Interventions sur "kurde"

19 interventions trouvées.

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

...onsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je voudrais associer à la présentation de cette proposition de résolution le président Christian Cambon, le président Patrick Kanner, M. Rémi Féraud et de nombreux autres collègues. Nous ne savons pas ce qu’il va advenir de l’accord de cessez-le-feu conclu voilà quelques jours, mais s’il va à son terme, il signifiera l’éradication de la présence kurde au nord-est de la Syrie, au contact de la frontière turque. Sur ce point, les choses sont très claires. De nombreux exemples tirés de l’histoire enseignent que les trahisons profitent rarement à leurs auteurs.

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

... enfin, mes chers collègues, que c’est la Turquie qui a favorisé le financement de l’État islamique en laissant pénétrer sur son territoire des camions chargés de fûts de pétrole. C’est encore la Turquie qui a laissé passer, pendant des mois, des djihadistes en provenance d’Europe, venus renforcer l’État islamique. Aujourd’hui, les Américains, et nous aussi, sommes tentés d’abandonner nos alliés kurdes dont nous avons eu besoin hier. C’est intolérable ! Avant que je ne mette les pieds sur le sol du Kurdistan irakien, le peuple kurde était pour moi un peuple de combattants, une nation sans État. Puis il y eut Erbil, Kobané, Raqqa. Erbil, en août 2014, je l’ai vu de mes yeux, c’était une main tendue des Kurdes à toutes les minorités que Daech tentait d’éradiquer, notamment dans la plaine de Ni...

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Enfin il y eut Raqqa. Si les forces démocratiques syriennes à majorité kurde n’avaient pas été sur le terrain, nous n’aurions pas repris Raqqa. Nous devons la vérité à l’histoire : pendant des mois, la pointe avancée du combat entre la civilisation et la barbarie islamiste a été incarnée non par la coalition internationale, mais bien par nos amis Kurdes !

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Nous devons nous en souvenir. La France et ses alliés se sont tournés vers les Kurdes pour combattre Daech. Aujourd’hui, ce sont les Kurdes qui se tournent vers nous : qu’allons-nous leur dire ? Mes chers collègues, les choses sont très simples : l’offensive turque est à la fois moralement injustifiable et politiquement irresponsable. Elle est moralement injustifiable, parce qu’il s’agit, ni plus ni moins, d’un nettoyage ethnique, avec son cortège d’horreurs, de crimes de guerr...

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Elle est politiquement irresponsable, parce qu’elle encourage la résurgence de Daech, que nous constatons déjà. Toutes les semaines surviennent de nouveaux attentats. Et que vont devenir les 10 000 djihadistes – dont 500 Français – qui étaient placés sous la surveillance de nos alliés kurdes ? Nous courons le risque de les voir se disperser. Mes chers collègues, cette proposition de résolution vise à affirmer solennellement que nous n’oublions pas les Kurdes qui ont payé le prix du sang pour nous, Européens et Français.

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

...tre mis fin aux pourparlers. Je vous demande, monsieur le secrétaire d’État, de vous faire notre porte-parole auprès des instances de l’Union européenne. Qui peut penser aujourd’hui que l’avenir de la Turquie est en Europe ? En ce qui concerne l’action à court terme, il faut que notre diplomatie travaille à obtenir l’arrêt de cette offensive et le retrait des troupes turques, pour que nos frères kurdes puissent se réinstaller. Nous devons aussi garantir un acheminement sans entrave de l’aide humanitaire à toutes les populations, sans aucune distinction. Pour l’avenir, je fais trois propositions. La première concerne la coalition : le moment est venu pour elle d’actualiser sa stratégie. Où voulons-nous aller ? Par quels moyens voulons-nous poursuivre l’éradication de Daech, qui n’est toujours...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...e de l’agression criminelle de la Turquie, rendue possible par le « feu vert » américain de Donald Trump. Mais, nous l’avons dit dès le premier jour, les pétitions de principe, les condamnations verbales ne suffiront pas à arrêter le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. À quelques heures maintenant de la fin d’un cessez-le-feu précaire qui peut signifier la reprise d’un massacre à grande échelle des Kurdes et des populations et des réfugiés du nord-est de la Syrie, notre inquiétude est à son comble. Erdogan vient, semble-t-il, de rejeter la proposition de prolongation du cessez-le-feu faite par le Président de la République Emmanuel Macron à Vladimir Poutine. La pression ne doit donc pas se relâcher, mais s’amplifier encore pour éviter le pire. Plus que jamais, tout doit être fait pour sauver nos...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...at à l’adhésion à l’Union européenne, son dirigeant a tenu hier les propos suivants à l’occasion d’un discours : « Tout l’Occident s’est rangé aux côtés des terroristes et ils nous ont attaqués tous ensemble. Parmi eux les pays de l’OTAN, les pays de l’Union européenne. Tous. » Ce n’est pas parce qu’un djihadiste est français que tous les Français sont des terroristes : il en est de même pour les Kurdes ! Cette incursion dans une région kurde de Syrie risque de tourner au massacre. Une enquête de l’Office pour l’interdiction des armes chimiques a été ouverte vendredi dernier : du phosphore blanc aurait été utilisé contre les Kurdes. Cette offensive est injustifiable parce qu’elle a lieu contre des alliés dans la lutte contre Daech. Les Occidentaux ont déployé des forces aériennes et des unité...

