Interventions sur "d’israël"

22 interventions trouvées.

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger, auteur de la proposition de résolution :

... pas fonctionné depuis les accords d’Oslo, à savoir la négociation d’un accord intérimaire, suivie cinq ans plus tard d’une négociation bilatérale sur les grandes questions du statut final. Cette démarche, qui exclut de fait l’ONU, a fait la preuve de son échec. Aussi faut-il reconnaître dès à présent l’État de Palestine. En effet, cette reconnaissance d’un État de Palestine, aux côtés de l’État d’Israël, vivant côte à côte, en paix et en sécurité, serait le premier pas vers une relation d’égal à égal. Ne pas reconnaître la Palestine comme État, c’est accepter que la situation actuelle perdure et que les peuples palestinien et israélien continuent à vivre dans un climat de violence et d’insécurité. Cette reconnaissance est la condition sine qua non de l’ouverture de véritables négociations...

Photo de Gilbert RogerGilbert Roger :

...e souhaite les remercier chaleureusement pour le travail que nous avons accompli et qui a abouti à un texte cosigné par nos trois groupes politiques. Je souhaite par ailleurs remercier tout particulièrement Jean-Pierre Raffarin, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, qui a organisé mercredi 3 décembre les auditions des ambassadeurs de Palestine et d’Israël, et du ministre Laurent Fabius, afin de préparer le débat qui nous occupe aujourd’hui.

Photo de Éliane AssassiÉliane Assassi :

...dée par sympathie à un peuple ami du peuple français, qui a tant souffert. C’est simplement faire valoir un droit et réparer une injustice fondamentale. Mes chers collègues, pendant des décennies, le peuple israélien et le peuple palestinien ont été meurtris par l’Histoire. Comme des millions de nos concitoyens, nous sommes nombreuses et nombreux, ici, dans cet hémicycle, à rêver que les enfants d’Israël et de Palestine grandissent ensemble et se respectent mutuellement. Ce rêve, nous pouvons aujourd’hui l’approcher. Oui, nous pouvons aujourd’hui contribuer à ce que ce rêve devienne réalité. Ensemble, aujourd’hui et après l’Assemblée nationale, donnons une chance à la paix en votant en faveur de cette proposition de résolution sur la reconnaissance d’un État palestinien. §

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

...ment d’injustice peuvent générer des réactions violentes, parfois extrêmes. Les Israéliens éprouvent une inquiétude et même une peur obsessionnelle mais compréhensible quant à leur sécurité. Ce sentiment d’insécurité les entraîne à outrepasser trop souvent le droit. Les Palestiniens ont ressenti beaucoup de souffrance pour accepter le désastre, la Nakba, qu’a constitué pour eux la reconnaissance d’Israël ; certains ne l’ont toujours pas acceptée d’autant plus qu’Israël ne respecte pas les résolutions de l’ONU. Mais il s’agit de s’abstraire de l’émotion et d’avoir pour seul objectif d’apaiser, par des solutions pragmatiques et justes, une situation qui alimente des prétextes au terrorisme et même à la guerre. Quel est le quotidien des Palestiniens, en particulier des Palestiniens de Cisjordanie o...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...aulle, la commission des affaires étrangères du Sénat s’est employée à prôner une démarche d’écoute et de meilleure compréhension des enjeux, en s’adressant à ses principaux protagonistes. Sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin, des auditions ont été organisées au sein de la commission afin d’entendre les représentants des deux parties directement intéressées à la négociation – l’ambassadeur d’Israël et l’ambassadeur délégué de la Palestine –, mais aussi notre ministre des affaires étrangères. Le but de ces auditions était de comprendre l’utilité d’une résolution parlementaire en faveur de la paix. Or, si son intérêt pour les Palestiniens est évident, son intérêt en faveur d’une relance du processus de négociations est apparu de façon beaucoup moins nette, et ce pour différentes raisons. Il...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Reconnaître un État de façon symbolique n’est pas reconnaître un État à part entière, c’est parler d’un « État de papier », pour reprendre l’expression de Laurent Fabius. Les Palestiniens méritent mieux qu’une reconnaissance de « papier ». Mes chers collègues, les paramètres de la paix, nous les connaissons bien. Ils sont acceptables, dans leur principe, par l’État d’Israël comme par la Palestine : deux États vivant en paix et en sécurité, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale. Cette solution de deux États, nous la partageons tous. S’opposer à la proposition de résolution telle qu’elle nous est soumise, ce n’est pas dire « non » à la reconnaissance d’un État palestinien et « oui » à la politique d’Israël. Comme de nombreux amis d’Israël, ...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...e n’a pas été possible jusqu’à présent. Mes chers collègues, en invitant d’emblée le Gouvernement à reconnaître l’État de Palestine, la proposition de résolution que vous soumettez à notre vote en dit à la fois trop et pas assez. Elle en dit trop, parce qu’elle pose la reconnaissance comme un élément qui serait un déclencheur premier de la paix. C’est faire preuve d’un certain cynisme à l’égard d’Israël : faire de la reconnaissance unilatérale un « instrument » de négociation revient à exercer une pression unilatérale sur Israël.

