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...pas à restreindre l’accès à l’enseignement supérieur, mais à permettre une meilleure orientation et, surtout, une prise de conscience. Actuellement, l’accès direct à l’enseignement supérieur conduit de nombreux jeunes dans une impasse. Je ne rappellerai pas les chiffres, Guillaume Chevrollier, Jacques Grosperrin et Jean-Claude Carle les ayant déjà cités, mais ils doivent nous interpeller, car la sélection existe aujourd’hui, qu’on le veuille ou non. Et elle est la plus cruelle, la plus injuste qui soit : c’est la sélection par l’échec, par l’illusion aussi ! On donne en effet l’illusion que l’université pour tous permettrait la réussite de tous. En fait, le véritable dogme est celui non pas de l’université pour tous, mais de l’université obligatoire pour tous, lequel provoque de nombreuses décept...
...at, j’entends des énormités. Tout le monde ne doit pas être « obligé » d’aller à l’université ! Franchement, notre combat est-il celui-là ? Va-t-on organiser des manifs pour que tout le monde ne soit pas obligé d’y aller ? Est-ce vraiment ça le sujet ? Le véritable problème, c’est qu’il n’y a que 2, 4 millions d’étudiants et que de nombreux jeunes n’accèdent pas à l’enseignement supérieur, car la sélection s’est faite bien avant. La question est de savoir si vous considérez que le vice du système français est qu’il donne aux jeunes l’illusion que la majorité d’entre eux pourront obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur alors que ce n’est pas possible, car il existe une inégalité naturelle qui devrait les conduire à suivre un autre parcours. Là se situe, depuis très longtemps, la différence e...
...me du baccalauréat. À cet égard, je suis très heureuse que la ministre ait rappelé que l’obtention du baccalauréat donnait accès, si le jeune le souhaite, à la poursuite d’études supérieures. Plus que cela, il ouvre droit à une orientation et à un accompagnement pour accéder à l’enseignement supérieur. Or cet amendement vise à franchir ce qui pour nous est une ligne rouge. Il tend à prévoir une sélection plus forte dès le départ, quand nous voulons commencer par ouvrir, c’est-à-dire par mettre en place des dispositifs afin d’offrir une orientation et un accompagnement à tous les bacheliers. Il s’agit de réunir toutes les conditions permettant de garantir leur réussite. Il est très symptomatique que cet amendement ouvre le débat. Notre groupe votera contre, bien sûr. Il y a véritablement une diff...
...sque les capacités d’accueil ont été dépassées. Si l’avis du Conseil d’État du 16 novembre 2017 constate l’abrogation de cette disposition, il souligne que le projet de loi « réaffirme le principe de liberté d’inscription du candidat dans l’une des formations de son choix ». Madame la ministre, comme vous l’avez indiqué à plusieurs reprises, le Gouvernement n’a pas pour intention d’instaurer la sélection à l’entrée de l’université. C’est la raison pour laquelle, je l’espère, vous ne verrez aucun inconvénient à ce que l’on préserve explicitement dans la loi le libre choix du candidat. Tel est l’objet du présent amendement, que nous déposons dans le but de garantir l’exigence constitutionnelle d’égal accès de tous à l’instruction, tout en reconnaissant qu’il puisse y avoir des exceptions, conformém...
J’en reviens aux études de médecine. En première année, la sélection se fait par des QCM. On demande simplement aux étudiants de faire des croix ! Et sur la seule épreuve écrite, on leur a demandé, cette année, de ne surtout pas rédiger ! Sincèrement, comment peut-on former des médecins en les éloignant autant de la pratique de la langue française ? J’aimerais vous lire un passage de L ’ Étrange Défaite, de Marc Bloch : « “Bachotage.” Autrement dit : hanti...
... aux formations. Le projet de loi dispose que ces attendus « font l’objet d’un cadrage national fixé par un arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur ». Il nous semble qu’il y a là une forme de flou ou d’ambiguïté qui mériterait d’être dissipée : le cadrage est certes national, mais ce sont les établissements qui vont mettre en œuvre la réforme et choisir ou, je ne sais comment dire, sélectionner les bacheliers pour les différentes formations. Il nous paraîtrait donc nécessaire de préciser que ces attendus sont définis en concertation avec les représentants des équipes pédagogiques dans le respect, bien sûr, de l’autonomie universitaire.
J’ai posé une question à la ministre à laquelle je n’ai pas obtenu de réponse : pourquoi on demande un CV à un gamin de dix-sept ans dans la fiche avenir Parcoursup. Je ne vois pas à quoi ça sert, si ce n’est à intégrer des éléments extrascolaires, ce qui revient à faire, je le répète, une sélection sociale. J’aimerais que la ministre nous explique concrètement comment les universités vont traiter les informations spécifiques que les candidats mentionneront dans leur CV. J’en viens à notre amendement. Nous ne comprenons pas comment fonctionne la procédure du « oui, si ». Nous avons questionné nos collègues universitaires : aujourd’hui, ils n’ont pas les moyens de mettre en œuvre ce disposi...
...ants demeure insuffisant par rapport au dynamisme démographique auquel devront faire face les universités, avec l’arrivée des étudiants nés au début des années 2000. En tout, 22 000 places supplémentaires ont été promises pour les filières en tension, dont 3 000 en BTS, alors que 30 000 étudiants supplémentaires par an sont attendus. Or, si les moyens ne suivent pas le dynamisme démographique, la sélection consacrée par le présent projet de loi sera fortement aggravée. Elle deviendra, dès lors, éliminatoire. La ventilation d’étudiants de plus en plus nombreux dans les formations non demandées contribuera à briser les vocations des candidats, qui subiront les effets d’un sous-investissement de l’État dans l’enseignement supérieur. Je ne pense pas qu’une telle politique puisse améliorer la réussite ...
... manque important : l’absence totale de prise en compte des territoires de vie de ces candidats et candidates. De fait, une question se pose ici clairement, celle de la mobilité des jeunes. Cette dernière ne peut être que volontaire, et non subie, d’autant plus dans le contexte fortement précarisé que connaissent les dix-huit–vingt-cinq ans. L’aide à la mobilité mise en place dans le cadre de la sélection à l’entrée en master a montré toutes ses limites. Elle est clairement insuffisante : elle est chiffrable à hauteur de 1 000 euros pour les non-boursiers et une revalorisation du point d’éloignement pour les boursiers. Elle ne permet même pas de couvrir un déménagement et la prise en charge d’un appartement dans une autre ville. Enfin, elle est inefficace, car peu promue et régulièrement demandée ...