6 interventions trouvées.
...ration citoyenne. On ne peut passer plus longtemps à côté de la possibilité de faire d’une démocratie « sans citoyens », qui conçoit les jeunes comme une catégorie qu’il faut tenir à distance, une démocratie partagée. Je veux reprendre les propos de Léon Blum : « Toute classe dirigeante [qui n’est pas capable] d’employer la force fraîche des générations montantes, est condamnée à disparaître de l’histoire. » On mesure alors que si rien n’est fait pour prendre en compte les jeunes et les valeurs qu’ils portent, nous courrons le risque qu’ils disparaissent du champ politique et fassent définitivement sécession, selon l’expression de Frédéric Dabi dans son ouvrage La F racture. Il est donc temps de leur tendre la main, de leur adresser un message fort de confiance et de responsabilisation, de...
...ignements existants afin de former les citoyens de demain plutôt que de créer un nouvel enseignement obligatoire, comme le prévoit l’article 2 de la proposition de loi. L’enseignement en sciences politiques et en histoire de la vie française et européenne, que prévoit le texte, recouvre en effet largement les objectifs et le contenu de disciplines déjà enseignées du primaire au lycée, telles que l’histoire-géographie, mais aussi et surtout l’enseignement moral et civique. Ces deux matières sont déjà incluses dans l’épreuve du brevet, tandis que l’enseignement moral et civique fait l’objet, depuis l’année scolaire 2019-2020, du contrôle continu intégré au baccalauréat, ce qui me semble plus abouti que le dispositif proposé. Ainsi, les programmes actuels permettent d’ores et déjà de former les élève...
...pour favoriser la participation des jeunes aux décisions locales. La commission des lois, bien qu’ayant rejeté l’ensemble du texte, juge cependant préférable de s’appuyer sur l’existant pour renforcer l’engagement des jeunes et les accompagner dans l’exercice de leur citoyenneté. Les auteurs de la proposition de loi entendaient introduire un enseignement obligatoire aux sciences politiques et à l’histoire de la vie française et européenne dès l’entrée au collège. Aujourd’hui, l’enseignement moral et civique, l’histoire-géographie et les sciences économiques et sociales – matières déjà présentes dans le corpus scolaire – peuvent répondre à cet objectif, en formant les élèves au fonctionnement des institutions. Les programmes scolaires sont chargés ; il convient de ne pas les alourdir. Servons-nous...
...s, les seuls indicateurs de la participation citoyenne. Cela étant dit, le sujet qui nous occupe aujourd’hui est plus restreint : il s’agit simplement d’ouvrir le droit de vote à 16 ans. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi les écologistes y sont favorables. Personne n’a dit que cette solution était la seule et l’unique, ni qu’à elle seule elle résoudrait tout. Mais elle va dans le sens de l’Histoire. Il faut que la jeunesse nous demande des comptes, qu’elle pèse dans la décision publique, qu’elle prenne sa place dans la vie démocratique. Elle en a les moyens et la capacité. J’entends des critiques selon lesquelles, à 16 ans, les jeunes seraient des bébés…
… incapables d’exercer ce droit. Discutez avec n’importe quel mineur dans une manifestation sur le climat ! Vous verrez qu’il sera bien plus politisé et capable d’exprimer un choix démocratique que nombre d’électeurs. J’entends d’autres critiques selon lesquelles les majorités civile et électorale doivent être concomitantes. Or cela n’a pas toujours été le cas dans l’Histoire et n’a rien d’immuable. Aujourd’hui, à 16 ans, on peut avorter, exercer l’autorité parentale ou encore travailler et donc payer des impôts. Certains ne se gênent pas pour vouloir abaisser la majorité pénale, mais quand il s’agit du droit de vote, cela les dérange… En ce qui concerne la dissociation entre l’éligibilité et le droit de vote, je crois que notre collègue Olivier Paccaud a oublié que,...
...rité civique et sur la nécessité d’en passer par une révision constitutionnelle. Oui, je comprends ses réserves quant à la préservation de la liberté des collectivités et à la nécessité de leur faire confiance pour renforcer l’implication des plus jeunes dans leurs instances participatives. Et oui, les programmes scolaires prévoient déjà l’enseignement des bases de notre système politique et de l’histoire de nos institutions. Mais force est de constater que ce n’est pas suffisant. Tant s’en faut ! Les causes de cette crise sont multiples et les solutions doivent l’être aussi. Pour utiliser une expression devenue commune aujourd’hui, ne faut-il pas provoquer un choc de la citoyenneté ? N’est-il pas temps d’en passer par plus d’encadrement, voire de contraintes, pour accompagner cette transformati...