Interventions sur "l’histoire"

18 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...au pouvoir – vingt ans plus tard ! – pour que, le 17 octobre 1981, le journaliste Marcel Trillat diffuse, au cours du journal télévisé du soir, un reportage sur ce sujet, faisant soudain rejaillir ces événements dans la mémoire collective. En 1984, c’est le romancier Didier Daeninckx qui, dans son livre Meurtres pour mémoire, évoque ces événements, au fil d’une intrigue où s’entrecroisent l’histoire de la Résistance et celle du 17 octobre. Le 17 octobre 1991, une première manifestation d’ampleur a lieu dans le cadre de la commémoration de ces événements. Enfin, et c’est le premier acte de reconnaissance fort, le 23 septembre 2001, le Conseil de Paris vote la pose d’une plaque commémorative, qui est inaugurée le 17 octobre suivant. La ville de Gennevilliers, quant à elle, inaugure, le 19 fé...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

… d’en finir avec ces propos infâmes, à rebours de l’histoire. En reconnaissant le crime, en faisant la clarté sur les responsabilités, en ouvrant les archives, en votant cette proposition de résolution, nous contribuerons à la dignité de la République. Nous apaiserons la douleur de toutes les victimes civiles et militaires et de leurs familles, pour redéfinir enfin des relations saines avec le peuple et le gouvernement algériens. § La prise en compte de ...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, réécrire l’histoire, ce n’est pas établir la vérité historique ! Or, je vous l’avoue, je suis un peu mal à l’aise face au texte qui nous est présenté aujourd’hui.

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Chère collègue, écoutez-moi avant de réagir ! Je suis mal à l’aise car, comme d’autres, je suis né au Maroc avant de gagner la métropole, sans pour autant avoir jamais manifesté de réactions ou éprouvé de sentiments négatifs à l’égard du pays d’où je venais. Je suis mal à l’aise car, dans l’histoire, il ne faut pas garder ce qui arrange et laisser de côté ce qui ennuie. Il faut tout prendre. M. Laurent évoque 1961 et affirme : « Le gouvernement gaulliste a été dénoncé, peut-être même a-t-il couvert certains des agissements de l’OAS. » Pardonnez-moi, mon cher collègue, de vous faire remarquer gentiment que les tentatives d’assassinat de l’OAS étaient plutôt menées contre le général de Gaulle...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Que le préfet de police déclare, aux obsèques d’un policier tué par le FLN : « Oui, je veux protéger la police », ce n’est pas condamnable ! Je le répète, il ne faut pas faire de l’histoire à sens unique. D’ailleurs, les syndicalistes policiers de l’époque – souvent classés plutôt à gauche – notamment le fameux Gérard Monate, déclaraient alors : « Il faut protéger la police ! »

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

...sont blessés, des familles sont brisées… C’est la lutte contre l’OAS, qui n’épargne pas le régime gaulliste. Le FLN, le MNA et tous les extrémistes commettent des attentats. Lorsqu’ils tuent, ils tuent d’abord des policiers : de fait, c’est la police qui est visée, et les commandos du FLN ont reçu des instructions très claires pour viser en priorité les forces de l’ordre. Il ne faut pas réécrire l’histoire ! En outre, vous le savez parfaitement, nous sommes face à un vrai sujet – et j’espère que le dépouillement des archives nous permettra de l’étudier plus en profondeur – je veux parler des dissensions entre, d’une part, le GPRA, qui demande une trêve jusqu’à la fin des négociations, et, de l’autre, la fédération FLN de Paris de Mohammedi Saddek, qui déclare : « Nous, nous continuons ! ». Autrem...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Il faut savoir respecter l’histoire sans la dénaturer. Qu’on ouvre les archives, parfait ! Que chacun assume ce qu’il a à assumer, après une étude historique objective, parfait ! Que les choses se fassent dans la clarté, l’historien que je suis en sera ravi ! Qu’on ait accès à tout, qu’il n’y ait plus de documents classés et, de ce fait, non consultables, j’en suis d’accord ! Et, lorsque la vérité aura été établie, on verra que, e...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Ben voyons ! Je dis simplement que mettre en cause la police pour les événements de 1961, cela n’a pas de sens ! On ne peut pas dire que l’histoire de France ait toujours été parfaitement sereine… Il y a eu beaucoup de souffrances, beaucoup de sang, beaucoup de malheurs, beaucoup de misère, et dans tous les camps. Mais cette histoire, c’est la nôtre. La République, c’est la nôtre. Si vous voulez, pour chaque épisode, trouver des responsables et mettre en cause la responsabilité de la République, je vous le dis sincèrement, la République, ell...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

... C’est pour cela que ces événements, dont beaucoup de gens avaient été plus ou moins témoins, ont été enfouis dans la mémoire collective. Le drame, c’est justement que cela ait pu se produire dans une France républicaine ! Et la première leçon que l’on doit en tirer, monsieur Karoutchi, c’est qu’il peut y avoir des basculements de régime ! Oui, il y a Vichy et les Résistants. Mais, parfois, dans l’histoire même de notre vie démocratique, il y a aussi des dérapages. Les reconnaître, c’est en appeler à la vigilance de tous les instants, y compris dans notre démocratie. Vous allez me dire : « Et les autres morts, qu’en faites-vous ? » Mais on ne va quand même pas, ici, au Sénat, s’envoyer les morts à la figure, les civils tués en Algérie, les disparus, le drame des Harkis. Tous ces événements doivent...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

...ures et envisager l’avenir. La vérité permet aussi de ne laisser aucune prise à ceux qui instrumentalisent ces moments de blessure et alimentent les haines pour enfermer les uns et les autres dans le carcan de fausses identités. Bien entendu, cette histoire a été racontée aux enfants, puis aux petits-enfants. Mais ils ne l’ont pas trouvée dans leurs manuels scolaires ; ils ont ainsi vu que, dans l’Histoire de France, cette histoire-là était oubliée. Il y a là comme un non-dit, comme quelque chose qui empêche d’avancer. Or, aujourd’hui, la République a besoin de se rassembler, dans la clarté et avec force.

