Interventions sur "sport"

21 interventions trouvées.

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi visant au gel des matchs de football le 5 mai que nous examinons aujourd’hui pose des questions importantes sur la place du sport dans notre société, sur la notion de drame national et sur la façon de commémorer. Les faits, qui se sont produits le 5 mai 1992 au stade Armand-Cesari de Furiani, ont causé la mort de 19 personnes et en ont blessé plus de 2 300. La justice a mis en évidence des responsabilités graves de la part tant des autorités administratives et sportives que des entreprises qui sont intervenues dans l’inst...

Photo de Didier RambaudDidier Rambaud :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 5 mai 1992, comme nombre de Français passionnés de sport, j’étais devant ma télévision pour voir la demi-finale de la Coupe de France. Le match opposait le Sporting Club de Bastia à l’Olympique de Marseille. Ce qui devait être une affiche sportive de haut niveau a été marqué par une catastrophe terrible, celle de l’effondrement de la tribune provisoire du stade de Furiani. À l’occasion de l’examen de cette proposition de loi, je tiens tout d’abord à a...

Photo de Dany WattebledDany Wattebled :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la chronologie des palmarès sportifs fait souvent apparaître, en creux, les événements tragiques qui marquent l’histoire. Le football en est certainement le meilleur exemple. Ainsi, la liste des vainqueurs de la Coupe du monde s’interrompt en 1938 et ne reprend qu’en 1950. Et pour cause : entre ces deux dates, la Seconde Guerre mondiale a rendu impossible l’organisation des compétitions internationales. Plus récemment, l’Italie...

Photo de Jean-Jacques PanunziJean-Jacques Panunzi :

Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, nous sommes là aujourd’hui pour donner une portée mémorielle au drame survenu le mardi 5 mai 1992 à Furiani, commune limitrophe au sud de Bastia. Ce jour-là, ce devait être une journée de fête sur l’île de Beauté. Le Sporting Club de Bastia, qui évolue en deuxième division, reçoit l’Olympique de Marseille à l’occasion de la demi-finale. Le stade est comble : 18 000 spectateurs. Malheureusement, la fête aura été de courte durée. Il est vingt heures vingt-trois lorsque la partie haute de la tribune provisoire bascule et s’effondre sur elle-même, causant la mort de 18 personnes et en blessant 2 357. La dernière perso...

Photo de Jean-Jacques PanunziJean-Jacques Panunzi :

M. Jean-Jacques Panunzi. Le drame de Furiani a touché la Corse : il concerne donc la Nation entière et le monde sportif français. Il est temps d’en tenir compte, collectivement, dans un esprit de concorde. C’est un devoir de mémoire.

Photo de Paul Toussaint ParigiPaul Toussaint Parigi :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le soleil déclinait et l’ambiance montait. C’était un mardi, c’était il y a bientôt trente ans. La liesse générale faisait battre le cœur de tous ceux venus dans un élan de solidarité assister au match de demi-finale de la Coupe de France qui opposait le Sporting Club de Bastia à l’Olympique de Marseille (OM). Le rêve était encore permis : l’espoir de victoire, l’engouement terrible de toutes les générations battaient ressac dans les gradins. Le peuple corse tout entier rêvait d’un grand exploit, de lendemains heureux remplis de promesses. Trois minutes avant le coup d’envoi, dans la ferveur, sous les cris d’espoir et les encouragements, l’inouï, l’i...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

... résulte d’une succession de mauvaises décisions, de fautes, de manquements, d’une accumulation de défaillances de différents organisateurs du match Bastia-OM, deux équipes qui se retrouvaient en demi-finale de la Coupe de France pour ce qui aurait dû être certes une compétition disputée, mais surtout une fête, comme le sont, comme devraient toujours l’être, les matchs de foot et les compétitions sportives en général. Aux problèmes de conformité des installations qui ont suscité les réserves de la commission de sécurité s’est ajoutée la mise en place d’une double billetterie masquant le nombre réel de spectateurs présents dans la tribune érigée à la va-vite et qui s’est, de ce fait, effondrée. Comment donc ne pas voir aussi dans ce drame une volonté délibérée de faire passer des intérêts merca...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...te proposition de loi que sont la mémoire, la commémoration et la résilience. Cependant, bien que je sois bien évidemment en accord avec le fond de ce texte, mes collègues du RDSE et moi-même nous interrogeons sur la pertinence de recourir à la loi pour régler cette question. En l’espèce, le législateur tente de réguler une situation qui, à nos yeux, relève d’abord de la compétence des instances sportives autonomes que sont la Fédération française de football et la Ligue de football professionnel. Ces dernières se disent de leur côté prêtes à étendre les hommages, mais sans interdire les matchs. Je rappelle que la LFP plaide « en faveur d’une commémoration renforcée sur tous les terrains de France ». Aussi, plutôt que d’interdire la tenue des matchs de football professionnel tous les 5 mai, i...

