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Je souscris totalement à vos propos. Je tiens à ajouter que dans le cadre de notre compte-rendu précédemment évoqué, nous avions insisté sur le système des bourses : nous avions notamment fait le constat qu'il n'existe pas suffisamment de bourses en France pour ces futures élites. Vous évoquez d'ailleurs, dans votre rapport sur le multilinguisme, le fait que de nombreuses élites privilégiaient l'anglais.
Merci pour cette présentation très intéressante. Je regardais les chiffres de votre rapport : vous indiquez que 83% des documents produits par la Commission européenne le sont en anglais, et même 95% en ce qui concerne le Secrétariat général du Conseil de l'Union européenne. Il est intéressant de mettre ces données en perspective par rapport à la part de chaque population dans l'Union européenne : la population allemande représente 20% de la population de l'Union européenne et la France environ 15%, soit ensemble un tiers des citoyens de l'Union européenne. Si on ajoute les locut...
...péennes, accompagnée d'un projet éducatif. Selon vos dires, huit États membres seulement ont dans leur système éducatif une formation comportant deux langues étrangères. C'est très insuffisant ! Il faut remédier à cela ou sinon, ces langues sont amenées à mourir. Ensuite, il faudrait déjà que les Français promeuvent leur propre langue, aient recours à des traducteurs et évitent de s'exprimer en anglais dans les institutions multilatérales. Lorsque nous avons défendu notre candidature aux Jeux Olympiques de 2024, nous avons choisi un slogan anglais : « Made for sharing », ce qui est un non-sens ! Idem pour la campagne du Ministère des affaires étrangères intitulée « Choose France » et visant à promouvoir les exportations de la France à l'étranger.
...int inscrit à l'ordre du jour, concernant l'usage du français dans les institutions européennes, je tiens à relever un événement qui s'est produit lors de cette conférence, qui montre que les règles ne sont pas respectées. La COSAC a été créé en 1989 à l'initiative de Laurent Fabius, qui était alors président de l'Assemblée nationale. Les deux langues officielles de la COSAC sont le français et l'anglais. Lors de l'une des sessions, les traducteurs ont quitté la séance avant la fin de celle-ci. Le président de séance, président de la commission des affaires européennes du Parlement finlandais, a alors demandé, en anglais, que les interventions se poursuivent en anglais puisqu'elles n'étaient plus traduites. Nous nous sommes insurgés. Une collègue député a fait son intervention en français. Les Fr...
Parallèlement à l'adoption de notre avis politique sur le sujet, nous devrions également demander au gouvernement français de défendre ces positions. Certains parlementaires français ont tendance à parler anglais, certainement par facilité, alors que nous devons défendre l'usage de la langue française. Notre histoire a tué des langues. L'occitan et le breton sont très malades. Ce qui a été fait à ces langues est en train d'être fait au français. Nous devons nous battre pour le pluralisme linguistique.
En tant que secrétaire générale de la section française de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, je ne cesse d'attirer l'attention de ses membres sur notre devoir de nous exprimer en français. Nous sommes les premiers coupables de cette situation. Je suis scandalisée lorsque, à chaque réunion internationale, alors que le français est langue officielle, les Français prennent la parole en anglais. La dernière réunion de l'assemblée parlementaire de l'OTAN au Maroc, a fourni une parfaite illustration de ce problème. Un responsable de l'OCDE y a fait un exposé sur les migrations en anglais, alors que le français et l'anglais sont les deux langues officielles de l'OTAN et que la réunion se tenait en pays francophone. Trouvant cela insupportable, je m'en suis émue auprès de l'intéressé. Ce de...
Je partage le constat de Joëlle Garriaud-Maylam sur le fait que les Français sont parfois mal à l'aise à l'idée d'intervenir en français. Je m'interroge aussi sur le rôle que joue la technostructure et sur le recrutement des agents des institutions de l'Union européenne. Le trilinguisme français-anglais-allemand n'est probablement pas un critère de recrutement. Or, bien que très restrictive, cette exigence de trilinguisme est la condition sine qua non de l'émergence du français. Comment promouvoir notre langue si l'ensemble des personnels de la technostructure est formé en anglais dans leur pays d'origine ? La promotion du français passe par cette exigence de trilinguisme au sein de la technostr...
