Interventions sur "chômage"

12 interventions trouvées.

Photo de Cathy Apourceau-PolyCathy Apourceau-Poly :

... en libérant la parole des salariés sur leur travail, en leur donnant de nouveaux droits d’intervention, que l’on contribuera à éviter les dérives de la mise en place des 35 heures, par exemple dans les secteurs des services et de l’industrie ou à l’hôpital public. La réduction du temps de travail est plus que jamais à l’ordre du jour. Pendant la crise sanitaire, elle a constitué, sous forme de chômage partiel, la mesure principale de gestion de l’emploi, avec le télétravail ou le travail à domicile. Ainsi les données de l’Insee montrent-elles que, lors du premier confinement, de mi-mars à mi-mai 2020, le nombre d’heures travaillées par personne a diminué d’un tiers, soit –34 %. Il s’agit donc pour nous, par ce débat, de poser les bases d’une réflexion sur un partage du travail qui se fonderai...

Photo de Maryse CarrèreMaryse Carrère :

...llent pas suffisamment en comparaison de leurs homologues européens, loin aussi de l’idée qu’il suffirait d’être volontaire, tout simplement, pour trouver du travail. « Le partage du temps de travail, un outil pour le plein emploi ? » : la question est de savoir s’il faut travailler moins pour travailler tous. On pourrait répondre assez aisément que les 35 heures n’ont pas permis de résorber le chômage de masse et que les exonérations concédées à l’époque n’ont pas eu les retombées espérées. On pourrait également se dire qu’une meilleure répartition du travail permettrait une meilleure répartition des richesses, mais tel ne fut pas le cas en 2002. Dans un contexte de flambée des prix de l’essence, du gaz et de l’électricité, les Français sont-ils prêts à travailler moins pour gagner moins ? J...

Photo de Annie Le HouerouAnnie Le Houerou :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le chômage préoccupe les Français : 6 millions de personnes environ sont inscrites à Pôle emploi. Pour elles, cela signifie une fragilité financière, un sentiment d’inutilité et de relégation sociales ou, à tout le moins, une difficulté à concilier projet personnel et utilité sociale. Le débat qui nous réunit aujourd’hui autour du partage du travail n’est pas nouveau, il est indissociable de l’évolution de...

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, les sénateurs du groupe CRCE nous invitent aujourd’hui à débattre du partage du travail. Ils préconisent la diminution du temps de travail des travailleurs, et ce pour trois raisons. Premièrement, il s’agit de diminuer le temps de travail pour réduire le chômage en augmentant les postes de travail. Deuxièmement, il s’agit de réduire le temps de travail pour permettre aux salariés de profiter davantage de leur vie familiale, sociale, culturelle, sportive et démocratique. Troisièmement, il s’agit de mieux répartir les richesses pour participer à l’amélioration des conditions de travail, des salaires et de vie des salariés.

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

Ces idées sont louables… Pour autant, la crise que nous vivons nous apporte à ce sujet de multiples enseignements. Alors que les conjectures laissaient imaginer en 2021 la destruction de plus de 230 000 emplois et tandis que la pandémie continue à perturber fortement le marché du travail, la réalité est bien différente. Le chômage baisse et atteint les 8 %, soit son niveau le plus bas depuis quinze ans. Le taux d’emploi est en hausse, à près de 66 %. Selon la Dares, le nombre d’emplois vacants a augmenté très fortement, de +33 %, par rapport à la situation d’avant crise et de façon généralisée dans tous les secteurs. Les embauches en CDI, 416 000 comptabilisées en novembre 2021, n’ont jamais été aussi hautes depuis 2006. ...

Photo de Daniel ChasseingDaniel Chasseing :

...avoir qu’il n’y a malheureusement pas d’Europe sociale, dotée d’un salaire minimum homogène dans toute la zone. D’où la délocalisation des industries vers les pays de l’Est. Decazeville a été cité, je pourrai également parler de la Corrèze et de BorgWarner. Pourtant nous devons absolument réindustrialiser notre pays pour financer une protection sociale indispensable : sécurité sociale, assurance chômage, retraites, aides sociales, etc. Il faut plus de cotisants et plus d’emplois, avec un objectif d’augmentation du volume de cotisations, en s’assurant que les cotisations sociales et les impôts de production ne soient pas plus élevés que ceux de nos voisins. Tel est le chemin d’une véritable Europe sociale vers laquelle nous devons nous engager. Il serait souhaitable de parler de la répartition ...

