Interventions sur "vérité"

14 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

... un vote solennel. Monsieur le ministre, je vous remercie d’être aujourd’hui parmi nous, même si ce débat aurait mérité la présence du ministre de l’intérieur. Je me réjouis que l’examen de notre proposition de résolution permette la reconnaissance de ces faits sanglants. Cette résolution doit être l’engagement que ce premier pas sera suivi des actes nécessaires à l’établissement définitif de la vérité et à la reconnaissance des crimes coloniaux, dont la journée du 17 octobre 1961 constitue, avec d’autres, un épisode tragique. Nous pensons notamment que la reconnaissance des faits par le Président de la République doit conduire à l’ouverture des archives sur le 17 octobre 1961 et, au-delà, de toutes les archives concernant les guerres coloniales et leur cortège de répression et de massacres. ...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

 « C’est une honte pour le gouvernement gaulliste, qui, jusqu’à preuve du contraire, est bien l’ordonnateur des actes racistes et criminels de la police. » Et il concluait : « La vérité qui éclate aux yeux de tous est que le peuple algérien, ce peuple qui s’est donné un gouvernement – le GPRA – ce peuple, dans son ensemble, veut sa liberté dans l’indépendance. » Le préfet de police resta de marbre face à cette interpellation et ne répondit pas. Le dirigeant communiste et sénateur Jacques Duclos dénonçait, quant à lui, dans une question orale posée dans cet hémicycle le 19 octo...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, réécrire l’histoire, ce n’est pas établir la vérité historique ! Or, je vous l’avoue, je suis un peu mal à l’aise face au texte qui nous est présenté aujourd’hui.

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

… en étudiant qui a fait quoi et dans quelles circonstances. Sur ce point, tout le monde est d’accord : la vérité historique doit être dite. Ouvrons les archives, étudions les instructions qui ont été données. De fait, monsieur Laurent, vous affirmez que le préfet de police a déclaré : « Pour un coup porté, dix seront rendus. » Pardonnez-moi d’apporter cette précision devant la Haute Assemblée : ces mots n’ont pas été adressés en instruction à la police nationale le 17 octobre. Ils ont été prononcés le 10 o...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

...d’une part, le GPRA, qui demande une trêve jusqu’à la fin des négociations, et, de l’autre, la fédération FLN de Paris de Mohammedi Saddek, qui déclare : « Nous, nous continuons ! ». Autrement dit, le GPRA demande aux Français musulmans de respecter le couvre-feu qui a été instauré à Paris pour empêcher les attentats, quand le FLN, lui, le refuse et appelle à la poursuite des attentats. Voilà la vérité !

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Il faut savoir respecter l’histoire sans la dénaturer. Qu’on ouvre les archives, parfait ! Que chacun assume ce qu’il a à assumer, après une étude historique objective, parfait ! Que les choses se fassent dans la clarté, l’historien que je suis en sera ravi ! Qu’on ait accès à tout, qu’il n’y ait plus de documents classés et, de ce fait, non consultables, j’en suis d’accord ! Et, lorsque la vérité aura été établie, on verra que, en 1961, s’il y a évidemment eu des dérives, des dérapages, des « bavures » – il y a eu des morts, je le reconnais –, il ne faut pas pour autant mettre en cause la responsabilité de la République !

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

Mettons en cause la responsabilité de ceux qui ont dérapé ! Voyons dans quelles conditions cela s’est passé. Mais, si les instructions du préfet de police n’ont pas dépassé la légalité républicaine, quelle responsabilité de l’État allez-vous pouvoir mettre en cause ? En vérité, les instructions du ministre et du préfet de police n’ont ni outrepassé ni violé les lois de la République !

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

J’aimerais vous entendre aussi sur tous les massacres, toutes les responsabilités, celles des Harkis et des autres protagonistes. Je souhaite que toute la vérité soit faite, sur tous les sujets, et que l’on ouvre les archives. Pour autant, vouloir reconnaître comme vous le faites la responsabilité de la République, c’est, quelque part, mettre en cause les institutions de la République et la police républicaine. Oui, comme Christian Jacob, j’ose le dire.

