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...rtenez, monsieur le ministre, le pouvoir de régulation des offres de formation a été retiré aux régions. Les centres de formation d’apprentis, qui pouvaient être aidés par les collectivités territoriales afin d’assurer un maillage territorial, doivent maintenant se financer par le biais des contrats qui leur sont proposés. La capacité des collectivités territoriales à aider, par la formation, des filières agricoles à subsister ou à se construire en a été considérablement réduite. Il nous faut évaluer les conséquences de cette dépossession. Un autre motif d’inquiétude concerne les exploitations agricoles gérées par les établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles. Leur situation économique s’est dramatiquement dégradée, et la moitié d’entre elles seraient...
Les rares statistiques disponibles semblent montrer au contraire qu’il a eu à pâtir d’une concurrence accrue avec les filières générales. Avec la nouvelle organisation des études de la classe de terminale, l’enseignement de l’agronomie est assuré dans le cadre d’une option, non d’une spécialité. Les heures de cours consacrées à cette matière vont donc globalement diminuer, et il est à craindre que les élèves qui souhaitent prolonger leur cursus dans le supérieur ne se détournent de l’enseignement agricole au profit d’a...
... peut s’élever. C’est dans cet esprit que l’enseignement agricole s’est développé en France pendant plus de deux siècles. Cet enseignement connaît aujourd’hui des formes diverses, du secteur public au secteur privé en passant par les maisons familiales rurales et l’apprentissage en alternance. Ces formes constituent un ensemble riche et complémentaire, dont la diversité fonde l’excellence de la filière. Je traiterai plus spécifiquement de l’enseignement professionnel public, plus directement dépendant de votre action, monsieur le ministre. La loi attribue à cet enseignement différentes missions, qui vont bien au-delà de la seule formation scolaire et professionnelle. Il doit également contribuer à l’animation du territoire, à la coopération internationale, à l’expérimentation et à l’insertion...
... leur échec scolaire, en attendant d’avoir l’âge de s’en sortir… Autant de raisons qui rendent cet enseignement indispensable pour la diversité des modes d’enseignement et la réussite du plus grand nombre de nos jeunes. Seulement voilà : la réussite de cet enseignement, si elle n’est pas limitée aux secteurs ruraux, y est tout de même concentrée. Or c’est là que le bât risque de blesser dans la filière de l’apprentissage. En effet, les régions contribuaient souvent, dans le cadre de l’aménagement du territoire, à faire vivre de petits centres de formation d’apprentis, loin des centres urbains. Elles vont continuer à aider, certes, mais rarement au même niveau qu’avant. C’est ainsi que le centre de formation d’apprentis de Champignelles, dans l’Yonne, que Noëlle Rauscent, ici présente, connaît ...
... animal et d’une alimentation bio et durable. Si certains médias mettent l’accent sur les dérives et dénoncent les abus, l’agriculteur aime son travail et ses animaux ; il est passionné par son métier. L’agri-bashingdéveloppé par notre société porte aujourd’hui un vrai préjudice à la profession agricole, ainsi stigmatisée. L’enseignement agricole s’en trouve modifié et dogmatisé vers des filières environnementalistes en décalage avec une grande partie de la profession. Or, pour rester attractif, il doit rester ouvert à tous les types d’agriculture. Voilà une trentaine d’années, 90 % des élèves étaient d’origine agricole et rurale et avaient un véritable projet d’installation ; aujourd’hui, ils ne sont plus que 30 % environ dans ce cas. Bien sûr, les autres 70 % sont sensibilisés aux not...
...urs font de plus en plus appel à des sociétés qui font travailler de la main-d’œuvre étrangère. Pourtant, le ministère de l’agriculture arbore des chiffres toujours satisfaisants concernant les établissements d’enseignement agricole : 800 établissements privés et publics, 195 000 élèves, étudiants et apprentis. Cherchez l’erreur… La réalité est, en fait, tronquée. Depuis plus d’une décennie, la filière des services à la personne a supplanté les filières de production : parfois, certains lycées agricoles n’ont d’agricole que le nom. En plus des formations relatives aux services à la personne suivies à 90 % par des filles, on y trouve des formations paysagères, certes plus chics, des formations de soigneurs d’animaux ou en matière d’hippologie, certes plus gentleman-farmer. Derrière ces c...
