Interventions sur "covid"

21 interventions trouvées.

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi qui nous est soumise aujourd’hui vise à créer une plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la covid-19. Elle a été déposée à la fin de l’année 2020 par notre collègue député Michel Zumkeller et adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en première lecture, le 26 novembre dernier. Son inscription à l’ordre du jour par le groupe Union Centriste vise à mettre en lumière la situation des personnes souffrant de « covid long ». Ces dernières décrivent des errances thérapeutiques qui sont de v...

Photo de Alain MilonAlain Milon :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, Mme le rapporteur l’a rappelé : le texte soumis à notre examen, visant à la création d’une plateforme de référencement et de prise en charge de malades chroniques de la covid-19, a suscité au sein de la commission des affaires sociales des débats, des interrogations et même des réserves, y compris de ma part, je l’avoue. Pourtant, aujourd’hui, j’interviendrai en faveur de ce texte – en toute lucidité, rassurez-vous !

Photo de Alain MilonAlain Milon :

Ces observations liminaires étant faites, d’autres arguments plaident en faveur de cette proposition de loi, et nous devons les prendre en considération. On ne peut occulter ni la prégnance de ce virus dans notre société, depuis maintenant un peu plus de 700 jours, ni ses mutations et ses incidences fluctuantes, erratiques, certes, mais quasi permanentes. Face à ce covid, dont on ne sait d’ailleurs s’il est masculin ou féminin, le doute lexical exprimant la difficulté à le cerner et donc à l’enrayer

Photo de Alain MilonAlain Milon :

La rapidité de sa propagation, dès l’origine, la diversité des réactions et la durée de certains symptômes nous interpellent. Ces covid dits « longs », également appelés « symptômes prolongés » et « symptômes persistants », relèvent-ils vraiment d’une chronicité ? Là encore, la diversité des termes témoigne des errements de la science face à ces situations.

Photo de Alain MilonAlain Milon :

...ations par les professionnels de santé. Les médecins de ville pourront notamment y recourir avec profit pour affiner leur diagnostic, voire leur traitement, par comparaison avec des situations similaires. Ainsi, paradoxalement, cet outil peut renforcer le rôle central du médecin traitant et de la médecine de ville dans l’accompagnement et la prise en charge des patients atteints de symptômes post-covid. Je pense aussi aux patients eux-mêmes. Sur la majorité du territoire, qui n’est pas en zone blanche, ils pourront recourir à cette plateforme sans se déplacer. Sa seule existence permet aux uns et aux autres de savoir qu’ils ne sont pas seuls à souffrir de ces symptômes. D’une part, ils s’en trouveront rassurés ; de l’autre, la conjonction des données leur ouvrira l’espoir d’une prise en charge...

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 50 % des Européens pourraient être touchés par le variant omicron d’ici à deux mois. En parallèle, la Haute Autorité de santé indique que « plus de la moitié des patients présentent encore au moins un des symptômes initiaux de la covid-19 quatre semaines après le début de la maladie, et plus de 10 % à six mois ». Maux de tête, perte de goût et d’odorat, essoufflement rapide à l’effort, fatigue qualifiée parfois de « terrassante » : les symptômes persistants sont nombreux. Les patients atteints des formes persistantes de la covid-19 se rassemblent dans des groupes de soutien ou des collectifs plus structurés pour faire reconna...

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

...santé publique appelle donc une réponse structurelle et ambitieuse. Tel est le contexte dans lequel intervient cette nécessaire proposition de loi, et nous remercions nos collègues du groupe Union Centriste de l’avoir inscrite à l’ordre du jour. Nous l’avons vu : ce texte s’articule en deux articles. Le premier vise à créer une plateforme de référencement et de suivi des malades chroniques de la covid-19 ; le second porte sur les modalités de prise en charge de ces malades chroniques. Pour notre part, nous nous inquiétons des difficultés d’accès à la plateforme pour les malades éloignés du numérique. Nos interlocuteurs insistent sur ce point : le médecin généraliste doit pouvoir procéder au référencement en ligne. C’est indispensable pour garantir l’accessibilité du dispositif aux personnes s...

