Interventions sur "mémoire"

6 interventions trouvées.

Photo de Thomas DossusThomas Dossus, rapporteur :

Nous examinons aujourd'hui la proposition de loi relative au gel des matchs de football le 5 mai qui a été adoptée par l'Assemblée nationale en février 2020. Cette proposition de loi a trait à la mémoire d'évènements tragiques qui sont intervenus il y a bientôt trente ans. Elle pose des questions importantes pour la place du sport dans notre société et sur la notion de drame national et sur la façon de commémorer. Permettez-moi tout d'abord de revenir sur les circonstances de cette catastrophe de manière factuelle. Le 5 mai 1992 devait se tenir la demi-finale de la Coupe de France au stade Arma...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

...sant. Le sport étant devenu un spectacle qui se nourrit du sport amateur, il requiert des moyens importants. C'est plutôt la bêtise et la cupidité qui sont condamnables. Personne n'a été capable de répondre à la demande à ce sujet. Les Anglais, qui ont inventé le football, ont résolu ce problème depuis bien longtemps, en prévoyant une minute d'applaudissements. La meilleure façon de commémorer la mémoire des morts, c'est de jouer au football. J'aurais préféré une autre voie, mais si cette proposition de loi peut apaiser la douleur des familles, toujours aussi forte depuis trente ans, je serai personnellement tenté de la voter.

Photo de Pierre-Antoine LeviPierre-Antoine Levi :

...télévision une demi-finale de Coupe de France, et j'ai assisté à une catastrophe qui a marqué l'ensemble du football français. Le bilan humain de ce drame est inégalé en France, et la blessure n'est toujours pas cicatrisée. En visant à interdire les matchs professionnels de Ligue 1, de Ligue 2 et de Coupe de France, cette proposition de loi n'est pas forcément la bonne méthode pour faire vivre la mémoire. En l'espèce, le match était ouvert à tous les clubs amateurs. Pour être cohérents, il aurait donc fallu inclure dans l'interdiction les matchs amateurs. On aurait aussi pu imaginer, comme les Anglais, une minute de silence ou d'applaudissements. Quel plus bel hommage aux victimes ! La loi est un pis-aller qui a choqué nombre de nos concitoyens et de sénateurs, car un accord aurait pu être trouvé...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

... avant tout de la Corse. Nous sommes mal à l'aise, car si nous aimons cette région, toutes les autres pourraient également demander au Parlement de légiférer pour les drames intervenus à tel ou tel endroit. Les élus n'interviennent-ils pas à la place des Corses eux-mêmes ? En outre, cette proposition de loi devrait aussi concerner le football amateur. Enfin, le gel des matchs empêche le devoir de mémoire, contrairement à la minute de silence, au brassard noir ou à l'explication pédagogique sur un symbole national. C'est la Fédération qui aurait dû prendre ses responsabilités. En effet, si les tribunes de Furiani ont été louées par une structure située à Besançon, son chef d'entreprise a déploré le non-respect du cahier des charges par les installateurs en Corse. Je ne veux pas remettre en cause c...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

...endre un hommage muet, confiné, pour verser dans l'oubli un évènement qui a marqué toute la France ! Je préférerais que la FFF et le ministre des sports prennent leurs responsabilités. Cela pourrait passer par la mise en oeuvre d'actions pédagogiques dans les écoles, par des applaudissements lors des matchs le week-end du 5 mai ou le port d'un brassard. Il existe tant de façons de perpétuer cette mémoire auprès des jeunes générations. Geler une journée dans le calendrier professionnel n'empêchera pas les jeunes joueurs de jouer d'autres matchs en division départementale ou régionale. Je voterai contre ce texte, car l'amour du sport dépasse les considérations électorales...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus, rapporteur :

... des lois ont encadré l'organisation des spectacles. Mais c'est parce que la FFF et la Ligue n'ont rien fait ou si peu que nous sommes obligés d'en arriver là. D'ailleurs, le Collectif des victimes a été créé vingt ans environ après le drame, car la situation n'évoluait pas. Et les journalistes, pourtant attentifs aux messages envoyés par la FFF ou par la Ligue, ont déploré l'absence de devoir de mémoire le 5 mai. Cette proposition de loi est donc aussi une réponse au risque d'oubli par des actions concrètes et des commémorations qui auront lieu à la place des matchs ce jour-là. C'est l'option portée par le Collectif des victimes et notre groupe. Dans la mémoire collective, le sport renvoie aux grands matchs de football, aux derbys, aux rencontres festives. En font aussi partie les drames comme F...