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...re, les sans-cœur. C’est au creux de cette complexité, à l’intérieur même de cette complexité que je veux m’exprimer, monsieur le ministre, pour vous faire part d’un certain nombre de réserves, qui sont avant tout, bien sûr, des doutes. La première réserve a trait à la situation contextuelle de la Syrie. Vous le savez sans doute mieux que quiconque ici, ce pays fait face à un enchevêtrement de guerres : la guerre civile, la guerre contre Daech, la guerre entre la Turquie et les Kurdes, la guerre entre le monde chiite et le monde sunnite, la guerre pour la restauration de la puissance régionale de la Russie. L’inquiétude, l’interrogation qui est la nôtre, et que j’exprime ici devant le Sénat, est la suivante : pensez-vous qu’ajouter la guerre à la guerre puisse faire avancer la paix ? La deux...
...une menace pour la paix et la sécurité internationale. La fabrication et l’utilisation d’armes chimiques s’inscrivent en totale violation du droit international, que ce soit la non-prolifération ou le droit international humanitaire, mais aussi en totale violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dès 1925, un premier protocole prohibait l’usage d’armes chimiques lors de guerres. Une convention internationale d’interdiction des armes chimiques suivra en 1993, signée à Paris et à laquelle Damas est partie prenante depuis 2013. Cette année-là, le régime syrien avait même pris l’engagement devant la communauté internationale de démanteler intégralement son arsenal. Comme vous l’avez rappelé, monsieur le ministre, le Conseil de sécurité en avait pris acte en septembre 2013...
Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la secrétaire d’État, dans la nuit de vendredi à samedi, Emmanuel Macron a pris, seul, une décision d’une grande gravité : engager nos forces armées dans une action de guerre en dehors de toute légalité internationale. Je le dis d’emblée, je n’accepterai pas l’argument d’autorité consistant à dire que, si l’on n’approuve pas cette intervention, on soutient ipso facto le dictateur Assad et ses principaux soutiens, la Russie et l’Iran. L’utilisation d’armes chimiques est intolérable. Tous les efforts de la communauté internationale doivent converger pour que de...
Monsieur le président, monsieur le ministre, cher président Cambon, mes chers collègues, après sept ans d’une guerre qui a déjà fait plus de 500 000 morts, plus de 1 million de blessés, provoqué le départ hors de Syrie de plus 5 millions de réfugiés et le déplacement intérieur de 6 millions de personnes, il ne semble faire aucun doute que le régime de Bachar al-Assad s’est livré, le 7 avril dernier, à plusieurs attaques chimiques létales sur le quartier de Douma, faisant plusieurs dizaines de victimes, après de...
...dent, monsieur le ministre, mes chers collègues, en avril 2011, il y a sept ans maintenant, commençait ce qu’on appelle le conflit syrien. Déjà, Bachar al-Assad employait la force contre son propre peuple, en tuant des civils lors de manifestations. En sept ans, au gré de la multiplication des fronts, notamment contre Daech, au gré du secours des alliés russes et iraniens du dictateur syrien, la guerre syrienne a connu de nombreuses époques et évolutions. Mais un élément n’a jamais changé dans ce conflit : Bachar al-Assad continue, mois après mois, massacre après massacre, d’user de la force contre son peuple, contre des civils. Les chiffres ont été rappelés : en sept ans de conflit, tous les observateurs dénombrent plus de 340 000 morts, dont au moins 100 000 civils et 19 000 enfants – 19 000...
...e soutenir l’intervention n’est pas synonyme de béatitude. §Nous sommes aussi vigilants quant à la suite des événements, nous sommes aussi soucieux qu’aucune surenchère ne naisse de la situation, nous sommes aussi déterminés à ce qu’une solution diplomatique et globale soit trouvée. Mais cette vigilance n’empêche pas la responsabilité face aux événements et face à l’Histoire, dans laquelle cette guerre syrienne est entrée. La recherche des voies politiques ne doit pas non plus empêcher l’urgence humanitaire de la protection de civils massacrés. Le souci du règlement pacifique ne doit pas pétrifier face aux atrocités inhumaines d’un dictateur. L’indignation ne peut pas se réduire à l’inaction. Mes chers collègues, un dernier mot, enfin, pour saluer nos forces armées, qui ont encore une fois dém...
... réponse à cet argument est la réunion en urgence samedi du Conseil de sécurité de l’ONU, où la résolution russe condamnant ces frappes n’a trouvé le soutien que de deux pays, deux pays dont chacun connaît le degré de démocratie : la Chine et la Bolivie. Nous soutenons donc la décision du gouvernement français et de ses alliés. On me dira que ces frappes ne règlent pas la question de fond de la guerre civile syrienne. C’est une évidence, et ce n’était pas leur but. Mais à défaut de solution, elles délivrent, pour la première fois depuis longtemps, un message. Et ce message est clair : nous défendrons en Syrie nos principes, nos objectifs et nos intérêts. Nous défendrons d’abord nos principes : l’impunité pour les utilisateurs d’armes chimiques est terminée. Pour les criminels contre l’humanit...
...nce doit avoir une voix indépendante. Elle a un autre rôle à jouer, loin de celui de valet des États-Unis : le rôle de protecteur des chrétiens d’Orient, auquel Damas contribue. En l’état, nous n’avons aucune preuve irréfutable quant à cette attaque. Rien ne prouve seulement que le régime syrien en serait l’auteur ! Mes chers collègues, j’appelle votre attention sur le fait que, au début de la guerre civile, 95 % des stocks d’armes chimiques ont été saisis par les groupes rebelles. Les rebelles eux-mêmes pourraient être à l’origine de cette attaque : leur but serait de retourner l’opinion internationale en leur faveur et de provoquer une répression contre le régime de Damas
...a paix. Mais il est un rôle particulier que la France doit assumer. Je pense à la dimension humanitaire de ce drame. Derrière ce choc des grandes puissances, qui se mesurent à l’aune de ces violences, il y a des hommes, il y a des femmes, il y a des enfants qui ne demandaient qu’à vivre en paix, qui ne comprennent rien à des enjeux qui les dépassent et qui sont devenus, au fil de sept années de guerre, les victimes des pires atrocités. Alors, monsieur le ministre, travaillez pour que la Syrie retrouve la concorde civile ; travaillez pour que la Syrie soit libérée de l’islamisme radical