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... par l’agression militaire commise par la Russie contre l’Ukraine depuis le 24 février. Ces demandes sont le fruit de décisions souveraines, prises à l’issue de larges consultations nationales et internationales, et qui reflètent des évolutions majeures de l’opinion publique dans chacun de ces deux pays. Je signale au demeurant que la Finlande et la Suède avaient déjà adapté leurs politiques de défense à la suite de l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass en 2014 et, plus généralement, dans un contexte marqué par une posture russe de plus en plus menaçante et de plus en plus agressive. Ces demandes répondent à un besoin de sécurité accru de la Suède et de la Finlande. En devenant les trente et unième et trente-deuxième membres de l’Alliance atlantique, ces deux alliés pourr...
...tan et en Irak. Au terme de cette évolution qui s’est encore accélérée avec l’invasion de l’Ukraine, la Finlande et la Suède sont aujourd’hui, et de loin, les deux pays les plus proches de l’Alliance. Ils disposent aussi d’importantes capacités. Sans revenir longuement sur ce point, qu’il me suffise de rappeler que la Finlande approche déjà les fameux 2 % du produit intérieur brut consacrés à la défense, seuil que la Suède a promis d’atteindre en 2028. Cette dernière dispose d’une solide industrie militaire et a récemment réintroduit le service militaire obligatoire, tandis que la Finlande peut mobiliser jusqu’à 870 000 réservistes. Toutefois, nous aurions tort de mesurer l’apport que constitue l’adhésion de ces deux pays en nous contentant d’additionner les milliards d’euros, les équipements o...
...rande puissance. Toutefois, comme pour la Suède, la coopération de la Finlande avec l’Alliance a débuté en 1994. Cet État a participé aux exercices de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine, aux Balkans, en Afghanistan, en Géorgie, en Albanie, en Moldavie et en Irak. En 2017, il a créé un centre d’excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides à Helsinki, et signé l’accord-cadre sur la cyberdéfense. Historiquement, l’OTAN a pleinement respecté la politique de non-alignement militaire de la Suède et de la Finlande. Mais, aujourd’hui, le temps de la « finlandisation » est dépassé, voire renversé. Le fait que ces deux pays neutres demandent à rejoindre l’OTAN témoigne de la gravité et du caractère inédit de la situation en Europe, notamment au vu de la guerre en Ukraine. En tant que nation, ...
... de rejoindre l’OTAN témoigne de la confiance, toute relative, que ces deux pays accordent à l’article 42 du traité sur l’Union européenne, qui garantit l’entraide militaire mutuelle entre ses membres. Nous ne pouvons par conséquent que nous interroger sur l’efficacité de l’action diplomatique de la France ou, plus accessoirement, sur l’influence politique des écologistes dans la recherche d’une défense européenne collective. Je ne ferai pas mystère des positions historiques de ma famille politique, qui a toujours milité pour le développement d’une défense européenne capable de renforcer l’autonomie diplomatique et stratégique du continent à l’égard du partenaire états-unien. Je n’aurais pas imaginé me retrouver un jour dans la position de plaider avec force pour un élargissement de l’OTAN. Mai...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, il est des moments où les peuples ont rendez-vous avec l’Histoire, avec leur histoire ; et il est des moments particulièrement importants pour les démocraties, notamment quand il s’agit d’assurer leur défense. La scandaleuse agression de l’Ukraine par la Russie, à laquelle nous avons assisté au mois de février dernier – pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, sur le continent européen, un État attaquait un autre État –, a eu un certain nombre de conséquences. Nous avons mesuré la fragilité de la sécurité collective, telle que nous l’avions imaginée, que nous pensions quasiment étern...
... ; mais, dans le même temps, soyons lucides. S’ajoutent un certain nombre d’enjeux tenant au fait que les Américains ont repris la main. Ne nous y trompons pas : leur objectif est de favoriser les ventes sur étagère, les exportations d’armements dans nombre de pays européens, notamment à l’est de notre continent. Cette situation nous interpelle : à l’évidence, pour ce qui concerne l’industrie de défense, il est nécessaire de structurer la stratégie européenne. §Le lien entre l’Union européenne et l’OTAN est, en tant que tel, problématique à cet égard. D’autres questions se révéleront, un jour ou l’autre, capitales. On observe ainsi, de la part des Américains, la volonté d’élargir le cadre de l’OTAN. Dans cette logique, ne devrait-on pas l’étendre au Pacifique ? Nous serons tous d’accord ici p...
...de l’Atlantique Nord. Tout d’abord, en vertu du vieil adage « l’union fait la force », en passant de trente à trente-deux membres, l’OTAN augmentera fort logiquement ses capacités militaires. Les deux pays dont il s’agit possèdent en effet des moyens significatifs en la matière. La Finlande peut ainsi compter sur d’importantes ressources humaines. La Suède dispose quant à elle d’une industrie de défense compétitive. Ensuite, sur le plan stratégique, avec la fin d’une neutralité historiquement bien ancrée dans ces deux pays, la défense du continent européen se trouverait clairement renforcée sur son flanc oriental. J’ajouterai – M. le président de la commission et Mme la ministre l’ont déjà rappelé – que les partenariats de défense existants entre l’OTAN et ces deux pays règlent la question de ...
