Interventions sur "allemagne"

12 interventions trouvées.

Photo de Jacques GautierJacques Gautier, co-président du groupe de travail :

...solidation de la BITD-E ; c'est chacun pour soi, chacun dans son pays. - et surtout, plus aucune volonté politique de poursuivre en direction d'une défense européenne. Non seulement la crise économique n'a pas rapproché les nations européennes, mais elle les a davantage séparées encore, chacune regardant ses emplois, ses usines et ses implantations comme vient de le démontrer le veto mis par l'Allemagne à la fusion EADS-BAE. L'Europe de la défense, comme l'a dit Daniel Reiner, est dans la situation d'une fusée qui aurait épuisé la force propulsive de son premier étage, et qui faute d'allumer son second étage, n'arriverait pas à placer sa charge utile sur orbite. A quoi cela-tient-il ? Nous avons identifié trois raisons à ce blocage. La première est l'absence totale de menaces manifestes incita...

Photo de Xavier PintatXavier Pintat, co-président du groupe de travail :

...vations liminaires. La première remarque est que nous avons souhaité être à la fois ambitieux mais aussi réalistes et que nous nous sommes efforcés de ne pas avoir une approche trop « franco-française », puisque nous sommes allés à Berlin, à Londres et à Bruxelles afin d'écouter nos partenaires et les responsables européens et confronter avec eux nos opinions. Ma deuxième observation concerne l'Allemagne. Etant moi-même d'une génération marquée par la réconciliation franco-allemande, parlant l'allemand et connaissant bien ce pays, je pense que nous ne mesurons pas assez en France combien le « pacifisme » et le rejet de la chose militaire ont imprégné les esprits en Allemagne ces soixante dernières années, comme nous avons pu encore le constater lors de notre déplacement à Berlin et lors de nos di...

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, co-président du groupe de travail :

...construit sur du tangible, du concret : la coopération franco-britannique qui est puissante, qui comporte le corps expéditionnaire qui a commencé à se manifester au cours de manoeuvres communes et qui soude les deux armées. Il est le seul capable d'intervenir sur des théâtres extérieurs. Ce groupe pionnier est fondé sur cette alliance franco-britannique. Mais il ne peut être exclusif et ignorer l'Allemagne ni l'Italie qui ont des industries de défense forte avec qui nous oeuvrons tous les jours. Cette association constitue un tétraèdre, figure géométrique très stable, qui peut passer d'une face sur l'autre, d'un angle sur l'autre, sans que sa stabilité en soit affectée et qui sera mentionnée dans le rapport. C'est un moyen, si les chefs d'Etat le proposent, de franchir ce précipice qui est devant n...

Photo de Jean-Claude PeyronnetJean-Claude Peyronnet :

Je souhaiterais, à mon tour, féliciter nos collègues pour la qualité de leur travail. Votre proposition de créer un « Eurogroupe de défense », autour de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, me paraît séduisante. Cela permettrait, en effet, de rapprocher les industries de défense, de mutualiser et partager les capacités, et de constituer une force expéditionnaire conjointe. Toutefois, la question essentielle est de nature politique : Quelle sera l'instance de décision au sein de cet « Eurogroupe » ? Faut-il commencer par rapprocher nos outils de défense ou bien se doter d'abord d'un...

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

...xpression risque de susciter des réserves chez nos partenaires britanniques, surtout si elle s'accompagne d'une dimension fédérale, qui reste inacceptable à leurs yeux. Il faut donc faire preuve de prudence. Vis-à-vis des Britanniques, il est préférable de parler de « souveraineté associée » plutôt que de « souveraineté partagée ». Il me semble aussi qu'il faut prendre en compte la position de l'Allemagne, qui est aujourd'hui la première puissance économique en Europe - l'Europe c'est l'Allemagne aux yeux des Américains, des Chinois ou des Russes - et qui dispose d'une base industrielle importante, notamment dans le domaine de la défense. Or, quelle est l'attitude de l'Allemagne ? L'Allemagne n'est pas intéressée par la défense autrement que sur le plan industriel et uniquement pour ses exportatio...

Photo de René BeaumontRené Beaumont :

Je partage l'opinion de notre collègue M. Jean-Pierre Chevènement au sujet de l'Allemagne. Le pacifisme, voire même l'anti-militarisme, hérités du souvenir de la deuxième guerre mondiale, sont si profondément ancrés au sein de l'opinion publique allemande qu'il paraît très difficile d'avancer sur les questions de défense avec nos amis allemands, même s'il me paraît indispensable de les associer, avec d'autres pays, comme l'Espagne ou la Pologne. J'ajoute que le « fédéralisme » au nive...

