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...ier 2021, veille de la rentrée du Parlement, un coup d’État violent afin d’empêcher son installation et de reprendre ainsi les commandes du pays. Ce coup d’État qui s’est accompagné de la proclamation de l’état d’urgence a plongé le pays dans la violence et la terreur. Si certains des élus « légitimes », issus démocratiquement des urnes, ont pu s’enfuir, d’autres ont été faits prisonniers par la junte. À travers la totalité du pays, la population s’est immédiatement soulevée en appelant à la désobéissance civile et à des manifestations pacifiques – au début – contre le pouvoir militaire, dont la réaction a été de réprimer en arrêtant, en torturant et en tuant des civils. En plus des personnalités politiques, de nombreux défenseurs des droits de l’homme, journalistes, membres de la société civ...
...entales (ONG) et les agences de l’ONU font état de conséquences dramatiques. Le Programme des Nations unies pour le développement constate une aggravation de la pauvreté, et le Programme alimentaire mondial alerte sur la hausse des foyers de malnutrition. Cette crise est un véritable retour en arrière pour les Birmans. Malgré une situation compliquée, malgré les risques, malgré les moyens de la junte, force est de reconnaître le courage de la population, dont une grande partie a entendu l’appel à la désobéissance civile formulée par le Gouvernement d’unité nationale. Entre la dictature et la révolution, le peuple birman a choisi. Il a choisi la liberté, et même les armes à travers la « force de défense populaire ». Dans ces conditions, le soutien de la communauté internationale est indispen...
...e sait protégée par ses alliés russes et, surtout, chinois. En mars 2021, Tom Andrews, expert indépendant onusien, a présenté devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies cinq pistes pour qu’une action internationale efficace puisse voir le jour. Premièrement, arrêter les flux de fonds vers les militaires birmans, en imposant des sanctions ciblées aux entreprises commerciales de la junte, notamment la Myanmar Oil and Gas Enterprise, principale source de revenus de l’État birman. Deuxièmement, imposer un embargo international sur les armes. Troisièmement, établir la responsabilité des crimes commis par le biais des tribunaux nationaux ayant recours à la compétence universelle, si le Conseil de sécurité refusait de renvoyer l’affaire devant la Cour pénale internationale (C...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en 1962, quatorze ans après son indépendance, un premier coup d’État a stoppé l’élan démocratique en Birmanie. En 2011, brève respiration : la junte laisse en apparence le pouvoir à la société civile. Mais, en réalité, de nombreux postes restent à la main des militaires selon la Constitution. En 2015, malgré la nouvelle victoire du parti d’Aung San Suu Kyi, cette dernière ne peut pas présider elle-même la Birmanie, car elle en est empêchée par la junte. En dépit de ses efforts, et pour reprendre les mots de l’ambassadeur Christian Lechervy, ...
...amatique que ce putsch intervient dans le contexte de la pandémie. Difficile à gérer en temps de paix, la situation devient catastrophique lorsque l’État est désorganisé. La campagne de test, de contact tracing et de traitement s’est brutalement arrêtée. Les Nations unies estiment que seulement 40 % des capacités médicales du pays sont encore fonctionnelles. Mauvais augure s’il en est, la junte a commencé récemment la construction de dix crématoriums. Cette prise de pouvoir est une catastrophe pour la population et sa santé, mais aussi pour son économie. Elle déstabilise une économie déjà fragile. Près de la moitié des habitants sont susceptibles de se trouver sous le seuil de pauvreté d’après les Nations unies. La situation nécessiterait l’envoi d’aide humanitaire, mais, même si cett...
...in de sanctions, décidé avant l’été dernier ? Ces sanctions sont indispensables, mais, aujourd’hui, elles semblent nettement insuffisantes pour arrêter l’effusion de sang. Elles affectent durement la population civile et deviennent parfois contre-productives. Nous ne pouvons nous en contenter. En 2007, déjà, j’interrogeais une secrétaire d’État chargée des droits de l’homme sur les revenus de la junte et leurs dépôts dans des places fiscales hors d’atteinte. Hélas, peu a été fait depuis lors. Par ailleurs, je le disais en mars dernier, rien n’évoluera sans une réponse régionale, et la neutralité affichée des pays de l’Asean ne saurait être un prétexte à l’inaction. Par conséquent, quels retours pouvez-vous nous faire des négociations engagées dans les enceintes asiatiques et, en premier lieu,...
...rs collègues, la proposition de résolution d’initiative transpartisane dont nous débattons aujourd’hui doit faire l’objet d’un soutien unanime de la Haute Assemblée. Depuis le coup d’État du 1er février dernier, le peuple birman, dans toute sa diversité, a subi une répression d’une violence inouïe. Des millions de personnes sont descendues dans les rues pour s’opposer à la prise de pouvoir de la junte, malgré les menaces de l’armée. Le résultat, huit mois plus tard, est dramatique : plus d’un millier de personnes sont déjà mortes sous le feu de l’armée birmane et, au mois de juillet 2021, plus de 250 000 personnes avaient été déplacées. La Birmanie compte ainsi presque 700 000 déplacés internes aujourd’hui, alors qu’elle est déjà minée par les conflits interethniques et par les ravages de la ...
...nt, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis le 1er février dernier, la Birmanie est, une nouvelle fois, dans une situation de chaos. Ce quatrième coup d’État en à peine soixante-cinq ans et la répression que subissent les opposants ont déjà fait plus d’un millier de victimes civiles et plus de quatre mille prisonniers. En parallèle, écoles, hôpitaux et postes de police ont été vidés, la junte militaire décidant de purger les fonctionnaires qui refusaient cette prise de pouvoir illégitime. Quelque 300 000 travailleurs ont été licenciés de façon arbitraire et 25 millions de personnes vivent en situation de pauvreté. Face à cette situation, que faire ? En premier lieu, il me semble essentiel que nous arrivions à une condamnation la plus large possible du coup d’État. C’est ce qui est p...
...ons au pouvoir dictatorial, jusque-là divisées, constitue un immense espoir. Pour la première fois dans l’histoire du pays, chacune des principales ethnies y est représentée. Depuis l’arrestation, le 1er février dernier, du président de la république, Win Myint, de sa conseillère, Aung San Suu Kyi, et de centaines d’élus, militants ou personnalités politiques défavorables au régime militaire, la junte birmane a repris le pouvoir par la violence, au mépris de toutes les règles gouvernementales qui devraient pourtant être applicables au pays. Paris a condamné fermement cette remise en cause du processus démocratique engagé depuis une dizaine d’années et a appelé au strict respect des résultats des élections du 8 novembre 2020, largement gagnées par la Ligue nationale pour la démocratie. L’acti...