Photo de Frédérique PuissatFrédérique Puissat :

...rs fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». Comment faire pour relancer une économie qui se déconfine ? Faut-il travailler plus, produire plus, pour rattraper le temps perdu ? Faut-il, au contraire, partager le temps de travail entre tous, avec ou sans baisse de rémunération, pour lutter contre le chômage ? De nombreuses questions sont soulevées avec finalement, un peu comme pour la crise sanitaire, toujours plus de spécialistes appelés à y répondre. Cela a été souligné, ce sujet complexe et périlleux doit être traité de façon large. En la matière, quatre points me semblent intéressants à analyser. Le premier, même si comparaison n’est pas raison, est celui de la logique européenne, dans un mar...

Photo de Sophie Taillé-PolianSophie Taillé-Polian :

...est souhaitable. Pourtant, depuis une vingtaine d’années, la machine s’est enrayée. Les gains de productivité auraient-ils arrêté de croître ? Absolument pas ! La productivité horaire des Français est l’une des plus importantes au monde, cela a été souligné. Le temps de travail effectif tend à augmenter avec les assouplissements récents, les salaires stagnent, voire diminuent avec la pression du chômage et l’explosion de l’ubérisation. Il a été absorbé par les entreprises dans l’illusoire « travailler plus pour gagner plus » qu’aucun gouvernement n’a été capable de remettre en cause. Qui peut encore y croire à l’heure où le travail est plus mal partagé que jamais, et que certains, qui frôlent quotidiennement le burn-out, côtoient des intermittents de l’emploi précaire – en augmentation –, peinan...

Photo de Brigitte DevesaBrigitte Devesa :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je tiens à remercier le groupe CRCE pour le débat qu’il propose. La question du partage du temps de travail comme levier pour atteindre le plein emploi à la fin du quinquennat implique d’abord de faire le bilan de l’action du Gouvernement. La politique de l’emploi en France est un échec total. Le chômage se stabilise dans notre pays, mais à un niveau trop élevé, auquel nous avons trop tendance à nous habituer. Je présume que le Gouvernement vantera les bons chiffres d’un taux de chômage se stabilisant à 8 %, c’est-à-dire « mieux qu’avant la crise ». C’est exact, mais c’est encore insuffisant ! Dans notre pays, le plein emploi s’établit à environ 7 % de taux de chômage, alors qu’il est de 4 % che...

Photo de Brigitte DevesaBrigitte Devesa :

...us n’y croyons pas : les 32 heures n’auront pas davantage d’effet que les 35 heures. Certains grands économistes annoncent que l’automatisation implique une réduction de l’emploi et, par conséquent, une nouvelle répartition du temps de travail. Pour ma part, j’estime que le partage du travail n’est pas le premier outil pour tendre vers le plein emploi. En effet, lorsqu’une société a un niveau de chômage structurel se situant aux alentours de 9 % à 10 %, elle est dans une phase de son existence dans laquelle l’outil du partage du travail n’est pas une solution. Dans cette phase, appelée « l’hystérèse du chômage » par l’économiste Ashoka Mody, et qui se définit par une croissance faible qui perdure, les travailleurs restent continûment sans emploi. Ceux-ci perdent peu à peu leur savoir-faire. L’é...

Photo de Michelle MeunierMichelle Meunier :

...loi du fait soit de handicap, soit d’accident de la vie. D’autres territoires enclenchent la démarche. Dans mon département toujours, la commune de Loireauxence a elle aussi décidé de se mobiliser. Le pays d’Ancenis, en Loire-Atlantique, est reconnu pour détenir un taux d’emploi record. On y atteint même le plein emploi dans la ville-centre. Or la situation est un trompe-l’œil : il y persiste un chômage résiduel. Les causes en sont multiples : difficultés de mobilité, absence d’offres en adéquation avec les compétences mobilisables et disponibles, souhait des personnes de sortir durablement de la précarité instaurée par de petits contrats saisonniers ou des missions de courte durée, ou enfin des situations personnelles imposant de trouver un emploi répondant aux obligations familiales – et je p...

Photo de Cathy Apourceau-PolyCathy Apourceau-Poly :

...au soit meilleur et qu’il améliore la santé des salariés. Je répondrai au secrétaire d’État, qui nous vante les bons chiffres de l’emploi, que la baisse du nombre de chômeurs ne concerne pas tous les secteurs. Je pense notamment à l’emploi industriel, en baisse depuis 2019. Je rappelle en outre que, durant la crise sanitaire, 200 000 personnes ont été radiées des listes pour rejoindre le halo du chômage. Comme l’indiquait notre collègue du groupe RDSE, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un taux de chômage des jeunes à 20 %. Je note les points d’accord avec les groupes socialiste et écologiste sur la nécessité de réduire le temps de travail, et je partage les propos de Marc Laménie concernant les difficultés des territoires sinistrés. Si nous voulons globalement réduire le temps de travail,...