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... sans gravité pour eux. Voilà plus d’un an et demi que nos enfants, nos adolescents se trouvent régulièrement, et pour de longues périodes, éloignés de leurs établissements scolaires. En 2019, avant cette crise, les taux d’illettrisme dans nos territoires étaient déjà alarmants : 35 % des jeunes faisant leur Journée défense et citoyenneté avaient des difficultés de lecture en Martinique, 30 % en Guadeloupe et 50 % à Saint-Martin, quand la moyenne nationale se situait à 11, 8 % ! Les dix-huit mois qui viennent de s’écouler auront sans doute, malheureusement, aggravé cette situation dramatique. Vous savez, monsieur le secrétaire d’État, que l’enseignement à distance pose problème, chez nous peut-être encore plus qu’ailleurs, tant les inégalités sociales sont marquées. Tous nos enfants n’ont pas forc...
...les plus vaccinés sont aujourd’hui ceux où l’épidémie est la moins virulente et les décès les moins nombreux. La vaccination est efficace, ouverte à tous, prise en charge à 100 %. Mais alors que notre pays a la chance de disposer de vaccins, force est de constater que la couverture vaccinale du territoire est très hétérogène, les territoires ultramarins étant loin derrière la moyenne nationale. Guadeloupe, Saint-Martin, Martinique, Guyane : dans aucun de ces territoires, le taux de personnes avec au moins une dose ne dépasse 35 %, selon les chiffres de Santé publique France. La Guyane serait même le département le moins vacciné de France. C’est d’autant plus inquiétant que les outre-mer ont des prévalences de diabète, d’obésité et d’autres comorbidités avérées à la covid-19 bien supérieures à l’He...
...nu que du bout des lèvres. La reconnaissance du lien de causalité entre le chlordécone et le cancer de la prostate n’est toujours pas établie par les autorités françaises. Les victimes n’ont jamais été indemnisées et votre quatrième plan chlordécone, présenté en mars, ignore largement ces enjeux. Quel rapport avec le sujet qui nous occupe, me demanderez-vous ? Je le crois pourtant évident. Si la Guadeloupe et la Martinique sont, et de très loin, les deux départements qui connaissent le plus faible taux de vaccination – à peine 35 % de la population a reçu au moins une dose, soit un taux beaucoup plus faible que tous les autres territoires d’outre-mer –, c’est bien sûr tout sauf un hasard, même si l’on peut évoquer d’autres raisons. La confiance envers la puissance publique, les autorités sanitaires...
...ernement sur ce décalage. Décalage dans le temps, décalage dans l’intensité, la vague d’épidémie qui frappe quasiment l’ensemble de nos collectivités d’outre-mer depuis l’été est un véritable choc et nous ne pouvons que soutenir nos concitoyennes et concitoyens ultramarins. La Nouvelle-Calédonie, jusqu’à présent covid free, accuse plus de 100 morts en un mois sur ses 280 000 habitants. En Guadeloupe, où la situation s’améliore, ce taux demeure supérieur au seuil d’alerte. Nous nous entendons tous pour dire que la campagne vaccinale permet de renverser ces tendances dramatiques. Mais cela ne suffit pas. Le manque de lits, le tri des patients, les personnels épuisés sont le résultat de sous-investissements chroniques. À Mayotte, on compte 300 lits au CHU alors qu’il en faut 900 en temps norma...
...d’une demande de financement d’un laboratoire d’analyse intra-muros à l’hôpital nous satisfait et nous vous en remercions. Cependant, l’autre grande urgence pour la population saint-martinoise est bien la prise en charge des évacuations sanitaires. Il existe une réelle perte de chance pour les Saint-Martinois du fait que nous ne pouvons pas bénéficier de l’hélicoptère de la sécurité civile de la Guadeloupe, et que le décollage des avions n’est pas possible de nuit. Je reste persuadée – et je ne suis pas la seule – qu’un troisième hélicoptère dans la grande zone Antilles, dédié aux îles du Nord et mutualisé entre les deux hôpitaux, la gendarmerie, la sécurité civile, les sauveteurs en mer, est la seule solution pérenne qui permettrait de garantir à la population saint-martinoise une prise en charge...
...à des surcoûts importants liés au fonctionnement, à la maintenance et à l’amélioration continue de la qualité. Il faut souligner l’implication des élus locaux au sein du comité de suivi présidé par le préfet. Malheureusement, les médecins de ville n’ont pas été suffisamment pris en compte. Il est nécessaire de repenser la politique sanitaire en outre-mer de façon différenciée, en particulier en Guadeloupe, qui est un archipel. De même, les tentatives de l’ARS de Guadeloupe de démanteler les structures locales de santé et de coordination, comme le groupement d’intérêt public - réseaux et actions de santé publique en Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy (GIP-RASPEG), sont problématiques et témoignent d’une grave méconnaissance de la réalité de nos territoires. Monsieur le secrétaire d’État...