...erelle vers l’enseignement supérieur est de plus en plus empruntée : plus de 30 % des diplômés d’un bac pro poursuivent désormais leurs études en BTSA, le brevet de technicien supérieur agricole. L’enseignement agricole jouit aussi d’un taux d’insertion professionnelle nettement plus élevé que la moyenne nationale. Si l’on y ajoute le taux de réussite aux examens passant la barre des 85 %, cette filière apparaît comme un choix séduisant pour les élèves. Mes remarques porteront sur des pistes pour améliorer la situation. Nous le savons, les effectifs ne sont pas à la hauteur des espérances, et l’enseignement agricole reste miné par un réel manque d’attractivité. À chaque examen budgétaire, je rappelle dans cet hémicycle l’impérieuse nécessité de rompre avec l’idée répandue selon laquelle l’ens...
Il est sans nul doute une école de la deuxième chance incroyable, mais il est aussi et surtout une filière d’excellence. Les raisons de ce manque d’attractivité sont connues : l’implantation traditionnelle de l’enseignement agricole dans des régions enregistrant une baisse démographique, et a contrario, la sous-représentation où la demande existe ; et surtout, le défaut de notoriété auprès de nos jeunes. Combien de collégiens savent que l’on peut devenir ingénieur en intégrant une classe de p...
...On ne le dit pas suffisamment : l’enseignement agricole permet d’accéder à plus de 200 métiers dans le domaine de l’agriculture et de la nature, et à 280 exploitations et ateliers sur tout le territoire. Il offre aussi la possibilité de poursuivre des études de la classe de quatrième au doctorat, et d’embrasser des carrières de vétérinaire, de paysagiste, mais aussi d’exercer des métiers dans les filières allant de l’agriculture au numérique, comme c’est le cas dans le secteur de l’agroéquipement. Par ailleurs, l’enseignement agricole est pleinement engagé dans la mise en œuvre des réformes des baccalauréats général et technologique, de la voie professionnelle et de l’apprentissage. Les établissements pourront désormais élaborer l’offre de formation la plus adaptée aux spécificités locales. C’es...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, traiter de l’enseignement agricole, c’est avant tout s’enquérir de l’agriculture de demain. Avec près de 75 % des apprentis dans 806 établissements scolaires, l’enseignement agricole public et privé, filière d’excellence, tient une place essentielle dans le développement de l’apprentissage. Or les récentes réformes de l’apprentissage et du baccalauréat sont porteuses de profondes mutations pour ce secteur. La réforme de l’apprentissage, visée par la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, prévoit ainsi un véritable choc de simplification. Si celui-ci est bienvenu, il pose d...
...tre modèle agricole pour répondre aux besoins de la nécessaire transition écologique et envisager un modèle économique et alimentaire viable en accompagnant et en soutenant pleinement nos agricultrices et nos agriculteurs. Dire cela, c’est bien ; mais dire cela sans se pencher en profondeur sur l’enseignement agricole dans notre pays, sur la formation et sur les innovations qui naissent dans ces filières n’aurait aucun sens. Nous savons que les actrices et les acteurs qui le font vivre sont préparés à relever ce défi. Donnons-leur les moyens de le faire. Comme dans de nombreux autres secteurs, c’est grâce à l’école que les grandes batailles se gagnent. Alors, ne ratons pas le coche ! Et ce n’est pas le seul défi important à relever. Au cours de la décennie à venir, le monde agricole connaîtra ...
...e confier aux maisons familiales rurales, les MFR, la mission de prendre en charge, au sein de leurs structures, les jeunes de moins de quatorze ans qui s’écartent du milieu scolaire traditionnel. Je vous ai d’ailleurs écrit à ce sujet, monsieur le ministre. L’enseignement public agricole rayonne également grâce au lycée de Montmorot, axé sur la production agricole, celui de Mancy, centré sur la filière équine, et l’École nationale d’industrie laitière et des biotechnologies – l’Enilbio – à Poligny, qui développe l’apprentissage pour tous les niveaux de formation, de recherche, de production, et la vente directe de produits transformés. Il n’y a que cinq Enilbio en France, dont deux se situent en Franche-Comté. Beaucoup de ces formations, qui vont du CAP au bac pro, au BTSA et aux diplômes d’in...
...es cadres du secteur : ingénieurs agronomes, vétérinaires, paysagistes, enseignants et chercheurs. Lorsque nous parlons de l’enseignement agricole, parlons de ces 800 établissements, mais aussi de nos écoles d’excellence, grâce auxquelles nous formerons les cadres de demain ! L’enseignement agricole, c’est plus de 120 formations dans l’agriculture, bien sûr, mais aussi dans l’agroalimentaire, la filière forêt-bois, l’environnement, les services à la personne, sans oublier les formations générales. Je vous le dis sincèrement, madame Brulin, je regrette que les lycées professionnels maritimes ne relèvent pas du ressort de mon ministère. Si vous pouviez faire quelque chose pour changer cela