Interventions sur "afghanistan"

39 interventions trouvées.

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Je tiens à rendre, à mon tour, hommage à nos soldats et nous nous réjouissons également de la libération de nos deux compatriotes journalistes. Monsieur le ministre, la conclusion que je tire de vos propos est que la France s'est adaptée au calendrier américain. Nous aurions souhaité une décision en amont et, depuis longtemps, s'agissant de la diminution de nos troupes en Afghanistan. Que constatons-nous sur le terrain, où je me suis rendu il y a une dizaine de jours avec l'assemblée parlementaire de l'OTAN : les Américains décident et on exécute. Nous sommes à leur remorque, alors que, politiquement parlant, il eut été préférable d'anticiper. La décision française a-t-elle été discutée avec nos partenaires européens ? Y a-t-il une coordination européenne ? Vos propos rejoig...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Si l'on doit se féliciter de l'amélioration des équipements militaires au profit des troupes en Afghanistan, nous constatons également que l'opinion publique française réagit mal aux pertes en vies humaines. Quels enseignements tire-t-on de ces pertes pour modifier la tactique ou la stratégie et les prévenir ?

Photo de Jean-Pierre BelJean-Pierre Bel :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, c’est avec émotion que je tiens, à mon tour, à rendre hommage aux soldats tombés depuis huit ans en Afghanistan. J’ai une pensée pour tous, mais, chacun le comprendra, une pensée particulière pour ce jeune Ariégeois que j’ai accompagné une dernière fois dans ses montagnes natales. Je me dois également de saluer l’ensemble de nos forces armées présentes en Afghanistan, où elles accomplissent leur mission avec courage et dévouement, dans des circonstances souvent difficiles. Je mesure, moi aussi, le poids ...

Photo de Jean-Pierre BelJean-Pierre Bel :

...débat public devant le Congrès sur la définition d’une « nouvelle stratégie ». Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, les parlements s’emparent constamment de la question du déroulement et des résultats de l’intervention. Pourquoi le Parlement français constituerait-il une exception ? Je rappelle que le dernier débat avec vote sur la prolongation de l’intervention des forces armées en Afghanistan a eu lieu au Parlement en septembre 2008. Cela commence à dater ! L’urgente nécessité d’une redéfinition stratégique saute aux yeux. La position actuelle du Gouvernement sur l’Afghanistan consiste en un « ni-ni » dont le fondement stratégique n’est, en réalité, pas défini : ni nouvelle augmentation de troupes ni retrait. Le transfert de l’ensemble du dispositif français de Kaboul vers le comman...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...age que nous avons visité lorsque nous nous sommes rendus en Aghanistan – pendant que se tenait une réunion entre les notables du village et des représentants de l’armée française. Ces tirs ont fait quatre morts, trente blessés, tous Afghans, dans une zone que l’armée française croyait en voie de sécurisation, les insurgés ayant été repoussés au fond de la vallée. Le bilan de la mission menée en Afghanistan est extrêmement lourd, avec 1 400 militaires de la coalition, dont 36 Français, tués au combat. Au début du mois de septembre, la mort de deux de nos soldats et les victimes civiles d’une frappe aérienne ont de nouveau soulevé la question de l’opportunité, de la durée, de l’efficacité et des buts précis de la mission conduite dans ce pays sous la bannière de l’OTAN. Le groupe CRC-SPG, ainsi que ...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, chaque fois qu’un soldat tombe en Afghanistan, les mêmes questions nous sont posées de manière récurrente. Pourquoi sommes-nous en Afghanistan ? Quels sont nos objectifs ? Pour combien de temps y sommes-nous ? Quelle sera l’issue du conflit ? Et, chaque fois, nous nous heurtons à plusieurs réalités. Sur le plan sécuritaire, la situation s’est dégradée depuis huit ans. Pour reprendre les termes utilisés par le général Stanley McChrystal, com...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

