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...tre, mes chers collègues, mis en place au milieu des années quatre-vingt, le bac professionnel souffre depuis l’origine d’un déficit d’identification, puisqu’il a été créé autant pour répondre à une nécessaire professionnalisation en France que pour atteindre le très contestable objectif des 80 % d’une classe d’âge au niveau du bac. L’article L. 335-1 du code de l’éducation nationale dispose que l’enseignement technologique et professionnel « contribue à l’élévation générale des connaissances et des niveaux de qualification » et qu’il « doit permettre à ceux qui le suivent l’entrée dans la vie professionnelle à tous les niveaux de qualification et leur faciliter l’accès à des formations ultérieures ». Force est de constater que la réforme conduite actuellement par votre ministère laisse perplexes bon ...
... général et professionnel adapté, de Segpa, ou d’instituts médico-éducatifs, d’IME, ne manque pas d’interroger également. Quelle formation est prévue pour les enseignants, afin de les adapter à ces publics ? Monsieur le ministre, pour présenter votre réforme, vous parlez de la voie professionnelle comme d’une « nouvelle voie vers l’excellence ». Force est de constater que bon nombre d’acteurs de l’enseignement professionnel doutent des capacités de vos mesures à répondre à cet objectif. À mon sens, contrairement à l’ambition affichée au départ, cette réforme ne conduira pas à ne plus considérer cette filière comme une voie « de garage », dans laquelle on envoie les collégiens qui rencontrent le plus de difficultés. Elle ne permet pas de combattre le sentiment, constaté chez la majorité des jeunes qui...
...eurs et ils ont décidé de se reconvertir volontairement pour répondre, enfin, à leur volonté d’exercer un métier manuel. Ils abandonnent parfois des carrières prestigieuses pour retourner sur les bancs de l’école et apprendre un nouveau métier, celui dont ils rêvaient vraiment. Ces jeunes en quête de sens et de concret forcent l’admiration. Ils dénoncent aussi, en creux, le mal profond qui ronge l’enseignement professionnel. Parce qu’il n’a pas été suffisamment encouragé et valorisé par les pouvoirs publics, celui-ci est trop souvent perçu comme une voie de garage. Des décennies de politiques malheureuses ont ainsi organisé un immense gâchis, en remplissant des filières d’élèves condamnés à des parcours scolaires et professionnels de second rang. En effet, l’enseignement professionnel est encore trop s...
...inistre, quarante-huit heures après un rendez-vous électoral européen majeur, je souhaitais aborder aujourd’hui la possible montée en puissance du programme Erasmus+ à destination des apprentis et des lycéens professionnels. Le 23 mai dernier, vous avez dévoilé, dans un quotidien national, un nouveau système d’équivalence, afin de conduire plus de la moitié des futurs professeurs, notamment dans l’enseignement professionnel, à faire un stage ou un séjour dans un autre pays d’Europe. De même, les élèves de CAP ou de bac pro pourront obtenir des points en plus s’ils effectuent une mobilité. L’objectif est d’encourager les mobilités européennes et de les valoriser afin de les rendre plus accessibles à des jeunes, en particulier ceux qui sont issus de milieux modestes. Vous appelez à un « Bologne de l’ens...
M. Pierre Ouzoulias. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, par une décision du 18 janvier dernier, le Défenseur des droits demandait au Gouvernement de « mener une analyse approfondie concernant la situation de l’affectation des bacheliers technologiques et professionnels dans l’enseignement supérieur et de prendre les mesures nécessaires pour favoriser davantage leur accès dans les formations de leur choix » – je remercie M. Toubon de m’avoir ainsi aidé à rédiger cette intervention !
Le Gouvernement n’a pas répondu formellement au Défenseur des droits, me semble-t-il. Monsieur le ministre, au nom de la représentation nationale, je souhaite savoir si vous avez progressé pour remédier à ces discriminations et donner les mêmes droits aux lycéens de l’enseignement professionnel dans la procédure Parcoursup ?
...ême chose. Les discriminations sont là ! J’entends vos chiffres, monsieur le ministre, mais il faudrait aussi les mettre en relation avec l’augmentation importante du nombre de bacheliers. J’espère vivement que votre collègue Mme Vidal nous transmettra les chiffres pour cette année – à cette heure, nous n’avons toujours pas de bilan complet de la première année de Parcoursup pour les lycéens de l’enseignement professionnel. Nous les examinerons, et je reviendrai peut-être vers vous, monsieur le ministre, ainsi que vers M. Toubon, pour faire valoir les droits des lycéens professionnels, qui ont, selon moi, malheureusement souffert de discriminations dans Parcoursup.
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, en dépit de l’excellence des formations, force est de constater que le taux d’échec demeure important dans l’enseignement professionnel. Malgré vos propos très positifs, auxquels on ne peut que souscrire, les mesures contenues dans la réforme présentée il y a tout juste un an ne semblent pas répondre aux enjeux et traduisent plutôt une logique gestionnaire. Si j’en crois l’une de vos déclarations, monsieur le ministre, « le lycée professionnel est celui qui coûte le plus cher, a le plus d’heures de cours et n’est p...
Monsieur le ministre, la réforme de l’enseignement professionnel que veut engager le Gouvernement pour la rentrée de 2019 va conduire à une baisse importante du nombre d’heures d’enseignement général dans le cursus des élèves choisissant cette voie. En effet, le français, l’histoire-géographie et l’éducation morale et civique perdent un volume total de 113 heures sur trois ans. Or cet enseignement général est indispensable à la formation de ces ...
