Interventions sur "absentéisme"

14 interventions trouvées.

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur :

...e nous supprimons, a deux ans d'ancienneté mais en fait quarante ans d'ancienneté préalable. Lorsque le gouvernement Raffarin et son ministre de l'éducation M. Luc Ferry mettent fin à la suppression des allocations familiales en 2004, c'est parce qu'après des décennies d'analyses concomitantes et 6 000 à 7 000 allocations familiales supprimées par an, ils jugent que cela n'a eu aucun impact sur l'absentéisme et pénalisé des familles qui n'avaient pas failli. Ce dispositif, rétabli par M. Ciotti depuis deux ans, est considéré par tous ceux que j'ai auditionnés, proviseurs, recteurs, y compris à Créteil, sans aucune efficacité sur le retour de l'enfant au lycée ou au collège. Il nous a cependant été indiqué que la solennité de la procédure pour rappeler aux responsabilités de l'enfant dans sa scolarité...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

Je voudrais juste compléter ces propos par une comparaison prise à l'étranger, faute d'évaluation. En Angleterre, où la même mesure a été mise en place avec davantage de répression puisque des peines de prison sont possibles, l'absentéisme est passé de 0,5 à 1 %. Cet effet dissuasif ne fonctionne pas.

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre :

Le gouvernement Raffarin avait peut-être mis un terme à une procédure peu utilisée et qui, à un moment donné, avait semblé obsolète. Par la suite, la progression de l'absentéisme a été importante, comme le mentionne l'exposé des motifs de la loi Ciotti. On peut toujours débattre de l'efficacité d'une procédure. Je crois qu'à peine mise en oeuvre elle se serait progressivement étendue à d'autres conseils généraux. Nous sommes tous d'accord ici pour lutter contre l'absentéisme scolaire. Il serait sans doute plus raisonnable de remettre cette question sur le métier et ne pas...

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

En affirmant que l'absentéisme scolaire est un fléau, n'utilise-t-on pas des mots un peu excessifs ? L'échec scolaire est un fléau. L'objectif est d'améliorer l'école qui fonctionne si mal depuis ces dix dernières années et, en particulier, avec les mauvais coups portés par le précédent gouvernement. Avec ce dispositif, on utilise une arme lourde pour lutter contre quelque chose qui est, certes, problématique et dont il faut s...

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

Nous devenons tous experts de sujets que nous ne connaissons pas et que nous commençons à maîtriser par notre travail de parlementaire. Je voudrais que de temps en temps on prenne en compte le témoignage des acteurs de terrain. Le phénomène de l'absentéisme est multifactoriel. Avec une mesure simpliste, on ne peut pas résoudre un phénomène compliqué. Je comprends très bien la logique de nos collègues parlementaires de l'opposition qui utilisent des motifs de forme. Néanmoins, sur une question aussi fondamentale, elle me dérange. De toute façon, le dispositif ne touchait qu'une partie des absentéistes, c'était un effet d'annonce qui ne concernait que...

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur :

Sur les motifs de cette question préalable, M. Legendre affirme que la mesure prise par le gouvernement Raffarin était justifiée par le fait qu'elle était peu appliquée. En fait, il y a eu 6 000 à 7 000 allocations familiales supprimées pendant quarante ans, tandis que l'absentéisme continuait de croître. Le deuxième argument avancé concerne le manque de chiffres depuis la loi Ciotti. On a eu sur la première tranche d'un an 472 allocations familiales supprimées.

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Nous ne voterons pas cette question préalable. Il faut effectivement lutter contre l'absentéisme scolaire qui d'ailleurs se révèle un des premiers signes précurseurs du décrochage scolaire. Nous devons nous interroger sur les moyens de lutter et de faire refluer effectivement l'échec scolaire, c'est une question plus importante qui se pose dès l'école maternelle.

