Interventions sur "ruraux"

24 interventions trouvées.

Photo de Alain BertrandAlain Bertrand :

Les assises des ruralités voulues par le gouvernement de Manuel Valls en sont une preuve. L’appel à manifestation pour les centres-bourgs lancé par votre ministère, madame la ministre, marque une prise de conscience et un engagement dans l’action. En outre, l’adaptation aux territoires ruraux des mesures de la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte permet un espoir. J’ai eu grand plaisir, madame la ministre, à vous remettre et à vous présenter, le 30 juillet dernier, un rapport sur l’hyper-ruralité, dont l’élaboration a été rendue possible par l’écoute manifestée successivement par les Premiers ministres Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls. Vous m’avez d’ail...

Photo de Alain BertrandAlain Bertrand :

Ce rapport montre, en s’appuyant sur les études récentes d’éminents scientifiques – ce n’est pas parce que nous sommes ruraux que nous ne les écoutons pas ! –, qu’il existe en France des territoires ruraux, parfois des départements entiers, ayant littéralement disparu de l’écran radar de la République et se trouvant aujourd’hui au seuil de l’effondrement. Ces territoires ruraux « en marge » de la République sont pourtant une partie de l’hinterland indispensable aux métropoles et aux grandes villes. Cette dispari...

Photo de Alain BertrandAlain Bertrand :

...ux d’amélioration sur une route nationale ? Oui, mais combien de véhicules passent par jour sur la route actuelle ? Environ 3 000, 4 000, 5 000 ? Malheureusement, ailleurs, c’est 30 000 ou 50 000 ! On réalisera donc les travaux ailleurs : circulez, il n’y a rien à voir ! Les pouvoirs publics, par la mise en place de critères normés, chiffrés, standardisés, ont constamment éloigné nos territoires ruraux de la République. Attention, il ne s’agit pas ici d’opposer la France urbaine et la France rurale. J’observe d’ailleurs que nous, ruraux, sommes solidaires des grandes villes, soucieux des problématiques métropolitaines, qui emportent des conséquences importantes pour nos concitoyens. Nous ne nions pas le fait métropolitain, moteur essentiel de la croissance et de l’avenir, mais les dernières ét...

Photo de Alain BertrandAlain Bertrand :

Quand vous rencontrez un élu, le brave homme se tient souvent courbé, comme tous les hyper-ruraux, parce qu’il a pris l’habitude de revoir à la baisse tous les projets ou à y renoncer, que sa lourde tâche est seulement d’essayer d’éviter la fermeture d’un service public, le départ d’une entreprise. Cet élu, semblable à nous tous et qui aime l’hyper-ruralité, a malheureusement la culture de la reculade, alors que sa vocation est de bâtir et de proposer un avenir à ses concitoyens. Ce que les ...

Photo de Alain BertrandAlain Bertrand :

... un trait, que l’on arrête de réduire tous les services. On peut aussi mettre en œuvre la démétropolisation. Il faut arrêter de tout entasser dans les grandes villes, dans les agglomérations ! Pourquoi l’hyper-ruralité n’a-t-elle jamais droit à la création d’une école d’ingénieurs ou d’un cycle d’enseignement supérieur ? Il faut lever tous les obstacles à l’initiative dans les territoires hyper-ruraux. Pourquoi ne pas mettre en place un guichet unique en rendant fongibles la dotation d’équipement des territoires ruraux, le fonds d’intervention pour la sauvegarde de l’artisanat et du commerce, le FISAC, les fonds de la DATAR, le Fonds national d’aménagement et de développement du territoire, le FNADT, etc. ? J’appelle de mes vœux une troisième décentralisation « intelligente », qui accompagnera...

Photo de Robert NavarroRobert Navarro :

...s moteurs d’une croissance harmonieuse de notre pays. Cette question est majeure. Alors que la concentration urbaine ne cesse de s’accentuer et que les pouvoirs publics prennent des mesures pour accompagner ce phénomène et ses externalités négatives, des territoires vieillissent et se vident, ce qui a pour conséquence leur mise à l’écart. Non seulement cette mise à l’écart des territoires hyper-ruraux est insupportable d’un point de vue moral, mais elle constitue aussi une faute politique. On ne le dit pas assez, plus un territoire se vide, plus son coût augmente pour la société et le pays. Le cercle vicieux de la désertification est connu : faible densité, faibles ressources financières, manque d’équipements et de services, éloignement et isolement. Pourtant, si nous suivons les recommandat...

Photo de Jean-François LongeotJean-François Longeot :

...ssemblée. Il est important que nous nous saisissions de façon récurrente de cette thématique liée à l’aménagement du territoire, et en particulier à la ruralité. Notre rôle, au sein de la chambre des territoires, est non pas d’être misérabilistes ou en demande permanente, mais bien de trouver des solutions pour les citoyens qui vivent dans des zones définies comme hyper-rurales. Les territoires ruraux sont une richesse pour notre pays, en termes non seulement d’espace et de qualité de vie, mais également de développement économique et de vie sociale. L’hyper-ruralité est une problématique fondamentale pour les élus que nous sommes. Elle est à la source d’inégalités profondément injustes. Le Sénat doit retrouver toute sa place dans les territoires, en particulier dans ceux qui sont ruraux et h...

