Interventions sur "jeunesse"

21 interventions trouvées.

Photo de Rémi CardonRémi Cardon :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la crise que nous affrontons depuis plusieurs mois affecte encore plus durement les jeunes de notre pays. La situation matérielle, financière, mais aussi psychologique et morale de notre jeunesse s’est fortement dégradée. Aujourd’hui, 29 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans sont en dépression. Le sujet est devenu d’autant plus préoccupant que plusieurs drames sont survenus ces derniers jours : un étudiant s’est défenestré depuis sa chambre à Villeurbanne ; les tentatives de suicide se multiplient. Si les jeunes sont plutôt épargnés par les formes graves de la covid-19, les effets des confine...

Photo de Rémi CardonRémi Cardon :

...ement dit la flat tax. Toutes ces sources de financement sont facilement activables. L’accompagnement des jeunes pourrait immédiatement s’appuyer sur les structures existantes pour le RSA – le département, les caisses d’allocations familiales – ou sur d’autres : les missions locales, comme pour la garantie jeunes, le réseau des points info jeunes (PIJ) et des centres régionaux information jeunesse (CRIJ), les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), les centres communaux d’action sociale (CCAS), les centres sociaux et les associations d’éducation populaire. Vous l’avez compris, mes chers collègues, la proposition de loi relative aux droits nouveaux dès dix-huit ans doit constituer la première brique d’une démarche d’ensemble pour la jeunesse. C’est une première ré...

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

...e. Il apparaît dès lors nécessaire de revoir les conditions d’attribution du RSA aux jeunes adultes. Tel est l’objet de la proposition de loi que nous examinons : elle prévoit, à l’article 1er, d’ouvrir le bénéfice du RSA dès l’âge de 18 ans et, à l’article 2, de supprimer en conséquence le RSA jeune actif, qui deviendrait sans objet. Cette proposition a été inspirée par plusieurs mouvements de jeunesse et elle reprend notamment une recommandation de l’ancien député Christophe Sirugue, auteur d’un rapport en 2016 sur les minima sociaux. Elle est en outre soutenue par de nombreuses associations, que j’ai pu rencontrer pour préparer l’examen de ce texte. Selon une estimation réalisée par la Drees en 2016, le dispositif proposé pourrait bénéficier à 1, 4 million de jeunes majeurs, pour un coût net...

Photo de Daniel ChasseingDaniel Chasseing :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, rares sont les secteurs de l’économie et les pans de la société qui sortiront indemnes de la crise que nous traversons, mais tous ne sont pas également affectés. Les difficultés que rencontre notre jeunesse la placent dans une situation particulièrement préoccupante. Nous avons été alertés, depuis plusieurs mois, sur la gravité de cette situation. C’est pourquoi je tiens à saluer l’initiative du groupe socialiste et de l’auteur de la proposition de loi. Elle a le mérite de placer au cœur de nos débats le sujet de l’avenir de notre jeunesse, donc l’avenir de la Nation, et de nous inciter toujours à ...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, face à la pauvreté, face à la précarité, face à l’exclusion d’une partie grandissante de la jeunesse, il y a urgence. Entre 2002 et 2018, le taux de pauvreté des jeunes est passé de 8 % à 13 %. Pour les personnes seules, qui ne vivent pas chez leurs parents et ne sont pas en couple, le chiffre augmente encore, avec 22 % de jeunes sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres de 2018 sont les derniers communiqués par l’observatoire des inégalités, mais la crise sanitaire a aggravé la situation des jeu...

Photo de Dominique ThéophileDominique Théophile :

... proposition de loi de notre collègue Rémi Cardon propose d’ouvrir aux jeunes de moins de 25 ans un droit au revenu de solidarité active, le RSA. Parce que la crise économique et sociale que nous traversons touche en premier les plus jeunes, vous souhaitez faire de cette réforme « la première pierre d’un dispositif universel » qui réponde à la fois à une urgence - la précarité grandissante de la jeunesse française - et à un souci « d’autonomie et d’émancipation ». Votre proposition n’est pas nouvelle, puisqu’elle actualise, au regard de la crise sanitaire, un débat vieux de trente ans. En 1988, le gouvernement socialiste de Michel Rocard avait en effet porté la création d’un revenu minimum d’insertion, le RMI, pour faire face à l’émergence d’une « nouvelle pauvreté » de masse. À l’époque déjà, ...

Photo de Dominique ThéophileDominique Théophile :

...000 jeunes, dans la grande majorité âgée de 18 à 21 ans. Parce qu’il a tiré les leçons de la crise économique, le Gouvernement a souhaité augmenter considérablement les moyens financiers alloués aux missions locales, afin de permettre à 200 000 jeunes d’en bénéficier cette année. Nous saluons cet engagement. Est-ce assez ? Non, certainement. Le rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse a récemment souligné que la garantie jeunes pouvait devenir une porte d’entrée pour les jeunes en situation de précarité. Aussi, investissons dans ce dispositif, qui allie accompagnement et garantie de ressources, et proposons son universalisation, pour qu’aucun jeune ne manque de solution. La jeunesse française, bousculée par la crise, a besoin d’aide, mais elle mérite aussi des perspectives. C...

