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...t quelque chose de très important à la fin de son intervention, qui n’avait pas encore été dit aussi clairement : le bac est le premier diplôme de l’enseignement supérieur et il doit permettre à ceux qui le souhaitent d’accéder à l’enseignement supérieur, sans autre barrage qu’une orientation. Cela étant, dans ce débat, j’entends des énormités. Tout le monde ne doit pas être « obligé » d’aller à l’université ! Franchement, notre combat est-il celui-là ? Va-t-on organiser des manifs pour que tout le monde ne soit pas obligé d’y aller ? Est-ce vraiment ça le sujet ? Le véritable problème, c’est qu’il n’y a que 2, 4 millions d’étudiants et que de nombreux jeunes n’accèdent pas à l’enseignement supérieur, car la sélection s’est faite bien avant. La question est de savoir si vous considérez que le vice d...
Avec cet amendement, nous ne faisons pas que jouer sur les mots. Disant cela, je m’adresse à mon collègue qui veut remplacer les mots « à tous les » par le mot « aux ». En fait, il va plus loin que cela. Il indique en effet dans l’objet de son amendement : « Il y a quelques mois, le Président de la République déclarait vouloir mettre un terme au mythe de “l’université pour tous” ». Moi qui suis curieux, j’ai cherché la citation exacte du Président de la République, que je vous livre : « Nous ferons en sorte que l’on arrête par exemple de faire croire à tout le monde que l’université est la solution pour tout le monde ». Nous n’en faisons pas la même traduction, mais le français est une langue très subtile… Je pense, comme ma collègue, que nous devons faire tr...
Cet amendement vise à répondre à des préoccupations que nous partageons sur l’échec à l’université, sur les problématiques d’orientation. Néanmoins, comme vous l’avez dit, monsieur Paccaud, il n’est pas qu’une simple coquetterie. Il vise à modifier assez fondamentalement l’accès non pas à l’université, mais à l’enseignement supérieur. En faisant du bac une condition nécessaire, mais plus suffisante, pour accéder à l’enseignement supérieur, vous posez une question fondamentale : qu’allons-nous ...
...eur. Mme la ministre a évoqué tout à l’heure les différentes voies possibles après le bac, dont l’apprentissage. Pour ma part, j’aurai quelques difficultés à dire à un bachelier que les portes du post-bac lui sont fermées, parce que je me demande quelle autre porte il pourra ouvrir ! J’entends tout ce qui a été dit par Olivier Paccaud et par certains collègues sur le taux d’échec insupportable à l’université et sur les erreurs en matière d’orientation, mais je ne peux pas non plus vous suivre totalement, madame la ministre, tant le fait de discuter de votre projet de loi avant d’avoir travaillé sur le segment lycée-licence, autrement appelé le segment –3/+3 par les spécialistes, sur la bascule entre le lycée et l’université qu’est le baccalauréat, me paraît être un contresens, comme cela a été dit to...
Les mots sont souvent aussi têtus que les chiffres, et la sémantique est en effet tout sauf une coquetterie. Les mots « à tous les » signifient non pas que l’université est obligatoire, mais qu’elle est possible pour tous. Là est la différence. Il s’agit d’ouvrir, non pas d’obliger. À titre personnel, je tiens à ce « on n’oblige pas ». La question posée est celle du libre choix. Or le choix n’est libre que s’il est éclairé. Il s’agit surtout de permettre aux jeunes de faire leur choix en conscience et de pouvoir intégrer la meilleure filière, celle dans laquell...
...ueil ont été dépassées. Si l’avis du Conseil d’État du 16 novembre 2017 constate l’abrogation de cette disposition, il souligne que le projet de loi « réaffirme le principe de liberté d’inscription du candidat dans l’une des formations de son choix ». Madame la ministre, comme vous l’avez indiqué à plusieurs reprises, le Gouvernement n’a pas pour intention d’instaurer la sélection à l’entrée de l’université. C’est la raison pour laquelle, je l’espère, vous ne verrez aucun inconvénient à ce que l’on préserve explicitement dans la loi le libre choix du candidat. Tel est l’objet du présent amendement, que nous déposons dans le but de garantir l’exigence constitutionnelle d’égal accès de tous à l’instruction, tout en reconnaissant qu’il puisse y avoir des exceptions, conformément aux dispositions prévue...
J’ai évoqué au cours de la discussion générale un article du Monde disant : le niveau en licence, un débat sensible ; des enseignants alertent sur les lacunes des étudiants. Certains de mes collègues présents en séance, qui ont enseigné à l’université, se rappellent peut-être que les enseignants n’aiment pas enseigner en première année, parce qu’ils ont conscience des difficultés auxquelles ils vont être confrontés et de l’écrémage qui interviendra en fin d’année. Ainsi, les enseignants-chercheurs commencent souvent à enseigner en deuxième, troisième ou quatrième année. C’est tout l’intérêt des attendus. Le fait que des filières deviennent sé...
