Interventions sur "psychiatrie"

11 interventions trouvées.

Photo de Michel AmielMichel Amiel, rapporteur :

...t peut-être une large ouverture de nos auditions au public et à la presse, dans un souci de transparence et de plus grande diffusion de nos travaux. Sans être redondant avec d'autres rapports réalisés au Sénat, il faudra aussi aborder l'autisme, en veillant à ne pas lui accorder une place trop importante par rapport aux autres sujets. Dans l'intitulé de la mission, nous avons préféré parler de « psychiatrie des mineurs » plutôt que de « pédopsychiatrie ». Notre champ d'investigation couvrira plusieurs tranches d'âge, soumises à des problématiques très différentes. Nous nous intéresserons à la psychiatrie du tout-petit, notamment au dépistage précoce de l'autisme. Nous aborderons également la psychiatrie de l'adolescent, voire du pré-adolescent, sans oublier les grands champs « classiques » : le soc...

Photo de Michel AmielMichel Amiel, rapporteur :

...e vie. Le sujet était polémique. Avec Alain Milon, nous ne nous en sommes pas trop mal sortis. Nous essaierons de faire de même, en déminant le terrain et en formulant des préconisations raisonnables tenant compte des besoins, bien réels, en la matière. Pour y parvenir, nous auditionnerons des acteurs concernés dans tous les champs que j'ai pu décrire. Je pense notamment aux professionnels de la psychiatrie et de la psychologie infantile. Il nous faudra prendre garde de ne pas tomber dans les querelles de chapelle, par exemple entre le courant psychanalytique et d'autres... Nous essaierons de ne pas opposer les intervenants entre eux pour réaliser, autant que faire se peut, la meilleure synthèse possible. Je me réjouis que nous puissions y réfléchir dans une mission d'information. Je pense que nous...

Photo de Catherine GénissonCatherine Génisson :

...Ils sont propices aux idées reçues, voire aux idées fausses. Aussi, il me semblerait plus raisonnable d'attendre d'avoir les idées plus claires sur la conduite de nos travaux avant d'ouvrir nos auditions à tout public. J'ai quelque peu sursauté en entendant M. le rapporteur évoquer l'autisme. Nous ne pouvons pas éluder cette question, mais prenons garde de ne pas l'aborder sous l'étiquette de la psychiatrie, sous peine de rouvrir une guerre qui vient à peine de s'estomper. Une guerre qui ne concerne que des intellectuels n'est pas trop grave ; mais quand elle commence à concerner des parents et des enfants, c'est autre chose. Le fait de mélanger autisme et psychiatrie risque d'être vite explosif. Je m'étonne de l'intégration des « dys » dans le champ d'investigation de la mission. De tels troubles ...

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Comme Mme Génisson, je pense qu'il faut éviter de polariser le débat sur un trouble. Il ne me paraît pas juste d'associer psychiatrie des mineurs et autisme. Cette mission doit être l'occasion de dresser un état des lieux. Nous sommes tous conscients de la pénurie, non seulement de pédopsychiatres et de professionnels, mais aussi d'établissements. Aujourd'hui, un petit nombre d'établissements accueillent toutes les pathologies. Voilà quelques années, nous avions des établissements dédiés à telle ou telle pathologie. La situati...

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Il faut aborder la psychiatrie des mineurs au sens large. Observons ce qui marche dans les départements et écoutons l'éducation nationale. La suppression des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), n'a fait qu'empirer les choses. L'école ne parvient plus à détecter à temps les enfants atteints de troubles. Je propose d'auditionner l'association des maires du département du Haut-Rhin, qui a créé une com...

Photo de Marie-Françoise Perol-DumontMarie-Françoise Perol-Dumont :

...sidé des MDPH connaissent bien les enjeux financiers. Nous devrions aussi aborder l'évolution des modes de prise en charge dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire, les GHT. Ces derniers sont-ils susceptibles de faire changer les choses ? Par ailleurs, pourrions-nous procéder à l'audition de personnes ayant déjà une pratique innovante ? Dans certains territoires, on pense que la psychiatrie, singulièrement celle des mineurs, doit s'inscrire non dans le « faire-venir », mais dans « l'aller-vers », c'est-à-dire la psychiatrie hors les murs.

Photo de Jean-François RapinJean-François Rapin :

En tant que membre de la commission de l'aménagement du territoire, je crois qu'il serait utile de réaliser une cartographie des structures d'accueil en pédopsychiatrie sur le territoire, pour repérer les déserts médicaux. Nous manquons aussi de praticiens. Ils s'organisent en réseaux, mais cela ne suffit pas pour faire face à une demande croissante. Nous devrions aussi travailler sur le suicide des enfants. Dans ma patientèle, la semaine dernière, une petite fille de dix ans a tenté de se suicider. Les causes sont multiples, toujours très difficiles à déceler :...

Photo de Daniel ChasseingDaniel Chasseing :

Je suis d'accord avec le projet du rapporteur. Les traitements de l'autisme évoluent. Un nouveau traitement est expérimenté en Belgique. Le problème reste la détection. Beaucoup de personnes autistes sont traitées dans des unités psychiatriques. La schizophrénie relève bien de la pédopsychiatrie. Il suffit d'un cas dans un centre départemental pour l'enfance pour mettre la pagaille et les éducateurs sont désarmés. Nous manquons aussi de lits : dix lits seulement dans le Limousin, par exemple. Nous sommes parfois démunis pour hospitaliser des personnes qui nécessitent une hospitalisation. La toxicomanie fait aussi partie du champ de notre mission.

Photo de Michel AmielMichel Amiel, rapporteur :

Un point n'a pas été abordé : l'urgence en psychiatrie. On manque de structures d'accueil d'urgence en psychiatrie infantile, ce qui pose parfois des difficultés en cas de crises. S'agissant de l'autisme et des « dys », sujets très sensibles, j'entends privilégier une approche de clinicien pour déterminer le parcours de soins adéquat. La porte d'entrée pour les « dys » est l'Éducation nationale, le médecin ou les orthophonistes. L'autisme relève du ...

Photo de Michel AmielMichel Amiel, rapporteur :

...endra d'interroger tous les acteurs. Ainsi, les enseignants sont souvent aux premières loges pour détecter ces phénomènes. Certaines pathologies sont directement issues de la misère sociale. Les troubles présentés par les mineurs étrangers isolés en sont un bon exemple, comme j'ai pu le constater dans mon département des Bouches-du-Rhône. Dresser une cartographie des structures d'accueil en pédopsychiatrie est une idée intéressante. Nous commencerons par réaliser un état des lieux général de la situation. Les déserts médicaux sont particulièrement criants en matière de psychiatrie.

Photo de Michel AmielMichel Amiel, rapporteur :

J'espère que notre réflexion aboutira à des préconisations concrètes et que la psychiatrie ne sera plus considérée comme le parent pauvre de la médecine. Dans tous les cas, nous serons prudents sur les mots. Comme le disait René Char, les mots savent de nous ce que nous ignorons d'eux... La réunion est close à 14 heures 25.