Interventions sur "répression"

9 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...roulés le 17 octobre 1961. Elle propose en outre la réalisation d’un lieu du souvenir à la mémoire des victimes. Permettez-moi de rendre hommage au combat de Nicole Borvo Cohen-Seat aux côtés de mon ami Guy Fischer, qui interviendra tout à l’heure. En tant que présidente de groupe et élue parisienne, notre collègue s’était grandement impliquée dans la reconnaissance des crimes coloniaux, dont la répression du 17 octobre 1961, mais aussi la « disparition » du mathématicien Maurice Audin. En défendant cette proposition, je veux d’abord dire ma satisfaction de la très récente communication du Président de la République, qui a déclaré le 17 octobre dernier : « La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » C’est...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...urice Papon, au passé de collaborateur bien connu, préfet régional de l’Est algérien réputé pour ses méthodes brutales, devient le 16 mars 1958 préfet de police de Paris. Il le restera après le changement de régime de mai 1958. Papon n’hésite pas, au cours de cette période, à ordonner à plusieurs reprises des rafles massives. Sous son autorité, les assassinats de Nord-Africains par les forces de répression s’accélèrent au cours de l’été 1961. La pratique de jeter des hommes assommés, parfois ligotés, dans la Seine est attestée dès septembre de cette année. Le 2 octobre 1961, Maurice Papon, préfet de police, n’avait-il pas déclaré : « Pour un coup reçu, nous en porterons dix ». En ce même début de mois, il veut imposer aux Algériens vivant en région parisienne un couvre-feu. C’est dans ce contexte...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...t que le peuple algérien, ce peuple qui s’est donné un gouvernement – le GPRA – ce peuple, dans son ensemble, veut sa liberté dans l’indépendance. » Le préfet de police resta de marbre face à cette interpellation et ne répondit pas. Le dirigeant communiste et sénateur Jacques Duclos dénonçait, quant à lui, dans une question orale posée dans cet hémicycle le 19 octobre 1961, « cette politique de répression brutale, rappelant par ses méthodes une des périodes les plus tragiques de notre histoire nationale » ainsi que « les complaisances scandaleuses dont bénéficient, de la part du Gouvernement, les factieux, plastiqueurs et criminels de l’OAS. » § Pis encore, dès les premières contestations, le ministre de l’intérieur de l’époque, Roger Frey, s’opposa à toute tentative d’enquête, notamment parlemen...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...ni de l’histoire. C’est évidemment le cas du Front national, dont les représentants étaient et sont toujours à la pointe de l’abjection, sur ce sujet comme sur bien d’autres. Mais il faut également relever les propos extrêmement navrants venus des rangs de la droite. Je songe, notamment, aux réflexions du chef de file des députés UMP. À propos des déclarations de François Hollande au sujet de la répression sanglante du 17 octobre 1961, Christian Jacob a estimé qu’il était « intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République tout entière ».

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Malheureusement, le temps qui m’est imparti ne me permettra pas de vous restituer tout ce que je sais de cette période et de la répression de la manifestation du 17 octobre, puisque j’ai travaillé plusieurs années comme historien sur ces événements. À l’époque, il y avait une véritable chape de plomb : on ne pouvait pas accéder aux archives et l’on devait se contenter des témoignages courageux de ceux qui avaient assisté aux événements, comme Hervé Bourges ou d’autres, qui ont été cités tout à l’heure. Il y a eu des débats ici-même...

Photo de Robert HueRobert Hue :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il aura fallu cinquante et un ans pour que la France, par la voix du Président de la République, reconnaisse la « sanglante répression » du 17 octobre 1961, répression dont ont été victimes de nombreux Algériens qui manifestaient pacifiquement pour l’indépendance de leur pays colonisé. Cette reconnaissance était un engagement du Président de la République. Le voici tenu, ce dont je me félicite vivement. Je ne reviendrai pas sur la description des événements, dont chacun ici connaît la teneur. C’est aux historiens que revient l...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la déclaration de François Hollande reconnaissant, le 17 octobre 2012, la répression sanglante de manifestants algériens cinquante et un ans plus tôt a été accueillie, à gauche, avec soulagement. Étroitement organisée par la fédération de France du FLN, encadrée par de strictes consignes de discipline pour éviter tout débordement, la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 réunissait, aux côtés des hommes, de très nombreuses femmes, ce que l’on oublie trop souvent de dire. C...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Devenu préfet de police de la Seine, c’est lui qui avait organisé cette véritable guerre contre les immigrés algériens, avec l’appui du Premier ministre d’alors, Michel Debré. Un des premiers documents relatant la sanglante répression du 17 octobre 1961 est le reportage préparé pour le journal Libération – première version – par Paulette Péju. Publié intégralement, sous sa signature et sous celle de son mari, Marcel Péju, dès novembre 1961, aux éditions Maspero, accompagné de clichés et intitulé Ratonnades à Paris, ce document fut aussitôt saisi par la police, comme d’autres ouvrages qui paraîtront plus tard. Ma...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Certains membres des forces de l’ordre virent dans cette soirée l’occasion de régler de vieilles querelles sans avoir à craindre de poursuites. La police s’autorisa le recours aux ratonnades, desserrant le mors à certains de ses éléments les plus dangereux. Cette nuit-là, une répression sanglante, d’une violence et d’une sauvagerie inouïes, se déclencha : arrestations massives, noyades, tortures et déportations frappèrent aveuglément les Algériens de Paris et de sa banlieue. Certains manifestants furent tués sur place, d’autres internés ; d’autres encore disparurent dans des conditions mystérieuses. Les jours qui suivirent, on fit la découverte macabre de nombreux corps flotta...