Interventions sur "manifestation"

7 interventions trouvées.

Photo de Martine FilleulMartine Filleul :

...nt éloignées des bureaux de vote. Au-delà du constat, si l’on cherche à comprendre les mécanismes en jeu, on mesure à quel point le rapport à la politique a changé. Il a changé par les combats que les jeunes portent : féminisme, cause animale, écologie, droits des LGBT. Mais aussi par la manière de les mener ; la politique passe moins par les partis que par les réseaux sociaux, davantage par la manifestation ou la pétition que par le vote. Mais oui, la jeunesse est politisée, concernée, en attente et exigeante. Elle est présente dans la vie associative, la démocratie scolaire et participative, et le désir d’engagement progresse chez les jeunes. Il convient cependant d’ajouter à la réflexion qu’il y a des jeunesses, qui ont des rapports différents à l’engagement et à la politique. Mais on ne peut en ...

Photo de Nadine BellurotNadine Bellurot :

...mois. Enfin, au regard des études disponibles et des auditions menées, l’ouverture du droit de vote à 16 ans ne nous semble pas pertinente. Au contraire, d’après les enquêtes de l’IFOP, par exemple, une large part des jeunes estime aujourd’hui que la politique ne peut rien pour eux. C’est regrettable. Bien plus, pour beaucoup, l’exercice de la citoyenneté passe davantage par la participation aux manifestations et la signature de pétitions plutôt que par le recours aux outils traditionnels de la démocratie représentative. Du reste, il n’est pas tout à fait certain que l’ouverture du droit de vote aux jeunes âgés de 16 et 17 ans permette d’améliorer la participation des jeunes à moyen terme. Si la thèse selon laquelle les électeurs participeraient d’autant plus aux scrutins tout au long de leur vie qu...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

...ir – est entre leurs mains. Je vous épargnerai le rappel de tout ce qui leur a été infligé ces dernières années, en particulier pendant la crise sanitaire qui perdure. Ils avancent dans la vie dans un environnement incertain. Comment les mettre en confiance, alors que la politique s’écarte de son objet initial ? Comment les intégrer dans la vie de la cité ? Je participe régulièrement à diverses manifestations – pour le climat par exemple – ou à des marches féministes et je me réjouis de constater que la jeunesse est plus qu’engagée. À mes côtés, de part et d’autre de la foule, les jeunes scandent des slogans très souvent accusateurs contre le système politique et, de fait, contre les personnes qui le composent. En tant qu’élus, nous devons nous remettre en question en permanence ; nous devons nous o...

Photo de Arnaud de BelenetArnaud de Belenet :

... concernerait près de 1, 7 million de nos jeunes concitoyens et entraînerait une augmentation de l’effectif du corps électoral de près de 3, 5 %. Cette augmentation serait importante, certes, mais dans les faits peu efficace. Aujourd’hui, notre jeunesse se sent désintéressée par le vote, non par la politique. Elle exprime ses revendications par le recours à d’autres modes d’expression, comme les manifestations, les pétitions ou des initiatives ciblées. Avant de faire voter les moins de 18 ans, nous pourrions commencer par tenter de ramener aux urnes ceux qui détiennent aujourd’hui le droit de vote. Abaisser le droit de vote à 16 ans supposerait une révision de la Constitution. Comme l’a indiqué justement notre rapporteure, l’alinéa 4 de son article 3 dispose que « sont électeurs, dans les conditions...

Photo de Mélanie VogelMélanie Vogel :

… incapables d’exercer ce droit. Discutez avec n’importe quel mineur dans une manifestation sur le climat ! Vous verrez qu’il sera bien plus politisé et capable d’exprimer un choix démocratique que nombre d’électeurs. J’entends d’autres critiques selon lesquelles les majorités civile et électorale doivent être concomitantes. Or cela n’a pas toujours été le cas dans l’Histoire et n’a rien d’immuable. Aujourd’hui, à 16 ans, on peut avorter, exercer l’autorité parentale ou encore travaill...

Photo de Jérémy BacchiJérémy Bacchi :

...ctif de cette proposition de loi de lutter contre l’abstention massive de nos jeunes. Mais la réponse de nos collègues du groupe SER correspond-elle à la bonne question, à ce problème que nous identifions toutes et tous ? Nous ne le pensons pas. Avant toute chose, nous tenons à dire que nous ne sommes pas opposés à encourager la participation politique des moins de 18 ans. Les dernières grandes manifestations pour le climat, les droits des femmes ou la lutte contre le racisme ont été de tels succès notamment grâce à la présence de ces jeunes. Ce que nous ne partageons pas, c’est le raccourci entre le problème de l’abstention et l’élargissement de l’électorat à une population plus jeune, qui elle-même ne le demande pas. Pire, une telle proposition entretient la confusion entre les droits et devoirs ...

Photo de François BonhommeFrançois Bonhomme :

...es ignorer, ce que je peux comprendre, mais ces problèmes ne sont pas seulement juridiques. Ainsi, d’un point de vue sociologique, une telle mesure serait en décalage avec les attentes qu’expriment le plus souvent les jeunes de moins de 18 ans. S’ils se sentent concernés par la politique, il leur arrive aussi de choisir d’autres modes d’engagement, que ce soit les défilés – je pense notamment aux manifestations pour le climat –, les prises de parole ou les interpellations. Cet aspect-là ne doit donc pas être négligé non plus. Alors, quel est le bon âge pour disposer du droit de choisir ses représentants ? La question est compliquée, comme toute question portant sur une limite. Un jour, l’anniversaire de ses 18 ans, on est supposé soudain être éclairé ; c’est évidemment une conception dont on pourrait ...