Interventions sur "élève"

14 interventions trouvées.

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

...ême si la réforme permet la co-intervention des professeurs, qui est d’ailleurs déjà mise en place dans les faits dans beaucoup de lycées, le français qui sera enseigné en atelier, par exemple, ne sera qu’un français dit « utilitaire ». Or les enseignants exerçant en lycées professionnels ne peuvent être assimilés à des formateurs en recrutement. Cette réduction horaire pénalisera l’ensemble des élèves, quel que soit leur choix à l’issue du baccalauréat. S’ils visent une insertion professionnelle, des jeunes qui ne maîtrisent pas correctement notre langue, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, auront plus de difficultés à entrer sur le marché du travail. S’ils s’inscrivent dans une poursuite d’études, ils souffriront encore davantage de lacunes en français ou en mathématiques, déjà largement co...

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

...s jeunes en quête de sens et de concret forcent l’admiration. Ils dénoncent aussi, en creux, le mal profond qui ronge l’enseignement professionnel. Parce qu’il n’a pas été suffisamment encouragé et valorisé par les pouvoirs publics, celui-ci est trop souvent perçu comme une voie de garage. Des décennies de politiques malheureuses ont ainsi organisé un immense gâchis, en remplissant des filières d’élèves condamnés à des parcours scolaires et professionnels de second rang. En effet, l’enseignement professionnel est encore trop souvent la dernière option envisagée. Pourtant, l’enseignement professionnel semble la pièce manquante du puzzle, dans un pays où plus d’un jeune sur cinq est encore au chômage. À l’heure où nous cherchons à diffuser plus largement l’envie d’entreprendre, cette voie pourra...

Photo de Dominique Estrosi SassoneDominique Estrosi Sassone :

Monsieur le ministre, les lycées d’enseignement général, technologique et professionnel ainsi que les CFA partagent la même ambition, quelle que soit l’orientation choisie par les élèves : leur réussite. Toutefois, les réformes du bac professionnel et de l’apprentissage risquent de remettre en question cet objectif. D’une part, comme l’a rappelé Stéphane Piednoir, la diminution du nombre d’heures d’enseignement général et technique – 40 % en CAP, 20 % en lycée professionnel – met en péril la possibilité pour les élèves d’accéder aux filières supérieures de BTS, faute d’une for...

Photo de Dominique Estrosi SassoneDominique Estrosi Sassone :

Sur le second point, monsieur le ministre, de nombreux enseignants demeurent inquiets, nous le voyons dans les territoires. Aujourd’hui, les projets comme les séjours professionnels, les visites d’entreprises ou les visites de sites européens sont financés sur la redevance « hors quota ». Demain, ces projets pourraient être purement et simplement annulés. Ce serait très préjudiciable pour les élèves, qui ont aussi besoin de ces découvertes pratiques.

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

...jourd’hui la possible montée en puissance du programme Erasmus+ à destination des apprentis et des lycéens professionnels. Le 23 mai dernier, vous avez dévoilé, dans un quotidien national, un nouveau système d’équivalence, afin de conduire plus de la moitié des futurs professeurs, notamment dans l’enseignement professionnel, à faire un stage ou un séjour dans un autre pays d’Europe. De même, les élèves de CAP ou de bac pro pourront obtenir des points en plus s’ils effectuent une mobilité. L’objectif est d’encourager les mobilités européennes et de les valoriser afin de les rendre plus accessibles à des jeunes, en particulier ceux qui sont issus de milieux modestes. Vous appelez à un « Bologne de l’enseignement professionnel », avec des équivalences par-delà les frontières, qui contribuerait à...

Photo de Josiane CostesJosiane Costes :

Monsieur le ministre, la réforme de l’enseignement professionnel que veut engager le Gouvernement pour la rentrée de 2019 va conduire à une baisse importante du nombre d’heures d’enseignement général dans le cursus des élèves choisissant cette voie. En effet, le français, l’histoire-géographie et l’éducation morale et civique perdent un volume total de 113 heures sur trois ans. Or cet enseignement général est indispensable à la formation de ces jeunes élèves, au parcours parfois chaotique et pour qui le lycée professionnel est souvent la seule chance d’avoir un emploi ou de poursuivre des études supérieures.

Photo de Josiane CostesJosiane Costes :

Aujourd’hui, 38 % des élèves de lycées professionnels poursuivent leur cursus après le bac. Ils n’étaient que 17 % en 2000. C’est une belle progression ! Toutefois, leurs résultats en BTS sont mitigés : seuls 62 % d’entre eux décrochent le diplôme, pour 87 % des bacheliers généraux. En réduisant la part de l’enseignement disciplinaire, on risque de creuser l’écart entre le lycée professionnel et la poursuite d’études. Les...