Photo de Jean-Pierre LeleuxJean-Pierre Leleux :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, jamais autant que ces derniers mois je n’avais entendu évoquer avec une telle acuité le sujet de la ruralité en France et du déséquilibre croissant entre territoires ruraux et territoires urbains. Jamais je n’avais entendu autant de cris d’alerte, d’alarme, des maires et des élus ruraux devant ce qu’ils perçoivent comme la dissolution de leurs collectivités dans une organisation territoriale qui leur fait de moins en moins de place. Comme la moitié d’entre vous, mes chers collègues, candidats de droite ou de gauche à l’élection sénatoriale, je suis allé, ces derni...

Photo de Nelly TocquevilleNelly Tocqueville :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je veux à mon tour remercier le groupe du RDSE d’avoir saisi le Sénat de la question de la ruralité, envisagée dans sa dimension la plus large. Ce sujet préoccupe nos nombreux concitoyens qui vivent la ruralité au quotidien, sur une part importante de notre territoire. La France traverse une crise qui n’épargne pas les territoires ruraux. Cette crise, économique, sociale et sociétale, a affecté et affecte encore aujourd’hui la capacité des politiques publiques à répondre aux problèmes que rencontre le monde rural. Je veux rappeler que, pour garantir la cohésion territoriale, on ne peut permettre ni accepter que des citoyens soient déconnectés du reste de la société. Il y va de l’unité de notre République, une unité qui doit auss...

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

...grandissante participe d’une approche purement urbaine. Sans vouloir accuser qui que ce soit, je considère qu’il est nécessaire de définir également une approche de la ruralité. D'ailleurs, des assises des ruralités se tiennent actuellement dans nos territoires, sur l’initiative du Premier ministre, qui a voulu adresser un signal fort aux collectivités, aux acteurs économiques et aux territoires ruraux en général. Ainsi, hier, quatre membres du Gouvernement, dont notre ministre bretonne Marylise Lebranchu, ont participé à une réunion à Plélan-le-Petit, au cœur de la Bretagne profonde, pour bien montrer la volonté de l’exécutif de prendre en compte les problématiques de la ruralité. Toutefois, cela ne suffit pas, puisque ce que l’on appelle désormais l’« hyper-ruralité » est apparu. En fait, n...

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

...s à certains fonctionnaires étaient moindres en milieu rural que dans les métropoles : c’est absolument anormal, et je pense même que ce devrait être le contraire. Je mentionnerai aussi la refonte de la péréquation financière – bien évidemment – et la révision de la fiscalité des entreprises en zone rurale, ainsi que le guichet unique et l’implantation des services de l’État dans les territoires ruraux. D’autres propositions méritent que l’on prenne des précautions. À ce titre, la fixation à 20 000 habitants du seuil de population des intercommunalités dans les zones hyper-rurales, préconisée dans le rapport, risquerait de brouiller le lien entre l’EPCI, son bassin de vie et son bassin d’emploi, sous réserve, bien sûr, que ce dernier existe encore… Il semble risqué de fixer arbitrairement un s...

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

... annoncée depuis maintenant deux ans, sans que cette annonce ait pour l’heure trouvé la moindre traduction concrète. Nous espérons donc que les assises des ruralités, ainsi que nos débats, permettront de passer de la parole aux actes ! Nous partageons le constat dramatique dressé dans le rapport de notre collègue quant au renforcement des inégalités territoriales en défaveur des territoires très ruraux, tout comme l’idée selon laquelle ces territoires sont pourtant une richesse pour le pays et disposent de nombreux atouts. L’abandon dont ils sont victimes étant particulièrement inquiétant, une réponse politique s’impose. Elle est même tout à fait attendue ! La question est de savoir si les solutions préconisées sont à la hauteur du problème. Pour notre part, nous estimons que le principe de c...

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

Voilà ce qui a conduit à l’apparition de ces déserts ! Ce phénomène s’est doublé d’un changement de politique en matière de présence des services publics, fondé non pas sur la volonté de répondre aux besoins, mais sur le souci de mesurer l’efficacité selon des critères de rentabilité économique. À ce jeu, les territoires ruraux ne seront jamais rentables ! Alain Bertrand évoquait une politique du chiffre : nous y sommes ! Par exemple, la réforme de La Poste a conduit à supprimer un grand nombre de bureaux de poste. La privatisation de France Télécom a engendré des zones blanches, dans lesquelles, faute de rentabilité, les investissements du secteur privé sont inexistants. Pourtant, si France Télécom n’avait pas été pri...

