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...'agir vite et fort pour promouvoir le multilinguisme et la francophonie. Simplement, je souhaitais revenir plus précisément sur le sujet de l'effet générationnel, évoqué dans votre rapport. Vous corrélez ce dernier avec les derniers élargissements pour expliquer le recul du multilinguisme. Il semble pourtant assez paradoxal que le spectre du multilinguisme s'affaisse au moment où le spectre des langues admises au sein de l'Union européenne s'élargit. Je ne vois pas dans le rapport d'explication suffisamment précise. Aussi, pourriez-vous revenir sur ce point ? J'ai une autre question qui concerne cette fois-ci l'apprentissage du français et l'implantation des lycées français. Le maillage des lycées français me paraît assez important, y compris au sein de pays récemment membres de l'Union euro...
... la population de l'Union européenne et la France environ 15%, soit ensemble un tiers des citoyens de l'Union européenne. Si on ajoute les locuteurs des autres pays membres qui parlent également français, à l'instar de certains citoyens de la Hongrie, de l'Italie mais aussi de la Roumanie, ainsi que des pays présents sur les rives méditerranéennes - Maroc, Tunisie, Algérie - , le français est une langue hautement stratégique sur les plans géopolitique et diplomatique au sein de l'Union européenne. Il s'agit donc là d'un enjeu de langue mais aussi d'un enjeu de pensée et de pratique. La langue permet d'exprimer une certaine conception de la société voire du droit. L'exemple du Parquet européen est inquiétant : entre la conception du droit français d'origine romaine et le droit anglo-saxon, il e...
Nous avons tenté une telle approche mais cette promotion ne fonctionne pas pour le moment. Nous n'avons pas assez d'enseignants. C'est une véritable catastrophe. Il faudrait mieux cibler le public apte à apprendre cette langue et donner envie aux jeunes. Instaurer trois heures d'allemand par semaine, de la maternelle au Bac - y compris professionnel -, constitue un bon début. C'est une problématique très difficile.
...droits voisins, des quotas en matière d'expression cinématographique et audiovisuelle...je me dis qu'il faudrait coordonner tout cela dans un projet européen. Il faudrait également profiter de la Présidence française de l'Union européenne pour réaffirmer la vision de la francophonie du XXIe siècle. Il ne faut pas voir cela comme une forme d'arrogance des Français, mais plutôt comme la défense des langues européennes, accompagnée d'un projet éducatif. Selon vos dires, huit États membres seulement ont dans leur système éducatif une formation comportant deux langues étrangères. C'est très insuffisant ! Il faut remédier à cela ou sinon, ces langues sont amenées à mourir. Ensuite, il faudrait déjà que les Français promeuvent leur propre langue, aient recours à des traducteurs et évitent de s'exprim...
Il existe par ailleurs un paradoxe. Un certain nombre de pays revendiquent les langues régionales dans leurs textes constitutionnels, mais ne revendiqueraient pas leurs langues nationales dans le cadre de la diversité culturelle au niveau européen.
Pour rebondir sur cette question des langues régionales, on observe un phénomène inverse en France !
... aboutira. Si nous en reparlerons dans le deuxième point inscrit à l'ordre du jour, concernant l'usage du français dans les institutions européennes, je tiens à relever un événement qui s'est produit lors de cette conférence, qui montre que les règles ne sont pas respectées. La COSAC a été créé en 1989 à l'initiative de Laurent Fabius, qui était alors président de l'Assemblée nationale. Les deux langues officielles de la COSAC sont le français et l'anglais. Lors de l'une des sessions, les traducteurs ont quitté la séance avant la fin de celle-ci. Le président de séance, président de la commission des affaires européennes du Parlement finlandais, a alors demandé, en anglais, que les interventions se poursuivent en anglais puisqu'elles n'étaient plus traduites. Nous nous sommes insurgés. Une coll...
Parallèlement à l'adoption de notre avis politique sur le sujet, nous devrions également demander au gouvernement français de défendre ces positions. Certains parlementaires français ont tendance à parler anglais, certainement par facilité, alors que nous devons défendre l'usage de la langue française. Notre histoire a tué des langues. L'occitan et le breton sont très malades. Ce qui a été fait à ces langues est en train d'être fait au français. Nous devons nous battre pour le pluralisme linguistique.
En tant que secrétaire générale de la section française de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, je ne cesse d'attirer l'attention de ses membres sur notre devoir de nous exprimer en français. Nous sommes les premiers coupables de cette situation. Je suis scandalisée lorsque, à chaque réunion internationale, alors que le français est langue officielle, les Français prennent la parole en anglais. La dernière réunion de l'assemblée parlementaire de l'OTAN au Maroc, a fourni une parfaite illustration de ce problème. Un responsable de l'OCDE y a fait un exposé sur les migrations en anglais, alors que le français et l'anglais sont les deux langues officielles de l'OTAN et que la réunion se tenait en pays francophone. Trouvant cela insupp...
