Interventions sur "nouvelle-zélande"

13 interventions trouvées.

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Je souhaite d'abord vous poser une question sur la stratégie globale de l'Union européenne, illustrée par l'accord avec la Nouvelle-Zélande. Comment concilier la dimension géopolitique des accords commerciaux, comme la sécurisation de nos approvisionnements en matières premières critiques et en composants divers, et le respect de l'exigence climatique ? Je partage votre argumentaire sur le Mercosur, on ne peut pas ratifier cet accord dans les termes proposés. L'accord avec la Nouvelle-Zélande, aussi positif soit-il, est-il compatibl...

Photo de Alain CadecAlain Cadec :

...e de l'accord avec le Mercosur. Quelle est la position de la France concernant ces éventuelles pressions ? Les Allemands ne seraient-ils pas encore en train de nous « la faire à l'envers », si vous me permettez cette expression ? Je partage votre analyse sur le Chili. C'est un bon accord pour la France et l'Union européenne en particulier, même s'il faut être vigilant. En revanche, concernant la Nouvelle-Zélande, si certaines barrières ont été posées, que répondez-vous aux craintes légitimes de notre filière agricole ? Dans quel sens souhaitez-vous moderniser l'accord avec le Mexique, toujours en suspens, mais déjà daté ? Concernant le Ceta, nous sommes, depuis sa mise en oeuvre provisoire il y a six ans, dans une période de transition. La Commission peut l'imposer tant qu'elle veut, puisque tous les p...

Photo de Mathilde OLLIVIERMathilde OLLIVIER :

N'est-ce pas un paradoxe de signer des accords à l'autre bout de la planète, compte tenu de nos objectifs environnementaux ? Votre réponse oppose, d'un côté, les avantages comparatifs et, de l'autre, l'idée du localisme, mais il y a un juste milieu entre les deux. L'objectif n'est pas d'interdire le commerce avec la Nouvelle-Zélande, mais de réfléchir, dans notre économie mondiale, à la manière de ne pas aggraver les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, ce n'est pas forcément la technologie qui nous permettra d'y répondre. Elle doit nous permettre de réduire nos émissions, et non de compenser celles que créent ces accords commerciaux. Comment comptez-vous faire évoluer nos accords commerciaux pour qu'ils réponden...

Photo de Didier MarieDidier Marie, rapporteur :

...é). La conclusion de ces négociations commerciales, annoncée le dernier jour de la présidence française du Conseil, est intervenue de manière quasi concomitante à la décision du Conseil du 20 juin ouvrant la voie à l'entrée en vigueur, d'ici à la fin du mois de juillet, de l'accord de partenariat sur les relations et la coopération entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la Nouvelle-Zélande, d'autre part. Cet accord, conclu en octobre 2016, avait été ratifié par le Sénat le 7 février 2019 et n'entrera en vigueur que dans quelques jours. Il traite de sujets variés : non-prolifération d'armes, blanchiment, terrorisme, santé, sciences, pêche, etc. Deuxième élément de contexte : cet accord est le premier à mettre en oeuvre la nouvelle approche en matière de commerce et de développement...

Photo de Louis-Jean de NicolayLouis-Jean de Nicolay :

Je remercie notre collègue Didier Marie de la qualité et de la clarté de son exposé. Je le rappelle, la Nouvelle-Zélande est pour nous de l'autre côté de la Terre ! Les relations entre ce pays et l'Europe sont-elles de même niveau que celles qui peuvent exister entre la Grande-Bretagne et l'ensemble des pays du Commonwealth ? Si j'ai bien compris, la Nouvelle-Zélande servirait de plateforme pour l'Europe pour ce qui concerne le bassin indo-pacifique. Or le Commonwealth joue également ce rôle. Y aura-t-il une sorte ...

Photo de Didier MarieDidier Marie, rapporteur :

...inement évalué le contenu. Sur la vigilance que nous devons avoir à l'égard des accords de libre-échange, je partage les propos d'Alain Cadec. La plupart de ces accords sont bénéfiques à l'Union européenne, dans leur dimension économique, normative - l'Europe ayant pour ambition d'imposer ses règles à l'échelle internationale -, ou diplomatique et, donc, politique. L'accord en gestation avec la Nouvelle-Zélande s'inscrit dans un accord politique conclu dès 2016, qui ne cesse de s'intensifier. Pour ce qui concerne la souveraineté alimentaire, nous devons faire progresser nos capacités de production. Dans l'attente, nous aurons besoin d'importer. Ce n'est pas l'agriculture qui est mise en difficulté. Seuls certains secteurs agricoles sont impactés, en fonction des pays de l'Union européenne. En France, n...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