Photo de Jean-Jacques LozachJean-Jacques Lozach :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, il y a près de trente ans, le 5 mai 1992, le Sporting Club de Bastia recevait dans son stade Armand-Cesari de Furiani l’Olympique de Marseille pour une place en finale de la Coupe de France de football. Dès l’issue du tirage au sort et dans le cadre de la préparation de cette affiche, les autorités du club corse décidèrent de maximiser les capacités d’accueil du public et des supporters des deux équipes, intention traduite par la démolition de l...

Photo de Jean-Jacques LozachJean-Jacques Lozach :

...rame a toutefois placé certains acteurs du football professionnel face à leur cupidité, en exposant publiquement le risque que l’on encourt à faire passer des intérêts économiques avant la sécurité des équipements recevant du public. Comme trop souvent, c’est un choc qui conduit à la prise de conscience collective de la nécessité de faire évoluer les normes concernant la conception des enceintes sportives, l’accueil des supporters et la sécurité des compétitions. Il en a également été ainsi à la suite de l’accident le plus dramatique de l’histoire du sport français, qui causa la mort de 84 personnes lors des 24 heures du Mans de 1955. En matière d’infrastructures, les efforts doivent être poursuivis par la mise en œuvre d’un plan d’investissement massif en faveur d’une modernisation de nos éq...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 5 mai 1992, l’un des drames les plus meurtriers que le monde sportif ait connus se déroulait à Furiani. Ce jour-là, dans ce stade, une tribune s’effondrait lors de la demi-finale de la Coupe de France entre le Sporting Club de Bastia et l’Olympique de Marseille. Je tiens avant tout à saluer la mémoire des 19 victimes, à avoir une pensée pour les 2 357 blessés de ce dramatique accident et à saluer leurs proches, dont certains sont présents aujourd’hui dans les t...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

...i de Furiani, alors qu’ils venaient partager un moment de bonheur comme le football sait nous en réserver tant. Le football, c’est la vie ! Cela n’aurait jamais dû être la mort ce soir-là. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à pointer les responsabilités, puisque la justice est passée. L’heure n’est pas non plus à la récupération politique maladroite qui veut voir dans cette tragédie un symbole du « sport business », alors qu’il s’agit simplement ici de bêtise, d’irresponsabilité et de cupidité. En ces temps de frénésie législative, l’intervention du législateur dans le champ mémoriel est toujours extrêmement délicate : l’écueil est de tomber dans la législation d’émotion, ce dont nous avons malheureusement pris l’habitude depuis trente ans. Pour ma part, contrairement à ce que proposent les aut...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

... une solution consensuelle pour tenter d’apaiser la douleur des victimes. Enfin, parce que, si je comprends les réticences de certains collègues, je voudrais pour les convaincre leur rappeler les mots du grand Albert Camus : « Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois. » Je vois également dans cette proposition de loi l’occasion de rappeler aux représentants de ce merveilleux sport combien il est périlleux de s’éloigner de cette morale. C’est pour cette raison profonde que je voterai ce texte. Pace è salute !