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

..., avait donné à chacun sa chance, quel que soit son département de résidence, la Ve République s’est illustrée par une politique de déménagement du territoire, faute de planification. Déterminer les causes de cette fracture territoriale avant de proposer les remèdes, telle est la démarche rationnelle. Sortons tout d’abord du débat simpliste opposant l’urbain et le rural : il est des territoires ruraux riches et des territoires urbains en crise ! Il s’agit non pas de se lamenter, mais de prendre rapidement des décisions. Les territoires concernés par le présent débat sont essentiellement ceux dans lesquels le poids de l’agriculture fut fondamental, un exode de la population découlant de la diminution considérable du nombre d’exploitations et de travailleurs agricoles. Ce sont aussi, le plus s...

Photo de Jean-Jacques LasserreJean-Jacques Lasserre :

...ème qui peut sembler récurrent, mais qui est, plus que jamais, au cœur de l’actualité et de nos préoccupations. Je remercie à mon tour nos collègues du RDSE de l’inscription à l’ordre du jour de ce débat nécessaire sur le devenir de nos territoires. Je salue en particulier le travail d’Alain Bertrand, auteur du rapport intitulé « Pour le développement et la mise en capacité des territoires hyper-ruraux », remis à Mme la ministre l’été dernier et dans lequel est défini le concept d’hyper-ruralité. Ce travail, qui s’inscrit dans une démarche de réflexion plus générale sur la ruralité, me semble nécessaire, et ce pour plusieurs raisons. Il est nécessaire, tout d'abord, au regard de l’évolution très préoccupante de l’hyper-ruralité : désertification, déprise des territoires, abandon des services ...

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la France a besoin de ses territoires ruraux et de ses territoires de montagne. Je souhaite rappeler ici l’impérieuse nécessité de refaire de l’aménagement du territoire une priorité, de remettre les zones rurales et de montagne au cœur de nos politiques publiques, pour répondre aux attentes de ceux qui y vivent et aux aspirations de ceux, toujours plus nombreux, qui souhaitent s’y installer. Le monde rural français a connu de profondes m...

Photo de Jean-Claude CarleJean-Claude Carle :

... caractéristiques de ceux-ci, tels le relief et le climat, influent directement sur l’accès des enfants à l’école et justifient une approche toute particulière, notamment en termes de transport scolaire. La santé des enfants impose que le temps de ce transport quotidien ne dépasse pas certaines limites. Enfin, et de manière plus générale, nous devons assurer aux citoyens habitant ces territoires ruraux et de montagne un accès équitable aux services publics, faute de quoi la vie y sera menacée et, par là même, l’avenir et l’identité de la France se trouveront remis en cause. Notre pays, s’il comporte un certain nombre de faiblesses par rapport à ses voisins, dispose de deux atouts majeurs : le renouvellement de sa population et son espace. Sachons les valoriser pour mettre en place une politiqu...

Photo de Jean-Yves RouxJean-Yves Roux :

...eule réponse financière, et je voudrais rappeler le rôle majeur des conseils généraux en matière d’aide aux communes. Alors que nous débattons de la réforme territoriale, je note avec satisfaction que le Premier ministre a finalement pris la mesure de l’importance de l’échelon départemental, en particulier dans le monde rural. Cette importance tient notamment à la nécessité, pour les territoires ruraux, de disposer de la capacité technique d’agir. Je note aussi que le Premier ministre a fait référence à un renforcement des compétences des départements en matière de soutien technique aux territoires ruraux et d’ingénierie. Je m’en félicite, et je ne doute pas que cette annonce trouvera une expression législative concrète dans le cadre du débat sur la réforme territoriale. En conclusion, je sou...

Photo de Rémy PointereauRémy Pointereau :

...peuvent se prévaloir d’un ancêtre paysan ou d’origine rurale. Je voudrais bien sûr remercier le groupe du RDSE d’avoir pris l’initiative de ce débat sur la ruralité et l’hyper-ruralité – on parle même de « nouvelles ruralités » pour certains départements –, mais faut-il découper la ruralité en tranches ? Je pense que, en France, il y a presque autant de ruralités que de fromages… D'ailleurs, les ruraux ne veulent plus d’assises, d’états généraux ou de conférences territoriales. Ils ne veulent plus de bla-bla, ils veulent du concret, ils veulent des actes ! Il est vrai que, malgré la mise en place d’un ministère de l’égalité des territoires, la ruralité ne s'est jamais portée aussi mal… Bien sûr, il y a la crise économique, mais nous vivons dans la ruralité une crise sociale, nous ressentons un...

Photo de Rémy PointereauRémy Pointereau :

...ntion existent déjà, et, s’ils méritent d’être améliorés pour accroître leur efficacité, leur pertinence n’est pas remise en cause. Je souhaite que le Gouvernement fasse preuve d’objectivité. Même s’il n’est pas à l’origine de ces actions, de grâce, qu’il conserve ce qui marche bien ! D’ailleurs, personnellement, madame la ministre, j’approuve votre programme de revitalisation des centres-bourgs ruraux, à condition que les élus soient davantage impliqués – comme pour les PER – et que ce dispositif n’en reste pas à un stade expérimental, ne se résume pas à un effet d’annonce et de communication. Enfin, concernant l’égalité financière des territoires, instaurer une égalité des montants de dotation par habitant s'impose, avec une péréquation verticale juste et équitable et une péréquation horizon...