Photo de Alain CAZABONNEAlain CAZABONNE :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, malgré nos alertes et celles de nos alliés, des militaires turcs et leurs supplétifs syriens ont pénétré, mercredi 9 octobre dernier, dans le nord-est de la Syrie dans le cadre d’une offensive lancée par Ankara pour, officiellement, se protéger des « terroristes » kurdes. Dimanche, soit trois jours avant l’offensive, le président Trump avait annoncé, sans nous en avertir au préalable, le retrait immédiat de ses troupes de Syrie, alors que les Américains sont les alliés, sur place, des forces démocratiques syriennes, composées majoritairement de Kurdes, mais également d’Arabes et de chrétiens, dans la lutte contre Daech. C’est bien leur départ qui a permis l’off...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...r le premier, et cautionné, pour le second, cette décision catastrophique. Pourtant, les conséquences en seront internationales et géopolitiques. Elles s’étendront sur le court, le moyen et le long terme. Les conséquences de court terme sont connues, elles ont été largement présentées, avec émotion, par le président Retailleau. Il s’agit, bien sûr, de la trahison par les États-Unis de nos alliés kurdes, dont les efforts ont été si précieux pour réduire le califat territorial de Daech. Il s’agit aussi de la remise en selle de Daech, qui n’en espérait sûrement pas tant des Occidentaux… Sur le moyen terme, ces événements marquent un tournant majeur pour trois raisons. Ils marquent tout d’abord la victoire du régime de Bachar el-Assad et de ses soutiens iranien et russe. C’est la fin du processu...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Ils marquent enfin l’éloignement de la Turquie de l’Europe. En faisant le jeu russe, en attaquant nos alliés kurdes, en permettant la résurgence de Daech et en nous menaçant d’un chantage aux réfugiés, la Turquie est entrée dans l’isolement. Après la remise en cause des libertés publiques, après l’achat des systèmes de défense antiaérienne S400 à la Russie, après les forages illégaux au large de Chypre, la Turquie achève de tourner le dos à l’Europe. Là encore, les conséquences seront très lourdes ! Enfin, i...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Oui, mes chers collègues, les auteurs de la proposition de résolution ont raison d’affirmer que la France doit s’engager résolument pour les Kurdes. Tout l’y conduit : l’honneur, d’abord, qui fait que l’on n’abandonne pas ses frères d’armes ; notre sécurité à court terme, ensuite, puisqu’il s’agit de freiner, voire d’empêcher, si c’est possible, le retour de Daech ; notre sécurité sur le long terme, enfin, car il faut sans plus attendre travailler d’arrache-pied avec nos amis Européens pour redéfinir notre architecture de sécurité collectiv...

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

...ts glorieux, et d’autres qui parfois le sont moins. Il existe des moments sur lesquels les nations se retournent avec regret, trop longtemps après. Mais les moments où un simple choix peut faire basculer dans l’honneur ou le déshonneur sont rares. Notre pays est aujourd’hui devant l’un de ces moments, au regard de l’offensive turque dans le nord-est syrien, qui expose en première ligne le peuple kurde. Depuis 2011, la Syrie est en guerre civile. Dans l’intervalle, notre pays, comme d’autres, a été durement touché par le terrorisme de Daech. Dès 2013, avant Trump, les volte-face américaines avaient empêché la communauté internationale de se prémunir contre les crimes d’Assad et le développement de l’État islamique. Nous connaissons tous cette histoire. Aujourd’hui, plus personne ne peut ignor...

