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Nous sommes réunis aujourd'hui pour la présentation par les rapporteurs Maurice Antiste et Jocelyne Guidez du rapport d'information sur la représentation et la visibilité des outre-mer dans l'audiovisuel public. L'annonce officielle par le Gouvernement, le 19 juillet 2018, de la disparition de France Ô de la TNT, consécutive au discours du 28 juin 2018 du Président de la République à l'issue des Assises des outre-mer, avait provoqué une onde de choc dans le monde de l'audiovisuel public ultramarin. Si nous avions déjà réalisé plusieurs auditions sur ce sujet dès le 5 juille...
... dit, monsieur le président, nous souhaitions dresser un état des lieux précis de la situation. Cet état des lieux est une nécessité pour que le débat puisse se dérouler sur des bases saines et objectives, non sur des émotions ou rumeurs et dans la confusion. Ce constat que nous avons dressé s'articule autour de trois axes : - le dynamisme réel du réseau des stations La 1ère ; - l'absence des outre-mer dans les chaînes publiques ; - la place controversée de France Ô dans le paysage audiovisuel national. Je commencerai par les conclusions que nous tirons concernant le réseau ultramarin. Ce réseau s'est construit de manière progressive et je ne vais pas ici vous en tracer l'historique complet que vous trouverez dans le rapport. Il est né à partir des premières radios locales - et je salue no...
...cahier des charges après cahier des charges, contrats d'objectifs et de moyens après contrats d'objectifs et de moyens et, parfois même, dans la loi. Depuis la loi égalité et citoyenneté, il est ainsi écrit dans la loi de 1986 sur l'audiovisuel que les sociétés de l'audiovisuel public « s'attachent (...) à assurer une meilleure représentation de la diversité de la société française, notamment d'outre-mer ». Dans les cahiers des charges de France Télévisions, il est écrit actuellement que la société veille à réaliser une « continuité territoriale (...) de la métropole vers l'outre-mer et de l'outre-mer vers la métropole ». Aussi, elle s'appuie sur la diffusion de contenus du réseau des stations La 1ère pour, « à des heures d'écoute favorable », « rendre compte de la vie économique, sociale et cu...
... portail numérique censé se substituer à la diffusion de France Ô sur la TNT, appelée à cesser en 2020. Aujourd'hui, France Télévisions propose comme déclinaison de ces orientations : - un portail numérique dédié dont Wallès Kotra a pu nous présenter des contours non aboutis le 26 mars ; - une première partie de soirée par mois sur France 2, France 3 ou France 5 en tout ou partie consacrée aux outre-mer et une « semaine des outre-mer » une fois par an ; - un meilleur traitement de l'information ; - un maintien de 10 millions d'euros de cofinancements avec les stations.
Ce projet n'est pas crédible. Le Gouvernement propose des exigences chiffrées sur les chaînes publiques. C'est louable. Mais, interrogé sur leur définition, sur les critères envisagés et les moyens qui seront retenus dans la loi et le décret pour rendre ces exigences plus contraignantes, les deux ministères de la culture et des outre-mer avaient une position commune : pas de position à ce jour. Nous pouvons donc être rassurés... Que dit France Télévisions ? Un prime time par mois « en tout ou partie » ? Qui sera juge de la qualité de cette « case cochée », quand on nous dit que la participation d'une jeune Wallisienne au « Grand oral » est un programme qui sert à la visibilité des outre-mer en prime time ? Parmi ces premières pa...
Sur tous ces éléments, nous ne nous contentons pas aujourd'hui de dénoncer le projet indigent et encore flou qui est avancé. Nous avons des propositions en la matière. Nous appelons à une restructuration programmatique et fonctionnelle des chaînes publiques. Parvenir à une visibilité des outre-mer sur les écrans implique que des responsables soient nommés et que ceux-ci aient une expérience ultramarine crédible. Il s'agit de promouvoir au sein des organigrammes des directions comme des antennes de France Télévisions les talents et compétences issus du réseau La 1ère et de désigner des référents outre-mer dans les strates décisionnelles des directions des antennes et des programmes ainsi qu...
Ces exigences programmatiques devront être formalisées dans les cahiers des charges mais aussi reposer sur un fondement législatif clair : nous voulons réaffirmer dans la loi la mission de juste représentation des outre-mer incombant au service public de l'audiovisuel (recommandation 9). Mais ces exigences devront surtout être évaluées et contrôlées. Évaluées, par des rapports annuels de France Télévisions, qui devront rendre compte de manière précise du respect de son cahier des charges et de son COM. Plus question de se cacher derrière de faux prétextes (recommandation 7). Contrôlées, enfin, par le régulateur...
Nous n'oublions pas ici les territoires, leurs paysages audiovisuels et les filières locales de production. Comme le disait Jocelyne Guidez, la disparition de France Ô pourrait fragiliser durablement l'audiovisuel dans les outre-mer. Le renforcement du service public dans les territoires passe également par son extension aux outre-mer qui n'en bénéficient pas encore, comme Saint-Barthélemy et Saint-Martin, et par une avancée qualitative de diffusion en haute définition en 2020 des programmes des stations La 1ère (recommandations 19 et 20). Il est enfin vital de soutenir la production audiovisuelle relative aux outre-mer e...
...t acquis ». Nous ne refusons pas le progrès comme nous ne nions pas les nouvelles technologies. Au contraire, nous voulons que les usages de demain soient anticipés et France Ô transformée. Mais pas n'importe comment, pas n'importe quand. La transition doit être maîtrisée, organisée. Oui, nous soutenons la transformation de France Ô en média de demain : faisons de France Ô le média global des outre-mer partout en France. Cette transformation doit s'appuyer sur une plateforme permettant d'agréger des contenus vidéo, audio et d'information. Celle-ci doit être réactive et relayer les informations des sites des stations La 1ère. Elle doit aussi héberger les contenus vidéos de France Ô mais beaucoup plus largement ceux des stations qui sont aujourd'hui souvent géobloqués. Enfin, les contenus audio...