...ée d'intervenir en français. Je m'interroge aussi sur le rôle que joue la technostructure et sur le recrutement des agents des institutions de l'Union européenne. Le trilinguisme français-anglais-allemand n'est probablement pas un critère de recrutement. Or, bien que très restrictive, cette exigence de trilinguisme est la condition sine qua non de l'émergence du français. Comment promouvoir notre langue si l'ensemble des personnels de la technostructure est formé en anglais dans leur pays d'origine ? La promotion du français passe par cette exigence de trilinguisme au sein de la technostructure.
L'avis politique sur l'usage de la langue française dans les institutions de l'Union européenne tombe à point nommé. La sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne à la fin du mois constitue un moment privilégié pour réaffirmer la place du français dans les institutions. Parmi les pays de l'Union européenne, onze comptent en leur sein plus d'un million de locuteurs français et dix-sept sont affiliées à l'organisation internation...
...il s'agit d'entretenir. Le règne croissant de l'unilinguisme, en opposition avec les termes du Traité fondateur de l'Union européenne, ne permet pas d'exprimer précisément sa pensée. Lors de rencontres bilatérales, des participants francophones persistent fréquemment à s'exprimer dans un anglais qui manque de nuances, malgré la présence de traducteurs. Or, nous avons tous intérêt à parler notre langue, afin de donner tout son sens à notre message. L'anglais reste un outil de communication intéressant mais trop simple. Plus grave, certains intervenants, pourtant peu à l'aise en anglais, n'osent parfois pas refuser la proposition qui leur est faite de continuer les échanges en anglais afin de se passer de traducteur. Un changement radical s'impose. Notre attitude jusqu'alors trop timorée n'enc...
Je serai moins sévère concernant le Conseil de l'Europe car tous les textes, y compris dans les commissions préparatoires, sont rédigés en français et en anglais, et souvent en premier lieu en français. Les difficultés qui se présentent à 27 pays sont multipliées lorsque 47 pays sont concernés. Il importe que la langue française reste la langue de travail. Il faut distinguer la langue utilisée pour s'exprimer oralement dans l'hémicycle de la langue de travail administratif. La co-rédaction dans deux langues me semble fondamentale. Je fais miens les propos d'Umberto Eco selon qui la langue des Européens est la traduction. Dans les années 1980, j'étais techniquement en charge de l'Eurobaromètre, créé par le Franç...
...5 avril dernier, Philippe Léglise-Costa, représentant permanent de la France auprès de l'Union européenne, ait quitté une réunion d'ambassadeurs parce qu'elle se tenait uniquement en anglais, et sans traducteur. J'espère que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne va donner plus de place aux Français dans nos institutions. Mon utopisme me laisse espérer que le français puisse redevenir la langue de l'Union européenne.
Cet excellent avis arrive au bon moment. Mais je pense, comme mes collègues Didier Marie et Simon Sutour, que nous pourrions judicieusement aller plus loin. Le bon usage de la langue française doit être défendu avec la plus grande attention, notamment dans nos relations avec les pays de la Méditerranée et d'Afrique. Il faut aussi veiller aux risques de l'usage d'une langue approximative parce que mal traduite. Cela peut être ravageur en matière diplomatique. Pour que notre démarche ne soit pas purement tournée vers l'usage du français, nous pourrions aussi proposer que, dans ...
...au fil de la discussion, les opinions se sont un peu durcies sur cet avis politique. N'oublions pas que notre commission doit elle-même défendre l'usage du français. Nous avons parfois des interlocuteurs de pays non-anglophones qui viennent s'exprimer en anglais, leurs propos étant traduits en français. Ne pourrait-on pas imposer que ces auditions devant notre commission soient réalisées dans la langue du pays ou en français ? La traduction est une contrainte surmontable.
Quel est le point de vue de nos collègues français au Parlement européen sur cette question ? Je m'interroge sur l'intérêt de l'Union européenne à ne pas utiliser davantage une langue qui, en 2050, devrait être la troisième ou quatrième langue la plus parlée dans le monde. Pourquoi l'Union Européenne se dépossède-t-elle d'une langue qui pourrait être une passerelle supplémentaire pour déployer son action et son rayonnement ?
...ès que l'on s'éloigne des capitales, le français n'est plus parlé. Il n'y a pas d'enseignants de français. Au Sénégal par exemple, à 100 kilomètres de Dakar, les classes ne se font pas en français, et tout le monde parle le wolof. Il faut se battre pour les budgets ! Dans l'avis politique, ne devrait-on pas rappeler que l'Union européenne devrait encourager chaque citoyen à communiquer dans deux langues autres que sa langue maternelle ? Il ne s'agit pas seulement de maintenir le plurilinguisme, mais de le développer afin de pouvoir avoir l'appui d'autres pays partenaires au sein de l'Union européenne. C'est un point important à défendre, car certains États membres mettent en avant le coût des traductions.