...ux peuvent fonctionner. Il me semble que ces options sont toutes dangereusement proches d’un compromis mou, […] et le compromis est une position efficace en termes de politique intérieure, mais pas de stratégie. […] Ou bien on y va, ou bien on s’en va. » Chacun mesure donc la lourde responsabilité qui pèse sur le président Obama dans le choix qu’il doit effectuer d’envoyer ou non des renforts en Afghanistan. Cette stratégie suppose également le réaménagement du commandement. Le général McChrystal a donc scindé son état-major en deux. L’état-major de la FIAS aura la responsabilité de toutes les relations latérales avec les organisations internationales, le commandement afghan, les responsables des nations contributives et les autorités américaines. Un second état-major, placé sous ses ordres mais di...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

...le administratif solide. Nous sommes en droit d’exiger de lui qu’il s’attaque autrement qu’en paroles aux fléaux qui minent son pays, principalement la corruption des agents publics et le trafic de drogue, et qu’il sévisse contre ceux qui s’y livrent. À cet égard, il me semble qu’il faut conforter et renforcer l’action du représentant des Nations unies afin d’obtenir une meilleure gouvernance en Afghanistan. Celui-ci doit veiller à ce que les nécessaires réformes de l’administration afghane soient effectivement mises en œuvre et que la lutte contre le trafic d’opium, la corruption et les fraudes en tous genres soit intensifiée. Une meilleure coordination de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, la MANUA, de la FIAS et de l’Union européenne doit être recherchée. Il est indispens...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

Le 13 novembre dernier, monsieur le ministre des affaires étrangères, vous indiquiez dans le journal Le Monde que vous prépariez avec des partenaires européens très engagés en Afghanistan une stratégie européenne, et vous regrettiez que les pays européens, qui ont engagé plus de 30 000 hommes sur le terrain, en soient réduits à attendre la décision américaine.

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

Une stratégie commune suppose la définition de règles d’engagement communes. Or nous savons par exemple que celles du contingent allemand diffèrent notablement des nôtres. Cette stratégie, monsieur le ministre, est-elle différente de celle qu’a définie le Conseil européen du 27 octobre dernier ? Le plan d’action pour l’Afghanistan et le Pakistan qu’a adopté l’UE nous semble, il faut bien le dire, très vague dans ses objectifs et plutôt révélateur de nos indécisions et de nos divergences. Comment nous Européens pouvons-nous être vraiment crédibles quand la mission EUPOL, chargée de former la police afghane, cherche toujours des volontaires et ne compte que 236 personnes au lieu des 400 promises pour 2008 ? Or la formation ...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

...torités pakistanaises. Veillons simplement à ce qu’ils ne soient pas détournés de leur destination. Sous cette réserve, répondons à l’appel qui nous est lancé. Nos interlocuteurs pakistanais, indiens, russes ou chinois rencontrés lors de nos missions en Inde, au Pakistan ou aux Nations unies, ont souligné à l’envi combien notre présence et celle de nos alliés américains étaient indispensables en Afghanistan pour éviter que le pays ne retombe sous l’influence des djihadistes et des terroristes. Leurs exhortations contrastent avec leur absence d’engagement militaire ou politique, exception faite du Pakistan. Notre départ ne conduirait pas seulement à replonger l’Afghanistan dans l’univers rétrograde et barbare des islamistes : il mènerait inéluctablement à la reconstitution de son sanctuaire par la c...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

En tout état de cause, nous devons mettre en garde tous ceux qui pensent que nous ferons longtemps la guerre par procuration. Les opinions publiques occidentales s’émeuvent de plus en plus devant les pertes occasionnées par des guerres qui leur paraissent distantes et peu compréhensibles. Si les pays les plus proches de l’Afghanistan, pour des raisons diverses, ne s’impliquent pas davantage contre l’ennemi commun, ils courent le risque de voir la lassitude gagner ceux qui, depuis huit ans, supportent le poids de la guerre. Les talibans le savent et misent sur notre découragement. Le président du Sénat et la délégation qui l’accompagnait, tout comme la mission de la commission des affaires étrangères, de la défense et des for...

