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Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, cela fait bientôt quatre mois déjà que la France est intervenue au Mali… Quatre mois seulement, dirais-je plutôt, tellement remarquable est le bilan de nos forces armées sur un théâtre impitoyable, face à un adversaire redoutable ! Comme chacune et chacun d’entre vous, j’ai en cet instant une pensée pour nos cinq soldats qui y ont laissé leur vie. Je le dis d’emblée : si le groupe de travail sur la question sahélienne, que j’ai l’honneur de coprésider avec Jean-Pie...
La conférence pour la reconstruction du Mali du 15 mai prochain à Bruxelles, dont le thème est « Ensemble pour le renouveau du Mali », sera pour nous l’occasion de nous demander comment promouvoir le futur développement pour tirer les leçons du passé. Il nous faudra également réfléchir aux architectures de sécurité régionales, comme la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Elles n’ont pas été en mesure de fair...
Sans eux, nous n’aurions pas pu être présents et réagir. Ils apparaissent aujourd’hui essentiels dans une zone qui va connaître une très longue période de fragilité, qui ne touchera pas seulement à la bande sahélienne, mais s’étendra jusqu’au golfe de Guinée. Nous devons essayer d’éviter que la situation qui prévaut en Somalie et au large des côtes de ce pays ne se reproduise. Pour toutes ces raisons, le groupe UMP appuiera sans réserve la prolongation de Serval. Mais nous souhaitons aussi, à l’heure où nous transférons un certain nombre de responsabilités à la MINUSMA, engager une réflexion qui comprendrait, outre les volets militaire et politique, la dimension du développement – la crise qui sévit au Sahel et au su...
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, la réponse à apporter sur la prolongation, ou non, de notre intervention militaire au Mali est délicate, tant la situation de ce pays comme celle des populations de la région ainsi que les enjeux géostratégiques sont complexes. Nous souhaitons pourtant répondre avec clarté, car il s’agit aussi de la défense de valeurs auxquelles nous croyons. Avons-nous tous les éléments pour nous prononcer en parfaite connaissance de cause ? Sur certains aspects, la réponse est positive. À cet égard...
...ent, messieurs les ministres, mes chers collègues, tout en respectant les prérogatives du Président de la République dans le domaine dit « réservé », je veux souligner toute la pertinence de l’article 35 de la Constitution depuis la réforme de 2008, qui permet aujourd’hui à notre Haute Assemblée de se prononcer et d’échanger sur ce sujet aussi important qu’est l’engagement de nos forces armées au Mali. C’est bien l’urgence des événements qui a conduit au déclenchement de l’opération Serval, dans le cadre strict de la légalité internationale. Alors que le Mali se situe à moins de trois heures de vol de notre pays, la France ne pouvait pas laisser s’installer au cœur du continent africain un « nouvel Afghanistan ». Le Président de la République, chef des armées, a donc pris ses responsabilités,...
… pour reprendre une expression de rugby, en soutien à votre action, monsieur le ministre. Si certaines garanties ont pu être récemment apportées par le Premier ministre et le Président de la République, le cas malien doit être à l’esprit de tous lors des arbitrages budgétaires, car les tensions capacitaires qui apparaissent au sein de nos armées pourraient bien être de nature à dicter nos engagements ou non-engagements de demain... Je voudrais à présent revenir sur les défis qui restent à relever au Mali. Une intervention militaire, aussi efficace soit-elle, ne peut suffire. Ces défis nous invitent d’aille...
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’intervention rapide et efficace de nos forces armées a rempli les objectifs fixés, le 10 janvier 2013, par le Président de la République. Elle a évité que la République du Mali ne disparaisse et ne soit remplacée par un sanctuaire terroriste où AQMI aurait tenu les premiers rôles. C’eût été une victoire pour le djihadisme global et une défaite non seulement pour la France, mais aussi pour l’Afrique tout entière, pour l’Europe et pour la cause de la démocratie dans le monde. En quelques semaines, nos forces armées ont infligé des pertes sévères aux groupes terroristes ar...
...iards d'euros y seront consacrés en 2014. Sinon, c’eût été le déclassement stratégique de la France, la perte d’un « avantage comparatif » inestimable, en Europe et dans le monde. Bien sûr, nul ne pourrait prétendre que le terrorisme est aujourd’hui éradiqué ; c’est pourquoi les sénateurs du groupe RDSE autoriseront, bien entendu, la prolongation de l’intervention des forces armées françaises au Mali. Mais le danger, immense, a été écarté. Cette intervention n’a été en aucune manière – faut-il le répéter ? – une ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays. Elle s’est faite à l’appel des autorités légitimes du Mali, en application de l’article 51 de la Charte des Nations unies et avec l’approbation du Conseil de sécurité. C'est pourquoi le soutien national n’a pas fait défaut, ni ...