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur :

La proposition de loi déposée par Françoise Cartron vise à abroger le mécanisme de suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire mis en place par la loi dite « Ciotti » de 2010. Elle tend également à abroger le contrat de responsabilité parentale, issu de la loi pour l'égalité des chances de 2006, dite « loi Borloo ». En préambule, j'aimerais insister sur le manque d'évaluation en amont comme en aval. La loi Ciotti a été adoptée sans étude d'impact et sans réflexion prospective préalable. Les dispositifs d'évalua...

Photo de Jacques LegendreJacques Legendre :

...er la portée et l'efficacité d'une loi si récente, on manque de recul. Dès le départ, vous avez été hostile au dispositif de cette loi qui suppose le concours des conseils généraux où vous détenez la majorité. Or, il se trouve qu'une grande partie des départements n'a pas voulu jouer le jeu et appliquer cette loi. Sans faire de polémique, je tiens à souligner que nous sommes tous préoccupés par l'absentéisme scolaire et que nous voulons tous y remédier. La répression n'est pas le seul moyen de mettre un terme à l'absentéisme et la décision de suppression des allocations familiales reste l'ultime recours. J'aurais souhaité un examen plus large de la situation actuelle et connaître les raisons de la non-application de la loi Ciotti. Les parents doivent garder une certaine responsabilité et ne pas se re...

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

Si je partage une partie des remarques de M. Legendre, je pense qu'il y a de multiples causes à cet absentéisme et qu'une réponse uniquement répressive ne peut pas fonctionner. Il n'y a pas de désaccord entre nous sur le diagnostic. En revanche, nous sommes en désaccord sur la réponse. Nous soutenons pleinement les travaux du rapporteur et je pense que la coloration politique des conseils généraux n'a pas eu d'influence sur l'application de la loi comme le montre l'exemple de mon département, le Maine-et-L...

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

...e, cette vision purement répressive était inacceptable. La loi Ciotti n'a pas atteint son objectif : sur un an, on a pu constater que 184 CRP sur 194 provenaient du seul département des Alpes-Maritimes. C'est un excès de zèle ! Quand on parle de l'école, je préfère parler de mesures de prévention et d'éviter la standardisation permanente. Il serait utile de connaître les raisons de ce phénomène d'absentéisme. C'est le travail de la communauté éducative et je suis satisfait de l'idée de mettre en place un référent.

Photo de Michel Le ScouarnecMichel Le Scouarnec :

Dans mon expérience à l'école primaire, j'ai été peu confronté à l'absentéisme. Je pense qu'il faut resserrer les liens entre la famille et l'école car ces liens se sont distendus au cours du temps. Mais, il n'existe pas de solution miracle !

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

...ostic et par conséquent propose une mauvaise thérapie. Le diagnostic est complexe et varié en fonction de l'âge des enfants. C'est un phénomène marginal dans le primaire. En général, l'enseignant signale lui-même l'absence de l'élève sinon cela relève de la faute professionnelle de sa part. En cas de famille difficile, on peut activer l'équipe éducative afin de régler le problème. Au collège, l'absentéisme se situe surtout en classe de 3e. Souvent, l'élève est en échec scolaire et il faut le remettre dans une dynamique positive. Enfin, on trouve 15 % d'absentéisme dans les lycées professionnels. Là, les parents sont souvent démunis face à leurs adolescents. Il faut s'attaquer à la cause et la réponse doit être au niveau de l'école. Il faut arrêter les orientations par défaut et offrir des passerel...

Photo de David AssoulineDavid Assouline, rapporteur :

La suppression des allocations familiales est un dispositif qui a existé pendant 40 ans de 1966 jusqu'à sa suppression par Luc Ferry en 2004. Durant cette période, l'absentéisme n'a fait que croître. Depuis 2006, le contrat de responsabilité parentale expérimenté dans le seul département des Alpes-Maritimes, est resté globalement inappliqué. En 2010, la loi Ciotti prévoit que le mécanisme de sanction est désormais automatique à partir de quatre jours et demi d'absences injustifiées, il vide donc de son objet le CRP. Je vous propose d'abroger ces deux dispositifs qui sont...