...urions également intérêt à renforcer nos relations avec certains pays du Bassin Méditerranéen, membres de la francophonie. La proposition d'avis politique me paraît trop défensive dans sa rédaction. Ainsi, nous devrions demander la rédaction des actes en français plutôt que leur traduction. Parler de traduction en français suppose la primauté de la langue étrangère de rédaction, en l'occurrence l'anglais. Le texte demande « que les services de traduction des institutions européennes procèdent plus systématiquement et plus rapidement à une traduction en français ». Il conviendrait de supprimer les « plus » pour rendre la traduction automatique ; mieux, de remplacer « traduction » par « parution » ou « rédaction ». De même, l'avis demande « que le travail interne aux institutions et les communicati...
Le plurilinguisme de l'Union européenne constitue une richesse culturelle qu'il s'agit d'entretenir. Le règne croissant de l'unilinguisme, en opposition avec les termes du Traité fondateur de l'Union européenne, ne permet pas d'exprimer précisément sa pensée. Lors de rencontres bilatérales, des participants francophones persistent fréquemment à s'exprimer dans un anglais qui manque de nuances, malgré la présence de traducteurs. Or, nous avons tous intérêt à parler notre langue, afin de donner tout son sens à notre message. L'anglais reste un outil de communication intéressant mais trop simple. Plus grave, certains intervenants, pourtant peu à l'aise en anglais, n'osent parfois pas refuser la proposition qui leur est faite de continuer les échanges en anglais afin...
...vivant à Strasbourg, siège du Parlement européen et en tant que membre suppléant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Le recul de l'usage du français frappe les institutions européennes, mais aussi le Conseil de l'Europe, y compris au sein de l'administration elle-même. Des personnes parfaitement aptes à s'exprimer en français dans l'hémicycle choisissent pourtant de s'exprimer en anglais. Les étrangers s'expriment rarement en français, à l'exception de certains intervenants arméniens ces derniers temps. Dans les réunions internationales, des commissaires ou représentants des institutions de l'Union européenne, quel que soit leur pays d'origine, interviennent exclusivement en anglais. Le niveau à la fois inégal et souvent de mauvaise qualité des services d'interprétariat dans le...
Je serai moins sévère concernant le Conseil de l'Europe car tous les textes, y compris dans les commissions préparatoires, sont rédigés en français et en anglais, et souvent en premier lieu en français. Les difficultés qui se présentent à 27 pays sont multipliées lorsque 47 pays sont concernés. Il importe que la langue française reste la langue de travail. Il faut distinguer la langue utilisée pour s'exprimer oralement dans l'hémicycle de la langue de travail administratif. La co-rédaction dans deux langues me semble fondamentale. Je fais miens les propos...
Merci, M. le Président, pour ce projet d'avis politique. Les chiffres que vous avez annoncés sont édifiants. Hier, au Conseil de l'Europe, deux parlementaires de pays membres de l'UE ont proposé à deux collègues françaises et moi-même de cosigner une tribune, ce que avons refusé parce qu'elle n'était rédigée qu'en anglais. Nous devons exiger la rédaction en français des textes de nos institutions européennes. Au Conseil de l'Europe, les projets de résolution sont toujours en anglais et en français. Je me félicite que, le 25 avril dernier, Philippe Léglise-Costa, représentant permanent de la France auprès de l'Union européenne, ait quitté une réunion d'ambassadeurs parce qu'elle se tenait uniquement en anglais, et...
...dice des impératifs de courtoisie, dès lors que cela est compréhensible pour l'interlocuteur ou qu'une interprétation est assurée ». La deuxième partie de la phrase, après la première virgule, me semble superflue. Nous adresser à Bruxelles par un avis politique est une excellente chose, mais nous devons aussi nous adresser au Gouvernement qui ne donne pas toujours l'exemple, parfois même dans un anglais médiocre. Je suggère donc que cet avis puisse aussi faire l'objet d'une résolution européenne ou d'un courrier de la commission à l'adresse du gouvernement.
Je remarque qu'au fil de la discussion, les opinions se sont un peu durcies sur cet avis politique. N'oublions pas que notre commission doit elle-même défendre l'usage du français. Nous avons parfois des interlocuteurs de pays non-anglophones qui viennent s'exprimer en anglais, leurs propos étant traduits en français. Ne pourrait-on pas imposer que ces auditions devant notre commission soient réalisées dans la langue du pays ou en français ? La traduction est une contrainte surmontable.