards dans un même mouvement d’hommage aux morts. Cette volonté d’écoute et de dialogue, je l’ai retrouvée au sein de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, lorsque nous avons pu, par une approche progressive, avec notre collègue Alain Néri, avec vous, monsieur le secrétaire d’État et...

Photo de Marcel-Pierre CléachMarcel-Pierre Cléach, rapporteur :

En assistant à notre débat, ils ont pu constater que, si nous avons les uns et les autres des idées bien arrêtées, et souvent des divergences sur le sens à donner à l’histoire, nous savons aussi, très majoritairement, nous unir pour honorer les morts pour la France.

Photo de Marcel-Pierre CléachMarcel-Pierre Cléach, rapporteur :

Le projet de loi, soumis à votre examen, à la suite de son adoption par l'Assemblée nationale, fixe au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France. L'objectif est de rassembler dans un même hommage annuel tous les morts pour la France, quelles que soient les situations personnelles, quel que soit leur statut, quelle que soit la localisation des conflits, quelle que soit la génération du feu à laquelle ils appartiennent : ceux des conflits du passé comme ceux des opérations extérieures, du bataillon de Corée à ceux engagés a...

Photo de Marcel-Pierre CléachMarcel-Pierre Cléach, rapporteur :

Le rapport Kaspi cite trois dates qui devraient faire l'objet d'une commémoration nationale : le 11 novembre pour commémorer les morts du passé et du présent, le 8 mai pour rappeler la victoire sur le nazisme et la barbarie, le 14 juillet qui exalte les valeurs de la Révolution française. Sur le choix de la date, le 11 novembre n'est, contrairement à d'autres dates, l'objet d'aucune divergence entre les associations. Je suis, en tant qu'ancien d'Algérie, assez meurtri de voir les divisions qui demeurent sur les choix d'une da...

Photo de Jeanny LorgeouxJeanny Lorgeoux :

Je voudrais insister sur l'aspect local. La commémoration est aussi l'occasion d'apprendre à nos enfants rassemblés devant le monument aux morts leur histoire, leur passé, le civisme et le patriotisme. Tout ce qui pourrait affaiblir la commémoration d'autres manifestations parce que tout serait regroupé irait dans le mauvais sens. C'est pourquoi l'amendement de M. Néri va dans le bon sens.

Photo de Rachel MazuirRachel Mazuir :

Je m'interroge sur le point de départ de la notion de « morts pour la France ». A partir de quelle date les prend-on en compte ? Il y a là une imprécision.

Photo de Marcel-Pierre CléachMarcel-Pierre Cléach, rapporteur :

La dénomination de « morts pour la France » date de 1915. Mais dans votre coeur, vous pouvez inclure tous ceux que vous considérez comme « morts pour la France ». Ceux de Valmy par exemple.

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...rial day » à la française. Malgré tout, nous avons très vite senti que cela n'était pas mûr, qu'il y avait beaucoup de réticences et d'oppositions. Mais en trois ans, cela a cheminé dans les esprits. Pourquoi le 11 novembre ? La Première guerre mondiale, parce qu'elle a été très meurtrière et a profondément marqué, est à l'origine ; toutes les commémorations sont nées à sa suite : la notion de « morts pour la France », l'édification de monuments aux morts... En outre, sur le plan international, elle continue à être commémorée dans des pays dont elle a forgé le patriotisme, pensons aux Australiens et aux Néo-Zélandais par exemple. Cette date est forte dans la mémoire collective, son choix a un sens. Le moment est bon, nonobstant la conjoncture. Si nous pouvons avoir un consensus sur un sujet ...

Photo de Alain NériAlain Néri :

Défendre l'amendement que nous présentons, c'est un appel à l'unité nationale. Nous sommes d'accord pour dire que le 11 novembre peut être une date privilégiée pour rendre hommage à tous les morts pour la France. Quand nous nous rendons aux monuments aux morts, en quelque circonstance, nous rendons hommage à tous les morts de toutes les guerres. Il n'empêche que tous les conflits méritent de conserver une date de commémoration spécifique. C'est aussi un moment fort de construction civique et d'unité nationale. Je crois que nous pourrions nous rassembler autour d'une date particulière mais...

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger :

On a souhaité, dans ma commune, créer un monument aux morts qui rassemble les morts de toutes les guerres pour en transmettre la mémoire aux jeunes générations. Notre rapporteur, en invoquant la sagesse, permet à notre groupe de voter ce texte. Notre débat va dans le bon sens. Il y a là capacité à faire le rassemblement.

Photo de Alain NériAlain Néri :

...ui se pose encore actuellement la question du 19 mars qui n'est pas reconnu officiellement. Cette manifestation, vous en convenez vous-même, Monsieur le ministre, peut être organisée au niveau local, c'est pourquoi nous avions inscrit cet aspect local. Cette question sera peut-être résolue dans les prochains jours. Mais, dans un souci de rassemblement et pour rendre unanimement hommage à tous les morts pour la France, je suis prêt à retirer ce membre de phrase.