Je tiens à mon tour à féliciter les rapporteurs pour leur travail remarquable. Dans le contexte que nous connaissons, il n'était pas évident de conduire ce travail. Je forme le voeu que les recommandations faites aujourd'hui soient suivies et que, en effet, les outre-mer ne soient pas « cobayes » de l'audiovisuel public.
À mon tour de m'associer aux félicitations adressées aux rapporteurs. J'ai suivi avec plaisir la conduite de cette étude. Les auditions auxquelles j'ai pu assister ont été un enrichissement et nous avons entendu la détresse de ceux qui, avec des moyens souvent dérisoires, portent l'information sur les outre-mer. Je sors conforté dans mon analyse sur le fait que des réformes soient nécessaires. Cependant, celles-ci doivent conduire à une amélioration, non à des suppressions et une dilution. Je m'associe donc pleinement aux recommandations formulées. Nous qui, et le président sait de quoi je parle, sommes noyés au sein de l'arc antillais, savons combien nous sommes stigmatisés parfois et combien un juste...
...l doute meilleure que celle de ceux de l'Assemblée. Je tiens à féliciter les rapporteurs pour leur travail d'une importance toute particulière sur ce sujet très sensible et grave pour nos territoires, car leur connaissance conditionne leur existence même dans la communauté nationale. Ils ont eu à coeur d'associer les collègues à l'ensemble des auditions et je les en remercie. La « visibilité des outre-mer », le sujet est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît car il en va de notre existence, et je pèse mes mots. Dans ma formation d'avocat, on nous a appris qu'avant de défendre un justiciable, il fallait le faire connaître. Or, la visibilité des outre-mer n'est aujourd'hui pas satisfaisante : c'est un fait. Nous avons l'habitude de formuler des recommandations et de saisir les véhicules législatifs...
...ce sujet au lancement de l'étude, je partage totalement les recommandations formulées. J'ai cependant une réserve : comment garantir le maintien de France Ô ? L'économie générale des propositions ne repose pas sur la loi et le Gouvernement avance à marche forcée. Surtout, je m'interroge sur notre capacité à le faire changer de cap. J'ai appris la semaine dernière que France info serait diffusée outre-mer, c'est effectif depuis le 8 avril. La chaîne sera diffusée en direct, c'est une première déclinaison du projet du Gouvernement. Le Gouvernement avance comme un rouleau compresseur. Comment traduire nos recommandations ? Comment peser ? Comment assurer leur bonne prise en compte ? J'ose croire qu'il n'est pas trop tard car à l'heure du grand débat, la consultation réalisée par la délégation est ...
... qu'une note d'optimisme peut aussi être délivrée. Avec les gilets jaunes, on voit les préoccupations notamment des territoires ruraux. Il est question de lien. C'est cet enjeu que vous avez soulevé et qu'incarne France Ô, et la télévision est le média pour cela. Je pense qu'il faut faire connaître ces propositions à l'ensemble de nos collègues. Beaucoup d'entre nous ne connaissent pas bien les outre-mer et les pensent comme une majoration - pour simplifier - des difficultés que connaissent les territoires ruraux. C'est un sujet touchant l'outre-mer qui ne doit pas être vu comme une affaire réservée aux outre-mer : nombre de nos collègues seront sensibles à ces préoccupations et vous feront écho. Je pense que dans la temporalité, ce rapport arrive au bon moment.
Votre exposé nous apporte de nouveaux éléments. Vous nous avez répondu sur votre volonté de réorganisation à la suite de la disparition de France Ô. Néophyte, je m'interroge sur l'idée de la semaine de l'outre-mer. N'est-ce pas traiter le problème sous un mauvais angle ? Pourquoi pas de l'outre-mer pendant 52 semaines ?
Quelles ont été les nominations déjà réalisées pour coordonner ou préfigurer les objectifs fixés et les futures commandes relatives aux outre-mer ? La visibilité des outre-mer passe aussi par la présence d'ultramarins dans les organigrammes... parmi ces nominations, combien sont des ultramarins ?
Je suis un peu choquée de la présence, lors de la semaine des outre-mer, de seize candidats ultramarins pour « Questions pour un champion ». N'est-ce pas enfermer les outre-mer dans un ghetto ? Ce n'est pas très naturel...
Bien évidemment non, heureusement que vous nous avez présenté ce document qui nous donne un peu d'espoir... Il faudra plus de visibilité et de lisibilité pour les outre-mer ensuite. Ainsi, France 2, France 3 et France 5 auront des programmes quotidiens plus riches. Mais nous devons en être sûrs...
En 2018, six programmes sur l'outre-mer ont été diffusés en première partie de soirée, contre treize en 2015. Mme Ernotte nous en a annoncé un par mois, soit douze. Est-ce suffisant ? Cela me semble un peu juste, il faudrait quelque chose de plus complet...
Merci pour cet éclairage en cours de route. J'avais demandé à Delphine Ernotte quelle était l'importance des programmes de lien, comme « Les témoins d'outre-mer ». Je ne les retrouve pas dans votre document... Quelles seront demain les contributions des collectivités territoriales ? J'avais interrogé le ministre de la culture et Mme Ernotte sur ce sujet. Les productions audiovisuelles sur support numérique pourront-elles émarger aux financements du Centre national de la cinématographie et de l'image animée (CNC) ? Si ce n'est pas le cas, la production a...