Photo de Stéphane ArtanoStéphane Artano :

...hé de l’emploi offrant de moins en moins de chances. Ne disposant que très rarement d’une épargne ou de réserve financière et exclus la plupart du temps des mécanismes de solidarité nationale, ces jeunes sont particulièrement vulnérables et sont de plus en plus nombreux à tomber dans la grande précarité. C’est pour tenter de freiner cette précarisation grandissante que plusieurs organisations de jeunesse et associations plaident depuis longtemps pour l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, plus particulièrement en cette période exceptionnelle de crise sanitaire. Elles estiment que le plan d’urgence « 1 jeune, 1 solution » fonctionne peu, puisque le nombre de jeunes en recherche d’emploi augmente drastiquement et que le nombre de jeunes de moins de 25 ans vivant sous le seuil de pauvreté ne cesse ...

Photo de Cathy Apourceau-PolyCathy Apourceau-Poly :

...s s’éloignent de plus en plus. Selon l’Observatoire des inégalités, un pauvre sur deux a moins de 30 ans. Cette situation est d’autant plus complexe dans des départements « jeunes » comme le mien, où la majorité des précaires passent sous les radars. Selon le rapport de notre collègue députée Marie-George Buffet de décembre 2020 concernant les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse, le mal-être des jeunes progresse, ainsi que le nombre de suicides. Face à cette situation, le 1er décembre dernier, seize responsables d’organisations de jeunesse signaient dans le quotidien Le Monde une tribune appelant à pouvoir bénéficier du RSA dès 18 ans. La proposition de loi de nos collègues socialistes reprend donc la revendication des organisations de jeunesse d’étendre le bénéf...

Photo de Olivier HennoOlivier Henno :

Il est certain que la jeunesse française est lourdement touchée par la crise sanitaire et la question que les signataires de ce texte soulèvent est parfaitement légitime. Au demeurant, les historiens qui se pencheront sur notre époque dans dix ou vingt ans s’interrogeront peut-être sur une certaine forme d’aveuglement à l’égard de ce qu’il faut bien appeler la « fracture générationnelle ». « Il n’existe pas d’autre voie vers ...

Photo de Olivier HennoOlivier Henno :

...que le nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes a doublé, pour un montant de 1 milliard d’euros. L’adoption de cette proposition de loi poserait à l’évidence un problème de cohérence des dispositifs publics. Notre groupe considère que la valeur travail est essentielle pour la dignité humaine. Il y a quelque chose de triste pour une société de n’avoir que le RSA à proposer à une partie de sa jeunesse. Permettez-moi de vous faire partager ma modeste expérience passée de vice-président du département du Nord chargé de la lutte contre les exclusions et du RSA. Dans notre pays, la dignité de la personne est étroitement liée à l’existence d’une activité, d’une formation, d’un apprentissage, donc d’un travail. Par conséquent, la question du retour à l’emploi des allocataires du RSA n’est pas margi...

Photo de Cédric VialCédric Vial :

 « La jeunesse montre l’homme comme le matin montre le jour », nous dit le poète John Milton. §La considération que nous accordons à notre jeunesse porte donc en elle le modèle de société auquel nous aspirons. La majorité à 18 ans confère des droits et également un certain nombre de devoirs. Elle succède à une phase d’apprentissage de la citoyenneté et d’autonomie, que le législateur a décidé de fixer à l’âge ...

Photo de Annie Le HouerouAnnie Le Houerou :

...nostic est établi. Les pouvoirs publics sauront-ils apporter des réponses à la hauteur ? » s’interroge l’Observatoire des inégalités, dont nous rejoignons la proposition de mise en place d’un revenu minimum unique n’excluant personne. Ce texte s’inscrit dans la continuité des propositions que nous avions formulées dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021. L’instauration de ce minimum jeunesse permettra de lutter contre les inégalités sociales persistantes. Il permettra à nos jeunes d’envisager leur avenir avec plus de sérénité, forts de la confiance que nous leur accordons pour qu’ils étudient, entreprennent et trouvent leur chemin vers l’émancipation et l’autonomie. Je le rappelle, le RSA est un parcours accompagné. Nous faisons confiance aux missions locales, ainsi qu’aux services ...

