Interventions sur "guerre"

21 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...uivi des actes nécessaires à l’établissement définitif de la vérité et à la reconnaissance des crimes coloniaux, dont la journée du 17 octobre 1961 constitue, avec d’autres, un épisode tragique. Nous pensons notamment que la reconnaissance des faits par le Président de la République doit conduire à l’ouverture des archives sur le 17 octobre 1961 et, au-delà, de toutes les archives concernant les guerres coloniales et leur cortège de répression et de massacres. Ne serait-il pas souhaitable, à ce sujet, que les archives de l’État soient soumises à des règles communes conformes au fonctionnement d’un État démocratique ? Cela impliquerait que soient versées aux Archives nationales celles de la préfecture de police de Paris, des ministères de la défense et des affaires étrangères, quitte à ce que ...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...ar les maires de Nanterre, Argenteuil, Asnières, Gennevilliers, Colombes et d’autres villes pour rendre hommage aux victimes du massacre du 17 octobre sur le pont de Neuilly. Il affirme simplement qu’il s’en tient « au calendrier des commémorations de l’État » et que Neuilly n’a « jamais été associé à ce terrible événement par le passé ». Même si, à l’instar de la fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, dotée de moyens publics importants et placée sous la coupe d’associations nostalgiques, nombreux sont ceux qui, à droite et à l’extrême droite, tentent encore de vanter les « aspects positifs de la colonisation », l’idée d’une liberté d’accès aux archives pour tous fait de plus en plus son chemin. Toutefois, il faut le noter, les forces de la réaction §n’ont pas encore tout à fait ren...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Alors, que peut-on véritablement affirmer ? Reprenons les documents d’époque. Souvenons-nous de Paris, en 1961. Depuis 1957, la guerre d’Algérie oppose diverses communautés, le FLN, l’OAS ou encore le mouvement national algérien, le MNA, de Messali Hadj : près de 10 000 morts, c’est le nombre reconnu des victimes de la lutte interne entre le MNA et le FLN.

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Mes chers collègues, nous sommes en pleine guerre d’Algérie ! On déplore des milliers de morts en Algérie. Des assassinats sont commis chaque jour à Paris. Chaque jour, la police est victime de nouvelles attaques ! Des policiers meurent, de nombreux agents de police sont blessés, des familles sont brisées… C’est la lutte contre l’OAS, qui n’épargne pas le régime gaulliste. Le FLN, le MNA et tous les extrémistes commettent des attentats. Lorsqu’...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Ne dites pas n’importe quoi, madame ! On aurait évidemment préféré que la guerre d’Algérie ne fasse aucun mort ! Lors des grèves insurrectionnelles de 1947, il y a eu aussi des morts ! C’est même un ministre socialiste, Jules Moch, qui a créé les CRS à cette occasion. Demandez donc que l’on reconnaisse les crimes de M. Jules Moch !

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

C’est facile, aujourd’hui, sous les ors du Sénat, d’oublier que, en 1961, les commissariats explosaient, des policiers étaient abattus. C’était la guerre civile et il y avait des dizaines de milliers de morts en Algérie !

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

...i ont été cités tout à l’heure. Il y a eu des débats ici-même, au Sénat. Gaston Defferre avait demandé la création d’une commission d’enquête, mais sa requête avait été rejetée. Trente ans, au moins, se sont écoulés sans qu’on en parle, une gêne extrême envahissant toute la classe politique et tous les acteurs de ce drame. À l’inverse de ce que vous dites, monsieur Karoutchi, en octobre 1961, la guerre tirait à sa fin. C’est précisément ce qui fait la singularité de cet événement ! Ce soir-là, à Paris, on se pressait à l’inauguration du rayon bonneterie de la Samaritaine, les gares étaient engorgées en raison d’une grève de la SNCF, des milliers de badauds se rendaient tranquillement au cinéma, au spectacle ou au restaurant, on s’inquiétait du sort de Johnny Halliday, qui venait d’avoir un acc...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Tandis que la guerre d’Algérie faisait encore tant de malheurs, à Paris, la vie continuait. Il y avait une police républicaine, des institutions, des débats démocratiques. C’est dans ce contexte que 20 000 personnes viennent manifester, depuis les bidonvilles et les quartiers populaires de la région parisienne, après avoir été fouillées, car les organisateurs veulent s’assurer que personne n’a la plus petite épingle...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

En effet, il ne touchait pas l’ensemble de la population au motif qu’il y avait la guerre : il visait uniquement les Français nord-africains. Un policier ne pouvait donc appliquer ce couvre-feu qu’en se fiant au faciès, à la couleur de peau, au sentiment d’avoir affaire à un Maghrébin d’origine, même s’il était Français. On a jeté des manifestants dans la Seine ! On a fracassé des crânes avec des crosses, car on ne s’est pas contenté de frapper avec des « bidules » ! Et n’oublions pa...

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

... démontre, s’il en était besoin, la nécessité de reconnaître, même cinquante et un an après, la responsabilité de l’État français dans l’une des plus terribles tragédies engendrées par le fait colonial. Je me permettrai d’abord de faire part d’un témoignage personnel : trop jeune pour partir en Algérie – j’avais dix-huit ans en 1962 – je n’en ai pas moins, à l’époque, milité pour la fin de cette guerre, de toutes les guerres coloniales, et pour la paix en Algérie. Si, comme je le pense, nous adoptons jeudi prochain la proposition de loi tendant à faire du 19 mars la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, j’aurai vécu, dans la même semaine, un double point d’orgue à un combat...