Aujourd’hui, 38 % des élèves de lycées professionnels poursuivent leur cursus après le bac. Ils n’étaient que 17 % en 2000. C’est une belle progression ! Toutefois, leurs résultats en BTS sont mitigés : seuls 62 % d’entre eux décrochent le diplôme, pour 87 % des bacheliers généraux. En réduisant la part de l’enseignement disciplinaire, on risque de creuser l’écart entre le lycée professionnel et la poursuite d’études. Les lycéens professionnels ne doivent pas être privés de culture générale. C’est une erreur de croire qu’ils n’en auront pas besoin. Privilégier la pratique et la technique est certes une bonne chose, mais cela ne doit pas se faire au détriment de matières fondamentales pour le développement intell...
Monsieur le ministre, de nombreux élèves en échec scolaire au collège retrouvent confiance et réussite au lycée professionnel. Un enseignement avec des pratiques pédagogiques souvent très innovantes, dont l’enseignement général s’inspire d’ailleurs, redonne confiance à ces élèves et les remet sur la voie de la réussite. L’enseignement général au sein de ces établissements permet justement à ces élèves de retrouver confiance en eux en réussissant dans les matières dans lesquelles ils étaient en échec au collège, comme les lettres, les mathématiques ou encore les langues. Il est donc fondamental.
...nt déterminants pour la formation des futurs professionnels. Au moment où l’on peine à embaucher dans de nombreuses filières professionnelles, ces formations devraient être valorisées. Monsieur le ministre, je vous poserai deux questions. Premièrement – c’est une question plus générale –, pourriez-vous nous préciser les mesures que le Gouvernement entend mettre en place pour faire en sorte que l’enseignement professionnel retrouve ses lettres de noblesse et redevienne le pourvoyeur de jeunes employés formés pour les filières professionnelles qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être, et ce en adéquation avec le marché de l’emploi ? Deuxièmement, ne pensez-vous pas que la professionnalisation des parcours devrait être abordée dès le collège, à partir de 14 ans, afin d’éviter le décrochage scolaire de...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, la réforme de l’enseignement professionnel, annoncée dans ses grandes lignes au mois de mai dernier, doit entrer en vigueur à la prochaine rentrée. Dans les rangs de la communauté éducative, les choix opérés par le Gouvernement, censés « conduire la voie professionnelle vers l’excellence », interpellent : déspécialisation et déqualification par la réduction des 80 formations existantes à quelques familles de métiers ; dimin...
Madame la présidente, monsieur le ministre, de nombreux professionnels de tous horizons de mon département font remonter du terrain une pénurie croissante de personnes correctement formées aux besoins de l’entreprise. Pourtant, l’enseignement professionnel représente plus de 200 CAP et 100 bacs professionnels différents. Par ailleurs, dans mon territoire du Gard rhodanien, situé en limite géographique départementale et régionale, la plupart des formations professionnelles situées à moins de vingt kilomètres sont installées dans la région voisine, avec un réseau de transport en commun accessible. Malgré tout, ces jeunes n’y ont pas ac...
...n étant consciente que les élèves dans ces classes sont en grande difficulté, une modification de la structure des classes de Segpa me semble nécessaire et souhaitable, afin de rendre à ces derniers un peu de fierté dans la préparation de leur métier. Ainsi, nous pourrions envisager des classes d’enseignements mixtes qui accueilleraient des élèves se prédestinant à une filière professionnelle où l’enseignement général et l’enseignement professionnel pourraient cohabiter de manière constructive, afin de les accompagner vers les filières professionnelles, tout en ne négligeant pas l’acquisition des savoirs fondamentaux. Peut-être vous souvenez-vous des classes de transition, mais les élèves de Segpa sont en plus grande difficulté encore. Monsieur le ministre, quelle est la position du Gouvernement conce...
...ègues Frédérique Puissat et Catherine Fournier, pour une meilleure articulation entre la scolarité, l’orientation professionnelle et l’accompagnement de proximité des jeunes, qu’ils soient élèves, étudiants ou apprentis, dans leur parcours de formation, en insistant sur l’objectif de déboucher sur un métier porteur d’avenir. Le travail porté sur la question de l’apprentissage en France vaut pour l’enseignement professionnel. Nous n’avons pas là deux entités qui s’affrontent, puisque l’objectif est commun : la réussite des jeunes, laquelle passe par un encadrement et une animation du système éducatif professionnel à la hauteur des besoins des métiers et des jeunes. Je voudrais dire à cette occasion, comme je l’ai fait lors de l’examen de la loi de 2018, que l’État, par l’intermédiaire de l’éducation na...
... de ce débat, remercier tous nos collègues qui sont intervenus pour relayer les inquiétudes des élèves, des parents et du corps enseignant. Cette réforme s’inscrit dans le cadre d’une réflexion articulée autour des réformes du baccalauréat, de l’accès aux études supérieures, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Il faut savoir qu’un lycéen sur trois est en voie professionnelle. L’enseignement professionnel, ce sont aujourd’hui 665 000 élèves scolarisés et plus de 300 spécialités, même si, en réalité, trois spécialités dans le secteur des services accueillent à elles seules les deux tiers des élèves : gestion-administration ; commerce ; accompagnement, soins et services à la personne. Voilà tout juste un an, le 28 mai 2018, vous aviez présenté, monsieur le ministre, vos propositions p...