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, alors que notre pays fait face à une cinquième vague de la pandémie de covid-19, d’une ampleur sans précédent – le variant omicron contamine près d’un million de personnes chaque jour –, il est impératif d’assurer une prise en charge des malades qui conservent des symptômes durablement. Je remercie nos collègues du groupe Union Centriste de nous permettre, avec cette proposition de loi, de débattre de la situation de centaines de milliers de nos concitoyennes et concitoy...

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Le présent texte propose donc de recenser les cas de covid long par le biais d’une plateforme et de prendre en charge ces malades. Le référencement des malades et la création d’un protocole de soins apporteraient certes une amélioration pour ces patients, actuellement très démunis. Néanmoins, ce texte manque d’ambition, et certaines de ses dispositions inspirent des réserves. Je pense tout d’abord au référencement et au dispositif de suivi prévu sur un...

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avant tout, je tiens à saluer le travail de notre collègue député Michel Zumkeller, auteur de cette proposition de loi visant à la création d’une plateforme de référencement et de prise en charge de malades chroniques de la covid-19, aujourd’hui soumise à notre examen. Je remercie également notre collègue rapporteur, Mme Nadia Sollogoub, de la qualité de son rapport, qui éclaire avec précision les enjeux de ce texte. Tout d’abord, j’insisterai sur la nécessaire reconnaissance du covid long. Il semble à présent certain qu’il ne s’agit pas, en soi, de l’une de ces maladies dites « imaginaires ». De multiples symptômes, q...

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

Il me semble opportun d’évoquer le rôle central du médecin traitant dans l’accompagnement et la prise en charge des patients atteints de symptômes post-covid depuis le début de la crise sanitaire. Sur le fond, cette proposition de loi n’a que très peu évolué dans sa rédaction depuis son dépôt en octobre 2020, et les sénateurs du groupe Union Centriste le regrettent profondément. En effet, on peut reprocher au présent texte un décalage entre les intentions de son auteur et la rédaction retenue. Néanmoins, les quelques dispositions qui s’y trouvent no...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...lourd, serait, selon certaines études, malheureusement sous-estimé. Cette maladie est un défi pour le milieu médical. Si la recherche a progressé, notamment grâce à l’exceptionnelle mobilisation des chercheurs pour mettre au point des vaccins et des médicaments antiviraux, force est de constater que ce virus présente encore beaucoup d’inconnues. C’est le cas de ce que l’on appelle communément le covid long. Si, dans la plupart des cas, les symptômes de la covid-19 disparaissent au bout de quelques jours, un grand nombre de patients se plaignent de symptômes multisystémiques fluctuants, qui persistent pendant des mois : perte de goût et d’odorat, maux de tête, fatigue terrassante, « brouillard mental », douleurs musculaires, péricardites, etc. Parfois très invalidants, ces symptômes peuvent b...

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

...s collègues, au cours des deux derniers jours, nous avons débattu dans cet hémicycle des outils de gestion de la crise sanitaire ; nos échanges ont été largement nourris par la nécessité d’adapter notre organisation commune à un virus en constante mutation, qui, malgré nous, s’inscrit dans la durée. Entre autres évolutions de l’épidémie, on constate qu’une frange des personnes contaminées par le covid-19 est victime de symptômes prolongés et persistants. La part que représentent ces cas de covid long n’est pas encore établie à ce jour. Mme la ministre nous a donné un certain nombre de chiffres. Ces données ne sont toujours pas stabilisées, mais elles n’en sont pas moins intéressantes. En tout état de cause, il s’agit d’un sujet important, car nombre de nos concitoyens souffrent de cette chron...