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

...ntre Daech. L’urgence est réelle. Les combats ont déjà fait des centaines de morts et déplacé 300 000 personnes, qui s’ajoutent aux 3, 6 millions de réfugiés syriens que la Turquie a accueillis sur son territoire. La situation sera bientôt inextricable si nous n’agissons pas rapidement. Mes chers collègues, je conclurai par un mot sur la situation internationale, bien au-delà de celle du peuple kurde, qui nous préoccupe grandement. À force d’intérioriser une certaine forme d’impuissance, la France, l’Europe, nos alliés, plus personne n’agit lorsqu’un conflit s’ouvre quelque part dans le monde. La communauté internationale est devenue passive, traumatisée, peut-être, par la guerre en Irak, terrorisée, sans doute, par ceux qui avancent coûte que coûte. Nous devons réagir. Ce mutisme croissant...

Photo de Jean-Noël GuériniJean-Noël Guérini :

... au nom d’un obscurantisme mortifère que Daech a porté à son paroxysme. En nommant cette organisation, qui mène contre l’Occident et ses valeurs une guerre sans merci, aveugle et sauvage, j’aborde un deuxième effet de l’inconséquence de Trump et d’Erdogan. Certes, ce dernier s’est dit « prêt à écraser les têtes des terroristes », mais sa déclaration, mes chers collègues, vise principalement les Kurdes, nos alliés, avec lesquels nous avons gagné une bataille contre l’État islamique… Quoi de plus logique ? Comme vous le savez, mes chers collègues, le traité de Lausanne de 1923 et la naissance de la Turquie moderne kémaliste ont enterré la promesse d’un Kurdistan autonome. En visant l’administration autonome installée dans le nord-est de la Syrie, qu’il considère comme une base arrière du Part...

Photo de Bernard CazeauBernard Cazeau :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je tiens à saluer l’inscription à l’ordre du jour de nos travaux de ce débat sur un dossier tragique. Il nous permet de nous prononcer sur l’offensive massive et sanglante menée par la Turquie et ses supplétifs dans le nord-est de la Syrie contre les combattants kurdes. Notre émotion est vive, car l’accord de trêve négocié entre Washington et Ankara prendra fin dans près de six heures, et l’issue est incertaine. Notre groupe condamne avec fermeté et gravité cette opération militaire lancée par la Turquie depuis quatorze jours ; cette violation flagrante du droit international doit cesser. La décision d’Ankara, qui a été rendue possible par le retrait des fo...

Photo de Jean-Pierre VialJean-Pierre Vial :

..., depuis les accords Sykes-Picot jusqu’à la Cilicie, en passant par le sandjak d’Alexandrette et le traité de Lausanne. Il est primordial que tout soit fait pour que le déclenchement des opérations turques visant à installer une zone de sécurité ne soit pas le prétexte à une remise en cause de l’intégrité territoriale de la Syrie. Une question connexe est bien évidemment celle de la sécurité des Kurdes et des populations du nord de la Syrie, dans toutes leurs composantes ethniques et religieuses. Si le PKK est revenu au cœur de l’actualité avec l’offensive turque, il a toujours été en toile de fond des événements de ces quatre dernières années. Les discussions d’Oslo avaient laissé entrevoir une ouverture possible ; les événements de Kobané auront brutalement rappelé que, pour les Turcs, le PK...

Photo de Rémi FéraudRémi Féraud :

...tat, chers collègues, la semaine dernière, nous sommes nombreux à avoir interpellé le Gouvernement sur la réponse que la France doit apporter à l’agression militaire turque. Le 9 octobre, en effet, les troupes d’Erdogan ont envahi le nord de la Syrie, en complète violation du droit international et à la suite d’une nouvelle volte-face du président Trump, qui confine à la trahison. En visant les Kurdes du Rojava, qui ont combattu si courageusement et si efficacement à nos côtés, le président turc a mis à mal une situation déjà très fragile et menace notre propre sécurité, car son action ouvre la voie à la résurgence du terrorisme islamiste jusque sur notre sol. N’oublions pas les crimes de guerre qui sont commis depuis quelques jours dans le nord de la Syrie ; n’oublions pas non plus que les s...