J’ai tenu à déposer cet amendement à cet endroit précis du texte, parce que le sujet me tient à cœur. Lors de l’examen de la dernière loi importante sur l’université, qu’avait défendue Mme Pécresse, j’avais déposé un amendement visant à créer, ce qui n’existait pas à l’université, les bureaux d’aide à l’insertion professionnelle. J’avais fait le constat que, dans les grandes écoles, le bureau des anciens élèves était d’une très grande aide pour les étudiants – je ne parle pas de « piston » –, les guidant et les accompagnant dans le choix de leur parcours prof...
...des dispositifs d’accompagnement pédagogique, ce qui est bienvenu, mais aussi des parcours de formation personnalisés, auxquels nous sommes opposés. En effet, imposer notamment un allongement du cursus sur le seul fondement de faiblesses constatées dans le parcours antérieur n’est pas pertinent, car cela décourage un étudiant avant même de lui laisser la possibilité de se mettre à niveau. Comment l’université pourrait-elle préjuger avant l’inscription dans la formation de la capacité d’un étudiant à obtenir sa licence en trois ou quatre ans ? Il convient de rappeler qu’il y a un fossé entre le lycée et l’université. Certains étudiants améliorent leurs performances en premier cycle, poussés par l’intérêt qu’ils portent à la formation, loin des matières qui sont enseignées au lycée. D’autres, excellent...
...bordonnée à l’acceptation de ce parcours. Il est évident qu’on ne peut pas dire à un étudiant ou à une étudiante « bonjour monsieur » ou « bonjour madame, vous allez faire votre parcours en quatre ans », alors qu’on ne l’a testé. Bien sûr, nous sommes d’accord pour qu’il existe des formations destinées à aider et à accompagner ces étudiants, mais que la décision ne soit pas prise dès l’entrée à l’université ! Il peut se produire un sursaut, positif ou – car un brillant élève peut se « planter » la première année – négatif.
...e formation à l’acceptation d’un accompagnement pédagogique ou d’un parcours personnalisé n’a pas pour objet d’en interdire l’accès. Il constate, sans que cela soulève de difficultés de sa part, que la rédaction retenue par le projet de loi implique nécessairement que le refus de l’étudiant d’accepter le dispositif d’accompagnement personnalisé qui lui est proposé justifie légalement le refus par l’université ou l’établissement de l’inscrire dans la formation concernée. Il est donc proposé de sécuriser les décisions de refus d’inscription dans une formation. Madame la ministre, j’aimerais avoir l’assurance que la rédaction issue de nos travaux est toujours compatible avec l’avis du Conseil d’État, qui est très récent. Si tel est le cas, je retirerai mon amendement.
... Je mets à part tout ce qui concerne l’Église et radio Vatican. §On y parle, on y pratique le latin, et c’est une très bonne chose. Mais, dans la vie de tous les jours, à qui sert le latin, si ce n’est à des enseignants ? J’estime que cette volonté utilitariste, consistant à mettre systématiquement, en face des formations, des filières professionnelles et des métiers, rompt avec une tradition de l’université française, que l’on doit maintenir : enseigner tous les savoirs disponibles. Il est fort possible que des disciplines aujourd’hui un peu oubliées, pour lesquelles on ne compte que trois ou quatre profs en France, nous révèlent, demain, des connaissances qui seront indispensables. Aussi, je tiens vraiment à maintenir l’universalité de l’enseignement et de l’université.
Il s’agit là aussi d’un point très important : le fameux « adéquationnisme », en vertu duquel on mesurerait les capacités d’accueil d’un établissement en fonction de la réalité du bassin socio-économique local. Je tiens à dire une chose : les universités connaissent le tissu économique local. Mais, faire de l’« adéquationnisme », c’est nier la nature même de l’université. L’université n’est pas là pour répondre aux besoins exprimés, par exemple, par les entreprises. Elle est là pour élever le niveau. Elle est là pour garantir des niveaux de qualification permettant aux jeunes de disposer des outils nécessaires pour construire leur parcours professionnel. En outre, il est extrêmement important de dire qu’on ne peut pas coller à la réalité d’un bassin socio-économ...
Aussi, je ne doute pas que Mme la ministre acceptera d’augmenter les capacités d’accueil à l’université.
Nous l’avons déjà dit, il nous semble pour le moins ardu de présupposer de la compétence de jeunes lycéens et lycéennes, alors même que les cursus du secondaire et du supérieur sont différents dans leurs contenus et leur pédagogie. Dans les faits, la réforme proposée par le Gouvernement exige, avant l’entrée à l’université, de posséder des compétences qui sont enseignées en première année de licence. Pascal Maillard, enseignant depuis vingt-cinq ans, l’a pointé dans la presse : les attendus édictés par le ministère en décembre dernier excluraient, en cas d’application stricte, les deux tiers des étudiants de première année de lettres qu’il côtoie au quotidien, justement parce que ces attendus sont, pour une partie...