Photo de Josiane CostesJosiane Costes :

Monsieur le ministre, de nombreux élèves en échec scolaire au collège retrouvent confiance et réussite au lycée professionnel. Un enseignement avec des pratiques pédagogiques souvent très innovantes, dont l’enseignement général s’inspire d’ailleurs, redonne confiance à ces élèves et les remet sur la voie de la réussite. L’enseignement général au sein de ces établissements permet justement à ces élèves de retrouver confiance en eux en...

Photo de Catherine TroendleCatherine Troendle :

Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur la question de l’orientation des élèves vers les filières professionnelles. En effet, une étude du Conseil national d’évaluation du système scolaire réalisée auprès des 18-25 ans et publiée l’automne dernier a montré que ces jeunes ne sont pas suffisamment accompagnés dans la définition de leurs projets scolaire et professionnel. Ainsi, d’après cette étude, un jeune sur deux déclare ne pas avoir été bien accompagné dans son établisse...

Photo de Corinne FeretCorinne Feret :

... Dans les rangs de la communauté éducative, les choix opérés par le Gouvernement, censés « conduire la voie professionnelle vers l’excellence », interpellent : déspécialisation et déqualification par la réduction des 80 formations existantes à quelques familles de métiers ; diminution des heures de cours ; personnalisation à outrance des parcours ; suppressions de postes d’enseignants ; nombre d’élèves par classe plus élevé. Il est vrai que l’on ne voit pas très bien comment toutes ces mesures peuvent conduire vers « l’excellence »… L’excellence, nous la connaissons bien dans le Calvados. À cet égard, je citerai le lycée Victor-Lépine à Caen, qui propose le bac pro « Artisanat et métiers d’art option tapisserie d’ameublement », ou encore le lycée Paul-Cornu à Lisieux, qui propose un CAP et un...

Photo de Corinne ImbertCorinne Imbert :

Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur les sections d’enseignement général et professionnel adapté, plus connues sous l’acronyme Segpa. Comme vous le savez, les Segpa ont été créées en 1996, afin de répondre aux difficultés rencontrées par les élèves en situation d’échec scolaire important. Ces classes, restreintes en nombre d’élèves, ont pour vocation de mener les élèves vers une qualification diplômante, le plus souvent dans une filière d’enseignement professionnel. Ces classes spécialisées permettent, chaque année, à des élèves ayant décroché de rattraper un peu le train de leur scolarité. Cependant, des améliorations sont certainement po...

Photo de Corinne ImbertCorinne Imbert :

Je vous remercie, monsieur le ministre, de votre réponse et de votre volonté de continuer à soutenir les Segpa, même si celles-ci doivent connaître une évolution. J’évoquerai un sujet annexe, à savoir la question des élèves ayant décroché. Il conviendrait que notre système d’instruction favorise le développement des sports cérébraux. Certains enfants sont particulièrement doués dans cette activité, qui renforce l’estime de soi. Le joueur d’échecs qui, je le sais, sommeille en vous sera peut-être attentif à cette activité valorisante pour les élèves.

Photo de Michel ForissierMichel Forissier :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, rapporteur pour le Sénat de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, j’ai œuvré, avec mes collègues Frédérique Puissat et Catherine Fournier, pour une meilleure articulation entre la scolarité, l’orientation professionnelle et l’accompagnement de proximité des jeunes, qu’ils soient élèves, étudiants ou apprentis, dans leur parcours de formation, en insistant sur l’objectif de déboucher sur un métier porteur d’avenir. Le travail porté sur la question de l’apprentissage en France vaut pour l’enseignement professionnel. Nous n’avons pas là deux entités qui s’affrontent, puisque l’objectif est commun : la réussite des jeunes, laquelle passe par un encadrement et une animation du sys...

Photo de Serge BabarySerge Babary :

Monsieur le ministre, vous avez pu mesurer les nombreuses incertitudes que suscite la réforme des lycées professionnels, qui entrera en vigueur à la rentrée de 2019. Je voudrais, en conclusion de ce débat, remercier tous nos collègues qui sont intervenus pour relayer les inquiétudes des élèves, des parents et du corps enseignant. Cette réforme s’inscrit dans le cadre d’une réflexion articulée autour des réformes du baccalauréat, de l’accès aux études supérieures, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Il faut savoir qu’un lycéen sur trois est en voie professionnelle. L’enseignement professionnel, ce sont aujourd’hui 665 000 élèves scolarisés et plus de 300 spécialité...