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Pourquoi, cinquante et un ans après ce drame, en sommes-nous encore à en discuter de façon si passionnée ? Parce qu’une chape de plomb a trop longtemps recouvert cet épisode de notre histoire. Au contraire, la vérité permet d’apaiser les blessures, de tourner la page et de restaurer la paix. C’est cette reconnaissance qu’a voulue le Président de la République. Ce faisant, il n’a pas affaibli la République : il a montré, au contraire, la force de ses valeurs. Quels que soient les événements, toute la vérité doit être dite. On peut alors soigner réellement les blessures et envisager l’avenir. La vérité permet...

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Le fait de reconnaître ces morts – vous l’avez fait ici, mais cela n’a pas toujours été le cas – constitue déjà un grand pas. Je veux finir sur une vérité historique. Bien sûr, l’ambiance que vous avez décrite, notamment les assassinats de policiers, peut expliquer une telle sauvagerie. Mais il y a des responsables, y compris en cas de dérapage, quand, pris dans la folie de l’action, on se met à faire n’importe quoi. Parce que cela a tout de même duré des heures ! Or il y avait un préfet de police, une salle de commandement où l’on savait ce qui se...

Photo de Robert HueRobert Hue :

...lant ce qui le gêne. Mes chers collègues, il faut regarder les choses en face. C’est l’honneur de la France que de reconnaître ses erreurs. J’entends, bien sûr, la droite et l’extrême droite s’indigner et vociférer contre je ne sais quelle repentance. Mais, mes chers collègues, qu’y a-t-il de si honteux et de si déshonorant à regarder la réalité en face ? Ce qui importe, c’est de reconnaître la vérité, sans repentance, sans flagellation, mais bien au nom de la mémoire. Nous le devons aux victimes et à leurs familles. Certes, tous ces événements ont eu lieu dans un contexte de guerre, une guerre que les autorités au pouvoir refusaient d’appeler par son nom. La guerre, par définition, entraîne des drames. Comme pour toute guerre, il nous revient ici non pas de remplacer le travail des historien...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

...ustice est presque faite. La déclaration du Président de la République contribuera à ce que le travail de mémoire dû aux descendants des victimes soit dûment accompli. Quant à la proposition de résolution présentée par le groupe CRC, elle répond, de manière légitime, à ce que je crois être la préoccupation de tous les républicains. Reste maintenant à exhumer enfin, dans sa complexe épaisseur, la vérité historique. Nous ne savons pas encore quel est le nombre exact des morts et des blessés. Pour connaître la vérité, le groupe écologiste demande donc, plus que l’érection d’un lieu de mémoire, l’ouverture sans restriction des archives publiques encore disponibles ou qui n’ont pas été détruites, comme celles de l’hôpital de Nanterre, ou expurgées, comme celles de la police, et la fin des dérogatio...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

...ns du nombre des victimes. Un masque malsain recouvrit le visage que prit la République ce soir-là, autorisant mensonges et dénis : les autorités semblaient avoir apposé le sceau de l’oubli éternel sur cette terrible nuit où l’on assassina dans les rues et sur les ponts de France. De fait, il a fallu le procès de Maurice Papon relatif à la déportation des juifs de Gironde pour que rejaillisse la vérité que l’on avait voulu occulter, pour que s’ouvre le débat que l’on avait souhaité taire, pour que la lumière se fasse sur des événements que l’on avait espéré garder dans les ténèbres pour longtemps. Il faut ici remercier la poignée de journalistes et d’historiens qui, par souci de la vérité, ont tenté avec ténacité d’obtenir des témoignages et des preuves. Ce travail patient et ingrat de collect...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

Estimaient-ils scandaleux les propos du Président de la République ? Non seulement je ne le crois pas, mais je pense qu’aujourd’hui encore on les trouverait prêts, à juste titre d’ailleurs, à défendre les propos de Jacques Chirac. Se pourrait-il qu’une vérité devienne une provocation quand elle est prononcée par une voix de gauche ?