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Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, si nous nous interrogeons aujourd’hui sur les politiques à mener pour l’éducation et la jeunesse, c’est bien parce que nous ressentons un malaise dans ce domaine. Est-ce que l’éducation de la jeunesse est perçue comme la priorité dans notre société ? Dans un monde de perpétuelle indignation, de revendications de droits individuels, avons-nous gardé comme priorité le devoir collectif d’éduquer notre jeunesse ? Un de mes grands regrets pour l’année 2020 est que nous n’ayons pas pu fêter dign...
Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, les difficultés de la jeunesse ont été cruellement dévoilées par les effets de la crise sanitaire sur les plus précaires des 18-25 ans. Dans son portrait social de la France publié le 25 novembre dernier, l’Insee souligne par exemple que la prévalence des syndromes dépressifs chez les 18-29 ans a fortement augmenté, alors qu’elle est restée stable au sein des autres classes d’âge. Dans un autre registre, en 2020, le taux d’em...
Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, le débat d’aujourd’hui, intitulé « Éducation, jeunesse : quelles politiques ? », permet de questionner un sujet central : la place de la jeunesse dans l’ensemble de nos politiques publiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, dès lors que l’on appréhende ce sujet de manière globale, le constat est peu reluisant pour ce gouvernement. Que veut dire être jeune sous Emmanuel Macron ? Tout d’abord, concernant les conditions matérielles, la pr...
Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, Georges Bernanos avait eu ces mots désormais célèbres : « Hélas ! c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. » Madame la secrétaire d’État, il commence à faire froid ! Je voudrais ici évoquer notre politique de la jeunesse : celle que mène l’État, celle que se doit d’avoir notre nation. L’attention qu’une société porte à sa jeunesse est une attention portée à son avenir. La jeu...
Il y a alors deux manières d’envisager les choses que l’on pourrait formuler ainsi : d’une part, de quoi les jeunes ont-ils envie, ou besoin, et quelles réponses leur apporter ? D’autre part, qu’attend notre pays de sa jeunesse et de quelle politique en direction des jeunes a-t-il besoin ? Eh bien, madame la secrétaire d’État, malgré tout le respect et même l’estime que je vous porte, je ne peux que déplorer l’absence de visibilité de la politique de la jeunesse menée par ce gouvernement. Vous êtes à la tête d’un ministère qui n’en est pas vraiment un. Les programmes consacrés à la jeunesse au sein de la mission budgé...
...Plus de 52 % des jeunes et, en particulier, près de 78 % des jeunes musulmans ne reconnaissent plus l’intérêt de notre modèle laïque et remettent en cause, par exemple, le droit au blasphème. Nous avons le devoir de travailler à une politique qui permette à notre société de préparer son avenir, en n’oubliant personne au bord du chemin. Nous avons besoin de donner du sens à cette politique de la jeunesse pour que les intéressés s’y reconnaissent et comprennent les enjeux de notre nation tout entière. Nous avons besoin d’en discuter dans notre société et au Parlement. Notre approche de la politique de la jeunesse doit être plus interministérielle. Les réponses doivent aussi être plus déconcentrées, car les jeunes ne sont pas les mêmes en ville, en banlieue, à la campagne ou à la montagne ; leurs ...
Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, la crise de la covid-19 a changé beaucoup de choses ; elle a remis en question de très nombreuses certitudes et a mis en exergue certaines lignes de fracture dans notre pays. Nous avons évoqué à plusieurs reprises dans notre hémicycle les problématiques rencontrées par la jeunesse. Je salue la tenue de ce débat, qui permet une nouvelle fois d’aborder ces problématiques. Maintenant, nous espérons simplement que les actions suivront. Une étude menée par le réseau Animafac révèle que 35 % des jeunes considèrent que la crise sanitaire a affecté leurs aspirations futures ; 60 % d’entre eux estiment faire partie d’une « génération sacrifiée ». Je ne fais pas mien ce terme que j...
