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Tout d'abord, je tiens à remercier notre collègue Laurence Rossignol d'avoir attiré notre attention sur la Une du Parisien de dimanche : quatre hommes pour raconter « le monde d'après le confinement », c'est quand même extraordinaire ! J'ai échangé avec une journaliste de l'édition de l'Essonne, qui m'a dit que même ses confrères masculins avaient été révoltés par cette Une qui ignorait la moitié de l'humanité ! Il y a une prise de conscience chez les journalistes, hommes et femmes, de ce genre d'affichage, et il faut s'en féliciter. Cette journaliste souhaitait que je vous en fasse part. Au...
...harmacies se sont interrogées sur les suites qu'elles devaient donner à ces appels : elles ne savaient pas qu'elles devaient contacter le 17. Mais les choses se mettent en place. Le procureur de la République a publié dans Le Télégramme du 1er avril dernier un article sur la manière dont les violences faites aux femmes et aux enfants étaient traitées dans le département pendant cette période de confinement. La gendarmerie et la police ne constatent pas une augmentation des plaintes, mais au contraire une baisse des appels et des plaintes : une raison possible serait que les victimes ne disposent pas actuellement de moyens pour se signaler. Il semble que, plus de deux semaines après le début du confinement, la « pression » soit en augmentation : gendarmerie et police restent donc très vigilantes. ...
...ir encore de remontées du terrain. Je voudrais vous signaler une initiative qui, reprise par le ministère de l'intérieur, vient de la Drôme. Le colonel a demandé aux intervenants sociaux en gendarmerie de contacter tous les cas connus de femmes victimes de violence dans le département. Ils se sont réparti les informations collectées en 2019 et, plutôt que d'attendre d'être contactés - à cause du confinement, il y a actuellement peu d'appels - ils prennent l'initiative de chercher l'information auprès des victimes déjà identifiées. La gendarmerie reste donc, dans mon département, très mobilisée. La gendarmerie a constaté également en mars une baisse à hauteur de 20 %. Elle attribue cette diminution en partie au fait que les ex-conjoints sont confinés en dehors du département et qu'ils ne peuvent do...
... en violence. Néanmoins, 130 % d'augmentation des interventions en quatre semaines, c'est beaucoup ! En revanche, je n'ai pas eu de réponse sur les solutions proposées aux femmes victimes de violences pour les mettre à l'abri. Dans l'Oise aussi, l'action des associations est freinée par l'épidémie. La Protection de l'enfance m'a signalé deux ordonnances de placement d'enfant depuis le début du confinement. En zone police, il semble que les enfants se rendent relativement facilement au commissariat parce qu'ils trouvent aisément un prétexte pour sortir ; ils ont compris que la police pouvait les aider. Je vous signale par ailleurs que l'association L'Assemblée des femmes, que je préside, a rédigé un guide sur les violences intrafamiliales et conjugales qui vous a été adressé par courriel. Il ne fa...
...ière de violences faites aux femmes ressemble à celle des autres départements : des sollicitations moins nombreuses de la part des femmes, mais des situations que l'on sait très compliquées et peut-être plus sévères. Il nous faudra les appréhender après cette crise, lorsque nous pourrons reprendre un semblant de vie sociale normale. Les associations m'indiquent que des femmes avaient anticipé le confinement en les contactant pour recueillir des renseignements sur les heures d'ouverture et sur ce qu'elles pouvaient faire en cas de problème. Cela explique peut-être qu'il y ait actuellement moins de sollicitations de la part des femmes. On peut éventuellement aussi expliquer cette baisse par le fait que sur les 150 femmes accompagnées depuis le 17 mars, 70 % étaient déjà connues des associations car e...
...uestion écrite que j'ai adressée au secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance. J'ai souhaité attirer son attention sur cette grave question. Nous avons incontestablement contribué, notamment grâce à la tribune parue à notre initiative sur le site de Libération le samedi 28 mars 2020, à une prise de conscience généralisée sur le risque accru de violences conjugales en cette période de confinement. Le communiqué de presse que nous avons publié le 31 mars dernier s'est inscrit, lui aussi, dans cette logique. Mais dans aucun de ces textes nous n'avons évoqué l'inceste, sujet tabou entre tous. Ma question écrite insiste donc sur le fait qu'il faut avoir conscience, dans le contexte du confinement, du danger que représente l'inceste, qui par essence concerne le huis clos familial.
...r de ce qui se passe à l'intérieur du domicile conjugal et demander de l'aide avant de donner libre cours à des pulsions de violence. Ces lieux n'existent que dans le contexte post-violences ; mettre en place une structure dédiée à ce qui se passe avant me semble prometteur. Nous devrions nous intéresser à cette plateforme et faire le bilan de son activité. Cet outil sera-t-il efficace pendant le confinement ? Toutes les informations que nous pourrons recueillir sur ce numéro, notamment sur les aspects sociologiques des personnes qui appelleront, alimenteront notre réflexion sur les violences. Le bilan de cette plateforme pourrait également contribuer à la mise en place de lieux de médiation pré-violences.
Ici, en Guadeloupe, j'ai eu connaissance de deux cas de violences depuis le début du confinement, dont l'un a donné lieu à l'incarcération de l'auteur. Si le nombre de cas signalés est pour l'heure réduit, une communication a néanmoins été mise en place pour aider les victimes à se signaler. En revanche, le problème de la prostitution perdure dans certains quartiers : le couvre-feu devrait peut-être y pallier.