...et nous nous autocondamnons aux pénuries et à l’inflation. Élargir l’OTAN, c’est réduire le monde au conflit entre deux blocs, anéantir la troisième voie et les tampons entre les États-Unis et la Russie. Avec un tel scénario, le risque de conflit mondial est réel. Nous rendons potentiellement belliqueux deux pays culturellement habitués à la neutralité en les forçant à faire leur le principe de défense collective, tout en rendant progressivement inatteignable l’unanimité nécessaire à l’action. Le Président de la République, en 2019, l’avait pourtant affirmé : l’OTAN est en état de mort cérébrale. À quoi bon, dès lors, avoir intégré encore l’année dernière la Macédoine du Nord et intégrer la Finlande et la Suède aujourd’hui ? Cette organisation archaïque, issue de la guerre froide, dessert nos...
... réelle faiblesse de l’Union européenne. Si l’Alliance atlantique est la première et principale garantie de la sécurité et du maintien de la paix en Europe, si, lorsque le danger de la guerre se profile en Europe, le réflexe instinctif de protection est de se tourner vers l’OTAN, cela veut dire que l’Union n’a pas encore réussi à devenir ce que nous attendons d’elle. Les faits le démontrent, la défense européenne en est à ses balbutiements. L’armée européenne n’existe pas en dehors de quelques débats qui débouchent sur quelques tentatives administratives, un régiment franco-allemand et quelques essais infructueux sur le terrain. Je pense par exemple à la force Takuba, que le Président de la République nous avait vendue comme le début visible de cette armée européenne. Ses propos avaient d’aille...
... Sahel, au Mali et qui accueillent des exercices militaires de l’OTAN sur leur territoire ? Ils nous honorent en demandant à rejoindre notre alliance et font preuve d’un grand réalisme, alors qu’ils étaient jusqu’à présent attachés au principe plus confortable, mais un peu utopique, de neutralité. Ils nous rendent aussi un immense service, dans le cadre des nouveaux enjeux stratégiques et de la défense de la paix dans toute la région, et pas seulement autour de la mer Baltique. Dans une dynamique vertueuse, ils nous apporteront leur expertise en termes de résilience, mais aussi leurs capacités militaires. Voltaire avait écrit que l’humanité n’avait jamais connu la paix, mais seulement des entre-deux-guerres. Avec l’OTAN, qui a fait ses preuves en tant que facteur de paix et de stabilité, cet e...
Je suis favorable à cette adhésion, mais je m'interroge sur les conséquences qu'elle aura sur l'Europe de la défense. À plusieurs reprises, le Président de la République a qualifié l'OTAN d'organisation « en état de mort cérébrale ». Il me semble que l'agression russe a entraîné un retour à la vie de l'Alliance. Toutefois, ce nouveau dynamisme que confirme cette double adhésion ne condamne-t-il pas, en dernier ressort, le développement d'une Europe de la défense ?
Je comprends la volonté finlandaise et suédoise de rejoindre l'OTAN, mais je m'interroge sur la rapidité de cette ratification et sur les conséquences qu'elle pourrait avoir quant à l'escalade des tensions, en particulier avec la Russie. De plus, je partage les interrogations de mes collègues : n'est-ce pas là une condamnation de l'Europe de la défense ? Il faudrait sans doute revoir cette question géopolitique, car la place de l'Europe me paraît importante. Un point nous inquiète particulièrement : il semblerait que M. Erdogan ait obtenu, en échange de la levée de son veto, que la Finlande et la Suède s'engagent à lutter contre ce qu'il appelle « le terrorisme » avec détermination et résolution, et qu'elles traitent notamment de manière rapid...
...isques qu'implique la fin de la finlandisation et de la zone tampon ? Il n'est pas neutre pour l'Alliance atlantique que s'établisse une frontière de 1 300 kilomètres avec la Russie. Qu'avons-nous à y perdre et comment compenser d'éventuels inconvénients ? Mes collègues ont déjà évoqué le paradoxe qu'il y a à approfondir l'Alliance atlantique, d'un côté, et à développer, de l'autre, l'idée d'une défense européenne. Qu'en pensez-vous ? Enfin, pour l'instant, l'OTAN ne semble pas prévoir de déployer des forces supplémentaires en Suède et en Finlande. Quelle visibilité avons-nous en la matière et jusqu'à quand cette position vaudra-t-elle ?
Le budget de l'OTAN représente près de 2,5 milliards d'euros. La contribution qu'apporteront la Finlande et la Suède s'ajoutera-t-elle à ces 2,5 milliards d'euros ou bien y sera-t-elle intégrée, de sorte que la participation française, qui avoisine les 12 %, pourra être réduite ? De plus, est-ce leur contribution à l'OTAN qui conduit la Finlande et la Suède à augmenter leur budget de défense jusqu'à 2 % du PIB ? Enfin, quelles conséquences leur contribution aura-t-elle sur les efforts que nous menons pour la création d'un fonds de défense européen ?