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...nditions de notre succès. Pour réussir, le projet français doit s’inscrire pleinement dans cette stratégie européenne. Or des inquiétudes se font déjà jour. Notre hydrogène « bas carbone » sera majoritairement « nucléarisé », ce qui ne plaît pas à certains de nos partenaires européens, comme l’Allemagne, qui fait le choix d’un hydrogène strictement renouvelable, importé massivement de pays où la production de renouvelable est abondante et peu chère. La Commission semble privilégier une approche similaire. Il faudra donc veiller à ce que la France ne soit pas exclue des outils de politique publique ni des financements de l’Union européenne. Cette divergence est d’autant plus préoccupante que la Commission semble vouloir imposer l’éligibilité de la production d’hydrogène à la taxonomie verte, un seu...
Madame la secrétaire d’État, la région Occitanie a l’ambition de devenir la première région d’Europe à énergie positive d’ici à 2050. Pour cette transition énergétique, elle mise sur un volet hydrogène très ambitieux. Pionnière, elle est labellisée Territoire d’hydrogène depuis 2016. Son plan de développement Hydrogène vert destiné à favoriser de nouvelles productions et de nouveaux usages est doté de 150 millions d’euros d’ici à 2030 et pourrait générer jusqu’à un milliard d’euros d’investissements. Déjà, les projets HyDéO, HyPort à l’aéroport de Toulouse-Blagnac ou encore Hyd’Occ à Port-La-Nouvelle sont lancés. L’achat de trois trains hybrides à hydrogène est programmé, ce qui est une grande première. La région prévoit aussi la mise en circulation de 3 250...
... du nombre de passagers et donc une hausse du coût des billets. D’autres questions se posent en ce qui concerne l’automobile et le train. Aussi, pour que la France devienne un champion de l’hydrogène, des investissements massifs doivent être réalisés. Surtout, une filière industrielle complète et publique doit impérativement être constituée, tant en termes de recherche et de développement que de production et de réalisation d’installations. La constitution d’une filière publique est nécessaire pour éviter un gaspillage de l’argent public. C’est d’autant plus le cas que, à l’heure actuelle, la production d’hydrogène est majoritairement réalisée à partir de gaz naturel, une tonne d’hydrogène étant produite pour dix tonnes de CO2 émis. De fait, pour produire de l’hydrogène de façon décarbonée, il ser...
...te que jamais. Dans ce contexte, l’un des enjeux environnementaux des dix prochaines années est de décarboner l’industrie et la mobilité lourde. Or, de ce point de vue, l’hydrogène dispose de nombreux atouts, même si ses débuts sont encore timides, faute d’une industrialisation à grande échelle. Toutefois, une approche durable de cette énergie implique de remplacer l’hydrogène dit « gris » – sa production dépend d’énergies fossiles et génère des émissions de gaz à effet de serre – par de l’hydrogène décarboné. Ce dernier est produit par électrolyse à partir d’eau et d’électricité verte – celle-ci provient d’énergies renouvelables comme l’éolien, le photovoltaïque ou l’hydroélectricité. D’ores et déjà, des collectivités ont franchi le pas ; c’est le cas de la communauté d’agglomération paloise qui...
...s climatiques pris dans le cadre de l’accord de Paris, nous devons produire de l’hydrogène vert. Développer une filière compétitive en France est donc non seulement une nécessité écologique, mais aussi une question de souveraineté. Pour être compétitive en la matière, la France doit avoir un plan ambitieux et cohérent de structuration de cette filière. C’est un défi en raison du coût élevé de la production par électrolyse de l’eau et de la chute du prix des énergies fossiles, deux éléments qui favorisent la production d’hydrogène par vaporeformage. Nous devons être en mesure de rendre le prix de l’hydrogène vert suffisamment attractif pour favoriser les investissements dans les infrastructures. Nos territoires sont la clé du dynamisme et de l’équilibre de cette filière, dont le potentiel est non ...
...étaire d’État, et je profite de cet instant pour remercier le groupe du RDSE d’avoir demandé l’inscription de ce débat à notre ordre du jour. Madame la secrétaire d’État, j’attire votre attention sur un élément qui me semble important. Pour développer cette nouvelle filière de l’hydrogène, nous ne devons pas, comme cela a été fait dans le passé pour d’autres politiques publiques, privilégier une production massive. Promouvoir une consommation locale passe aussi par une production locale d’énergie. Il faudra donc installer de petites unités sur l’ensemble du territoire. Voilà pourquoi je vous ai interrogé sur la taille et le volume des électrolyseurs. La stratégie nationale devra donc aussi épauler les collectivités locales.
...rtes. Aujourd’hui, plus de 95 % de l’hydrogène produit est un hydrogène gris, c’est-à-dire produit à partir d’énergies fossiles. L’intérêt écologique de cet hydrogène pour les mobilités est donc nul, pour ne pas dire négatif. Il ne faut donc pas développer la consommation d’hydrogène sans nous être au préalable assurés qu’il pourra être produit à partir d’énergies renouvelables. La technique de production par électrolyse est une technologie tout à fait intéressante, dès lors qu’on utilise des énergies renouvelables. Qu’en est-il du bilan écologique du process dans son ensemble ? Je pense en particulier aux électrolytes et aux piles à combustible. Quels matériaux sont employés ? D’où proviennent-ils ? Cette question porte non seulement sur le bilan écologique, mais aussi sur notre souveraine...