...t entré en vigueur à titre provisoire. Fin 2017, les accords de libre-échange (ALE) avec le Japon et le Mercosur et la modernisation de l'accord avec le Mexique étaient en voie de conclusion rapide. Dans quelques semaines, sous réserve de l'adoption par le Conseil des deux recommandations de la Commission autorisant l'ouverture des négociations, un double exercice s'ouvrira avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce sont les mandats de négociation annexés à ces projets de décisions qui font l'objet de notre proposition de résolution européenne (PPRE). A contrario, il faut dresser l'acte de décès du Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l'Investissement (PTCI/TTIP) ; celui-ci était déjà bien fragile, mais le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat lui aura donné le coup de grâc...

Photo de Didier MarieDidier Marie :

...ées. Le résumé de l'étude d'impact est éloquent. L'étude elle-même - exclusivement en anglais, ce qui pose un problème de transparence - l'évoque plus en détail. Les secteurs de la viande bovine, ovine et des sucres spéciaux seront ceux où la hausse des importations australiennes sera la plus élevée : les exportations australiennes de viandes bovine et ovine seraient multipliées par cinq. Pour la Nouvelle-Zélande, outre les viandes, les produits laitiers, les fruits et légumes sont concernés, mais dans une moindre proportion. Notre proposition souligne cette préoccupation. Comme l'a rappelé Pascal Allizard, les leçons tirées du CETA ont beaucoup porté sur les sujets environnementaux, insuffisamment traités dans les ALE précédents. Les deux mandats de négociation abordent le sujet, sans aller toutefois j...

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

...e faire en débattant du mandat de négociation pour le TTIP. Nous avions demandé de la transparence, relayant en cela une exigence des associations. Cette proposition est excellente, mais je souhaiterais que nous manifestions davantage d'enthousiasme face à ces accords commerciaux, que nous avons trop tendance à aborder sur la défensive. Après tout, les chiffres de nos échanges économiques avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie ne sont pas si impressionnants. Et pour conclure un accord avec un autre pays, il faut bien accepter d'ouvrir notre marché ! En principe, cela bénéficie à tous. Vous rappelez que l'Australie et la Nouvelle-Zélande partagent nos valeurs et promeuvent, comme nous, une approche multilatérale des relations internationales. Cet aspect géopolitique est fondamental. Notre monde compte d...

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

...sais nucléaires physiques et à l'émergence de la menace chinoise, qui a conduit l'Australie à nous acheter des sous-marins. Il est donc logique d'aller plus loin sur le plan commercial. Je m'interroge toutefois sur les compensations pour les filières en difficulté. Il est normal que tout accord fasse des gagnants et des perdants - même si ce ne sont pas toujours ceux qu'on pense. Clairement, la Nouvelle-Zélande et l'Australie représentent un risque pour notre filière viande. Le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation devrait être mobilisé, mais son montant ne dépasse pas les 150 millions d'euros et ses conditions d'accès sont centrées sur l'aide à l'emploi, avec un seuil de déclenchement à 500 licenciements. Bref, il sera inopérant dans le cas où des exploitations agricoles seraient conduites à ...

Photo de André ReichardtAndré Reichardt :

Merci pour ce rapport exhaustif, qui donne lieu à une proposition équilibrée. Que signifie votre point 38 ? Les flux commerciaux entre ces deux pays et la France sont assez faibles, sauf dans certains secteurs sensibles. Pour être président d'une agence régionale d'attractivité, je peux vous dire que l'Australie et la Nouvelle-Zélande sont trop éloignées pour présenter de véritables opportunités économiques pour nos PME. En aval de l'accord, il faudra inciter davantage de secteurs économiques à s'intéresser à ces deux pays, afin que nous tirions tous les bénéfices de ses dispositions.

Photo de René DanesiRené Danesi :

... ne nie pas le réchauffement, mais est-il complètement imputable à l'homme ? J'en doute. Développement durable ? Chacun n'a qu'à adapter ses usages alimentaires aux saisons : on ne m'a jamais vu acheter du raisin en février... Je trouve étrange que les écologistes poussent à la disparition des derniers bergers français pour faire place au loup, ce qui nous conduit à importer de la viande ovine de Nouvelle-Zélande.

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

Ce qui est nouveau, c'est que cette proposition intervient en amont et s'adresse davantage à l'Union européenne qu'à l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. Ses attendus ne témoignent, je crois, d'aucune frilosité, mais nous avons quelques messages forts à adresser à l'Union européenne.