... La souffrance de cet étudiant, madame la secrétaire d’État, est celle de milliers d’autres depuis le début de cette crise sanitaire ! Son exemple doit nous inviter à prendre en compte collectivement le mal-être d’une génération qui a été fortement affectée par la crise sanitaire, mais dont les problèmes sont plus profonds et plus anciens. Ce sentiment de déclassement et cette frustration de la jeunesse sur ses possibilités et ses perspectives doivent être pris en compte ; ils doivent donner lieu, au plus vite, à des solutions originales et concrètes. La jeunesse ne demande pas l’aumône, elle ne veut pas d’assistanat, mais elle veut être écoutée et comprise !
...mps d’anxiété. En outre, d’après Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, la précarisation croissante des liens sociaux, s’accompagne d’un état grandissant d’insécurité psychique. Les conclusions des dernières études sur le changement climatique, qui leur dessinent un avenir incertain, et la crise sanitaire, économique et sociale de ces deux dernières années angoissent particulièrement notre jeunesse. Mais une autre question inquiète aussi le jeune qui songe à l’adulte qu’il sera demain : quelle formation suivre pour s’insérer dans la vie active ? Tout d’abord, je veux rappeler la triste réalité des chiffres : en 2021, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans s’élève en France à 19, 5 % contre 6 % en Allemagne, et ce malgré les nombreux dispositifs mis en œuvre, comme le programme «...
...ain budget entérine une baisse de 18 % des crédits consacrés aux examens et certifications, là où il aurait fallu a minima les stabiliser… À cela s’ajoutent les inquiétudes des élus locaux sur la généralisation des conventions territoriales globales. Ce nouveau mode de contractualisation de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) relatif aux politiques de l’enfance et de la jeunesse ne fait pas l’unanimité. Outre qu’il interfère avec les choix politiques des élus, il durcit les conditions de contractualisation et hypothèque certains financements. Madame la secrétaire d’État, pouvez-vous rassurer les élus locaux sur la préservation de leurs politiques contractuelles en direction de l’enfance et de la jeunesse ? Par ailleurs, au vu du développement ralenti du mentorat et du ...
Madame la secrétaire d’État, le parcours scolaire de la maternelle aux études supérieures dessine un continuum de formation de la jeunesse française à la culture républicaine. Les valeurs intangibles, le sens du collectif, l’esprit civique qui y sont inculqués forment la clé de voûte indispensable à la cohésion de notre société. L’un des piliers de cet apprentissage est l’éducation morale et civique, une matière à part entière depuis la réforme de 2015. Cette matière mériterait encore des ajustements, me semble-t-il. Il conviendra...
...7 % et le taux d’encadrement a, lui, chuté de 15 % en dix ans. Nous savons que l’enseignement supérieur fait face à une augmentation importante du nombre d’étudiants. Elle est due en grande partie au boom démographique. L’évolution des effectifs, et donc des besoins, aurait dû être anticipée. Il est toujours possible de changer de vision et de réagir afin d’offrir de réelles perspectives à notre jeunesse. Le Gouvernement ne peut plus ignorer le manque de budget des universités. Les présidents d’université nous le disent : ils sont dans une situation financière préoccupante et n’ont plus aucune marge de manœuvre budgétaire, pourtant nécessaire pour l’accueil de nouveaux étudiants. Le nombre de places, notamment à l’entrée en master, n’a pas suffisamment augmenté et beaucoup d’étudiants se retrou...
...ée de l’enseignement supérieur obtiennent le baccalauréat, contre 58 % de ceux dont la mère est sans diplôme. De même, 67 % des enfants de cadres obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur au-delà de la licence, contre seulement 16 % des enfants d’ouvriers. Soucieuse de cette situation, la mission d’information sur la politique en faveur de l’égalité des chances et de l’émancipation de la jeunesse a formulé plusieurs recommandations afin de garantir une meilleure égalité des chances et d’atténuer les facteurs qui pèsent fortement sur le destin des individus, notamment ceux qui sont liés au territoire d’origine. Parmi ces recommandations, certaines nous semblent indispensables : accélérer le dédoublement des classes de grande section en éducation prioritaire et étendre le dédoublement des ...