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

...érienne ». Sans doute voulait-on masquer le fratricide derrière la sémantique pour ne pas voir à quel point nous nous déchirions avec un pays qui a partagé notre destin national pendant près de 150 ans et qui est, de toute façon, notre voisin. Cette guerre reste une plaie béante dans notre histoire. Nombreuses sont les familles, en France comme en Algérie, qui ont été frappées par le tragique de l’Histoire. Les événements du 17 octobre 1961 sont, sans conteste, l’un des épisodes les plus dramatiques que les circonstances de l’époque ont infligés aux Français et aux Algériens. Cet épisode n’est pas le seul. Des massacres, il y en a eu beaucoup.

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

...quante ans après les accords d’Évian. Toute la lumière n’a pas été faite pour permettre au deuil et au pardon de combler cette large blessure pour nos deux peuples. Sans doute faut-il laisser le temps faire son travail. Mais ce travail est-il le nôtre ? N’est-il pas plutôt, mes chers collègues, celui des historiens ? Le Parlement, bien qu’il représente le peuple français n’est pas le tribunal de l’Histoire. Je ne crois pas qu’il nous revienne de décider de ce qui devrait être retenu de notre passé. Ce travail est avant tout celui de scientifiques indépendants, dont la fonction est de nous mettre face à la réalité factuelle de l’Histoire, non devant une quelconque pulsion mémorielle. Cette justice n’est pas la nôtre, elle n’est pas de notre ressort ; du moins, pas d’une manière aussi unilatérale. M...

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Voilà l’absurdité de l’histoire ! Pourquoi ne commémore-t-on pas non plus ces drames ? Qui se souvient de ces victimes ? N’ont-elles pas, elles aussi, droit au souvenir ? On ne saurait demander la reconnaissance du 17 octobre sans demander à l’Algérie de réaliser ce même travail sur elle-même. Il faut être deux pour faire une guerre, et nombreuses sont les familles, françaises et algériennes, à avoir été frappées par ce qui s’...

Photo de Robert HueRobert Hue :

...moins que les criminels ne sont, eux, toujours pas identifiés. Je ne souhaite pas ici exposer les faits, qui sont connus de tous. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est de considérer ce qu’ils démontrent et ce qu’ils engendrent. Cette proposition de résolution nous renvoie à notre propre histoire. Pendant des décennies, la France a préféré mettre ces événements sous le tapis. Nous le savons tous, l’histoire de France foisonne d’événements tragiques, comme aussi d’épisodes de fierté et d’émancipation, mais il serait illusoire de penser que notre pays peut aller de l’avant en maquillant son histoire, en dissimulant ce qui le gêne. Mes chers collègues, il faut regarder les choses en face. C’est l’honneur de la France que de reconnaître ses erreurs. J’entends, bien sûr, la droite et l’extrême droite s...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

...erre, ou expurgées, comme celles de la police, et la fin des dérogations octroyées au compte-gouttes. En effet, seul le travail des historiens permettra d’échapper aux à-peu-près et aux contestations indignes. La recherche de la vérité historique n’est pas la tâche des parlementaires ; c’est celle des chercheurs ! Notre devoir à nous est d’exiger que le 17 octobre 1961 trouve sa juste place dans l’histoire de notre pays, qui, comme toute histoire, comporte des pages sombres à côté de ses pages glorieuses. Le groupe écologiste, qui a déposé une proposition de résolution similaire au mois de mars dernier, votera celle que nous présentent aujourd’hui nos collègues du groupe CRC.

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

... fasse sur des événements que l’on avait espéré garder dans les ténèbres pour longtemps. Il faut ici remercier la poignée de journalistes et d’historiens qui, par souci de la vérité, ont tenté avec ténacité d’obtenir des témoignages et des preuves. Ce travail patient et ingrat de collecte et de recoupage d’informations commence à produire ses fruits, projetant une lumière saine sur ces taches de l’histoire nationale. C’est à ces quelques personnes d’un rare courage que nous devons de disposer aujourd’hui d’une meilleure appréciation des faits. Certaines d’entre elles n’hésitèrent pas, au moment du procès, à rappeler au préfet Papon ses états de service, des juifs déportés aux Arabes jetés dans la Seine. Ne craignant ni les intimidations ni les menaces, alors qu’un procès en diffamation leur fut in...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

...e quitter le costume de politicien pour revêtir l’habit d’homme d’État ? Le pas en avant accompli par François Hollande s’accompagnera sans doute d’une ouverture plus large des archives, nécessaire pour que les historiens puissent travailler sur des sources précises et proposer une lecture détaillée des événements. Un demi-siècle après les faits, c’est le moment. Le Parlement n’entend ni dicter l’histoire ni interférer dans le travail des historiens. Il souhaite instaurer un débat. Aucune guerre n’est propre et, dans aucun conflit, il n’y a les héros d’un côté, les démons de l’autre ; la guerre d’Algérie n’échappe pas à cette dure loi. Ainsi, mes chers collègues, jeudi prochain, Alain Néri sera le rapporteur devant notre assemblée d’un texte visant à commémorer l’ensemble des victimes du conflit...