Interventions sur "influence"

7 interventions trouvées.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

...bien avouer que je suis très surpris par la masse d'articles et les demandes qui me sont adressées depuis la publication du rapport. Ainsi, je l'ai présenté hier devant les corps d'inspection au ministère des finances, demain devant le Sénat italien à Rome et en décembre aux inspecteurs généraux de l'éducation. J'en viens maintenant à notre sujet. Nous avons distingué deux grandes familles « d'influence ». Première famille, les actions qui visent au façonnage de l'image ou de la réputation d'un État, le « narratif d'une nation» pourrait-on dire, à travers le dévoiement des sciences humaines et sociales, notamment de l'histoire. On peut alors parler d'influence. Elle peut parfois dériver sur ce que les Anglo-Saxons appellent le « sharp power ». Seconde famille, les influences qui visent à l'ac...

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

...l'université de Saclay est en 3ème position et j'en suis très fière, car elle progresse chaque année. Le rapport est très intéressant car il met l'accent à la fois sur les chercheurs français à l'étranger et sur les chercheurs étrangers en France. Cela pose la question du rôle de nos ambassades concernant l'accompagnement des chercheurs français à l'étranger. Nous devons progresser en matière d'influence, ce que les Anglo-saxons nomment le « soft power ». Nos chercheurs sont livrés à eux-mêmes et ils n'y a pas assez d'interactions pour les faire revenir en France.

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Le rapport a été fructueux. Nous devons bien différencier l'influence, lorsqu'elle participe du rayonnement, et l'influence qui contraint et vise à capter de l'information. Il est difficile pour certaines universités françaises de différencier ces différents types d'influence. Il convient d'être particulièrement vigilant.

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

... réaction. Il serait dommage que nous ayons à demander le huis clos dans la conduite de nos travaux. Cette ingérence des autorités turques est inacceptable et nous devons la signifier à l'ambassade de Turquie. Il est évident que la Chine a organisé un système lui permettant de collecter des informations sur toute la planète afin d'alimenter en technologies son complexe militaro-industriel. Cette influence est moins idéologique que technologique contrairement à ce qui pouvait se passer du temps de la Guerre froide. Plus les universités sont dépendantes des financements étrangers, plus elles apparaissent exposées à ce type de menaces. Si les services de renseignements sont efficaces pour détecter ces ingérences, ils interviennent souvent trop tard par rapport au développement des projets, ce qui peu...

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly :

Merci beaucoup et félicitations pour ce rapport passionnant. Dans le prolongement de la remarque de Stéphane Piednoir sur l'importance de l'influence de la Chine et de la Turquie, je m'interroge sur celle des États-Unis, non pas en tant qu'allié diplomatique traditionnel, mais en tant que grande puissance économique - je pense bien sûr aux GAFAM. Depuis 2019, la chaire d'intelligence artificielle de l'École Polytechnique est cofinancée par Google. Plus récemment, le groupe CISCO, leader mondial du traitement des réseaux, a renforcé son soutien...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...ue gaulliste, je suis toujours soucieux d'équilibre et méfiant à l'égard de toute vision manichéenne, qui opposerait le camp du Bien à celui du Mal. C'est peut-être là la particularité du discours français, dans la grande tradition diplomatique du Général de Gaulle. J'apprécie beaucoup la teneur de ce rapport, qui répond bien au sujet posé. Il est cependant évident qu'il existe beaucoup d'autres influences. Les pressions entre États ne sont pas nouvelles : regardons notre passé ! Là où il faut être particulièrement vigilant, c'est sur les libertés académiques auxquelles je suis profondément attaché. Je pense en particulier à certaines influences anglo-saxonnes qui remettent en cause nos principes républicains à l'université.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

Merci beaucoup pour l'ensemble de vos remarques. Dès le début de la mission, s'est posée au président Blanc et à moi-même la question de son périmètre. D'un commun accord, nous avons décidé de nous en tenir aux influences étatiques, bien qu'ayant parfaitement conscience de celles qu'exercent certaines entreprises étrangères. Je précise d'ailleurs que les partenariats noués avec des sociétés d'autres pays ne sont pas soumis aux mêmes conditions d'autorisation que celles impliquant des États. Initialement, je souhaitais que l'on s'intéresse aussi aux États-Unis. Mais force est de reconnaître que nous n'avons pas ...