Photo de Bertrand AubanBertrand Auban :

... ne dispose pas en propre des moyens nécessaires d'observation ou de communication. Il ne faut pas négliger non plus les enjeux économiques et industriels dans ce secteur à forte valeur ajoutée, qui présente un caractère dual. L'espace militaire constitue donc un domaine naturel de coopération à l'échelle européenne. Je pense en particulier aux futurs satellites d'observation. Dans ce domaine, l'Allemagne devrait représenter pour notre pays un partenaire de premier plan. Or, l'attitude de l'Allemagne a été jusqu'à présent très décevante dans ce domaine, tant ce pays a privilégié ses intérêts industriels nationaux, comme l'illustrent par exemple son attitude concernant le système européen de navigation par satellite Galiléo ou son refus de s'engager sur la future fusée européenne devant succéder à ...

Photo de Xavier PintatXavier Pintat, co-président du groupe de travail :

Je voudrais répondre à Jean-Pierre Chevènement, et lui dire que l'Allemagne a changé. Cela est le résultat des institutions que les vainqueurs ont mis en place au sortir de la guerre, donc on ne peut guère le reprocher aux Allemands, mais cela a marché et l'Allemagne d'aujourd'hui est un pays profondément pacifiste. Mais ce n'est pas pour cela qu'il ne participera pas à un effort de défense, dans cet état d'esprit. Les Allemands sont prêts à dépenser de l'argent pour la ...

Photo de Jacques GautierJacques Gautier, co-président du groupe de travail :

... du monde, des risques, des menaces, mais aussi de nos forces et de nos faiblesses, de nos vulnérabilités. Et là on se rend compte que les vingt-huit ont des visions stratégiques totalement différentes. Ce qui n'est pas illégitime, mais il faut en faire la synthèse. Ensuite, il y a les ambitions de défense. Le Royaume-Uni et la France ont une vision globale du monde et conservent des ambitions. L'Allemagne pense surtout à faire de l'industrie de la défense, davantage que de la défense. Les « petits pays » ont considéré une bonne fois pour toute que c'étaient les Américains qui assuraient notre protection et que c'était très bien comme ça. Et donc, ça ne sera pas facile de s'entendre sur des ambitions communes. Ensuite, il y a la partie réponses, tant au niveau de l'outil de défense, qu'au niveau bu...

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, co-président du groupe de travail :

...ctualisée en 2008 et qui n'a jamais engagé personne, il faut bien le dire. Sur la question des relations avec l'OTAN, je précise que cet « Eurogroupe » est totalement dans l'OTAN, car les pays en font naturellement partie. Il a même vocation à régénérer l'Alliance atlantique, à faire en sorte que les Européens se montrent enfin à la hauteur de leurs responsabilités en matière de défense. Sur l'Allemagne, il ne faut pas figer la position de l'Allemagne sur la perception que l'on peut en avoir aujourd'hui. Je crois que les Allemands eux-mêmes n'en ont pas encore pris conscience, mais l'Allemagne dans dix ans sera différente de l'Allemagne d'aujourd'hui. Nous avons rencontré des jeunes députés, l'un d'entre eux le Dr. Andreas Schockenhoff CDU/CSU qui n'est peut-être pas majoritaire dans son parti, ...

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, co-président du groupe de travail :

Alors certes ce sont des visionnaires, mais d'une part cette réflexion qui rejoint la volonté de puissance de l'Allemagne, qui se concrétise dans sa demande d'avoir un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ne peut pas faire litière de la nécessité de disposer d'un outil de défense. On ne peut pas avoir de diplomatie qui compte, sans avoir de grand couteau, ça n'existe pas. Les Allemands ne peuvent pas tenir ce discours permanent d'aspiration d'un statut de puissance en se dispensant de ...

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

L'Allemagne a une grande stratégie sur le plan économique. Elle exporte 1 097 milliards d'euros, quand la France n'exporte qu'un peu plus de 400 milliards. Le rapport de nos industries est de 2,5 à 1. J'ai été à Pékin, après le passage de la Chancelière Mme Angela Merkel, les journaux chinois titraient : « la Chine tend la main à la zone euro ». Après la production du trois centième Airbus fabriqué en Chine,...