Photo de Rémi FéraudRémi Féraud :

... cette crise d’une violence inouïe, les jeunes âgés de 18 ans à 24 ans constituent la principale faille de notre système de protection sociale. Et ce ne sont pas les 150 euros reçus au mois de décembre dernier qui sauraient y répondre. Face à des inégalités dramatiquement accrues par la crise, nous aurions pu et, à mon sens, nous aurions dû créer dès 2020 de nouvelles solidarités en soutenant la jeunesse. C’est ce que nous avons proposé sans succès lors de l’examen du projet de loi de finances, mais, chaque fois, nous nous sommes heurtés à la barrière idéologique du Gouvernement comme de la majorité sénatoriale. L’interview récente de Bruno Le Maire chez Jean-Jacques Bourdin est très éclairante à cet égard. Interrogé sur l’extension du RSA aux jeunes de 18 à 24 ans, le ministre répond que ceux-c...

Photo de Rémi FéraudRémi Féraud :

Avec l’ensemble des parlementaires de gauche, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, nous ne manquons pas d’idées pour lutter contre la précarité des jeunes : minimum jeunesse d’au moins 500 euros par mois, revenu de base ouvert dès 18 ans, revenu d’existence dès la naissance dont l’épargne formerait à 18 ans une dotation en capital… Est-ce que cela coûte cher ? En tout cas, moins que la baisse des impôts de production des entreprises !

Photo de Rémi FéraudRémi Féraud :

Et ce ne sont pas les pistes de contribution justes qui manquent, à commencer par le rétablissement d’un impôt sur la fortune ! Avec cette proposition de loi, notre volonté est d’avancer sans délai, car nous sommes clairement dans un état d’urgence sociale. C’est la première pierre d’une politique d’aide à la jeunesse. J’en ai la conviction : si nous ne saisissons pas l’occasion d’avancer aujourd’hui, la nécessité s’imposera demain. Pourquoi attendre ?

Photo de Agnès CanayerAgnès Canayer :

... mes chers collègues, plus qu’un filet, il nous faut un tremplin. Le réseau transpartisan des missions locales, que je remercie de son implication permanente, mobilise des élus de tous bords engagés pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ensemble, elles convergent vers l’idée qu’un système fondé uniquement sur le principe d’une allocation ne saurait répondre aux besoins de notre jeunesse. Les attentes des jeunes sont simples : ils veulent être accompagnés dans leur dynamique d’insertion pour accéder à une situation stable et durable dans l’emploi et, plus largement, dans la société. Cette proposition de loi prévoit, quant à elle, d’abaisser le critère d’âge d’éligibilité au revenu de solidarité active. Force est de constater que ses auteurs s’inscrivent dans la perspective de l’...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

... le seuil de pauvreté. Ces jeunes, qui n’ont pas travaillé assez pour toucher l’allocation chômage, recherchent actuellement un emploi. De surcroît, avec le couvre-feu, ils ne peuvent plus travailler le soir, notamment dans la restauration rapide ou en faisant du baby-sitting. C’est pourquoi l’ouverture du revenu de solidarité active dès 18 ans est une mesure indispensable en direction de cette jeunesse, qui souffre énormément de cette crise et qui ne cesse chaque année de plonger dans la précarité. Dans ce domaine, la France est actuellement l’un des pays à la législation la plus restrictive en Europe. Cette proposition de loi est donc une innovation utile, que mon groupe soutient avec enthousiasme.

Photo de Thierry CozicThierry Cozic :

... fois supérieur à celui des personnes âgées de plus de 60 ans : 13 % pour les premiers, contre 3 % pour les seconds en 2017, selon l’Insee. Elle est nécessaire, car les 18-29 ans représentent la tranche d’âge dont le taux de pauvreté a le plus progressé ces dernières années, avec une hausse de près de 50 % depuis 2002. Face à ce constat, comment ne pas voir le drame qui se profile ? Veut-on une jeunesse désorientée et sacrifiée pour notre pays ? Selon une étude menée par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et l’Ipsos, 64 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans présentent une détresse psychologique et 23 % ont des pensées suicidaires. En ce sens, les récentes tentatives de suicide de plusieurs étudiants ne peuvent malheureusement que nous alerter : ce sont les prémices d’une crise...

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

...nement très serré de la part des missions locales, dont je salue à mon tour le travail. Cela nécessite toutefois beaucoup de moyens et il me semble impossible de transformer la garantie jeunes en système universel : ce dispositif n’est pas fait pour cela. Ce que nous proposons plus simplement, sur l’initiative de M. Cardon et de ceux qui ont accompagné le mouvement, notamment les associations de jeunesse, c’est une solution d’urgence facile à mettre en œuvre et finançable : 4 milliards d’euros à 5 milliards d’euros, dans le cadre du ruissellement de la dette que nous connaissons aujourd’hui, cela ne posera pas de difficultés. Mes chers collègues, j’en appelle donc à votre responsabilité sur cet article 1er, qui détermine bien sûr le sort de l’ensemble de la proposition de loi. Donnons aujourd’h...