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...qui portent le nom de peuples à majorité musulmane. Quelle est la part de la politique intérieure russe dans la position de la Russie ? Par ailleurs, est-ce que nous ne sommes pas en train de toucher le fond en termes d'utilité pour le CSNU ? Nous comprenons bien les traces laissées par l'intervention en Libye, mais tout de même, l'affaire syrienne est un échec invraisemblable de l'Onu. S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Vous avez tout à fait raison de souligner l'importance des musulmans dans notre pays. Mais depuis la fin des conflits qui ont duré du XIVème au XVIème siècle, et à l'issue desquels soit dit en passant il y a un peu de sang mongol dans tout citoyen russe, on peut dire que nous avons toujours vécu en paix avec les peuples musulmans, mais pas bien sûr avec les extrémistes et...
Est-ce que la position de la Russie dans l'affaire de la Syrie a un lien avec la protection de son allié traditionnel iranien pour éviter la facilité d'une perméabilité supplémentaire de la frontière de ce pays en cas d'attaque ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Il n'y a pas de lien direct entre ces questions. Sur l'Iran, la position de notre pays est très simple : nous n'avons pas du tout les mêmes valeurs que ses dirigeants. Mais le peuple iranien est un grand peuple, issu d'une grande civilisation. Aujourd'hui le peuple iranien est à un moment difficile de son histoire. Tous les peuples ont eu des moments difficiles. Il ne fau...
Quelle est la « ligne rouge » que Bachar El-Assad doit franchir pour que vous arrêtiez de le soutenir ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - C'est totalement erroné de dire que nous soutenons Bachar El-Assad. Il n'a jamais été le protégé de la Syrie. Du reste si on fait un peu d'histoire et de statistiques, le pays qu'il a visité le plus est la France. Il a même été présenté à Vladimir Poutine par Jacques Chirac comme son poulain. Donc ce serait absolument incorrect de présenter Bachar El-Assad comme une créat...
Vous n'avez pas parlé de la Turquie. S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Vous avez raison. C'est un joueur important qui a des ambitions de puissance régionale. Mais toutefois ils ont des problèmes avec les Kurdes et s'ils vont trop loin en Syrie, ils vont avoir la guerre avec les Kurdes sur leur territoire. Est-ce qu'on a vraiment besoin de ça ? Ils savent que la Syrie a une vraie armée et qu'il faut éviter à tout prix que la situation ne dég...
...ec le succès et les remerciements que l'on sait. De la même façon nous avons été aimables avec tous les révolutionnaires arabes et où en sommes-nous ? L'ambassadeur américain en Libye a été assassiné et nos compatriotes sont maltraités. Il y a une dimension religieuse dans tous ces conflits qu'il ne faut pas occulter. Par ailleurs, il faut trouver un nouveau mode de gouvernance à l'ONU. S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Je partage entièrement ce que vous avez dit. Les gens comprennent mieux ce qui se passe maintenant. Même en Arabie Saoudite les dirigeants commencent à avoir des hésitations à aider des factions radicales. C'est un moment propice pour relancer la solution politique en Syrie.
...'Inde, le Pakistan et Israël, sans compter le cas particulier de la Corée du Nord. Vous avez établi un parallèle entre la Syrie et la fin de l'URSS. L'URSS soutenait les régimes nationalistes arabes. Or ces révolutions qui se disent démocratiques, amènent sur le devant de la scène des gens qui le sont moins. Comment faire en sorte que les révolutions restent dans le champ démocratique ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Je vais être plus clair : nous sommes contre le fait que l'Iran devienne une puissance militaire nucléaire. Nous sommes pour le maintien du TNP. Sur les révolutions arabes, elles ont surpris tout le monde. Mais c'est le propre des révolutions. Les gens au départ se sont révoltés pour des raisons économiques et sociales et pour avoir leur liberté. C'étaient de vraies révol...
J'adhère à nombre de vos propos. Sur l'Iran, n'oublions pas que le mandat d'Ahmadinejad prend fin en 2013 et qu'il y aura donc une nouvelle équipe au pouvoir. Toutefois je comprends de certains de vos propos qu'en fin de compte il vaudrait mieux garder Bachar El-Assad et que le repositionnement de la Russie a un prix. Quel est ce prix ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Je redis que nous ne soutenons pas Assad, personnellement. Nous disons que c'est au peuple syrien de choisir ses dirigeants. Il n'y a pas de militaires russes en Syrie. C'est faux. Il y a bien sûr de la coopération militaire, mais elle porte uniquement sur les armes anti-aériennes. Quant au prix du repositionnement de la Russie, ce n'est pas comme cela que ça marche. Chac...
Nous étions nombreux à penser que la Russie post soviétique allait se rapprocher de ses origines historiques et bâtir un partenariat avec l'Europe. Ce que nous voyons aujourd'hui et qui nous interpelle est qu'au contraire la Russie se rapproche de la Chine et délaisse l'Europe. Qu'en pensez-vous ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - C'est une question essentielle. Nous les Russes avons eu les mêmes attentes et nous pensions qu'une fois débarrassés du régime soviétique, l'Europe nous recevrait à bras ouvert. Ça n'a pas été le cas et nous avons été très déçus. Nous avons bien compris que certains ne veulent pas de la Russie en Europe. Ceux qui n'en veulent pas, ne veulent pas de monde multipolaire. Nou...
Ce qui se joue aujourd'hui en Europe c'est l'accès aux matières premières. Par-dessus on y met l'idéologie que l'on veut. S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Vous touchez des points clefs : les ressources et l'eau. La Russie a suffisamment de terres pour nourrir le monde entier. Le lac Baïkal contient un quart des ressources en eau potable de la planète. Les questions énergétiques ont leur importance. Il faut investir dans les énergies propres.
Quel bloc, selon vous, pourrait se substituer au bloc de gouvernement actuel en Syrie ? S. Exc. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie - Je ne suis pas suffisamment connaisseur de la Syrie pour vous répondre. Je pense que ce sont davantage des raisons politiques, économiques et sociales que des raisons confessionnelles qui ont poussé les gens dans la rue en Syrie.