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Monsieur le ministre, je vous remercie d’assister à ce débat important pour la Haute Assemblée. « La politique étrangère française, quelle autonomie pour quelle ambition ? » Au terme d’une année de travail sur le contexte géostratégique, c’est au fond la question essentielle qui se dégage des quatre rapports d’information de la commission des affaires étrangères. Ceux-ci portent sur l’Iran, la Russie, la Chine et le climat et vous seront présentés par leurs auteurs respectifs. Monsieur le ministre, dans un monde qu’à juste titre vous qualifiez à la fois d’« apolaire » et d’« omni-crises », l’addition des prises de position ne suffit pas à faire une politique. Il faut une ligne directrice. La guerre, parce qu’elle crée autant de problèmes qu’elle n’en résout, ne peut se substituer à la pensé...
...pendance. Sans bien sûr nier ses alliances traditionnelles et ses engagements multilatéraux, reconnaissons que la France sort le plus souvent grandie quand elle décide en toute autonomie. Lorsqu’elle agit sous pression, elle met en jeu la crédibilité de sa parole. Nous avons eu l’occasion d’en débattre à l’occasion de l’examen du projet de loi sur l’accord annulant la vente des deux Mistral à la Russie, décision prise probablement sous influence, disons-le clairement. Trop souvent, notre position peut apparaître comme un retour à l’atlantisme, alignée sur celle des États-Unis, ce qui n’est souhaitable au regard ni de nos propres intérêts ni même de ceux de la communauté internationale. Je citerai de nouveau le dossier irakien de 2003 qui, mal apprécié, nous mène aujourd’hui tout droit à Daech...
...État. Monsieur le ministre, vous étiez présent lors de la levée des couleurs du drapeau palestinien au siège des Nations unies. Nous avons été nombreux à être émus par ce symbole, mais cela n’est pas suffisant pour un peuple assoiffé de reconnaissance, humilié et occupé. Je l’ai dit et je le répète : la Palestine n’est pas une terre occupée, c’est une terre disparue. Israël s’est rapproché de la Russie – encore elle –, alliée de Bachar al-Assad, une alliance autour de la question du Golan. L’Iran, grâce à ses réseaux, pourra vraisemblablement jouer un rôle pacificateur dans la région. Là aussi, la France doit reprendre son bâton de pèlerin. Monsieur le ministre, j’ai une demande personnelle à vous faire. Avec votre collègue ministre de la justice, il faudrait vraiment abroger l’infamante circ...
Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, pour ce débat annuel de politique étrangère, notre commission a proposé le sujet suivant : « Quelle autonomie pour quelle ambition ? » Ce sujet est très vaste et les thèmes retenus des quatre rapports d’information – nos relations avec la Russie, avec l’Iran, les conséquences des dérèglements climatiques et le développement économique de la Chine –, tout comme l’actualité de ces dernières semaines, fournissent largement de quoi alimenter cette discussion. Néanmoins, précisément en raison de cette actualité immédiate, je limiterai mon propos aux conflits multiformes qui se déroulent au Moyen-Orient. Le drame syrien nous donne ainsi l’occ...
..., à l’heure où nous venons, nous-mêmes, de signer divers contrats très importants ? La politique diplomatique d’un grand pays comme le nôtre doit être capable de trouver et d’exprimer le difficile équilibre entre les exigences éthiques de la défense et de la promotion des droits humains et les réalités du commerce international, la défense de notre économie et de nos emplois. Ne laissons pas la Russie et les États-Unis poursuivre leurs tractations en tête-à-tête. Reprenons des initiatives pour aboutir à une proposition de résolution acceptable pour l’ensemble des membres du Conseil de sécurité. Jouons un rôle de premier plan pour que notre diplomatie soutienne avec force la conférence de paix sous l’égide de l’ONU, telle que l’a présentée son envoyé spécial, M. de Mistura, et contribue activem...
Russie-France : pour éviter l’impasse : tel est, monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le titre du rapport d’information que nous avons rédigé. Dans quelques instants, Josette Durrieu expliquera la philosophie que nous avons suivie et qui a abouti au choix de ce titre. En outre, elle vous exposera l’ensemble du travail que nous avons effectué pendant les mois que nous av...
La première recommandation est bien entendu de prendre en compte le retour d’une « menace de la force » en Europe. La Russie a une conception classique des relations internationales, fondée sur la notion de puissance et sur les rapports de force. Si elle ne rencontre pas de résistances, elle continuera à pousser ses pions conformément à ses objectifs : la reconquête de son rang et de sa puissance. Pour être crédibles, nous devons donc faire preuve de fermeté en renforçant nos capacités militaires, à l’échelle national...
Nous avons pris pour point de départ une observation que font nombre d’intervenants aujourd’hui : la crise ukrainienne et l’annexion de la Crimée ont marqué un véritable tournant. Beaucoup l’ont déjà souligné : la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a violé la souveraineté et l’intégrité d’un autre État européen. Elle a, de ce fait, renié ses engagements internationaux souscrits à Helsinki, en 1975, au titre des frontières et à Minsk, en 1991, vis-à-vis des nouveaux États formés après la disparition de l’URSS. Dès lors, une question se pose : la Russie peut-elle encore être un part...
..., avec la modification de la pêche, l’extension des terres arables et l’exploitation, devenue possible, de réserves considérables d’hydrocarbures et de minerais. Avec cela, de nouveaux conflits potentiels pourraient se déclencher, dans ce qui constituerait un changement géostratégique majeur avec le statut des passages du Nord, des litiges frontaliers, une nouvelle zone de confrontation entre la Russie et l’OTAN et l’émergence des intérêts des grandes puissances asiatiques, notamment de la Chine. Face à ces enjeux considérables, il nous faut œuvrer, plus encore, pour la cohésion européenne, pour la définition d’une politique commune, qui ne va pas de soi tant les histoires et les intérêts divergent, et pour l’admission de l’Union européenne au Conseil de l’Arctique. La réussite de la conféren...