...nous voilons pas la face : devenir leader, c’est développer une stratégie agressive en matière d’innovation, de fabrication, de normalisation, de stockage et de transport. Or l’on sait que l’hydrogène vert coûtera trois à quatre fois plus cher que l’hydrogène gris. L’utilisation de cette énergie propre dans l’industrie représentera un coût supplémentaire, ce qui entraînera une hausse des coûts de production. Pour se donner les moyens de développer cette filière vertueuse, ne faut-il pas enfin finaliser le principe de la taxation carbone aux frontières de l’Union européenne pour tous les produits importés ne répondant pas aux normes imposées en Europe ?
...jointe par d’autres régions. Madame la secrétaire d’État, ma question porte sur les crédits alloués aux énergies vertes. Dans sa dernière version, le plan de relance prévoit 3, 7 milliards d’euros en autorisations d’engagement et 910 millions d’euros en crédits de paiement. Ces sommes sont importantes et nous nous en réjouissons, car elles devraient permettre à la France d’être à la pointe de la production d’hydrogène renouvelable. Néanmoins, comment vont se décliner concrètement les 7 milliards d’euros du plan hydrogène ? Quels secteurs vont en bénéficier en priorité ? Pouvez-vous nous présenter l’échéancier précis de ces investissements ?
Madame la secrétaire d’État, il devient vital de pouvoir stocker de l’électricité. En effet, les systèmes énergétiques éoliens ou photovoltaïques, parce que non pilotables, produisent de plus en plus une électricité intermittente, entraînant des pics de production supérieurs à la demande en consommation. En 2020, certes du fait de la crise, la chute du marché de gros de l’énergie a conduit à plusieurs reprises à des prix négatifs. Ce phénomène risque de se reproduire en raison de la part croissante du renouvelable non pilotable dans le mix énergétique. Le stockage de l’électricité par le biais de l’hydrogène est un levier qu’il devient donc urgent d’activ...
...tur mix énergétique, il nous faut trouver le moyen de le produire de la façon la plus vertueuse possible sur le plan environnemental. Émettre 10 tonnes de CO2 par tonne d’hydrogène produite n’est évidemment plus tolérable. Avec sa stratégie pour le développement de l’hydrogène décarboné, présentée le 8 septembre dernier, laquelle prévoit 7 milliards d’euros, la France prend enfin le chemin de la production par électrolyse, mais la question de la source d’électricité utilisée se pose de manière cruciale, car elle conditionne la couleur environnementale de l’hydrogène. L’abandon des énergies fossiles ne peut se concevoir que si nous les remplaçons par des solutions faiblement émettrices de gaz à effet de serre. Certains pensent associer les énergies renouvelables aux électrolyseurs, mais cela ne pou...
..., le Gouvernement alignait seulement 100 millions d’euros en faveur de cette filière, ce qui suscitait incompréhension et consternation sur ces travées. Il semble que le Gouvernement voulait nous ménager un effet de surprise. À la bonne heure ! J’ai parfois tendance à penser que le covid-19 peut avoir du bon… Une part très importante de cette enveloppe cible la décarbonation de l’industrie et la production d’hydrogène. Je m’en réjouis, mais pour bien développer l’économie de l’hydrogène et préserver notre souveraineté, il faut parvenir à faire émerger simultanément ses usages. Ce plan de relance doit aussi être l’occasion de les diversifier. Madame la secrétaire d’État, vous aurez compris que ma question porte sur les moyens et dispositifs mis en œuvre par la France pour rester dans la course de l...
... le territoire de l’intercommunalité Caux Seine Agglo. On peut citer l’étude Deplhy – déploiement de l’hydrogène en vallée de Seine –, qui cartographie l’ensemble des acteurs et des besoins actuels dans l’industrie et les mobilités lourdes ; le projet Cryocap d’Air Liquide, installation industrielle unique, à Port-Jérôme-sur-Seine ; ou encore le projet de l’entreprise H2V d’implanter une usine de production industrielle massive d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau en 2022. Vous le voyez, madame la secrétaire d’État : les initiatives sont nombreuses dans les territoires et les élus locaux les accompagnent. Elles portent l’espoir de cette politique industrielle nouvelle et souveraine pour notre pays, tant dans la production d’électricité et les réseaux d’alimentation que pour les mobilités. Cel...
...r toutes les formes de mobilité, de l’avion développé par Airbus aux navires et aux véhicules lourds de transport de marchandises, en passant par les trains qu’Alstom construit et qui circulent déjà en Allemagne. Des projets ambitieux voient le jour en France. En Vendée, l’entreprise Lhyfe, avec « hy » comme dans « hydrogène », a démarré un programme de construction de deux bâtiments dédiés à la production d’hydrogène vert par électrolyse et à la recherche-développement en matière de production d’hydrogène offshore grâce à un parc éolien en mer ; ce programme reçoit un fort soutien des collectivités locales. Ce sera le premier site français connecté à une source d’énergie renouvelable, en l’occurrence éolienne. Au printemps 2021, il fournira entre 300 kilos et une tonne d’hydrogène destiné a...
...i par des territoires qui ont de la sorte lancé une dynamique ; celle-ci s’est accélérée du fait de la crise sanitaire. La nouvelle stratégie pour le développement de l’hydrogène décarboné prévoit 7 milliards d’euros sur dix ans. Le groupe du RDSE espère qu’elle pourra lever les verrous majeurs qui ralentissent actuellement le développement vertueux à grande échelle de l’hydrogène : les coûts de production, sa décarbonation et son verdissement à partir d’énergies renouvelables produites localement. Les enjeux sont importants en matière de recherche et développement, mais aussi de formation pour accompagner ces nouvelles compétences. La piste de l’hydrogène blanc, issu d’émanations d’hydrogène naturel depuis l’écorce terrestre, n’est pas évoquée dans la stratégie française, à l’inverse de celle qu’...