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Je pense en particulier au rôle du Hamas, qui figure parmi les organisations terroristes reconnues par la communauté internationale et ne cesse de réclamer la destruction pure et simple de l’État d’Israël, …

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...isait une interprétation littérale de votre proposition de résolution et s’évertuait à l’appliquer, il est certain que la voix de la France perdrait toute force dans le concert des nations qui peuvent peser sur la résolution du conflit. Votre résolution donne un signal très clair en direction des Palestiniens, qu’elle exonère de toute condition. Elle donne un signal tout aussi clair en direction d’Israël, qu’elle contribue de fait à isoler dans son refus de reconnaître la Palestine, avant l’aboutissement du processus de négociation. En remettant en cause l’équilibre qui, depuis le général de Gaulle, a caractérisé la diplomatie française, la proposition de résolution, appliquée telle quelle, ne rendrait plus audible notre diplomatie auprès de l’État d’Israël. Or c’est à la seule condition de main...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...on de l’exécutif pour une paix durable dans cette région. C’est la France qui sera chargée de porter cette reconnaissance, et elle saura le faire quand la conférence internationale que nous appelons tous de nos vœux marquera la reprise du processus de paix. Cette reconnaissance, c’est celle de deux États côte à côte, de deux peuples qui vivent en sécurité et en liberté. Car la France est l’amie d’Israël et l’amie de la Palestine. Ces amitiés, ce respect qui est le nôtre pour ces deux peuples, sont forts en France. Nous œuvrons tous pour éviter les amalgames. Mais, parfois, force est de constater que les passions l’emportent jusque dans notre pays. Il est inconcevable de vouloir importer ce conflit dans notre pays. Ce n’est pas notre volonté. Certaines manifestations, dégradations, déclaration...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

... signifier un État. » Depuis, tous les présidents de la République française se sont exprimés dans le même sens. Cette position équilibrée, que la France pourrait porter, constitue la ligne constante de notre politique extérieure. Permettez-moi de citer un extrait de la proposition de résolution : « l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d’Israël, sur la base des lignes de 1967 avec Jérusalem pour capitale de ces deux États et fondé sur une reconnaissance mutuelle ». Nous pouvons tous nous retrouver sur ce texte ! La conférence internationale que le ministre des affaires étrangères et du développement international a proposé d’organiser devra avoir lieu et être concluante. La présente proposition de résolution participe bien évidemment d...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

... présence arabe sur place. La revendication d’un « droit historique » sur la terre de Palestine, terre biblique, terre des pères fondateurs du peuple juif, n’en occulta pas moins longtemps, aux yeux de ses promoteurs, la réalité d’une présence arabe, qui pouvait, elle, se prévaloir d’un « droit national », tout aussi légitime, sur cette même terre. On ne reviendra, certes, pas en arrière. L’État d’Israël est né en 1948, et nul ne songe à contester son droit à l’existence et à la sécurité.

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Ils savent en effet que nous avons tout à perdre à laisser fructifier dans notre pays les amalgames, les défiances réciproques entre juifs et musulmans, les identifications malsaines, l’antisémitisme – les récents actes antisémites commis à Créteil sont regrettables –, et que nous avons en revanche tous et tout à gagner à dire clairement ce que nous dicte notre exigence de justice à l’égard d’Israël et de la Palestine. N’écoutons que la voix de notre conscience ! Quelle que puisse être par ailleurs notre sensibilité politique, n’hésitons pas à appeler le gouvernement de la France à reconnaître enfin l’État de Palestine ! §

Photo de Hervé MarseilleHervé Marseille :

Ainsi aurions-nous disposé d’un texte moins unilatéral, moins inconditionnel. La résolution ne mentionne ni la place du Hamas ni sa charte, qui prévoit la destruction d’Israël. Elle ne fait pas état de l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, qui jette un doute sur le comportement des uns et des autres. Il n’est plus question de la place de Jérusalem.