La France n’a pas vocation à rester éternellement au Mali. Il faut bâtir une architecture de sécurité à l’échelle du Sahel tout entier. Il faut y impliquer tous les États, en particulier le plus puissant d’entre eux, l’Algérie, avec son armée forte de 300 000 hommes. L’Algérie aussi a intérêt à la stabilité régionale.
... doit prendre, dans son intérêt même, toutes ses responsabilités dans l’organisation de la sécurité régionale, en plein accord avec la France. Le Président Hollande a souhaité, le 20 décembre 2012, à Alger, « ouvrir une nouvelle page dans les relations de l’Algérie avec la France ». C’est une occasion qui ne se représentera pas de sitôt dans notre Histoire. Encore une fois, l’aspect politique au Mali est décisif. Aucun pays ne peut compter éternellement sur la solidarité internationale. La France a fait son devoir. J’aimerais que les autres, tous les autres, en Europe comme en Afrique, fassent le leur.
Le Mali, je le dis avec amitié, doit, comme tout autre peuple, apprendre à compter d'abord sur lui-même.
Monsieur le président, messieurs les ministres, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, en vertu de l’article 35, alinéa 3, de la Constitution, le Sénat doit aujourd’hui autoriser la prolongation de l’intervention française au Mali, qui a débuté le 11 janvier 2013. En effet, depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement doit soumettre sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Si je salue évidemment, avec les membres du groupe écologiste, le fait que le Parlement se prononce désormais par un vote sur une décision qui, avant 2008, relevait...
Monsieur le président, messieurs les ministres, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, en quelques mois, plus d’une année pour être précis, c’est-à-dire entre le putsch, le 22 mars 2012, du capitaine Amadou Haya Sanogo et aujourd’hui, nous avons assisté à l’effondrement de l’État malien. Ce fut une surprise de constater que le Mali, que nous reconnaissions pour sa démocratie, référence en Afrique, pour l’organisation de ses territoires, notamment au travers de son processus de décentralisation, et son esprit de consensus lui permettant d’être gouverné alors qu’aucun parti ne disposait de majorité absolue au Parlement, était en fait un pays complètement fragilisé par la corrup...
Il me revient d'entamer le duo - harmonieux ! - que je forme avec beaucoup de plaisir avec Jean-Pierre Chevènement, pour un rapport d'étape, que nous avons jugé utile de vous présenter, en vue du vote, lundi prochain, de l'autorisation de prolongation de l'intervention des forces armées au Mali au-delà de 4 mois, en application de l'article 35 de la Constitution, en vigueur depuis 2008. Lorsque le Bureau de notre commission a décidé, en novembre dernier, sur la proposition de notre président Jean-Louis Carrère, de constituer un groupe de travail sur le Sahel, il a vu juste : il a su déceler la montée de la menace et mettre en place un dispositif cohérent, puisque ce sujet est au conflu...
Les Maliens doivent écrire eux-mêmes leur avenir, qui reste aujourd'hui très incertain. Tout a été dit sur le naufrage du « miracle » démocratique malien, « pays du sourire » où le culte du consensus sous le Président Amadou Toumani Touré (ATT) cachait en fait une déréliction rampante des structures de l'État gangréné par la corruption et complice des groupes terroristes. La République du Mali a failli d...
... être deux phases successives. Le maintien d'une « force parallèle » française de 1 000 hommes sera indispensable : notre désengagement sera donc relatif. Les conditions de son adossement à « ONU » sont en débat, autour du modèle de Licorne et de l'ONUCI. Pour l'instant, l'espoir demeure d'un vote la semaine prochaine pour un transfert d'autorité en Juillet ; 2- Le redressement des forces armées maliennes prendra des années et dépasse le seul mandat EUTM (15 mois). Décrite parfois comme un « hologramme », son équipement comme une « brocante », l'armée malienne est, de l'aveu même de son chef d'état-major, le général Dembélé, décomposée, sans ligne de commandement, sans unité organique. Victime de recrutements népotiques, de désertions -certains soldats ne venaient que pour toucher leur paye-,...
Pour conclure, si nous préconisons de voter en faveur de la prolongation de l'intervention au Mali, nous formulons toutefois 10 fermes recommandations. 1- Le principal risque aujourd'hui est l'enlisement du processus politique malien, qui serait un scénario catastrophe pour nous. Il faut aller aux élections, au moins présidentielles, dans les meilleures conditions possibles, d'ici fin juillet, quitte à « découpler » les législatives ; 2- Le zèle des autorités maliennes à promouvoir une vérit...
La reconstruction de l'Etat malien est une urgence : il est dans un état dramatique. C'est un préalable pour pouvoir bâtir des solutions sécuritaires, ou pour consolider la démocratie, notamment. Pour nos forces prépositionnées, plusieurs doctrines sont possibles : certaines sont fixes, d'autres pourraient être à géométrie variable, en fonction de l'évolution des menaces. Leur géographie elle-même pourrait d'ailleurs être évolu...