Interventions sur "archives"

17 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

... faits sanglants. Cette résolution doit être l’engagement que ce premier pas sera suivi des actes nécessaires à l’établissement définitif de la vérité et à la reconnaissance des crimes coloniaux, dont la journée du 17 octobre 1961 constitue, avec d’autres, un épisode tragique. Nous pensons notamment que la reconnaissance des faits par le Président de la République doit conduire à l’ouverture des archives sur le 17 octobre 1961 et, au-delà, de toutes les archives concernant les guerres coloniales et leur cortège de répression et de massacres. Ne serait-il pas souhaitable, à ce sujet, que les archives de l’État soient soumises à des règles communes conformes au fonctionnement d’un État démocratique ? Cela impliquerait que soient versées aux Archives nationales celles de la préfecture de police de...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...ue Neuilly n’a « jamais été associé à ce terrible événement par le passé ». Même si, à l’instar de la fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, dotée de moyens publics importants et placée sous la coupe d’associations nostalgiques, nombreux sont ceux qui, à droite et à l’extrême droite, tentent encore de vanter les « aspects positifs de la colonisation », l’idée d’une liberté d’accès aux archives pour tous fait de plus en plus son chemin. Toutefois, il faut le noter, les forces de la réaction §n’ont pas encore tout à fait renoncé à leur travail de déni de l’histoire. C’est évidemment le cas du Front national, dont les représentants étaient et sont toujours à la pointe de l’abjection, sur ce sujet comme sur bien d’autres. Mais il faut également relever les propos extrêmement navrants ven...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

… d’en finir avec ces propos infâmes, à rebours de l’histoire. En reconnaissant le crime, en faisant la clarté sur les responsabilités, en ouvrant les archives, en votant cette proposition de résolution, nous contribuerons à la dignité de la République. Nous apaiserons la douleur de toutes les victimes civiles et militaires et de leurs familles, pour redéfinir enfin des relations saines avec le peuple et le gouvernement algériens. § La prise en compte de ce passé participera à l’effort nécessaire de la reconstruction d’une coopération réciproquement av...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Mon cher collègue, je suis entièrement d’accord avec vous : en tant qu’historien, je ne peux qu’être favorable à l’ouverture des archives. Mais ce n’est pas nous qui décidons ! Ouvrons donc les archives, …

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

… en étudiant qui a fait quoi et dans quelles circonstances. Sur ce point, tout le monde est d’accord : la vérité historique doit être dite. Ouvrons les archives, étudions les instructions qui ont été données. De fait, monsieur Laurent, vous affirmez que le préfet de police a déclaré : « Pour un coup porté, dix seront rendus. » Pardonnez-moi d’apporter cette précision devant la Haute Assemblée : ces mots n’ont pas été adressés en instruction à la police nationale le 17 octobre. Ils ont été prononcés le 10 octobre 1961 aux obsèques du brigadier-chef Demoën...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

... et tous les extrémistes commettent des attentats. Lorsqu’ils tuent, ils tuent d’abord des policiers : de fait, c’est la police qui est visée, et les commandos du FLN ont reçu des instructions très claires pour viser en priorité les forces de l’ordre. Il ne faut pas réécrire l’histoire ! En outre, vous le savez parfaitement, nous sommes face à un vrai sujet – et j’espère que le dépouillement des archives nous permettra de l’étudier plus en profondeur – je veux parler des dissensions entre, d’une part, le GPRA, qui demande une trêve jusqu’à la fin des négociations, et, de l’autre, la fédération FLN de Paris de Mohammedi Saddek, qui déclare : « Nous, nous continuons ! ». Autrement dit, le GPRA demande aux Français musulmans de respecter le couvre-feu qui a été instauré à Paris pour empêcher les at...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

...u’en 1962. Bref, c’était un pouvoir légal, légitime, les gouvernants n’étaient pas des gouvernants de rencontre et n’avaient pas été imposés par l’ennemi. Monsieur Laurent, vous vous insurgez contre des propos jugeant inacceptable qu’on mette en cause la police de la République. Je me permets donc de vous renvoyer aux résultats des élections syndicales dans la police – cela aussi figure dans les archives, et celles-ci n’ont rien de secret !– au début des années soixante : la gauche recueille 80 % des voix ! Alors, d’où sortaient-ils, ces policiers ? À 80 %, ils votent pour des syndicats de gauche et, quand ils sont confrontés à une manif’, ils deviennent des espèces de monstres ? Bien sûr que non !

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Il faut savoir respecter l’histoire sans la dénaturer. Qu’on ouvre les archives, parfait ! Que chacun assume ce qu’il a à assumer, après une étude historique objective, parfait ! Que les choses se fassent dans la clarté, l’historien que je suis en sera ravi ! Qu’on ait accès à tout, qu’il n’y ait plus de documents classés et, de ce fait, non consultables, j’en suis d’accord ! Et, lorsque la vérité aura été établie, on verra que, en 1961, s’il y a évidemment eu des dérives, d...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

J’aimerais vous entendre aussi sur tous les massacres, toutes les responsabilités, celles des Harkis et des autres protagonistes. Je souhaite que toute la vérité soit faite, sur tous les sujets, et que l’on ouvre les archives. Pour autant, vouloir reconnaître comme vous le faites la responsabilité de la République, c’est, quelque part, mettre en cause les institutions de la République et la police républicaine. Oui, comme Christian Jacob, j’ose le dire.

