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Permettez-moi d’apporter mon témoignage. Je viens d’un département, le Bas-Rhin, où il y a des betteraviers. Dans mon canton, à trois kilomètres de ma commune, se trouve la sucrerie d’Erstein. Au sein de mon conseil municipal siègent des agriculteurs qui plantent des betteraves, mais aussi des militants d’associations environnementales, d’où la difficulté de décider de mon vote ce soir. Les associations environnementales sont très présentes dans la vallée du Rhin supérieur. Ma commune est située sur le Rhin. Juste en face, les Allemands ont accordé une dérogation pour le traitement des betteraves. Notre sucrerie compte 250 salariés. Elle a déjà subi l’année dernière ...
Il me paraît important de nous pencher sur des éléments scientifiques tangibles pour savoir exactement de quoi nous parlons et comment prendre notre décision. En 2016-2018, des études ont été réalisées pour mesurer les résidus présents dans les sols de toutes les cultures, des céréales aussi bien que des betteraves. Lorsque des résidus ont été trouvés, ils étaient présents en quantités infinitésimales, et on ne pouvait pas déterminer s’ils étaient dus aux stations d’épuration ou aux cultures. Autrement dit, on ne pouvait rien conclure. De plus, les quantités infinitésimales en question étaient de l’ordre de 0, 05 microgramme par litre d’eau, soit 0, 05 x 10-8 grammes – autrement dit, pas grand-chose.
... sur un hectare, c’est-à-dire sur 10 000 mètres carrés, soit l’équivalent de dix à treize colliers antipuces pour chien. Nous avons auditionné le directeur de l’Anses, Roger Genet, qui nous a rappelé l’existence d’un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytosanitaires à proximité de cultures mellifères. Lors de leur audition, les agriculteurs nous ont assuré que derrière des cultures de betteraves il n’y avait jamais de cultures de plantes mellifères, mais des cultures de céréales, de blé et d’escourgeon pendant un, voire deux ans. C’est seulement après ces cultures que sont implantées des cultures intermédiaires pièges à nitrates, ou Cipan, c’est-à-dire en année n+2, voire n+3. Vous imaginez où en sont alors nos petits résidus… La démarche, notamment en Seine-et-Marne, est...
...de venir… Il reste que la politique environnementale s’en trouve sérieusement altérée, tout au moins dans ses symboles et dans sa réalité. En avez-vous bien évalué l’impact environnemental ? N’y avait-il pas d’autre solution que cet aménagement législatif privilégié par le Gouvernement dans une attitude que je qualifierai de court-termiste ? On aurait pu soutenir financièrement la filière de la betterave grâce au plan de relance et l’accompagner dans la transition qu’elle n’a pas faite d’elle-même. Au lieu de ça, vous nous proposez, par ce texte, de céder tout en bloc et de donner l’onction législative à une demande sectorielle. Cette loi fera figure de cas d’école pour le lobbying parlementaire. Ce faisant, monsieur le ministre, nous ne sommes pas dans la défense de l’intérêt général, mais de l...
...age massif et systématique en enrobage de semences aurait des impacts néfastes sur les écosystèmes. Mais cela en aurait aussi sur d’autres filières agricoles et sur d’autres réalités économiques comme les apiculteurs et les producteurs de colza ou de tournesol, dont les rendements baissent quand les pollinisateurs disparaissent. Face aux mêmes enjeux, l’Allemagne, deuxième producteur européen de betteraves sucrières et pas tout à fait le pays de la décroissance, se garde bien d’introduire une dérogation de même nature. Elle opte plutôt – cela a été rappelé – pour du curatif ciblé sur les seules superficies touchées. C’est un moindre mal marqué du sens de la mesure auquel appelait à l’instant ma collègue bas-rhinoise Laurence Muller-Bronn. Je crois donc à un curatif ciblé à impact limité plutôt qu...
... les betteraviers et les semenciers ont remisé par-devers eux la recherche après le vote de la loi de 2016. Je viens d’un département qui s’enorgueillit, notamment dans la Pévèle Carembault, de compter la petite entreprise familiale Florimond Desprez, qui n’est ni un lobby, ni Bayer, ni Monsanto. Après le vote de la loi, en 2016, elle a investi 30 millions d’euros dans la recherche de semences de betteraves. Là aussi, il faut appeler un chat un chat : quand on réfléchit, quand on travaille, quand on veut produire, il y a tout un processus à respecter. Il faut notamment une inscription des variétés au catalogue officiel – ce qui est très long–, ce qui me conduit à rejeter l’affirmation qu’il n’y a pas eu de recherche ou de moyens. Quand on va voir le travail effectué aujourd’hui par ces familles d...
Je ne suis pas convaincu par les arguments autres qu’économiques sur le maintien dérogatoire de néonicotinoïdes pour les betteraves sucrières. Je regrette que les abeilles et les pollinisateurs ne soient pas au centre des débats. Je regrette le peu d’intérêt pour d’autres productions en souffrance comme celle de la poire, décimée par la rouille grillagée dans la vallée de la Durance, dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Son seul produit fongicide, le mancozèbe, encore homologué il y a peu sur le marché fran...
...ce d’un système qui permettrait d’interdire, ce qui ajouterait de la crise à la crise. Nous n’avons pas le droit de faire cela. La situation est trop grave ! Nous sommes, comme l’a dit Anne Chain-Larché au niveau de quelques grammes sur 10 000 mètres carrés. À cause de cela, vous voulez fermer tout ce pan de l’économie, supprimer tous ces emplois ? Mais sachez bien que, quand il n’y aura plus de betteraves produites sur un territoire, autre chose sera obligatoirement mis en production, parce qu’on n’a pas le droit de laisser les terres nues. On va faire quelque chose qui va bien évidemment déstabiliser les autres productions : on ira rechercher de la valeur ajoutée sur des petits secteurs de production. Soyons sérieux ! Nous en sommes, aujourd’hui, à prendre une décision qui engage notre pays, e...