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, au moment d’aborder la discussion de l’article unique de cette proposition de loi, je vous ferai part des sentiments mêlés qui me traversent. D’abord, bien sûr, l’émotion, celle du jeune adulte que j’étais alors que je regardais la télévision le 5 mai 1992 à vingt heures vingt-trois. J’attendais avec joie une fête du sport et j’ai été marqué par les images de ce drame, même si alors je ne mesurais pas encore la peine de perdre un proche dans des conditions tragiques. Je m’associe à la douleur des familles. Ensuite, le regret face à l’aveu de l’échec des négociations entre les familles des victimes et les instances du football depuis trente ans, ce qu’a pointé Jean-Raymond Hugonet. Je déplore que nous ne soyons pas...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

Sans vous faire offense, madame la ministre, il aurait été important que la ministre chargée des sports soit présente. Je me suis abstenu en commission, car je souhaitais un véritable débat, où l’on s’interroge sur les responsabilités de chacun et les manières d’honorer. Ne faut-il pas plutôt continuer à jouer, prévoir une minute de silence et le port de brassards pour ne pas oublier cette catastrophe, comme le souligne Stéphane Piednoir ? Ne faut-il pas aller encore plus loin avec cette proposit...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Pourquoi les instances du football n’ont-elles pas été capables de répondre aux attentes des familles, du Collectif des victimes de la catastrophe de Furiani du 5 mai 1992 et de la Corse ? Pourquoi la justice n’a-t-elle pas su apaiser les souffrances ? Pourquoi le ministère des sports n’a-t-il pas été capable d’inscrire cet hommage mémoriel national dans un projet de loi ? Pourquoi d’ailleurs, sans vous faire offense, madame la ministre, la ministre chargée des sports n’est-elle pas présente au banc du Gouvernement ? Pourquoi faut-il passer par la loi et modifier le code du sport ? Le Parlement de la République s’honore en marquant de son sceau l’unanimité de la Nation, là...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Madame la ministre, les engagements pris en 2015 n’ont pas été tenus par ce Gouvernement. Nous sommes en 2021 et rien n’a été fait ! Ces engagements concernaient notamment une réflexion conjointe du ministère des sports et du ministère de l’éducation nationale. Je ne parle pas des fédérations, madame la ministre ! Il est vrai que la loi confortant le respect des principes de la République demande aux fédérations de réaliser un travail mémoriel. Pour autant, après les engagements de 2015, aucun ministère n’a entamé de travail pour s’engager sur des actions spécifiques auprès des jeunes. Nos collègues l’ont sou...

Photo de Jean-Jacques LozachJean-Jacques Lozach :

On parle souvent dans les entreprises, y compris dans les sociétés sportives, de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) ; elle est aussi citoyenne. Pour les clubs professionnels, il s’agit d’une belle occasion de témoigner leur attachement à l’amélioration de la sécurité pour l’ensemble des compétitions sportives dans notre pays. S’ils veulent participer à cet hommage, les clubs pourront le faire chaque année à cette date.

Photo de Philippe FolliotPhilippe Folliot :

...meilleure expression du devoir de mémoire collective pour cet événement ? Pour ma part, je pense – c’est l’objet de l’amendement n° 2 – qu’il faudrait plutôt, non seulement sur les terrains de football, mais également ailleurs – stades de rugby ou d’athlétisme, gymnases… –, profiter de cette journée pour rappeler, sous une forme encore à déterminer, ce qu’il s’est passé ce jour-là : alors que le sport doit être un facteur d’inclusion et de fête, tout a dérapé, le 5 mai 1992, pour conduire à une catastrophe. Je crains que, malgré la volonté de bien faire – je comprends d’ailleurs nos collègues corses qui soutiennent cette proposition de loi –, ce texte ne constitue une « fausse bonne solution ».

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

...n faire, pour une période dont nous ne connaissons pas la durée. Il est donc vraiment de notre devoir de voter ce texte tel quel. J’ajouterai un élément pour apporter mon soutien à la proposition de loi promue par mon ami Paul Toussaint, ou Paulu Santu, Parigi. J’étais, moi aussi, devant ma télé ce soir-là, mais un certain nombre de mes amis étaient dans le stade. En effet, le match opposait le Sporting Club de Bastia à l’Olympique de Marseille. Or je suis marseillais et, vous le savez, l’Olympique de Marseille est l’un des ciments fondamentaux du peuple marseillais et de la vie marseillaise. Ainsi, parmi les gens qui étaient dans le stade – l’un de mes amis a été blessé ce jour-là – figuraient des Corses, certes, mais également des Corses de Marseille, car ils sont nombreux dans cette ville...