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

...ais, pour faire la paix, il faut être deux ! Il faut évidemment encourager le Gouvernement à prendre des initiatives, notamment pour permettre l’organisation de véritables conférences internationales, et ce même si, pardon de le rappeler, le Hamas reproche dans sa charte à ces conférences internationales de n’avoir aucun sens et refuse d’y participer, souhaitant purement et simplement que l’État d’Israël soit rayé de la carte. Certes, on peut m’opposer qu’il n’appliquera pas sa charte… Mais s’il pouvait commencer par l’abroger, ce serait déjà un geste ! Pour le moment, ce n’est pas le cas. Ainsi la résolution ne me paraît pas suffisamment équilibrée. Si l’on incitait le Gouvernement français à œuvrer pour l’existence de deux États, mais, sous réserve que cela soit envisageable, deux États démoc...

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

...nité nationale. Au-delà des communautés et des clivages, il faut des signes. À défaut, ou si les signes qui sont envoyés à une communauté qui ne se sent déjà pas très bien aujourd'hui sont des signes négatifs, ce sera terrible ! Avec cette résolution, vous n’allez pas faire progresser la paix en quoi que ce soit : vous n’allez ni contribuer à faire disparaître le terrorisme ni entamer la volonté d’Israël de poursuivre sa politique de colonisation, que vous condamnez. En revanche, vous allez donner, d’une manière ou d’une autre, un signal qui va être très mal interprété ; peut-être à tort, sans doute excessivement, mais c’est ainsi ! Nous sommes, depuis des mois, dans une situation critique, qu’ont dénoncée Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Sur le fond, ils ont raison, et je les soutiens dans le...

Photo de Bariza KhiariBariza Khiari :

.... Parce que la civilisation européenne a, d’abord, sombré moralement en laissant naître et prospérer en son sein ce qui aboutira à la Shoah et que, ensuite, la France d’après 1945 s’est sentie comptable de la France de Vichy. C’est une dette de sang que la France a contractée à l’égard de ceux de ses citoyens qui en ont été les victimes. Cette dette s’est exprimée par la reconnaissance de l’État d’Israël. Mais cette dette, ce n’est pas aux Palestiniens de la payer. Ceux qui déplorent l’importation du conflit israélo-palestinien en France, ou qui la redoutent, font, me semble-t-il, une erreur d’analyse. Cette question, parce qu’elle fait écho à notre histoire, se pose en France depuis bien des années. Mais la ligne de fracture n’oppose pas les uns aux autres, n’oppose pas le Bien et le Mal. La li...

Photo de Jean GermainJean Germain :

... être éclairés sur cette question par les contacts que nous entretenons grâce aux groupes interparlementaires d’amitié avec des pays du Proche et du Moyen-Orient. Au-delà de la sensibilité avec laquelle chacun aborde les questions géostratégiques, sociales, économiques, culturelles, dans son dialogue avec ses interlocuteurs, nous avons tous constaté que beaucoup d’Arabes, lorsqu’ils nous parlent d’Israël de manière informelle, emploient trop souvent les mots « les Israéliens » au lieu du mot « Israël » pour que cette nuance sémantique ne soit pas relevée. Inversement, si l’on ne veut froisser personne, on dira plutôt « les Palestiniens » que « la Palestine ». Les linguistes nous apprennent que nommer une chose, c’est la porter à l’existence. Il n’est donc pas anecdotique que les mots « Palestin...

Photo de Jean GermainJean Germain :

...s Jésus-Christ, s’appelait Philippe l’Arabe et qu’il était né au sud de Damas. Après la Première Guerre mondiale, lors du démembrement de l’Empire ottoman, la France et le Royaume-Uni se sont vu confier des mandats de la Société des Nations dans leurs zones d’influence respectives : Syrie et Liban pour l’une, Palestine et Irak pour l’autre. Après la Seconde Guerre mondiale, la création de l’État d’Israël a été un bouleversement majeur. Elle faisait écho à des siècles d’injustices, qui avaient abouti à une tragédie démentielle. Dans le même temps, les pays de la région acquéraient une indépendance effective. Mes chers collègues, les Palestiniens avaient-ils plus de raisons que tout autre peuple libre de s’effacer ou de se contenter de ce qu’on voulait bien leur laisser ? Je crois que la réponse e...

Photo de Jean GermainJean Germain :

… la France qui a joué un rôle historique dans la formulation des valeurs émancipatrices des droits de l’homme, celles-là mêmes qui fondent les prétentions des uns et des autres ! En ce sens, la reconnaissance de l’État de Palestine par notre pays doit être interprétée comme une réaffirmation des principes qui légitiment la présence de l’État d’Israël au sein de la communauté internationale : souveraineté, libre gouvernement, identité historique, aspiration à participer à l’histoire à venir. On comprend donc que beaucoup d’Israéliens influents soutiennent aussi notre démarche.