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

… et pour qu’ils puissent accéder aux soins, à l’instruction, à la culture et à la libre expression de leurs opinions. Tel est le sens qu’ils donnent à leur action et à leurs missions quotidiennes. Telle est la raison pour laquelle ils méritent notre gratitude et notre admiration. À cet égard, permettez-moi ce jour de dire combien j’ai trouvé indigne le titre d’un journal de ce matin : « Afghanistan, l’honneur perdu de la France ».

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan :

M. Josselin de Rohan. Non ! La France n’a pas perdu son honneur en Afghanistan ! Les soldats français qui s’y trouvent continuent d’être ceux que Clemenceau appelait les « soldats de l’idéal ».

Photo de Nicolas AboutNicolas About :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, tout n’a pas commencé le 11 septembre 2001 ! Pays d’une superficie un peu plus grande que celle de la France, enclavé au carrefour des civilisations persane, turque, arabe, indienne, chinoise et russe, l’Afghanistan, par sa position géostratégique, a toujours entraîné des luttes pour l’appropriation de son territoire. Mais l’Afghanistan est une forteresse naturelle qui a toujours su résister à l’envahisseur. Tous en ont fait l’expérience, d’Alexandre le Grand, fondateur de Kaboul, de Kandahar et d’Hérat, jusqu’aux Soviétiques dans un passé récent. La coalition y est aujourd’hui confrontée. À la fin des ann...

Photo de Nicolas AboutNicolas About :

...eur pays et n’en rendent compte qu’à leur gouvernement. Les organisations non gouvernementales, les ONG, refusent de collaborer avec les militaires, mais ne peuvent opérer sans leur protection. Les militaires, quant à eux, ne sont acceptés par les populations que si leur présence débouche rapidement sur des réalisations concrètes. Voilà la difficulté ! Faut-il envoyer plus de soldats français en Afghanistan, comme le réclame le général McChrystal ? Le Président de la République a répondu non. À mon sens, il a politiquement raison. Pourtant, il est humainement et matériellement impossible, dans la configuration actuelle de 70 000 hommes, d’atteindre les objectifs fixés. Souvenons-nous que les Soviétiques, avec 118 000 soldats, contrôlaient seulement 20 % du territoire afghan. Or nous sommes encore l...

Photo de Nicolas AboutNicolas About :

L’utilisation de nos réservistes pourrait être aussi envisagée pour remplir certaines de ces missions d’accompagnement et de soutien. Comment conclure ? Nous avons encore un rôle à jouer en Afghanistan. Notre action doit s’inscrire dans un projet européen. Nos missions, dans le cadre de ce projet, ne peuvent réussir qu’avec le soutien ou pour le moins, dans un premier temps, la neutralité bienveillante des Afghans. Elles doivent s’inscrire dans le cadre non seulement de l’approche globale de la coalition, mais également d’un accord régional élargi. En outre, nous devons intégrer au projet de l...

Photo de Nicolas AboutNicolas About :

En terminant, je veux m’incliner devant tous ceux qui sont tombés encore hier pour servir la France et défendre en Afghanistan les valeurs qui sont les nôtres. Que leurs familles trouvent dans ces quelques mots l’expression de notre reconnaissance et de notre sympathie. Le cœur de nos soldats était pur ; leur combat était juste. La mort de chacun d’entre eux porte une exigence de paix. Puissent les dirigeants du monde être à la hauteur de leur sacrifice !

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Monsieur le ministre des affaires étrangères et européennes, dans l’interview que vous avez donnée il y a deux jours au journal Le Monde, vous affirmez : « Nous en sommes encore à attendre la décision du président Obama sur sa stratégie. On ne va pas s’opposer aux Américains en Afghanistan. Mais pour discuter, nous avons besoin d’une stratégie européenne. »

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

Vous ajoutez : « Nous préparons un papier à ce sujet, avec des partenaires européens très engagés en Afghanistan. » Vous vous retranchez derrière une Europe de papier pour ne pas répondre à la question de savoir ce que la France fait en Afghanistan ! Parlez-nous plutôt de la France, monsieur le ministre ! Il est vrai que, dans la même interview, vous déclarez : « S’il y a un haut représentant fort, nous, les ministres des affaires étrangères, nous aurons moins d’importance. »