Interventions sur "salle"

11 interventions trouvées.

Photo de Jean-Pierre LeleuxJean-Pierre Leleux :

...% de notre produit intérieur brut. Rappelons que, selon les dernières statistiques du Centre national du cinéma, la France est le premier marché européen du cinéma en 2018, avec le niveau de fréquentation le plus élevé : plus de 200 millions d’entrées pour la cinquième année consécutive. Cela démontre qu’il s’agit de la sortie culturelle préférée des Français. Le haut niveau de fréquentation des salles est lié à l’attractivité et à la diversité de l’offre de films, ainsi qu’à l’amélioration tant qualitative que quantitative des conditions de projection dans les salles. En cela, le développement des multiplexes depuis 1993 a certainement contribué à l’accroissement du nombre de spectateurs. Aujourd’hui, la France dispose du parc de salles le plus important et le plus dense d’Europe – le troisiè...

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Représentant plus de 100 000 emplois, le cinéma français est une industrie, qui se trouve, à son tour, gravement menacée. L’arrivée en force de plateformes telles que Netflix ou Amazon a conduit le président de Gaumont, Nicolas Seydoux, à tirer la sonnette d’alarme, en évoquant une « guerre culturelle » entre ces plateformes et le cinéma. La fréquentation des salles a même baissé de 4, 3 %. Dès lors, ceux-là mêmes qui étaient les apôtres de l’ouverture, du multiculturalisme et de la diversité dans tous les secteurs de l’économie sont pris de panique devant le scénario possible de la perte, pour certains, de juteux bénéfices, et, pour d’autres, de leur emploi. On n’hésite pas à brandir l’« exception culturelle française », sorte de préférence nationale à pe...

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

Depuis 1991, le label « art et essai » préserve la filière du cinéma indépendant. Sans cette aide, elle ne pourrait irriguer à la fois les cinémas emblématiques des centres-villes et certaines zones rurales plus isolées. Particularité française, les salles d’art et d’essai maintiennent un lien social et une diversité culturelle très précieux. On a besoin, plus que jamais, de films qui offrent un point de vue singulier, complexe et sensible sur le monde contemporain ou présentent de nouveaux imaginaires. Ces films sont cependant de plus en plus difficiles à produire. Aujourd’hui, le réseau « art et essai » regroupe 1 182 établissements, soit près...

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

La concurrence des multiplexes sur le créneau « art et essai » fragilise davantage encore ce réseau de salles.

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Avec 300 films produits en 2018, 200 millions de spectateurs dans les salles, 40 % de part de marché pour les longs-métrages, l’horizon du cinéma français semble plutôt au beau fixe. Mais, comme le titrait la semaine dernière L ’ Express, n’est-il pas un malade bien portant ? En effet, son financement se dégrade peu à peu, d’où une fragilisation d’un secteur qui représente pourtant à la fois un art et une industrie essentiels pour notre pays, reconnus et apprécié...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Monsieur le ministre, je veux évoquer à mon tour un sujet crucial pour le cinéma français et son avenir : celui des difficultés que rencontrent les salles de cinéma indépendantes. Si la France détient le parc de salles le plus important et le plus dense d’Europe, elle le doit à ces salles indépendantes, qui demeurent très nombreuses. Or celles-ci sont aujourd’hui confrontées à la concurrence des multiplexes, situés en périphérie, qui ont peut-être contribué à une augmentation de la fréquentation cinématographique, mais qui contribuent aussi à la ...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Monsieur le ministre, vous avez répondu, comme précédemment à notre collègue Sonia de la Provôté, sur les salles « art et essai », mais nous voulons aussi vous alerter sur la situation de salles de petite taille, situées notamment dans des villes moyennes, qui ont une programmation très diversifiée, et pas particulièrement « art et essai ». Elles méritent également toute notre attention.

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

Monsieur le ministre, j’ai cru comprendre que Netflix venait de s’offrir les droits de deux films primés au Festival de Cannes. En acquérant les droits de ces longs-métrages, cette plateforme de vidéo à la demande contourne les règles du Festival, qui a pour principe de refuser les projets n’ayant pas vocation à être diffusés en salle. Ce contexte témoigne de la montée en puissance des plateformes de vidéo à la demande : Netflix, Amazon Prime, Disney Fox et, bientôt, Apple. La directive européenne « services de médias audiovisuels », adoptée en 2018, a établi la possibilité d’imposer à ces plateformes étrangères des obligations d’investissement dans des œuvres européennes et françaises, sur le fondement de leur chiffre d’affa...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

...étaient absents du Festival de Cannes de cette année. Cela n’a pas toujours été le cas puisque, en 2017, deux films produits et distribués par cette plateforme de streaming avaient concouru pour la Palme d’or, notamment Okja, de Bong Joon-ho. Le Festival avait alors été surpris que Netflix ne se plie pas à sa règle voulant que tout film sélectionné en compétition officielle sorte en salles en France. Néanmoins, cette règle est sûrement obsolète et injustifiée, en raison de la transformation du monde de l’image et de la réalité de la consommation des films par les Français. Cette année, ce même Bong Joon-ho, qui ne sortait ses films, jusqu’à présent, que sur Netflix, a fait distribuer Parasite en salles, ce qui lui a permis de concourir à Cannes. Il a même remporté la Palme...

Photo de François BonhommeFrançois Bonhomme :

...ère, à la production cinématographique française ». On s’interrogeait alors sur le point de savoir si le nombre de films produits, s’établissant à un niveau exceptionnel d’environ 200 pour les années 2001 et 2002, n’avait pas atteint, voire dépassé, un maximum. La même question se pose encore aujourd’hui : est-il raisonnable de produire 250 ou 300 films par an, sachant que le nombre d’entrées en salles est loin de suivre la même tendance inflationniste ? En effet, dans son rapport de 2013 sur le financement de la production et de la distribution cinématographiques à l’heure du numérique, René Bonnell soulignait la forte concentration des résultats sur un petit nombre de films, les deux tiers des films français n’atteignant pas le seuil des 100 000 entrées et plus de 47 % attirant moins de 20 ...

Photo de Jean-Pierre LeleuxJean-Pierre Leleux :

...aître l’ensemble des revenus des acteurs et d’assurer une plus grande clarté, un meilleur équilibre, sans intervention du législateur. Je voudrais terminer sur une note optimiste, car je crois qu’il y a lieu de l’être. La capacité de résistance du cinéma résulte en partie de sa nature même, caractérisée, comme vous l’avez souligné, monsieur le ministre, par une émotion partagée collectivement en salle. Robert Desnos disait : « Ce que nous demandons au cinéma, c’est ce que l’amour et la vie nous refusent, c’est le mystère, c’est le miracle. » Cette demande existe sans doute toujours aujourd’hui, et pour longtemps encore.