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

... Raphaël Gérard, a marqué les esprits à l’Assemblée nationale, alors que nos homologues examinaient le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique, texte qui vise à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal. Désireux de reconnecter l’hémicycle à la réalité, M. Gérard a raconté son calvaire, celui d’un patient touché par un covid long et désormais quotidiennement tributaire d’un dispositif externe, d’un cœur artificiel : trente centimètres de câbles et trois kilogrammes de matériel, qu’il portera vingt-quatre heures sur vingt-quatre jusqu’à la fin de ses jours. Le covid long – ou post-covid, c’est selon – est sa réalité. C’est aussi la réalité polymorphe, tant par ses aspects cliniques que par sa gravité et sa durée, de ...

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, près de deux ans après le début de l’épidémie, notre pays reste soumis à la pression du virus. Vague après vague, variant après variant, la lutte contre la covid s’apparente à une course d’endurance, qui nous fatigue et nous éprouve, autant comme individus que comme nation. Depuis le début de l’épidémie, la ligne poursuivie par le Gouvernement a été claire.

Photo de Colette MélotColette Mélot :

...notre pays a tenu bon. J’en profite pour remercier de nouveau tous les soignants qui ont fait preuve d’un dévouement admirable. Je tiens aussi à m’associer à la douleur de tous nos compatriotes qui ont perdu, dans cette épidémie, un être cher. Avec plus de 123 000 morts, le bilan humain est extrêmement lourd. Ce bilan sanitaire s’alourdit encore si l’on y intègre les victimes collatérales de la covid. Je pense à tous les patients dont les parcours de soins ont été perturbés par des déprogrammations : parfois des retards se révèlent lourds de conséquences, parfois le temps perdu dans la course contre une maladie est irrattrapable. Je pense également à l’impact des diverses restrictions sur la santé des Français, qui ont dû adapter leur mode de vie pour lutter contre le virus. Cela concerne au...

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, madame le rapporteur, mes chers collègues, selon la Haute Autorité de santé, entre 250 000 et 300 000 personnes souffrent de symptômes persistants après avoir contracté la covid-19 : essoufflement, perte prolongée du goût et de l’odorat, fatigue chronique, douleurs musculaires, troubles cognitifs, et j’en passe. Les témoignages s’accumulent de personnels soignants, exerçant à l’hôpital, en établissements d’hébergements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou en libéral, ayant contracté la maladie et souffrant encore aujourd’hui de nombreux symptômes qui les empêchen...

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Dans la rédaction actuelle, les modalités d’application du dispositif sont renvoyées à la publication d’un décret en Conseil d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Ce renvoi ne mentionne cependant aucun délai pour la mise en place de la plateforme, alors que certains patients concernés par le covid espèrent une action rapide. C’est pourquoi cet amendement vise à préciser la date limite d’entrée en vigueur du dispositif, afin de le rendre davantage opérant.

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

...ent préalable sur la plateforme. Enfin, l’amendement n° 4, toujours à l’article 2, vise à mieux coordonner le dispositif en précisant le rôle de l’agence régionale de santé. Lors de la discussion générale, j’ai rappelé qu’un certain nombre de dispositifs existaient, dans lesquels les agences régionales de santé jouent un rôle important. Il nous semble donc que la création d’unités de soins post-covid dans les établissements hospitaliers doit évidemment relever d’une décision de l’agence régionale de santé.

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub, rapporteur :

...eurs, tous les orateurs sont allés dans le même sens : il est bien évident que, à aucun endroit dans ce texte, il n’est prévu la moindre forme d’exclusion des patients qui ne seraient pas référencés. Quelque part, vous faites donc un procès d’intention. Pourquoi dès lors modifier le texte ? Enfin, s’agissant de l’amendement n° 4 et de la volonté réelle des ARS d’encadrer les unités de soins post-covid, de même, ce point ne figure nulle part dans le texte. Néanmoins, il serait intéressant d’interroger Mme la ministre, pour connaître les intentions des ARS par rapport à ce dispositif et son fonctionnement. Ce serait plus utile que de modifier un texte où ne se trouve rien qui soit contraire à vos souhaits. Je vous demanderai donc de bien vouloir retirer vos amendements, faute de quoi j’émettrai...