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Un demi-siècle après ce que je ne suis pas seul à qualifier de crime d’État, je me félicite de constater que nos combats de plusieurs décennies ont porté leurs fruits : le voile du silence et de l’oubli s’est enfin déchiré. Il reste à présent à obtenir de notre nouveau gouvernement la reconnaissance plus globale de la responsabilité de la France dans les guerres coloniales qu’elle a menées, particulièrement en Algérie, avec son cortège d’horreurs. Car un travail historique et un travail de mémoire s’imposent sur cette période, y compris et surtout sur ses zones d’ombre. C’est en effet à ce prix que pourraient disparaître les séquelles les plus graves de la guerre d’Algérie, le racisme et les discriminations dont sont victimes encore aujourd’hui les res...

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Il semblerait que le ministre de la défense, M. Jean-Yves Le Drian, n’ait pas renoncé à commettre cet acte inconsidéré, et je suis mesuré dans les termes que j’emploie : honorer la mémoire de l’un de ces tortionnaires zélés qui se sont illustrés au cours des pages les plus noires des guerres d’Indochine et d’Algérie !

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 17 octobre 1961, la France était en guerre. À l’époque, on parlait encore pudiquement de la « crise algérienne ». Sans doute voulait-on masquer le fratricide derrière la sémantique pour ne pas voir à quel point nous nous déchirions avec un pays qui a partagé notre destin national pendant près de 150 ans et qui est, de toute façon, notre voisin. Cette guerre reste une plaie béante dans notre histoire. Nombreuses sont les familles, en Fran...

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Aucun n’est justifiable, quelles que soient les circonstances. Certes, il y a la guerre, mais, derrière cette raison, la réalité est bien plus sordide : Sétif en 1945, la Toussaint sanglante en 1954, Constantine en 1955, l’opération d’Alger ensuite, et combien d’autres attentats de l’OAS en France et en Algérie, la torture, le massacre des Harkis, et j’en passe… La guerre d’Algérie confronte encore les mémoires, cinquante ans après les accords d’Évian. Toute la lumière n’a pas été ...

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Voilà l’absurdité de l’histoire ! Pourquoi ne commémore-t-on pas non plus ces drames ? Qui se souvient de ces victimes ? N’ont-elles pas, elles aussi, droit au souvenir ? On ne saurait demander la reconnaissance du 17 octobre sans demander à l’Algérie de réaliser ce même travail sur elle-même. Il faut être deux pour faire une guerre, et nombreuses sont les familles, françaises et algériennes, à avoir été frappées par ce qui s’est produit, il y a plus d’un demi-siècle, au sud de la Méditerranée. Cette question, si elle est légitime, n’aurait pas dû être traitée de cette manière. Il ne s’agit pas de nous satisfaire d’avoir, dans notre coin, reconnu nos torts, non plus que de nous complaire dans une certaine autosatisfaction. ...

Photo de Robert HueRobert Hue :

...droite s’indigner et vociférer contre je ne sais quelle repentance. Mais, mes chers collègues, qu’y a-t-il de si honteux et de si déshonorant à regarder la réalité en face ? Ce qui importe, c’est de reconnaître la vérité, sans repentance, sans flagellation, mais bien au nom de la mémoire. Nous le devons aux victimes et à leurs familles. Certes, tous ces événements ont eu lieu dans un contexte de guerre, une guerre que les autorités au pouvoir refusaient d’appeler par son nom. La guerre, par définition, entraîne des drames. Comme pour toute guerre, il nous revient ici non pas de remplacer le travail des historiens, mais simplement de reconnaître des faits, des crimes qui n’auraient jamais dû avoir lieu. Nous connaissons tous l’ambiguïté de la droite dès qu’il s’agit du système colonial, son nat...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Devenu préfet de police de la Seine, c’est lui qui avait organisé cette véritable guerre contre les immigrés algériens, avec l’appui du Premier ministre d’alors, Michel Debré. Un des premiers documents relatant la sanglante répression du 17 octobre 1961 est le reportage préparé pour le journal Libération – première version – par Paulette Péju. Publié intégralement, sous sa signature et sous celle de son mari, Marcel Péju, dès novembre 1961, aux éditions Maspero, accompagné de...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 17 octobre 1961, il y a cinquante et un ans, de nombreux Algériens répondaient à l’appel de la fédération de France du Front de libération nationale les invitant à manifester pour protester non seulement contre la guerre, mais aussi contre un couvre-feu discriminatoire qui ne touchait que ceux que l’on appelait alors les Français musulmans. Ce rassemblement était pacifique, mais il s’agissait aussi de montrer la détermination des manifestants à ne pas subir des mesures discriminatoires au faciès et à mettre fin au colonialisme en Algérie, ce colonialisme qu’Aimé Césaire qualifiait d’« aliénation ». À l’époque, ...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

...onnaître publiquement la responsabilité de la République dans cette répression sanglante. L’adoption de cette proposition de résolution constituera un geste de concorde à l’adresse du peuple algérien. Ce débat est d’autant plus salutaire qu’il permet de faire certaines mises au point. Face à un conflit dont les stigmates sont encore prégnants dans certaines couches de la société française, à une guerre qui longtemps n’a pas dit son nom et à une histoire qui, de quelque bord que l’on soit, a des difficultés à passer, le Président François Hollande a désiré placer son mandat sous le signe de l’apaisement et de la reconnaissance. Certains esprits chagrins, avides de polémiques de bas étage, ont voulu voir dans cette reconnaissance le signe d’un abaissement et d’un retour à une sempiternelle repen...