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Malheureusement, le temps qui m’est imparti ne me permettra pas de vous restituer tout ce que je sais de cette période et de la répression de la manifestation du 17 octobre, puisque j’ai travaillé plusieurs années comme historien sur ces événements. À l’époque, il y avait une véritable chape de plomb : on ne pouvait pas accéder aux archives et l’on devait se contenter des témoignages courageux de ceux qui avaient assisté aux événements, comme Hervé Bourges ou d’autres, qui ont été cités tout à l’heure. Il y a eu des débats ici-même, au Sénat. Gaston Defferre avait demandé la création d’une commission d’enquête, mais sa requête avait été rejetée. Trente ans, au moins, se sont écoulés sans qu’on en parle, une gêne extrême envahissant ...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

... en cas de dérapage, quand, pris dans la folie de l’action, on se met à faire n’importe quoi. Parce que cela a tout de même duré des heures ! Or il y avait un préfet de police, une salle de commandement où l’on savait ce qui se passait dans le moindre recoin de la capitale ! Alors, si l’on n’a pas donné l’ordre d’agir, on peut au moins donner celui d’arrêter ! J’ai travaillé sur ce dossier : des archives officielles ont été ouvertes ; il est établi qu’il y a eu plusieurs dizaines de morts. Pourtant, le bilan officiel fait état de neuf blessés légers du côté des forces de l’ordre… Avez-vous déjà vu une manifestation qui dégénère des deux côtés, où il y a des violences de part et d’autre – où il n’y a donc « pas de responsables », comme dit M. Guaino –, où il y a 15 000 arrestations, des dizaines d...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Et c’est ainsi que l’on passe à autre chose, que la paix se fait, que la fraternité se fait, que l’unité de la République se fait. C’est pourquoi il faut voter la proposition de résolution qui nous est soumise, sans forcément en partager tous les attendus qui ont été exposés ici. La reconnaissance officielle a été proclamée par le Président de la République la semaine dernière. Les archives doivent continuer à être ouvertes pour que l’on puisse établir plus précisément les faits. Mais ce que l’on sait déjà méritait ce geste. En tout cas, ce que l’on sait ne prête pas à polémique. Il convient, au contraire, que nous nous rassemblions tous, pour nous-mêmes et pour l’avenir. §

Photo de Robert HueRobert Hue :

...félicite vivement. Je ne reviendrai pas sur la description des événements, dont chacun ici connaît la teneur. C’est aux historiens que revient le travail de mise en lumière et de clarification des faits. Combien de morts, de blessés, de tabassés, de noyés ? Des dizaines, voire des centaines. Cette tragédie est encore entourée d’un certain silence, qui ne pourra être rompu qu’avec l’ouverture des archives, notamment celles de la police et de la justice. Si les crimes ont été reconnus, il n’en demeure pas moins que les criminels ne sont, eux, toujours pas identifiés. Je ne souhaite pas ici exposer les faits, qui sont connus de tous. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est de considérer ce qu’ils démontrent et ce qu’ils engendrent. Cette proposition de résolution nous renvoie à notre propre histoire...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

... elle répond, de manière légitime, à ce que je crois être la préoccupation de tous les républicains. Reste maintenant à exhumer enfin, dans sa complexe épaisseur, la vérité historique. Nous ne savons pas encore quel est le nombre exact des morts et des blessés. Pour connaître la vérité, le groupe écologiste demande donc, plus que l’érection d’un lieu de mémoire, l’ouverture sans restriction des archives publiques encore disponibles ou qui n’ont pas été détruites, comme celles de l’hôpital de Nanterre, ou expurgées, comme celles de la police, et la fin des dérogations octroyées au compte-gouttes. En effet, seul le travail des historiens permettra d’échapper aux à-peu-près et aux contestations indignes. La recherche de la vérité historique n’est pas la tâche des parlementaires ; c’est celle des c...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

...ntir le malheur sans pouvoir s’en assurer. Le travail de deuil est toujours plus difficile sans corps, sans preuve, sans la certitude que la personne a disparu. Ce silence, l’État le gardera cinquante et un ans : police, justice, pouvoirs publics, de gauche comme de droite, ne revinrent pas sur cet événement, drapant d’un voile d’ombre et d’oubli cette nuit sordide où s’était joué un drame. Les archives furent inaccessibles – elles le sont d’ailleurs encore –, ce qui a rendu possibles les écarts considérables entre les différentes estimations du nombre des victimes. Un masque malsain recouvrit le visage que prit la République ce soir-là, autorisant mensonges et dénis : les autorités semblaient avoir apposé le sceau de l’oubli éternel sur cette terrible nuit où l’on assassina dans les rues et sur...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

...’ont-ils pas compris qu’il y va de l’intérêt de notre pays ? Ne sont-ils pas capables de sortir des schémas surannés ? N’ont-ils pas cette capacité qu’eut Jacques Chirac en son temps et qu’a aujourd'hui François Hollande de quitter le costume de politicien pour revêtir l’habit d’homme d’État ? Le pas en avant accompli par François Hollande s’accompagnera sans doute d’une ouverture plus large des archives, nécessaire pour que les historiens puissent travailler sur des sources précises et proposer une lecture détaillée des événements. Un demi-siècle après les faits, c’est le moment. Le Parlement n’entend ni dicter l’histoire ni interférer dans le travail des historiens. Il souhaite instaurer un débat. Aucune guerre n’est propre et, dans aucun conflit, il n’y a les héros d’un côté, les démons de l...